Fairy Tail RPG

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 La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]

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Leonera Berela
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MessageSujet: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyLun 16 Juil 2018 - 16:44

Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

J'ai.
Froid.
...
    Pourquoi ? Pourquoi fallait-il, que la seule piste en plusieurs mois.. Se trouve.. Dans un lieu où il neige éternellement, où le froid règne en maître ? Je peux pas.. C'est trop dur.. Je déteste... Ça...
  Un pas après l'autre, j'arpente la petite ville qui se situe presque au pied de la montagne d'Hakobe. Comme la glace là, super connue. J'sais pas pourquoi cela dit, mais j'sais que le nom est connu, elle doit être bonne j'imagine. Enfin quoi que.. C'est de la glace.. Genre de la glace ? Ou de la glace sucrée et.. Rha. Je m'en fous. J'ai...
  J'AI FROID !
  Mes bras entourant doucement mes hanches, pliés, frictionnant mon corps recouvert de quelques vêtements pourtant. Je suis pas juste en paréo et avec un haut autour de la poitrine, pour une fois. J'ai préparé le coup. Mais... Mais je pensais pas que je manquerais quand même de couches de tissu. J'ai.. J'ai un gilet ! Quand même ! Si ça c'est pas un superbe effort ! Je suis une amazone bordel ! Pas une Inuit !.. J'exagère remarque, j'ai un gilet, et un vrai haut en dessous. Et un pantalon en coton bien chaud. Mais.. Mais j'ai l'impression qu'il fait tellement froid que le coton a un effet réfrigération...

    Quant à ce qui me force à supporter ça, de ruelle en ruelle.. C'est des rumeurs. Qui durent depuis un moment. Et en remontant un peu les traces de ceux qui sèment ces rumeurs, de ceux qui les ont entendus, jusqu'à ceux qui en ont parlé presque en premier, j'en suis arrivée à entendre parler un peu mieux, de cette étrange amazone aux cheveux longs, qui se promènent dans la région hivernale du Mont Hakobe.
  Ce qui me plaisait moins dans les rumeurs, c'était la façon dont elle était vue. D'après les gens qui en parlaient, elle était hostile, et défendait un peu la région, du moins.. Elle se réservait une partie de la région, attaquant ceux qui s'approchent un peu trop de sa cachette, ou de son lieu de repos. Les gens savent pas trop ce qu'elle fait là, par contre, mais ils sont tous à peu près persuadés que c'est pas loin de cette ville, que l'amazone défend son territoire.
  J'sais pas ce qu'elle glande, mais pour avoir une réputation pareille, elle fait chier. Et honnêtement, je me vois pas essayer de comprendre de loin, ce qui lui passe par la tête. C'est bien plus simple de la retrouver, et de lui demander c'est quoi toute cette histoire.

    D'où ma présence sur ce fichu glaçon géant. J'ai l'impression que mes jambes sont deux tiges solides que je déplace l'une après l'autre. C'est.. Horrible. J'arrive tout juste sur la place que.. Je me sens...
  ...
  Ouch.. La chute.. J'ai l'impression..D'aller trop mal.. Et ma régénération peut rien y faire, j'ai juste trop froid.. Je vais crever comme une conne. J'ai pas envie, trop la honte.. Et juste avant de retrouver cette cruche de soeur qui fait pas de vagues depuis que j'ai débarqué dans ce Monde..
  Allongée au sol, sur le ventre, j'attire vite l'attention cela dit, y'a une petite foule qui se forme. Merde, quand je vois leurs fringues, je comprend que j'ai pas visé assez haut sur les moumoutes et les bonnets.. Mais au moins, y'a un type qui m'aide à me relever. M'appuyant doucement sur lui, jusqu'à.. Jusqu'à ce qu'il me relâche ce con ! Pu..

AH PUTAIN !.. Ah.. Faudrait savoir. Vous m'aidez ou quoi ?

Vous rigolez ? Z'êtes l'amazone du coin non ? Celles qui nous refile des ennuies, et qui nous empêche d'approcher du col ?

Hein ? Vous la connaissez l'amazone du coin ? S'pas moi. Justement, je la cherche. J'ai des questions à lui poser et..

Menteuse. Si c'est pas vous, alors vous allez la rejoindre, et on aura deux calamités sur les bras. Dégagez de la montagne, partez juste, avant qu'on contacte les guildes et...

    Ok. Ça ! Ça me réchauffe ! Je me redresse rapidement, pour chopper l'énergumène par le col, plantant mes yeux dans les siens. Je m'en fiche bien, qu'il soit du village ou pas, il m'a pas reconnu au début avec la capuche, tant pis pour lui, peut-être qu'ils m'auraient tous laissée crever là, si ils avaient pensés dès le début que j'étais la fameuse amazone. Mais là, il est trop près.
  Le soulevant tranquillement, je fronce les sourcils, bien remontée. Qu'on m'insulte ça me va. Qu'on insulte ma sœur, ça me va aussi, elle l'a bien mérité peut-être, à jouer la conne. Mais qu'on me file sur le dos des accusations minables, ça, ça me fait chier.

J'suis de Fairy Tail, connard. Et je viens de dire que je cherche cette cruche d'amazone qui vous ennuie. Si je la rejoignais, je serais pas entrain de la chercher, j'serais directement aller la voir. Maintenant, tu vas me dire tout s'que tu sais. Je veux la retrouver vite, avant de me transformer en putain de bonhomme de neige.

Who.. Whow ! Attendez, attendez, vous êtes de.. De Fairy Tail ?..

MENTEUSE ! Ça peut qu'être une menteuse !

Une mage de guilde ferait pas ça ! La menace, c'est pour les guildes noires, elle ressemble à l'autre amazone, à penser avec ses poings !

    Lançant un regard en cercle à toutes les personnes rameutées autour, qui s'échauffaient lentement à leur tour.. Je finissais par relâcher le gusse, me tournant plutôt face à cette foule improvisée. Remontée à bloc cette fois. Ça commence à m'énerver. Sérieusement m'énerver. Et même si je sais que je ferais rien de mal à des gens, sous prétexte qu'ils vivent reculés de tout, et qu'ils ont pas l'air de savoir que Fairy Tail a des méthodes plutôt offensives.. Je me vois pas les menacer plus que ça.
  Ce qui m'empêche pas d'avoir la voix qui porte. Et de laisser la colère porter sur le ton que j'emploie. Le sang chaud, même au cœur de l'hiver éternel, faut croire.

Ah ? Je lui ressemble ? S'normal, c'est peut-être bien ma sœur que vous insultez. J'sais pas ce qu'elle fout ici, mais si elle fout le merdier, je compte la ramener par la peau du cul. Sinon, je la ramènerais tout court. Ça vous débarrassera d'elle, c'est s'que vous voulez nan ? Alors faites pas chier. Dites moi ou la trouver, et je pars sur le champ.

    Les regards s'échangent, le type à côté de moi à rejoins la petite brigade de la ville. Et j'attends juste une seule réponse, quelques mots, et je quitte ce taudis aussi vite que possible. J'ai pas envie de traîner plus longtemps dans le coin après cet énervement inutile.
  Cela dit, même ma déclaration ne semble rien arranger.. Ça parle, ça discute, et les voix s'élèvent même entre eux. Ils sont pas d'accord. Ils arrivent pas à se mettre d'accord sur à quel point il est avantageux de me filer les infos et me voir déguerpir...
  Journée de merde.
  J'ai froid...

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Minoda&Shumi Scion
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyMer 25 Juil 2018 - 18:34



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


Les jumelles étaient en vacance. C’était tout du moins la raison officielle de leur voyage. Cependant, il ne fallait pas être une lumière pour se rendre compte que le lieu de leur destination n’avait rien d’un choix de repos. Le Mont Hakobe. Une terre de glace éternelle, où le froid était aussi perfide que les gens qui y habitaient étaient désagréables. Ils n’aimaient pas les étrangers, il faut dire. Et qui peut leur en vouloir, lorsque l’on ne survit qu’au travers d’une petite communauté soudée, l’Autre est une menace à la stabilité. Et donc à votre survie. Il leur avait fallu du temps pour se préparer à ce périple. En dehors des achats nécessaires pour être parés au froid, il avait fallu prévenir le Conseil et il pouvait être extrêmement ennuyeux sur les procédures qui leur faisaient perdre des éléments de leur petite bureaucratie. Mais les deux Archives vivantes avaient une mission secrète qu’elles ne pouvaient confier à personne. Shumi parce qu’elle savait qu’elles devaient dissimuler leur besoin égoïste et Minoda, car l’aveu était trop honteux à assumer. Elles étaient à la recherche d’une femme. Une personne qui ne venait pas de ce monde, mais qui était liée à une connaissance à elle. Une ancienne partenaire de travail.
Une fois que toute la paperasse était remplie, elles devaient se concerter sur la démarche à suivre. Minoda était la plus véhémente sur le sujet.


« Tu n’oublies rien, j’ai pas envie de te passer mes habits ! Chaque couche sera très importante si on ne veut pas finir congelées ! Et n’oublie pas qu’on doit agir vite, qui sait combien de temps cette amazone restera dans le coin. On doit s’assurer qu’il s’agisse de la bonne. C’est notre seule piste solide depuis un moment ! »


Minoda était celle qui avait trouvé l’information et qui avait pressé sa sœur d’aller la vérifier. Des deux, elle était la plus motivée à cette tâche. Un héritage de son sauvetage malencontreux lors d’une certaine mission dans une banque. Alors qu’elle parlait, elle empilait les habits dans un sac, les aliments dans un autre. La grande sœur ne tenait plus en place. Au plus grand damne de sa sœur qui pourtant, trouvait son attitude incroyablement plaisante à voir, rassurant. Ce qui ne l’empêchait pas de la taquiner quelque peu. L’attrapant par-derrière, elle pose sa tête contre son dos et caressait son ventre, soufflant contre sa nuque.


« Du calme Mino’. Je sais que tu es très pressée, mais il ne faut pas se hâter. Ne confonds pas précipitation avec diligence. Respire s’il te plait sœurette. Si c’est vraiment elle, on la trouvera et sinon… on trouvera une autre piste. Mais peut-être que la prochaine fois… Il faudrait qu’on prévienne Leo’, non ? »


Relâchant son ainée, la diplomate du duo baissait doucement le menton, reculant pour pouvoir préparer ses propres affaires. Elles n’en avaient pas parlé jusque-là, mais la principale concernée par toute cette histoire était, dans la mesure de leur information, complètement ignorante de la possible présence de sa sœur dans ce monde. Étant également la cervelle de l’équipe, elle se doutait qu’il faille éviter de donner de faux espoirs, cela ne pourrait qu’empirer l’état d’esprit de la métisse. Mais tout de même, la laisser dans l’ignorance gênait Shumi.


« Ne commence pas Shumi ! On y va seules, on vérifie l’information, on enquête et ensuite on essaie de la trouver. On a l’avantage de savoir à quoi elle ressemble, plus ou moins ! Et une amazone en pleine neige, ça ne doit pas être si difficile que ça à trouver. »


Shumi ne répondit rien, elle savait que cela n’avancerait à rien de la contredire ou de lui faire remarquer les erreurs de sa réflexion. Notamment le fait que elles n’avaient pas une véritable confirmation que Leo’ et sa sœur sont des jumelles du même genre qu’elles deux. De plus, si elles avaient mis tant de temps à trouver cette information, cela devait bien être, car elle se cachait ou était bien discrète. Ce ne serait donc pas une mission simple. À cela, elle savait bien qu’elles étaient deux membres entrainées à ce type de mission, justement, ce qui faisait qu’elles étaient les femmes parfaites pour ce travail. Elle n’aimait pas argumenter avec elle-même, parfois être intelligente pouvait également être un fardeau d’ennui et de solitude.

Après cette courte conversation, les deux rousses reprennent leur travail synchronisé, elles partaient le lendemain pour rendre une faveur importante, elles ne feraient preuve d’aucune négligence ou de retenue, une fois qu’elles seraient parties.

Quelques jours plus tard, les voilà arrivées à destination. Leur périple était fastidieux, épuisant et, surtout, elles n’avaient pas réalisé à quel point un horizon d’un blanc unique pouvait leur taper sur les nerfs. Tout comme le silence et le calme d’une nature au repos. La plus zélée avait déjà crié à plusieurs reprises, allant même jusqu’à provoquer une petite avalanche qui faillit bien les ensevelir pour de bon.

Mais elles avaient fini par arriver au but. Et à partir de maintenant, les choses se faciliteraient. C’était tout du moins ce qu’elles pensaient en arrivant. C’était sans compter sur leur karma qui avait décidé de leur jouer un sacré numéro. Devant elles, au centre d’une rue, il y avait plusieurs villageois formant un cercle. Cette vision attirant naturellement leur curiosité, elles s’approchèrent discrètement, profitant de leur taille et leur entrainement pour avoir un aperçu de ce qui provoquait un tel rassemblement.

Et au centre se trouvait une amazone. Excepté qu’il ne s’agissait pas de celle qu’elle était venue chercher. Louchant dessus de longues secondes, une discussion télépathique a lieu entre les jumelles, perturbées.


« Shumi ? Dis-moi que je fais un mauvais rêve et que tu n’es pas responsable de... ça. »


« Je suis aussi surprise que toi ! Je ne lui ai rien dit, et puis d’abord je n’ai pas de moyen de la contacter ! Enfin si, mais je l’ai pas utilisé je te jure ! »


« Je te crois. Mais qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On ne peut pas enquêter avec elle dans les pattes. On la fout en prison le temps de notre mission ? »


« Minoda ! Ne dis pas quelque chose d’aussi méchant, elle n’a rien fait !! Bon d’accord, elle a techniquement initié une agression et menacé, mais… elle l’a vite relâché. Et puis, on est en vacance, on a pas de papier pour ce genre de chose ! »


« Tu sais bien qu’on en a pas besoin pour quelque chose comme ça. Mais très bien, je prends ta mauvaise foi en compte. Bon, je suppose qu’on a pas vraiment le choix, elle serait dans nos pattes sans même le savoir si on la laisse comme ça. Et vu qu’elle vient de se mettre à dos le village, on devrait lui donner un coup de main. Putain je n’arrive pas à croire que je dis ça. »


Se frayant un chemin, les deux sœurs prennent chacune une main de la métisse, avant de dire d’une seule voix.


« Viens avec nous, tu as l’air d’avoir besoin d’un coup de main, encore ! »


« Viens avec nous, tu as l’air d’avoir besoin d’un coup de main, encore ! »


La tirant de toute leur force, il fallait au moins ça pour déplacer la musclée, les femmes aux cheveux de flammes s’enfuient et commence à se perdre dans le village, semant quiconque tenterait de les suivre afin d’attraper l’amazone. Haletant rapidement, les jumelles n’étaient pas très sportives et devaient donc se reposer. Mais avant qu’elles ne se fassent bombarder de questions, elles devaient prendre les devants.


« On a pas le temps de t’expliquer. On sait pourquoi t’es là. Enfin, si tu l’es pas, c’est un sacré coup de chance que tu as la chieuse. »


« Leo’ ! Je suis tellement heureuse de te voir ! Alors en fait, sacré coup de chance de te trouver ici ! Comme Mino te le dit, j’crois qu’on a d’autres priorités que de tout se raconter là tout de suite, j’crois que tu as un petit problème à gérer avec les villageois. On va trouver une chambre pour la nuit, on te fera passer discrètement. »

©️ Halloween



Dernière édition par Minoda&Shumi Scion le Dim 27 Jan 2019 - 13:11, édité 1 fois
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Leonera Berela
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyMar 7 Aoû 2018 - 17:38

Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

Ne pas s'énerver... Ne pas s'énerver.. Ne pas... Grrrr....
  Entendre les imbéciles tout autour de moi chercher à débattre pour rien, sans savoir si ils devaient me faire confiance ou non. Comme si quelque chose de nouveau allait débarquer, et leur faire savoir si je disais la vérité, ou si j'étais une.. Une...
  Quelle conne. J'ai une marque de guilde, ça sert à ça bordel. Aller hop, on vire une partie du haut, histoire de montrer la marque pour.. Pour...

"Hé ! Deux secondes je vais vous mont... Hein ?.."

    Mais.. Qu'est-ce qu'elles foutent là ? Mes yeux s'étonnent un long instant sur les deux silhouettes rousses qui avaient attrapées mes mains, me laissant tirer sans même chercher à les retenir, je suivais le pas avec automatisme pendant que mon cerveau aussi gelé que mon corps cherchait à comprendre un minimum ce qu'il se passait.
  La seule chose sûre sur l'instant, c'était qu'elles venaient de me tirer du troupeau de villageois stupides et sectaires. Et maintenant, les rues défilaient, jusqu'à ce qu'elles en décident autrement, s'arrêtant tout net. Je me tiens donc face aux deux jumelles, trouvant amusant de me retrouver avec elle alors que je suivais la piste de la mienne. Mais dans l'immédiat, même si elles parlaient, j'avais juste une envie..
  Écartant les bras, j'attrapais les deux en même temps, me serrant à elle d'un grand sourire ravi, frictionnant leurs vêtements vachement plus chauds et intelligents que les miens pour le coup.

"Ahah ! J'savais bien qu'on se rêverait. Ça me fait plaisir, en plus vous avez l'air d'aller bien ! Enfin.. Mino'... Mince, les médecins ont leurs limites faut croire. T'es quand même pas arrangée par rapport à avant. Encore heureux, tes fesses ont pas été blessées pendant notre mission héhé !"

    Ricanant bêtement en rappelant à la fois les blessures de notre dernière, et seule, activité commune, et aussi cette histoire de fesses totalement stupide mais amusante, je les relâchais finalement. Notant un peu ce qu'elles pouvaient dire, et.. Et...

"Hooo ! Vous êtes là pour Penthara ? Enfin, ma jumelle quoi. Bha merde, je pensais pas que l'info serait si évidente et.. Ouais ok. Dans une chambre. Bha.. Z'avez qu'à la prendre, et je grimperai à la fenêtre. Comme ça les types à l'entrée me verront pas."

   Pas qu'ils puissent se passer le mot si vite, mais si ils ont tous une dent contre ma stupide sœur qui fout le bordel, ça risque de tourner encore à l'engueulade. Puis j'avais envie de discuter un peu avec les rousses qui m'ont déjà tiré d'un pétrin.. Pour me foutre dans un autre, mais c'est un détail que je laisse de côté. Vu comme ça a tourné au final, c'est des amies maintenant ! Des amies de la guilde même héhé..
  Marchant encore un peu dans la ville, je m'empressais de taquiner la plus chieuse des deux rousses, jusqu'à finalement me séparer des deux, attendant en bas de l'auberge, commençant même à faire un peu le tour du bâtiment pour patienter sous la majorité des fenêtres. Faut pas longtemps d'ailleurs, pour que l'une des fenêtres toque de l'intérieur avant de s'ouvrir, encore que.. Pas longtemps, dans ce froid, c'est un peu long quand même. J'imagine rapidement le froid glacial rentrer, alors autant me dépêcher. habituée de l'escalade, je saisissais la première pierre blanche de montagne qui me passait sous la main. Une surface facile, heureusement en fait, parce qu'avec le froid de ce fichu coin, mes doigts ressemblent à des esquimaux, et c'est pas franchement pratique. Malgré les années d'expérience derrière.
  Sautant avec un peu d'agilité à l'intérieur, je refermais aussi vite derrière moi. Sentant en effet le courant d'air peu plaisant, mais l'abandonnant aussi vite pour jeter un œil aux jumelles qui prenaient leurs aises et leur place, après avoir entretenu le feu visiblement. Souriant en large en m'approchant de cette fameuse cheminée. Ma sauveuse !

"AH ! Putain ce que j'ai froid.. Aaaah... C'est mieux là... Fiouu... Encore heureux que vous étiez là, j'sais pas si z'auraient fini par me filer une chambre.."

    Profitant allègrement de cette pause. Je finissais par soupirer un peu, me redressant pour m'adosser à côté du feu. Les jambes brûlant légèrement, mais pour le moment, rien de dérangeant.

"Donc.. Vous avez eu des informations nan ? Moi c'est Natsu.. Enfin.. Plutôt Lucy, qui m'en a parlé. Pas besoin de vous parler d'eux je pense. Ils étaient en mission par ici, visiblement la faune était devenu assez folle, ils ont trouvé un nid de gorilles des montagnes et.. Bref. La façon Fairy Tail. Mais en passant par certains villages ils ont entendu parler d'une amazone et... Natsu a voulu aller la chercher directement. Lucy l'a calmé, en disant de d'abord venir m'en parler, pour pas que la fameuse amazone se tire si jamais ils ne l'attrapaient pas."

    Résumant tout ça rapidement, le regard concentré vers le sol en me grattant un peu la tête, je finissais par m'écarter du feu. La pièce se réchauffait rapidement, ce qui était.. Peut-être dû à une lacrima de feu ? Jetant un œil à la cheminée, j'ai du mal à voir si sous les bûches se trouve l'une de ces pierres. Je suis pas encore habituée de ces petites choses, ce Monde est encore.. Bordélique à mes yeux.
  Mais bon, m'asseyant par terre en tailleur, sur le grand tapis de poils épais, je posais le regard tour à tour sur la bonne et la truande. Avant de fixer le plafond en concluant vaguement.

"Ils voulaient m'accompagner après m'avoir rapporté ça, mais je leur ai dis que je voulais faire ça seule. Mais bon, maintenant que vous êtes là.. Je vais pas vous envoyer balader si vous êtes là pour ça. Vous avez des infos en plus ? N'importe quoi ?.."

    Observant notamment la doucereuse des deux sœurs, je la fixais un peu, insistante sans être suppliante. Je voulais juste m'assurer qu'elles étaient pas là sans rien d'autre qu'une rumeur sur une amazone dans la neige. Un petit quelque chose qui pourrait m'expliquer pourquoi ma couillonne de sœur avait une réputation de hors-la-loi totalement stupide.

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Minoda&Shumi Scion
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyLun 20 Aoû 2018 - 18:32



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


Des retrouvailles imprévues, impromptues et surtout dérangeantes, pour, au moins, l’ainée des rousses. Elle se débattait dans les bras plus musclés de l’amazone qui ne semblait vraiment pas comprendre le concept de froid. Pour tout ce qu’elle savait, ses pouvoirs la protégeaient également de l’hypothermie, mais cela n’était pas marqué sur son dossier. Forcée dans cette étreinte à subir les émotions explosives de la métisse, sa sœur était bien contente de la revoir et elle lui rendait l'embrassade avec joie, lui caressant le dos en voyant bien qu'elle profitait également de la chaleur de leurs habits. Elles n’avaient pas gardé contact depuis leur dernière mission, elles n'en avaient pas réellement eu l'occasion, et même si elles savaient où la joindre, elles ne l’avaient pas fait jusque-là, en dehors des missions elles n'avaient pas beaucoup de temps à offrir à la guildeuse et préféraient être entre elles. Elles devaient cependant mettre fin à l’étreinte, pour le plus grand bonheur de l’une et la tristesse de l’autre.

Grinçant des dents, finalement l’idée de l’avoir dans ses bras pour lui glisser des coups dans le dos semblait être une bonne idée pour Minoda, alors qu’elle écoutait les remarques taquines de l’amazone. Elle n’avait pas perdu le pendant de sa langue, tout comme la désagréable sœur ne comptait pas rester silencieuse devant ses commentaires.  


« Comme c’est amusant, j’en meurs de rire ! Pour quelqu’un qui ressemble à une danseuse exotique, tu t’es bien couverte… ou presque. Tu te cailles pas trop dans tes petits bouts de tissu ou t’as besoin qu’on te file du rab’ ? J’crois que si on te coupe un peu de ton gros popotin, on devrait pouvoir faire un truc potable. »


Les échanges échauffés ayant au moins l’avantage de faire oublier la température dans laquelle elles étaient toutes plongées, les répliques étaient toutes dites avec moins de sérieux que les premières fois. Maintenant que Minoda avait été sauvée par l’autre idiote et qu’elles avaient échangé des paroles provocantes et si caractéristiques de leur relation ambigüe, l’ambiance était plus détendue. Shumi levait les yeux au ciel en se demandant bien pourquoi c’étaient toujours les filles comme ça qui avaient besoin de s’affronter pour témoigner de leur affection. Mais les fesses semblaient être une constante dans les sujets de pic, alors elle se tâtait légèrement, dissimulant une légère inquiétude qu’on se mette à attaquer les siennes.


« Et bah dis donc, on dirait que c’était hier qu’on ne s’est plus vue, vous perdez pas de temps vous deux. Mais comme je l’ai dit, on n’a pas le temps pour ça ! Par contre, c’est reverrait et pas rêverait Leo’. Oui je te corrige maintenant comme ça, c’est fait et on peut se faire plein de câlins et de papouilles au chaud d’accord ? On se sépare maintenant ! Mino’ vient. Et Leo’ attend d’être au chaud avant de l’embêter, sinon j’vous oblige à dormir par terre ce soir ! »


Prenant les choses en main, la plus douce des agentes du Conseil tirait sa sœur hors des paroles de leur amie qui avait décidément besoin de se défouler. Il ne leur faut pas longtemps pour réserver une chambre, demandant des draps supplémentaires et ajoutant une rallonge afin d’acheter le silence du gérant. La chambre ferait l’affaire et, au moins, elles pourraient souffler hors de cette neige mordante, ce froid était terriblement insidieux. Installant leurs affaires rapidement, Shumi se grattait la tête en réfléchissant à la suite. Maintenant qu’elles étaient trois, et qu’une d’elles n’invitait pas à la sympathie des villageois, leur tâche serait plus compliquée. Toquant à la fenêtre, elle l’ouvre en faisant signe à sa sœur de nourrir le feu.


« C’est ma punition pour ce que je lui ai dit t’aleur ? J’savais qu’on aurait dû la laisser en taule comme la première fois ! Ça nous aurait facilité le boulot pour lui retrouver sa sœur et lui offrir de belles retrouvailles… et payer ma dette envers elle. »


S’éloignant une fois que les flammes léchaient les pierres de la cheminée, elle laissait le feu crépiter, voyant la métisse foncer vers le fournisseur de chaleur de la pièce, toussant quelque peu dans son absence totale de retenue et de remerciement.


« De rien. Et ouais, sans nous tu te gèlerais surement le cul dans la blancheur pour devenir le témoignage de ta connerie. »


« Les filles ! Bon sang, vous ne pouvez pas juste vous taire et profiter qu’on est ensemble ! Et tu sais bien qu’elle se serait trouvé une grotte et qu’elle aurait fait ami-ami avec un ours voyons ! »


Le visage très sérieux, Shumi essaie de paraitre énervée, les mains sur ses hanches. Mais elle finit par rire à sa propre plaisanterie et ne réussit pas à garder son visage impassible. Se fendant la poire, elle s’allonge sur le lit en agitant les pieds en l’air, hors de contrôle.
Sa jumelle la regardait avec un air terriblement blasé, avant de se tourner vers celle qui devait tout de même trembler sous ses grands airs, lui jetant une couverture dessus.


« Tiens, ça t’aidera à te tenir chaud. On doit avoir des habits en trop pour que tu te changes, mais tu devras le faire devant nous, histoire de payer le service. »


Lançant un regard malicieux, elle lui faisait signe de se tourner, après tout elle était une femme d’une grande beauté, à la peau mate et elle était d’un autre monde. Comment les jumelles et surtout Minoda auraient-elles pu résister à son charme envoutant ?
Bien évidemment, ce n’est pas ainsi qu’elle la voyait et en profitait pour se relever et passer un bras par-dessus ses épaules, la tirant contre elle en riant et en touchant son nez.


« Plus sérieusement, pour te répondre parce que le sujet est sérieux et que t’es une casse-pied de première, mais qu’on parle quand même de ta sœur. Oui, on est là pour Penthara, même si on ne connaissait pas son nom jusqu’à ce que tu nous le dises t’aleur dans le froid. Par contre, on est surprise que tu sois là. On ne pensait pas que l’information était déjà connue du grand public. Surtout toi quoi, j’veux dire t’es pas non plus la plus brill... »


« Ce que ma sœur essaie de dire de manière très maladroite c’est qu’on a un réseau d’informateurs qui aurait dû capter l’information avant toi, donc c’est vraiment étrange qu’on se rencontre aujourd’hui. Mais de ce que tu nous racontes, il semblerait que nous ayons obtenu nos informations de sources différentes, donc il y a moyen de les compléter et d’avancer ensemble vers une première piste. Par contre, on ne va pas pouvoir te sortir en public comme ça, pas avec ce qu’il vient de se passer. Change-toi, mais pas devant nous ! »


Profitant de l’absence de la jeune femme le temps de discuter, les sœurs se concertent rapidement afin de prévoir la journée de demain, elles devraient affronter plus que le froid, il était possible que la présence de la sœur, si elle était aussi terrible que celle qu’elle connaissait, ait renversé l’écosystème de la région. Elles allaient avoir besoin d’en apprendre plus sur cette dernière, surtout ses capacités. Qui sait ce que l’isolement et le froid avaient pu faire d’elle.

Au retour de la jeune femme, elles purent reprendre la discussion où elles l’avaient laissée, parce que la nuit serait longue et elles devraient se réveiller tôt. Elles avaient également préparé trois assiettes, Shumi tendant une à leur invité.


« Donc je disais qu’on a des infos, plus que toi, on dirait. On a entendu des rumeurs, qui expliquent pourquoi les villageois étaient aussi agressifs avec toi. Le seul problème c’est que, ce n’est pas la seule chose. Tu es séparée de ta sœur depuis ton arrivée ici, mais on ne sait pas si elle est arrivée en même temps que toi ou après. Personne ne comprend encore comment ces portails fonctionnent. Et comme tu le sais, il n’existe aucun moyen d’aller dans l’autre direction. Je vais être franche, il y a une chance que ta sœur ait changée depuis la dernière fois que tu l’as vu. Alors, si elle représente une menace… on va avoir besoin de toi pour la neutraliser. Crois-moi, il ne vaut mieux pas que nous nous en chargions avec une mission. »


Soupirant, elle n’aimait pas être porteuse de mauvaises nouvelles, préférant que sa sœur s’en charge, mais celle qui était la plus motivée du duo à trouver cette seconde amazone était d’un silence rare, surement car elle ne voulait pas penser à l’éventualité d’avoir à affronter la sœur de leur amie. Commençant à manger, elle pouvait sentir les regards encore sur elle. Étant la plus intelligente, c’était naturellement qu’on attendait un plan de sa part.


« Avec Mino’, enfin surtout elle, c’était son idée de venir ici aussi vite. On pense que ta sœur est plus haut dans la montagne, je ne pense pas qu’elle ait pu survivre au froid longtemps sans avoir chassé et trouvé un abri, donc c’est possible qu’elle ait causé du désordre dans la faune, ce qui expliquerait pourquoi tes amis ont reçu cette mission. De ce qu’on sait, une jeune femme éloigne les intrus d’un certain périmètre. Je pense que, ça, tu dois déjà le savoir. Ce qui peut signifier qu’elle protège quelque chose des étrangers… ou protéger les étrangers d’une chose. On a besoin de savoir, Leo’. Ce monde a beaucoup changé depuis l’apparition des portails magique et je ne parle pas juste de… de… enfin je suppose que tu sais de quoi je parle. Pour tout ce qu’on sait, ta sœur pourrait être maudite et protéger une relique dangereuse. »


« Par contre, c’est vraiment une question existentielle que je vais vous poser, mais. Shumi, déjà j’vais te le faire payer, espèce de balance. Leo’ tu seras capable de grimper la montagne et vivre en camping ? Non parce que, de toute évidence, tu n’étais pas vraiment prête ne serait-ce qu’à venir ici alors, pour la suite… »


Levant un sourcil qui oscillait entre le sarcasme et une réelle inquiétude, elle ne le dirait pas à voix haute, mais elle ne voulait pas voir l’amazone.
Elle ne voulait pas la voir déçue si elles ne trouvaient rien. Elle ne voulait pas la voir parce qu’elle savait qu’elles se prendraient la tête et que Shumi n’aimerait pas ça. Elle ne voulait pas la voir, car elle savait qu’au fond, elle la préférait en sécurité et dans l’ignorance, juste le temps de s’assurer que rien ne se tramait avec sa sœur. Au fond d’elle, la plus turbulente et violente des sœurs avait également de la place pour de la sympathie.



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Leonera Berela
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyDim 9 Sep 2018 - 22:16

Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

"Je vois pas pourquoi tu rigoles à propos de l'ours Shumi. J'aurais sûrement tenté ça en vrai.."

    Dans ma tête, ça sonnait beaucoup plus crédible que ça. Et puis, je suis pas spécialement douée pour les jeux de rôles et les mensonges comme ça, alors.. Je me fendais facilement d'un grand sourire d'abord en coin, puis finalement amusé devant la réaction de la doucereuse des deux sœurs, qui au moins, avait la joie de vivre de son côté.
  Cela dit, la seconde était sûrement plus chiante et avait pas sa langue dans sa poche, mais elle avait au moins le mérites de me lancer une couette. De quoi me tenir chaud sans avoir à rester le cul à côté de la cheminée, en plus de m'offrir des vêtements contre un paiement franchement dérisoire. Haussant même les épaules, alors que je sentais que la blague était ce qu'elle était, une blague. Cette fois, c'était le moment d'avoir l'air le plus sérieuse possible !

Pas cher le paiement pour des fringues, si je dois juste t'montrer un peu plus de peau nue. Comme ça tu pourras enfin parler de mes fesses en connaissance de cause en plus.

    Sans pouvoir retenir un petit pouffe de rire cela dit, à la pique que j'envoyais sur mon fessier toujours inconnu par les deux jumelles, notamment lorsqu'il s'agissait de celle qui en parlait autant que je parlais du sien.. Étrange blague qui revenait depuis une première vanne étrange durant nos premiers jours de connaissance.
  Surprise cela dit par le geste aventureux de la barbare des deux, je me surprenais à me.. Laisser faire. Au moins le temps qu'elle se détache, et que je puisse froncer les sourcils, suspicieuse que j'étais, à son attention. Au moins elle avait le mérite de passer sur le sujet principal, maintenant que je l'avais évoqué. Et je suis un peu déçue de prime abord. Si elles connaissent même pas son nom, c'est que leurs informations devaient pas être si terribles. Et Lucy m'en avait pas rapporté tant que ça non plus, si ce n'est la rumeur de sa présence.
  Récupérant cela dit les vêtements gracieusement offerts, je prenais un malin plaisir à commencer à retirer mon haut devant elles. Juste avant que Shumi ne me demande de me changer ailleurs. Mince, moi qui espérait voir comment elles rougiraient. Surtout Shumi en fait. Quoi que Minoda... Hmm... Je me demande bien sa réaction héhéhé... Tant pis. Je prenais les affaires et d'un geste rapide m'enfermais dans la salle d'eau à côté. Moins bien chauffée cela dit, je faisais vite pour enfiler le tout, après avoir jeté mes vêtements au coin.
  Ressortant vêtue d'une superbe combinaison comme j'en ai jamais portée, entre le haut épais, et la veste poilue par dessus, et le pantalon collé au corps... C'est pas agréable. Mais.. Bon. Je dois avouer que c'est chaud. Plus que ce que j'avais prévu.

    Reprenant ma place en tailleur, j'attrapais l'assiette dans un petit remerciement, avant d'écouter la douce-amer. Et la mise en garde passe de travers. Quoi que.. Ça aurait été le cas, si je ne m'attendais pas déjà à tout ça de mon côté. Tiquant doucement, je baissais le regard sur mes pieds en répondant de façon légèrement évasive, pas super à l'aise sur le sujet.

Je sais, qu'elle a sûrement changé. Et je sais qu'on reviendra pas, je m'y suis fais. J'ai ma guilde maintenant, ma place ici. C'est pas ça qui me dérangera. Ce qui me dérange, c'est les raisons de son espèce de.. Chasse gardée dans le coin. C'est pas comme ça qu'on vivait, dans mon Monde. Et je vois pas pourquoi elle serait restée ici, dans le froid...

    Écoutant à nouveau en silence le plan de Shumi, je hochais légèrement la tête. Plus haut dans la montagne, ça me semblait logique. Et.. Pour la protection, c'est la seule chose qui m'était venue en tête, pour que Penthara reste à se geler les miches si haut.

Je pense ça aussi. On a jamais vécu dans la neige, je vois pas pourquoi elle resterait si elle n'avait pas une.. Raison précise ouais. Protéger un truc peut-être. Ou l'empêcher de sortir.. Ça lui ressemble peut-être pas mal. Même si je sais pas quoi imaginer comme 'truc' à l'origine.
  Et pour toi Minoda, je ferais un effort, et je m'occuperais du camping pour te montrer ce qu'on sait faire dans mon clan. Ou ce qu'on savait faire.. Enfin bref. A part les fringues, je t'assure que la neige ne me fait pas peur, je saurais traquer de la même façon pour avoir de quoi manger. Faudra juste prendre de quoi faire du feu avec nous. M’étonnerait qu'on trouve beaucoup de bois sec plus haut.


    Et le feu, c'est la vie par ici. Je le comprend bien avec cette cheminée qui nous maintient au chaud dans la pièce. Terminant tout juste mon assiette, je la déposais à côté de moi. Je l'avais vidé plus lentement que d'habitude, pas spécialement que ce soit mauvais mais.. J'ai un peu de trac, qui reste en travers de la gorge. Je sais pas sur quoi je vais tomber, et ça m'angoisse un peu, au fond. Ça me coupe pas l'appétit totalement, faut dire que je suis pas loin d'être une ogresse, mais... Voila. Pas besoin de dessin là-dessus.
  J'en profitais pour me relever, et me diriger vers la fenêtre. Magnifiquement isolée, je me rendais vite compte qu'aucun courant d'air ne se faisait sentir, une fois bien fermée. Observant donc librement l'extérieur, le blanc omniprésent me faisant presque mal aux yeux, je reprenais plus calmement que d'habitude.

Du reste.. Sa magie... Normalement on balance pas, entre nous. Mais vu que vous venez avec moi, et.. Bref. Elle peut se téléporter. Portée moyenne, mais c'est presque instantanée. Une vraie chianlie. Elle saute partout, un fichu singe.
  Pour ce qui est des malédictions, franchement, j'y connais rien, mais je te fais confiance si tu penses que c'est une possibilité. On avisera je suppose ? Si j'y connais rien, je vous écouterait.. Enfin j'essayerais.
  Et si jamais.. Ça chauffe, entre elle et moi, vous en mêlez pas. Je la calmerai. Faites moi confiance sur le sujet.


    Concluant là-dessus, je voyais pas quoi rajouter. On s'est souvent battues avec Penthara, que ce soit par entraînement, jeu, ou pour régler des différents, des paris, c'est un peu.. La méthode tête brûlée familiale. Et je sais que je peux la battre, je sais que je peux la maintenir. Pas sans soucis, mais elle n'est pas dangereuse, mon pouvoir n'est pas subtile, mais il est au moins aussi bon en attaque, qu'en défense. Et la force de frappe de ma grande sœur, n'est pas la plus impressionnante, une fois passée l'attaque surprise du départ. Suffit de prévoir un peu.
  Ce qui m’ennuierait, c'est qu'elle s'en prenne aux jumelles pour me mettre en mal. Je l'imagine pas faire ça.. Parce qu'on a notre petit honneur, notre jeu, de se battre, et qu'elle voudra régler ça en tête-à-tête, à coup sûr... Sauf si Shumi vise juste, malédiction, ou quoi que ce soit, qui la rende.. Différente.
  Secouant la tête pour arrêter de penser à ça, je détournais le regard de l'extérieur, avant de sourire vers Minoda.

Cela dit, merci Shumi de me prévenir que la hargneuse devant moi, est celle qui s'inquiétait le plus, et qui voulait le plus retrouver ma bêta de sœur.

    Ricanant en m'approchant de la fameuse sauvage, je pointais un index vers son front, à quelques distances quand même, l'asticotant avec le ton parfait de la moquerie.

Au fond, t'en deviens mignonne, p'tit cul ~ J'en regrette déjà de pas m'être changée devant toi comme prévu à la base, ça aurait pu être ta petite récompense vraiment.

    Continuant à rire ouvertement pendant un petit instant, je finissais par me parer d'un sourire plus sérieux, me redressant bien droite avant de finalement tendre le poing devant la belliqueuse. Espérant que de part ce Monde, ce geste veuille bien dire quelque chose. Me semblait avoir déjà vu Natsu l'utiliser, mais bon, c'est peut-être inhérent à Fairy Tail au final.
  Tout en patientant pour le miroir de la rousse, je précisais légèrement la raison de ce geste soudain. Parce qu'après les moqueries, ça sortait un peu de nulle part aussi, ça.

Merci en tout cas. De pas avoir mis ma demande de côté, et d'avoir agi comme ça. Mes contacts en dehors de Fairy Tail sont pas si larges. Alors.. Ça me fait plaisir, que cette mission attaque de banque m'ait permis de rencontrer deux jumelles comme ça ~

    Et même si le geste était dirigé pour Minoda, ce dernier commentaire était pour les deux, et je le confirmais rapidement en souriant à une Shumi que je voulais pas laisser de côté dans ce remerciement honnête.

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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyMer 24 Oct 2018 - 19:44



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


Elles avaient passé peu de temps ensemble, et pourtant, déjà, leurs retrouvailles sonnaient comme celui d’amies de longues dates. Déjà, le temps perdu était rattrapé, par les vacheries réciproques qui entretenaient la friction des deux têtes brulées. Pour les jumelles rousses et la solitaire du duo d’amazone, elles n’avaient pas oublié, pour l’une, la promesse, muette, tacite, pour la seconde, l’accomplissement d’un devoir, d’une responsabilité envers celle qui se rapprochait le plus d’une réelle amie. La soirée s’annonçait plus chaleureuse que l’accueil offert par les villageois, et plus mouvementé encore. Le crépitement des flammes faisait oublier le froid de la montagne. Si les propos comiques de la benjamine rousse ne trouvaient pas leur audience, ceux émis par la seconde sœur semblaient, à contrario, porter leur fruit. Plus que le feu de cheminée, c’était les échanges verbaux qui réchauffaient le cœur des demoiselles.

Entre une Shumi pliée de rire qui se voulait incarner la médiatrice des deux téméraires du groupe, et Minoda qui dissimulait, sous ses airs désagréables et agressifs, une affection naissante pour la bronzée, partageant la peine qu’elle vivait, comprenant sa situation, ainsi que les difficultés d’une vie récemment vécue à moitié. Bien qu’elle préfèrerait mourir plutôt que de l’assumer. Les sœurs Sion étaient incapables de fonctionner proprement lorsqu’elles étaient séparées trop longtemps et contre leur gré, Leonera en avait eu un aperçu, lors de la capture de la rivale de ses joutes. À leurs manières, les deux rousses admiraient la force qui permettait à la musclée d’avancer. Et si Minoda n’avait pas autant d’orgueil, peut-être l’aurait-elle admis devant la concernée.

Néanmoins, devant la provocation, l’amazone ne montrait aucun signe de gêne, alors qu’elle entrait dans le jeu d’une sœur ainée se sentant soudainement plus bête qu’elle ne l’aurait souhaité. La regardant en louchant, l’intéressée se rapprochait de ce corps habituellement peu vêtu et aux abdominaux rarement dissimulés. Les fesses de la métisse étaient à portée, l’objet de ses bêtises, ses commentaires déplacés. Elle devait rattraper sa bourde, ou elle n’en entendrait plus parler par sa sœur qui était de nature pudique et préférait que toutes les personnes présentes ne se retrouvent pas soudainement, cul nu. L’attrapant rapidement, elle cherchait à lui changer les idées, faisant preuve d’une complicité étrange, mais sincère.
L’ambiance trouvant le sérieux qui était nécessaire en de telles circonstances, la plus vocale des sœurs était fière d’elle, pour un temps aussi court qu’il n’en fallait pour que l’amazone se mette à se dénuder. Et si l’ainée s’attendait à voir la cadette se mettre à paniquer et rougir, il n’en était rien. Elle avait su garder son sérieux et son autorité, de quoi la surprendre et l’impressionner.

Une fois que le groupe était enfin entièrement réchauffé et que les ventres se faisaient repus, la plus doucereuse du groupe ne prenait plus de pincette avec son amie, afin de la confronter à une réalité, qu’elle espérait de tout cœur ne pas avoir à confirmer.
Elle monopolisait la parole, elle en avait conscience, mais son discours se devait d’être dit, et, surtout, elles allaient avoir besoin d’une stratégie. Shumi ignorait combien de temps sa sœur et elle pourraient rester ici, en vacance officielle. La jumelle de Leo’ ne se comportait aucunement comme elle aurait dû. Pourquoi n’était-elle pas à la rechercher de cette dernière, pourquoi restait-elle ici, dans le froid, et surtout, comme venait de le préciser la jeune femme, elle ne vivait pas selon ses propres coutumes.

Les sœurs ne connaissaient pas l’existence d’une relique, ou d’une source de magie dans la région qui puisse expliquer le comportement anormal de Penthara, mais l’absence d’information n’était pas une raison pour ne pas creuser, il s’agissait même là de leur travail principal, en tant qu’archive vivante. Souriant à la réplique, Minoda arquait un sourcil, faisant preuve d’un sarcasme aussi cassant que pessimiste.


« Oh oui, montre nous donc, l’amazone, comment tu chasses dans la neige et le froid. Je n’oublierais pas de me plaindre si on meurt-de-faim parce que tu n’auras pas été capable d’apporter la nourriture ! Et si on doit en arriver là, on te mangera pour survivre. Mais je ne suis pas certaine que tu as bon gout, trop de muscles. »

« Eh oh, qu’est-ce que j’ai dit toute à l’heure ? On se calme les deux. Ce sera déjà suffisamment difficile de trouver la sœur de Leo’ comme ça, si en plus ça se chamaille, vous allez nous faire perdre dans cette montagne ! Mais c’est une excellente remarque, on ne sait pas combien de temps il nous faudra pour la trouver, ni même pour explorer la montagne, donc prendre assez de feu pour plus d’une semaine d’exploration, ce serait un peu compliqué. Malheureusement, nous n’avons pas de lacrima pour cela, nous avions, à la base, prévu de récupérer des informations dans le village et en fonction de nos informations, décider de comment procéder, mais maintenant que tu es là et avec ce qu’il s’est passé plus tôt, ce n’est plus une option. On va devoir acheter le nécessaire pour survivre. Leo’, si tu te charges entièrement de la chasse et de la traque, Mino’ et moi nous nous occuperons de la gestion des stocks, on aura besoin de plus que simplement de la nourriture et de feu pour tenir. »


Dans son esprit, Shumi préparait une liste de ce dont elles auraient besoin. Elles ne l’avaient pas expliqué, mais les sœurs risquaient beaucoup, à détourner ainsi les informations que leur position leur offrait, et elles ne pourraient pas rester indéfiniment à chercher la sœur de leur amie.
Et la situation se compliquait déjà, alors que la métisse dévoilait un élément extrêmement important. Comment devaient-elles attraper une téléporteuse exactement ? Elles n’avaient pas pensé à prendre une de ces paires de bracelets qu’on utilisait pour neutraliser la magie. Cela aurait été réellement utile. Une seule chose rassurait la jeune rousse, Leo’ ne réagissait pas aussi mal qu’elle l’aurait cru. D’un simple signe de tête, elle comprend qu’elle ne devrait pas intervenir entre les deux amazones, elle espérait toutefois ne pas avoir à les voir se battre. Sa main se posait instinctivement sur celle de Mino’, cherchant du réconfort à cette pensée. Cette dernière ne profita pas de l’occasion pour lancer une nouvelle provocation, appréhendant de son côté les jours à venir.
Avant de rapidement lancer un regard assassin à sa cadette, grinçant des dents devant le ton de la sauvage. Elle fixait son doigt, se retenant de le mordre sévèrement, ce n’est pas comme si elle risquait grand-chose, avec sa capacité régénératrice, elle avait souffert pire que ça, elle le savait après leur première mission. Et cette satanée métisse avait réellement le talent de savoir comment la pousser à bout en peu de temps, la taquinerie flirtait réellement avec l’énervement et la frustration.


« Le petit cul, il t’emmerde ! J’ai pas besoin de récompense, et je n’en veux pas de toute manière. Je paie juste ma dette, c’est tout ce qu’il y a, alors ne te fais pas trop d’illusions, l’amazone ! »


Shumi, choquée par ce qu’elle venait d’entendre, donnait une tape sur la main de sa très chère sœur. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle venait de servir de défouloir, son esprit ne servait pas à cela ! Elle se renfrogna, vraiment déçue de celle qui ne réalisait pas qu’elle venait de réprimer si fort ses pensées, qu’au lieu de les dires, à voix haute, elle venait de les transmettre à celle qui était constamment liée à son esprit. Du point de vue de la métisse, la hargneuse se contentait d’afficher un visage mauvais.

Une tête énervée qui finissait par laisser tomber, voyant le poing que lui faisait sa partenaire de danse émotionnelle, imitant la chose en lâchant un profond soupir.
Elle n’était pas douée avec les compliments, principalement parce qu’elle avait l’habitude de se manger des insultes plus souvent qu’elle ne pouvait le compter. En revanche, les flatteries et autres remarques positives, c’était habituellement sa sœur qui les recevait ou qui lui en donnait. C’était donc avec maladresse qu’elle essayait de sortir de la situation, évitant une nouvelle pique ou insulte.


« Pas besoin de nous remercier maintenant. Attends qu’on retrouve ta jumelle, et tu nous inviteras toutes à manger. Mais entre jumelles, on se serre les coudes, même quand ce n’est pas la nôtre, de jumelle. »


« Nous sommes également heureuses d’avoir fait ta rencontre Leo’, même si ce n’était pas les meilleures circonstances. Maintenant, les filles, je vous propose qu’on aille toute se coucher, demain avec Mino’ on va aller prendre le nécessaire et on ira se donnera rendez-vous en dehors du village un peu avant midi. »


Souriante, la douceur du groupe force les deux rebelles dans un câlin groupé, avant d’indiquer qu’elle dormira avec sa sœur, laissant à l’amazone le luxe, de profiter d’un lit chaud et seul. Les filles mettront une bonne heure à s’endormir, après le briefing sur le sauvetage, elles avaient toutes besoin de se changer les idées.

Le lendemain matin, Shumi et sa sœur apportent un petit déjeuner à la métisse, lui donnant le point de rendez-vous, tout ce qu’il restait à faire, serait de s’assurer de prendre tout le nécessaire pour survivre dans une nature impardonnable et glaciale.


« Je n’arrive pas à croire que tu lui as dit ! Shumi’, c’est vraiment pas cool ! »

« Si tu ne voulais pas que je lui dise, tu aurais dû te comporter mieux que ça alors ! Et puis, tu devrais être un peu plus honnête, c’est Leo’, je suis certaine que si vous passiez moins de temps à parler de vos fesses vous vous entendriez bien mieux ! Maintenant, s’il te plait concentrons-nous sur notre travail, à moins que tu veuilles te geler durant le camping. »


Les jeunes femmes avaient la matinée pour préparer leur expédition, autant dire très peu de temps pour tergiverser, devant également trouver et convaincre les vendeurs et leur boutique. Cela n’empêchait pourtant pas les sœurs de se prendre la tête sur la suite de leur mission de sauvetage.


Elles avaient déjà pu récupérer une tente chauffante, fonctionnant grâce à une lacrima de faible niveau, cependant le marchand leur précisa bien que la lacrima s’éteindrait si elles ne remplissaient pas ses batteries magiques.  


« Tout ce que je dis c’est que si on doit gérer un singe et Leo’, on devrait ouvrir un zoo ou changer de métier. Tu crois que c’est de famille, le côté bestial ? »


Très fière de ses bêtises, l’ainée donnait un petit coup de coude à sa sœur, lui souriant, avant de se manger de la neige tombant du toit de leur troisième magasin. Éclatant de rire, Shumi tendait la main pour sortir celle qui avait toujours veillé sur elle.


« Fais attention à ce que tu dis, il semblerait que le karma se retourne contre toi. Et rappelle-moi quel animal t’a sauvé les fesses hein ? Aller, il nous reste juste une dernière chose à acheter et on pourra rejoindre ta copine de postérieur d’ailleurs, je te rappelle qu’on devra dormir serrées, alors tu as intérêt à bien te tenir d’accord ? J’ai besoin de toi, alors ne refait pas comme sur cette satanée ile ! »


Pour toute réponse, Minoda maugréa et se contenta de hocher de la tête, récalcitrante.

Une fois que les sacs étaient pleins et qu’elles avaient tout ce qu’il fallait pour s’aventurer plus profondément dans la montagne, elles rejoignirent la métisse comme promis. À présent qu’elles étaient parées, le groupe pouvait finalement se lancer dans l’escalade.


« Avant qu’on y aille, quelques remarques, afin que nous soyons toutes sur la même page. Nous partons pour sauver la sœur de Leo’, Penthara. Nous ne rentrerons pas tant que nous ne saurons pas ce qu’il se passe et, quoiqu’il advienne, on s’en sortira, tout comme la dernière fois ! Mais pour que ce sauvetage soit un succès, nous aurons besoin d’être encore plus soudés que durant le braquage ! Alors, Leo’, Mino’, je compte sur vous pour vous entendre ! »


La joyeuse tirait sur l’épaule de chacune, les forçant à se grouper pour les câliner toutes deux, elles allaient avoir du pain sur la planche et un froid à combattre pour les jours à venir. Et pour une fois, les jumelles allaient se lancer dans une mission qui n’avait pas pour but d’améliorer leur position ou simplement obéir aux ordres. Et si une était excitée à cette idée d’aider une amie et le vocalisait clairement, la seconde se contenterait de glisser ses pieds froids contre une satanée langue pendue.  


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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyVen 28 Déc 2018 - 14:08

Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

La nuit était appelée. Par Shumi, qui marquait un point. On ne partait pas en vacance, et même pour une mission, on pouvait aussi rajouter qu'on ne partait pas en terrain facile. Le repos serait une des clés de la réussite, si l'on tombait d'épuisement, forcées par l'une ou l'autre, de repartir en arrière, la recherche n'aboutirait pas, et le risque que Penthara se volatilise avant un nouvel essai, était présent. Même si elle semblait patienter dans ces montagnes depuis quelques semaines, rien ne disait qu'elle y resterait éternellement. Et puis, les risques seraient aussi pour leurs vies.
  De toute façon, je hochais la tête tranquillement. L'idée du restaurant offert m'importait peu, et mieux encore, si je pouvais récupérer Penthara aussi aisément que ça, je me réjouirais volontiers de partager un moment comme ça à quatre, à mes frais ou non. Que ce soit pour remercier mes aides, ou simplement profiter d'une soirée bien nourrie, avec ma retrouvée, et deux amies, ce serait une idée à creuser, et ça représentait une image pleine d'espoir que je comptais bien garder pour me focaliser.
  Couverture fournie, et quelques dernières piques rigolardes avant de s'installer, nos corps trouvaient toutes rapidement le confort du lit. Le mien un peu à côté, lit à la place unique, mais déjà bienheureuse d'en avoir un. Pas que ce soit mon confort le plus habituel pourtant. Mais c'était bien suffisant... Pour le peu de temps que j'y ai passé. Tournant, retournant, tournant encore dans mon lit et dans mes draps, je finissais par me relever, les respirations calmes des deux rousses me rassurant sur leur sommeil, je prenais garde à ne pas trop brusquer mes pas, m'installant simplement en tailleur devant le feu de la cheminée. Un peu réduit par le temps.
  Détendant mes nerfs à l'aide d'un tisonnier, reprenant l'entretien de cette flamme, réchauffant de nouveau la salle, puisque j'avais quitté la chaude atmosphère des couvertures. Patientant un peu, la tête pleine d'imaginations, de scénarios. Plutôt négatifs, pour la plupart. Pas dans mes habitudes, mais cette mission m'inquiète depuis le début, depuis que Lucy m'a parlé de l'endroit. Et même si revoir les deux jumelles d'une mission qui m'a marquée, en positif, avait réchauffé mon cœur, je ne pouvais empêcher ces petits démons de gratter mes pensées.

    La quasi-certitude d'un combat d'abord. Qui se comblait d'une pensée plus sombre, l'idée pure et simple que ce combat, ne serait pas simplement amical, rivalité habituelle de deux esprits chauds. Je suis persuadée que quelque chose de mauvais se déroule là-haut. Persuadée que Penthara ne se gèlerait pas les miches dans un endroit pareil sans une très bonne raison. Le soucis, c'est que cette 'bonne' raison, ne m'incluait pas. Et aussi peu égoïste et égocentrique que je puisse être, je suis certaine que Penthara, comme moi, ne peut pas avoir imaginé avoir été transportée dans ce Monde sans moi.
  Quelque chose avait donc forcée ma jumelle à retarder des recherches pourtant évidentes d'importance pour nous deux.
  Maudite peut-être. L'idée de Shumi expliquait bien des choses. Mais me faisait craindre encore plus. Si nos combats avaient toujours été tirés d'une rivalité fraternelle, celui-ci pourrait être tout autre. Plus violent ? Peut-être alors. Et si cette malédiction, ou ses raisons, la poussait à quitter le domaine du simple combat face-à-face, et la menait à se jeter sur l'une des jumelles pour me déstabiliser, pour me forcer à l'inaction ? J'imagine mal Penthara jouer la preneuse d'otage, mais... A situation extrême, moyens extrêmes.
  Et au fond de ce puits sombre de possibilités, l'une était encore plus difficile à supporter. Malédiction, ou n'importe quelle autre magie hostile et ignoble, et si l'une d'entre elle, avait privée ma jumelle de souvenirs ? Si par n'importe quel concours de circonstance, elle m'avait oubliée ? Cela expliquerait qu'elle ne me recherche pas. Et cela pourrait la mener à obéir à un tiers, la sommant de garder la montagne...

    Serrant les poings, la nuit avançant déjà longuement, les paupières lourdes et creusées, je remettais un dernier coup de tison à ce feu, le ravivant d'une bûche, avant de me glisser dans mes draps.
  Il ne restait déjà que quelques heures de repos, si tant est que j'arrive à le trouver. Chose qui.. Même avec l'inquiétude, avait fini par creuser sa place. Non sans mal, pourtant.


    Le lendemain arrivé, réveillée par une Shumi agréable de bon matin, je me suis levée, leur laissant le tour de douche pour qu'elles puissent profiter un maximum du temps qu'elles avaient pour le matériel, j'avais ensuite profité moi-même de l'eau chaude. Probablement la dernière fois avant quelques temps après tout, et un bon moyen pour mieux me réveiller, après la nuit courte.
  Mes objectifs étant moindre pour la matinée, j'avais pris un peu mon temps. Échauffement oblige, avant de m’éclipser dans la ville, capuche poilue sur la tête, je cachais ma peau au mieux, évitant une nouvelle scène avec des villageois déjà à cran à cause de la veille. Je rejoignais en avance le point de rendez-vous, commençant déjà à repérer un peu la route. Une route assez évidente pour le moment, même si plus haut, sentiers et petits chemins seraient plus au gout du jour, les premières montées seraient sûrement guidées par le passage des précédents. Bien qu'amoindri ces derniers temps, par la peur d'une certaine seconde Amazone.
  Et finalement, alors que les deux rousses me rejoignaient, la plus sûre des deux briefant l'objectif, et les conditions, je me prêtais volontiers à l'étreinte collective. Bien qu'au début un peu gelée et tendue, la chaleur communicative faisait son effet, rassurant lentement mes nerfs sur la mission.

Bien, alors on peut démarrer ! C'est parti pour l'aventure héhéhé..

    Forçant un peu sur le rire et le sourire, j'engageais tranquillement la marche, supputant que mon rythme ne serait sûrement pas au goût des deux demoiselles, je comptais apprendre à l'adapter petit à petit. Cachant un peu les vulgaires petites cernes d'une nuit derrière la moumoute désagréable de ces tenues, j'avançais vers la côte, la montagne poursuivait sa montée sur les chemins encore forts empruntés.

Fichus... Poils. Comment ils ont pour porter ça... Toute l'année ici ?..

   Grommelant dans ma barbe de poil gris, je prenais garde à ne pas trop en faire... Enfin j'essayais. Notamment parce qu'il fallait économiser ses forces, mais aussi parce que le trac ne m'allait pas, et qu'être forcée de le porter, était une humiliation personnelle que je voulais volontiers me garder de dévoiler à une Minoda qui n'hésiterait pas à l'utiliser dans ses vannes autant que j'utilise l'état de son visage avant un certain passage à l’hôpital.
  Pourtant, si j'essayais à la fois de ne pas trop en faire, et à la fois de ne pas paraître trop morose, je faisais bel et bien les deux. Alternant les plaintes volontairement dérisoires, insistées, fortes et vaguement drôles, puis taisant ma voix pendant de longs moments, enfermée dans mes pensées de façon bien trop dense. Jusqu'à la fin d'après-midi en tout cas, notant peu à peu l'heure qui avançait, et les progrès déjà amplement lancés après quelques petites pauses calmes, je notais un petit quelque chose qui sonnait probablement le meilleur moment pour monter le camp.

Y'a des traces de passage. Des petits animaux vu la traînée. Récent forcément, puisque la neige n'a pas encore recouvert le tout... On va faire le camp ici. Vous le montez, et je pars traquer le dîner ?

    Ça sonnait comme une question, mais la réponse était assez évidente, c'était le choix logique, et peu après, mes pas me laissaient poursuivre les multiples traces. Une traque plutôt simple, vu sa fraîcheur, malgré la neige, le froid, le vent, c'était un cadeau emballé. Et il ne fallait pas plus d'une dizaine de minutes, pour que je revienne au fameux campement, deux lapins portés sur mes épaules et un sourire pâle, mais victorieux de cette première chasse en terrain neigeux.
  M'installant non loin des deux, je soufflais légèrement, bombant le torse avec une volontés de surjouer la réaction, comme je l'aurais fais habituellement.

Mino', Mino'... Dire que tu doutais de mes capacités à te maintenir en vie et bien nourrie. Si tu es gentille, tu auras même la première bouchée, promis. Mais pour ça... Il faudra avouer que tu avais tords de me prendre pour une chasseuse campagnarde de pacotille ~

    Pouffant de rire bien ouvertement, je regardais la montagne un peu plus loin. La route avait été quittée depuis un moment dans la journée, seuls restaient sentiers et chemins, comme prévu. Et l'escalade avait dont été ralentie, de façon logique, rien d'alarmant donc.
  Et vu la carte observée plus tôt...

Je pense que... Si on continue, on rentrera dans son 'territoire' demain soir. On sera tout juste à la frontière cela dit. Après-demain, on pourra commencer des 'recherches'. Même si je pense que ce sera à peine de la traque. Traquer un truc dont les traces s'arrêtent brusquement, pour reprendre n'importe où dans les environs, c'est pas dans mes capacités, aussi douée que je sois.
  Alors je pense que... Ce sera nous, les traquées. Et j'espère qu'elle se montrera même en me reconnaissant. Ou surtout en me reconnaissant...


    Soupirant légèrement à cette évident risque, celui que ma jumelle évite volontairement ma route, à moins d'être forcée de me faire dévier, je commençais l'entretien de la prise du jour. Chasseresse jusqu'au bout, j'étais plus que qualifiée pour dépecer et m'assurer que les prises seraient bien prêtes à la cuisson. Du reste, si accompagnement il y avait, ce serait dans les provisions. Quelques légumes, un bouillon, de quoi profite du confort tant qu'on en avait encore suffisamment.
  Et comme à mon habitude depuis le début de l'ascension, lorsqu'une tâche me concentrait, mon mutisme revenait, perdant mon esprit dans mes pensées. Les yeux perdus vers le lapin perdant ses poils, et pourtant focalisés sur un vide physiquement inexistant.

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Minoda&Shumi Scion
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyMer 30 Jan 2019 - 16:40



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


Une blancheur aveuglante, un horizon où ciel et terre se noyaient sans distinction. Un monde laiteux, quiet, à l’exception des pas des trois jeunes femmes. Trois corps qui gravissaient la montagne, emmitouflés dans leurs habits, cherchant à contenir la chaleur de leur chair dans cet environnement revêche. Les jumelles suivaient le rythme de l’amazone, plus rapide et plus endurante que le duo, cette dernière menait l’expédition, si c’était ainsi qu’on pouvait appeler leur mission. À la traine, les rousses se tiraient vers le haut, se forçant afin de ne pas augmenter la distance qui les séparait de leur amie. Par moment, elles pouvaient voir des traces de vie animale. Dans cette terre où la verdure se cachait, une crotte de lapin sous le talon fit grogner Minoda. Cela faisait quelques heures que la marche durait, les sœurs avaient fini par atteindre la pisteuse, indiquant son expérience dans la chasse. Le dialogue n’avait pas été très vivant, elles n’avaient pas eu droit à beaucoup de pauses également, c’était donc avec soulagement que les sœurs hochèrent de la tête. Shumi se laissant tomber à genoux, le visage tourné vers le ciel alors que sa sœur se contentait de maintenir sa fierté en montrant son pied.  


« J’ai vu ça oui, j’ai même marché dans une trace de passage comme tu appelles ça. Tu veux voir de plus près, pour voir de quelle espèce c’est ? »


Un coup de coude atteignit la provocante dans sa cuisse, la petite sœur lui lançait un regard de réprimande équivoque. Elle se redressa, retira la neige de ses genoux et sourit à l’amazone, avant que celle-ci ne parte chercher le repas. À son départ, Shumi donna une pichenette sur le front de son ainée, avant de commencer à préparer le camp.


« S’il te plait Mino’, je suis fatiguée, et je sais que toi aussi. Alors, garde ton énergie pour m’aider au lieu de chercher à taquiner Leo’, d’accord ? Tu ne serais pas d’humeur si tu étais à sa place, et elle t’a déjà sauvé les fesses, alors retiens-toi un minimum, je ne te demande pas de lui faire l’amour bon sang, juste d’être sympa. Vous avez votre petite rivalité, d’accord je comprends, mais on est toutes les trois une équipe, dans le froid, dans une satanée montagne pour chercher quelqu’un qui menace les habitants du village. Alors on a déjà assez sur nos assiettes comme ça ! »


Minoda minaude, elle détestait quand sa sœur avait raison, et cela arrivait souvent. Elle se gratta l’arrière de la tête avant d’installer le camp, restant silencieuse. Les deux sœurs travaillaient efficacement, sans se rentrer dans les jambes. En moins de dix minutes, elles avaient pu préparer leur lieu de repos, tout ce qu’il manquait, c’était de quoi préparer le feu. Le bois serait malheureusement humide, mais il servirait uniquement à cuire la nourriture, elles devront faire avec ce qu’elles obtiennent des branches.


« Avec ça, nous devrions bien dormir. Maintenant il ne reste plus que la nourriture et une piste. Tu penses qu’elle va revenir bredouille après tout son discours ? »

« Tourne la tête Mino’, elle arrive avec des lapins. On peut lui faire confiance pour nous nourrir. Par contre je me demande si l’on va décimer la population de lapin d’ici à ce qu’on trouve sa sœur… »


Leur attention se portait sur la métisse, dévoilant un butin généreux. Elle avait été efficace en si peu de temps, ce qui impressionnait le duo. Applaudissant, Shumi se redressait et s’approchait de la chasseuse, affichant un sourire de reconnaissance. De son côté, Minoda se renfrognait, regardant le repas du soir et d’une main, fit un signe vague dans sa direction, soupirant et concédant le point, pour le plus grand plaisir de sa rivale. Suivant sa sœur de près, elle se glissait derrière elle et l’étreignant avec force, posant son menton sur son épaule, avant de toiser la métisse.


« Bravo, tu as rempli ta part. Je suis fière de toi, grosses fesses. Mais t’en fais pas pour moi, de nous trois je ne suis pas celle qui mange le plus, donc tu peux garder la première bouchée. Par contre, c’était sacrément rapide, t’es sure qu’ils n’étaient pas déjà morts et que tu ne les as pas trouvés ou volés à d’autres chasseurs ? »


Shumi se tortillait dans les bras de son ainée, la chaleur de sa joue était appréciable, mais elle avait la sensation d’être prise en sandwich entre les deux femmes au tempérament volcanique. Elle profitait des explications de Leonera pour déminer la situation, bien qu’elle craignait également que son amie ne leur dise pas tout. Elles seraient toutes les trois sur leur garde, à la recherche d’un bruit soudain. Levant sa main pour gratter la joue de Mino’, elle fit la conversation.

« Tu as raison, ça veut dire qu’on devra doubler d’attention, le jour comme la nuit. On devrait commencer ce soir, je propose que nous fassions toutes le gué pendant trois heures. On dormira six heures chacune avant de reprendre l’escalade. Tu sais déjà ce qu’on est capable de faire, donc essaies de bien dormir quand tu le peux, d’accord ? On va aller chercher de quoi faire du feu pendant que tu t’occupes de tes prises. »


Prenant la main de sa sœur, elle l’entraina avec elle afin de réunir rapidement les branches, à deux, il ne leur faudra pas longtemps pour récupérer suffisamment de bois, aussi humide soit-il, pour le feu de leur repas. Ce qui avait commencé comme un simple boulot se termina en défi entre les jumelles, avec pour gagnante Minoda, qui ne résistait pas aux provocations, lui appuyant légèrement sur les côtes.


« C’est qu’on se laisse aller Shumshum ! Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu n’aurais pas pris de poids tout de même, hein ? Ça expliquerait pourquoi tu as eu autant de soucis à monter la montagne cela dit. Tu veux que je récupère ta part ce soir pour t’aider ? »


« Minooooooo’ ! J’ai pas pris de poids d’abord, arrête de dire des bêtises ! Non, je pensais à Leo’, elle a besoin de nous, tu as réalisé comment elle agissait bizarrement aujourd’hui non ? Je ne sais pas comment elle fait pour fonctionner sans Penthara, mais on doit l’aider. Et je compte sur toi pour qu’on le fasse à deux ! On doit la soutenir ! »


« Vraiment ? Tu lui as encore rien dit mentalement ? Mince, j’avais cru que tu y avais passé la journée à lui remonter le moral, moi. Je veux bien faire un effort, hein, mais ne t’attends pas à des miracles. Je lis pas dans les pensées donc je n’ai aucune idée de ce dont elle a besoin. Tu as réfléchi à comment on allait faire pour gérer sa sœur ? À nous deux on devrait être capable de l’immobiliser, mais on a jamais eu affaire à ce genre de pouvoir. C’est une chose qu’on doive la neutraliser, mais si elle agit avec intelligence, ça risque d’être compliqué. Quoique c’est la sœur de Leonera, donc elle peut pas être si futée que ç… »


Une boule de neige fit taire Minoda alors qu’elle allait à nouveau se lancer dans une pique gratuite en l’absence même de la concernée. Elles devaient rentrer faire le feu après tout, et il ne fallait pas laisser l’amazone seule trop longtemps.

Revenant et posant leur stock de bois, les jumelles s’installaient pour faire le feu, le trio ne pipait mot. Il faudra plus d’une vingtaine de minutes pour que le feu se fasse par un coup de chance. Minoda s’absenta, ce qui laissait le temps à Shumi de parler à cœur ouvert avec leur amie.


« Je sais que tu ne vas pas bien, et c’est normal. Tu n’as pas besoin de me répondre Leo’, mais je veux que tu saches qu’on est là. Minoda et moi. On ne se connait pas depuis longtemps, et je sais bien qu’on ne peut pas vraiment s’appeler des amies intimes, mais… on ne te laissera pas tomber. Parce que l’on comprend ce que tu traverses. Mino’ a toujours été là pour moi, elle m’a protégé. Elle a été forte pour nous deux. C’est pour ça que mon boulot à moi, c’est de la protéger à mon tour. Tout comme tu dois protéger ta sœur. Et on la ramènera. Pour toi. »


La petite boule de bonheur habituelle enlaçait avec affection son ami au milieu de son dépeçage, mais, avant que la téméraire puisse répondre, Minoda sortit des buissons et s’éclaircit la gorge, montrant sa légère irritation, et sa jalousie.


« Désolé de vous déranger les filles, si vous voulez je peux revenir plus tard. Leo’ si t’as fini de faire ton boulot, on pourra manger. Tu prendras le premier tiers, moi le second et Shumi le dernier. Maintenant, il est temps de passer à table avant que le froid ne rende la viande trop dure. »


Se séparant avec regret, Shumi prit le premier lapin et le plaça juste comme il fallait dans le feu, ouvrant une des conserves pour la partager avec sa grande sœur, posant une seconde dans la neige juste entre les pieds de Leonera. En cercle, le groupe pouvait enfin manger après tant d’effort, la cadette faisait la conversation, cherchant à réchauffer les cœurs, prenant son rôle de femme joyeuse très au sérieux, elle faisait de son mieux pour illuminer la soirée à sa manière.


« … Et c’est comme ça qu’il a fini par tout avouer, les preuves étaient accablantes et on avait des images pour le prouver ! C’est quand même sacrément bizarre comme affaire, pas vrai Mino’ ? »

« Hm. Ah, oui, totalement loufoque. Dis- tu devrais aller te coucher la première, restes pas éveillée juste parce qu’on a pas fini de manger. »


« Tu es certaine ? Bon, d’accord. Bonne nuit à vous deux alors. Interdiction de vous prendre la tête je préviens ! »


La bouille adorable et les petites fesses de Shumi disparaissent dans la tente chauffée, laissant en tête-à-tête les deux. Les premières minutes se font silencieuses, Minoda finissant avec lenteur son morceau de lapin, jetant par moment des regards dans la direction de l’amazone, avant de rompre le silence.


« Écoute, on va la sortir de sa galère, ta singesque de sœur, d’accord ? Alors, arrête de stresser comme ça. Tu es toute bizarre depuis qu’on monte cette foutue montagne et je n’aime pas ça. Je ne peux pas te faire confiance si tu n’es pas à cent pour cent présente et motivée. Je sais que c’est difficile, mais si tu ne veux pas qu’on intervienne Shumi et moi, alors tu as besoin de nous prouver que tu n’auras pas besoin qu’on t’aide. Non, ce n’est pas ça que je veux dire. Je dis juste qu’on est tes renforts, et qu’on a ton dos, mais si on ne peut pas compter sur toi, on servira à rien, on ne va pas sauver magiquement Penthara. Donc, réveille-toi, parce que là t’es une loque. Même si t’as réussi à choper deux lapins rapidement. »


N’étant pas très à l’aise dans ce genre de discours, Minoda s’emmitoufle. Elle rejoignit sa sœur plus tard dans la soirée, les joues pourpres.


« On se réveille les filles ! Le soleil est levé, et il ne vous attendra pas ! »

« C’est bon, c’est bon, je suis réveillée. Pas debout, mais réveillée. Bon sang, Shumi tu ne réveilles pas en douceur, je te l’ai déjà dit. »


La fière rousse se tenait devant la tente, un bras de chaque côté, posant avec fierté en attendant de voir les deux têtes sortir de là. Elle était motivée pour la nuit, et pas uniquement parce qu’elle s’était ennuyée comme un rat mort durant sa surveillance. Enlaçant les deux corps chauds, elle prend la main de chacune.


« On mange et on lève le camp ! Mino’, tu as bonne mine ! Leo’, je compte sur toi pour nous trouver le chemin le moins fatigant ! »


Une heure plus tard, elles étaient en marche. Cette fois, elles marchaient sans que la pisteuse ne prenne trop d’avance. Devant elle, un désert froid, à perte de vue, il n’y avait pas de construction humaine, les traces animales étaient infimes pour les rousses qui hochaient simplement de la tête lorsque Leonera leur en montrait. La traversée de la montagne se faisait de plus en plus fastidieuse, alors que les pentes se faisaient plus difficiles, que les jumelles transpiraient sous l’effort, forçant une pause.


« Bon sang ! Leo’, t’es certaine que y’a pas une autre route ? Qui serait plate ? Ou avec des escaliers ? On est encore loin selon ? »

« Cesse de te plaindre, tu sais bien qu’on est pas encore arrivé. Sinon on aurait vu des signes de combats. Ou de lutte. Doit bien y avoir eu quelque chose qui c’est passé, elle a bien du impressionné les gens, d’une manière ou d’une autre, elle s’est pas juste mise à hurler comme un gorille en cognant son buste. Et puis, de toute manière, on y sera le moment où on verra un truc bouger très vite. D’ailleurs Leo’, ta sœur quand elle se téléporte, ça fait du bruit ou pas du tout ? »


Un buisson s’agite, inattentive le trio ne prête pas attention à cela lors de leur discussion, un petit goret fuit, il court à toute allure. De ses petites jambes, il couine, un cri de terreur, alors, qu’il sort du buisson, sa fuite s’arrêtant lorsqu’il rentre en plein dans l’estomac de Shumi.


©️ Halloween



Dernière édition par Minoda&Shumi Scion le Dim 10 Mar 2019 - 11:15, édité 1 fois
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Leonera Berela
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyLun 18 Fév 2019 - 20:11

Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

L'idée des tours de garde était bonne. J'avais eu l'idée d'en parler pendant le repas, mais... Puisque Shumi en parlait la première, ça me rassurait grandement, leurs capacités n'étaient pas juste bonnes en ville, dans des opérations comme la première que nous avons affrontée. Et ça, ça voulait dire que je pouvais aussi leur faire confiance, dans un cadre comme ces fichues montagnes pleine de neige.
  Ce qui, en revanche, ne voulait pas dire que ça deviendrait du jour au lendemain une promenade de santé. Même si les initiatives se suivaient, accueillant de mes deux lapins bien prêts, les deux rousses et leur bois d'occasion. Pas que je puisse reprocher grand chose, dans une montagne pareille, le bois de sapin est à peu près tout ce qui se trouve, et outre le mal qu'on allait se donner à l'allumer dans tous les cas, il était en plus foncièrement trempé.
  Mais la situation était plutôt bonne au final. Le feu prenait. Les lapins pouvaient cuire, avec leurs provisions, pas trop, juste de quoi accompagner la viande, sans entamer les fameuses réserves. Mais ce qui passait avant le repas, était un petit moment en privé avec la boule de bonheur des deux. Une bonne leçon que je prenait en plein face. Forcément que c'était évident, mon état. Même moi j'arrive pas à me le cacher, alors n'importe qui m'ayant connu assez longtemps pour me calculer, et c'est pas spécialement dur j'en conviens, pourrait voir comme le nez au milieu de la figure, que cette traque n'était pas celle qui me mettait le plus à l'aise.

Merci Shumi. C'est parce que c'est vous deux, que j'ai accepté, alors que j'ai dis à Natsu et Lucy de rester à Fairy Tail. Je sais que vous comprenez l'idée et...

    Et la suite une prochaine fois, car dans l'immédiat, une boule de nerfs revenait plutôt, interrompant en effet la petite discussion. Distribuant de façon totalement dirigiste l'ordre des tours de garde. Pas que j'ai grand chose à y redire, prendre le premier ne me dérangeait pas, et la distribution entre elles deux, étaient probablement en accord avec chacune, elles s'arrangeaient probablement d'elles-mêmes, par les habitudes notamment, sans même avoir à communiquer.
  Le repas... Était plus calme. Mais aussi plus parlant cela dit. Puisque les lapins devaient cuire, et que le feu était à peu près notre seule source de chaleur, maintenant que nous étions immobiles, le mieux était de rester autour, et dans l'immobilité, on ne pouvait que discuter. Ce qui menait à diverses discussions, entre les affaires réglées par les jumelles, et les miennes, dont je parlais lentement, écoutant les bons conseils de Shumi pour essayer de me changer les idées, le tout s'enchaînait rapidement. Et la nuit froide enveloppait déjà le bivouac, quand la première des deux, partait rejoindre la tente, sous une injonction un peu étrange de la part de sa moitié.
  Et pour cause, une nouvelle forme de... Réprimande. Je dirais. En tout cas, une vague inquiétude, que je savais pas trop sur quel compte mettre, avec ma partenaire de chamaillerie, qui me disais de me reprendre, sans quoi elle aurait bien du mal à s'en remettre à mes bras si quelque chose venait à arriver.

C'est bien dans ces moments-là que tu t'occupes le moins de tes fesses en fait...≫ Œillant un petit sourire moqueur, je fixais ensuite un peu le feu. Mon ton signalant que j'en avais pas fini, mais la pause marquant aussi bien que je pesais mes dires. Un minimum. ≪Je suis à cent pour cent. Je me pose juste des questions. Et moi et les hypothèses, ça fait deux. Surtout quand... Ma sœur se comporte d'une façon que j'aurais jamais imaginer possible, ou dont je n'arrive pas à expliquer la moindre cause.≫ Relevant le regard à la fin, j'observais le regard de la brutasse des deux rousses. Soutenant sans mal ses pupilles. ≪Je veille sur chacune de vous deux. C'est ma mission, mais vous m'avez accompagnée, alors je m'assurerais qu'il vous arrive rien.. Cette fois. Maintenant, tu ferais mieux de te coucher aussi. T'es celle qui va devoir diviser ta nuit en deux, c'est pas la meilleure place.

    Terminant là-dessus, étrangement sans aucune vanne. Et même si l'on pouvait mettre ça sur le dos de mon 'attitude' de depuis la matinée, je doutais d'avoir montré une réelle faiblesse quelconque dans mon jugement. Alors je prenais simplement le plat en me relevant, le vidant un peu plus loin en prenant garde aux brûlures, avant de m'occuper de ranger le tout. Prenant ensuite place non loin de la tente, entretenant le feu au mieux pour m'assurer de ne pas finir gelée pendant les heures de garde.
  Des heures qui s'enchaînaient calmement, aucun signe de quoi que ce soit. Et lorsque la relève venait, j'alternais donc le cycle de sommeil, réveillant discrètement celle qui devait me suivre, et m'allongeant sans trop risquer de déranger celle qui pouvait encore profiter de quelques heures de sommeil.
  Pour ma part... J'étais bien contente de ne pas être à la place de Minoda. Avec le temps qu'il m'aura fallu pour m'endormir, si j'avais du faire ma nuit en deux fois, j'aurais probablement souffert du manque de sommeil. Encore plus que lorsque le matin, et la voix joviale de Shumi, venait sonner à nos quatre oreilles de dormeuses. Me redressant sans mal, étendant mes muscles, jambes et bras, et tout le reste, je me trouvais un peu surprise de si bon matin, à être prise dans cette étreinte douce. Que je rendais volontiers, serrant même un peu plus la douce du duo, avant de la relâcher en soupirant fortement, chassant la fatigue.

Bon ! Ça c'est fait, ça motive ~ Mangeons oui. Et promis, je prendrais les sentiers faciles. On a plus réellement d'objectif précis pour la marche de toute façon. Maintenant qu'on est.. 'Chez elle'. On va devoir simplement ouvrir l'oeil, et chercher.

    Une promesse que j'avais tenu. Mais qui n'en rendait pas l'ascension moins fastidieuse. Les deux rousses n'étaient pas autant habituées à subir des conditions pareilles, et devoir développer tous leurs efforts pour lutter contre le froid, et surtout le vent qui poussait, de toutes part, et forçaient les bras et mains à tenir fermées les moindres pièces de tissu, de fourrure qui se promenaient sur chacune.
  Malheureusement, c'était autre chose qui me tiraillait depuis un moment. L'impression d'être observée. Menant la marche, j'avais pu dissimuler mes regards discrets, vaguement furtifs, lorsque je tournais un peu la tête, mais surtout mes pupilles à vive allure, sur l'opposé de là où elles étaient posées avant. Entendre une énième plainte m'avait forcé à stopper la marche. De toute façon, comme je l'avais dit, nous n'avions plus de point précis à atteindre. Et c'est en observant la suite de la route, que j'avais fait une petite erreur, distraite que j'étais par les questions qui s'enchaînaient.

Y'a pas de routes ici Shumi. Et les sentiers, je les connais pas, quand y'en a plusieurs, je prend toujours le plus simple, je te promet. Et pour ce qui est de Penthara, sa téléportation fait un peu l'effet d... Merde !

    Articulant vaguement, le bruit d'un pauvre buisson enneigé s'éventrant à la progression d'un quelque chose me faisait me retourner vivement, essayant de calculer au plus vite, d'analyser, de trouver la cause...
  Et le fautif s'était déjà fiché entre les côtes de Shumi, un fichu goret en fuite. Et si le coup semblait déjà être un peu violent, capable de couper le souffle de n'importe qui, et donc probablement encore plus de la rousse qui n'était ni habituée, ni au mieux de sa forme dans ce genre de situation, la suite pouvait être aussi ridiculement dangereuse. Car la bestiole, après sa propre surprise, détalait déjà en contournant sa pauvre victime qui risquait la chute.
  Me précipitant de mes quelques pas plus bas, je me dressais tout de même entre le buisson d'où était venu la menace, et les deux sœurs, tournant vaguement un œil vers elles.

Mino', occupe toi de Shumi, le goret fuyait quelque chose et... Ça arrive sûrement.

    Avant de finir ma phrase, j'observais déjà les mouvements revenir dans le buisson. Un. Deux. Trois autres gorets. Plus agiles, ou simplement prévenus par leur petit frère éclaireur, qui nous contournaient toutes d'avance. Courant devant quelque chose qui devait probablement les effrayer plus que trois humaines, sans quoi, ils n'auraient jamais courus par ici...
  La posture un peu neutre, prête à tout, je m'attendais plus à une bête, qu'à un être humain. Et pour ça, y'a pas vraiment de style de combat prévu. Ce sera juste de l'improvisation.
  Mais ça. Ça je m'y attendais pas. Sortant des fourrées à l'allure forte d'une bête enragée, c'était tout simplement ce qui pouvait être la mère des fuyards qui déboulait. Mais pas pour fuir comme eux, après avoir héroïquement retardé l'agresseur pour sa progéniture. Je crois bien que les gorets... Fuyaient la leur. Sauf si il s'agissait d'une autre portée, mais dans tous les cas, la bête était immense. Une bonne taille humaine peut-être, mais allongée. Et des défenses plus menaçantes que la normale.
  Le pire était son comportement. Une bête sauvage, c'est ce que c'est, une bête sauvage. Ça, c'était une furie. Et avant même de comprendre quoi que ce soit, ou d'essayer de fuir comme n'importe quel animal devant l'humanité, elle me fonçait déjà dessus. Le temps d'activer ma magie pour renforcer mes bras, j'attrapais ses défenses, l'arrêtant presque net. Le sol humide, neige, glace et bouillasse enterrée me laissant glisser sur quelques mètres en arrière. J'avais beau la retenir, et éviter de me faire enfoncer le ventre, mon corps se laissait pousser. Petit à petit.

P.. Pu..tain... C'est quoi cette merde ? Shumi ça va ?.. C'était dans... Vos fichus rapports... Ça ?... Lucy m'avait dit que la faune était... BORDEL !

    Énervée par cette monstruosité bestiale, je finissais par enfoncer mes pieds au sol, prenant appuie, mais mon corps arqué en arrière par l'effort, je renforçait au mieux tous les appuis, et toutes les forces qui venaient bousculer mes muscles et mes os... Jusqu'à enfin soulever la saloperie par les défenses, et la jeter sur le côté d'un geste presque désinvolte, si il ne reflétait pas tout l'effort demandé, même avec ma magie. Le jetant dans la pente, le choc serait loin d'être mortel, mais la bête roulait à en perdre haleine sur le flan de montagne, jusqu'à disparaître dans le blanc un peu plus loin. Haletant ouvertement, reprenant mon souffle sur place, je redressais un regard vers les jumelles.

J'allais demander... Des rapports sur ce qui rendait la faune... Aussi anormale ? Normalement Natsu et Lucy s'en sont chargés, mission officielle. Donc... Je pensais que y'aurait plus rien. Et là y'a ça qui nous fonce dessus et q...

    Alertée par le son qui venait de poindre sur le côté de mon audition, je jetais un vague coup d’œil, avant de me concentrer. Oubliant ma vue au maximum, je me concentrais juste sur mes oreilles... Puis me tournais à nouveau vers les deux sœurs, commençant à foncer vers elle.

A TERRE ! Toutes les deux ! Maintenant !

    A peine l'ordre était entendu, que le crépitement dans l'air confirmait mes pensées. Une sorte de croustillement qui se faisait dans l'air, juste à hauteur des épaules des deux jumelles. Avant qu'elle ne s’exécutent, se jetant au sol. Et qu'une forme humaine cette fois, ne se matérialise comme prévu, décochant un début de coup de pied vers ce qui devrait être leurs têtes. Rien de létal. Mais l'attaquant n'était pas là pour nous garder conscient. Et l'attaquant... Était avec toute évidence, une attaquante.
  Qui avait le réflexe, devant son assaut raté, de l'avorter, et disparaître soudainement dans le même crépitement, des étincelles sans l'image, simplement le son, l'air qui devenait fou là où il devait soudainement reprendre l'espace, et là où il était... Violemment écarté.

Voila Mino', ça fait ce bruit là...

    Répondant à retardement, et sans trop me concentrer sur ma voix énervée et distante, je tournais vaguement sur moi-même. M'approchant dans le doute, des deux rousses. Pour intervenir plus rapidement, puisque visiblement, ma chère jumelle à moi, n'hésiterait pas à s'en prendre à elles, plutôt qu'à venir directement à moi...
  Écartant d'ailleurs la capuche de ma tête, subissant le froid mordant en découvrant mon visage et mes traits au passage, en y pensant, je reprenais avec hargne.

PENTHARA ! SORS DE TON TROU ! Je te jure que si tu me forces à te traquer encore longtemps, je vais te faire bouffer toute la glace de cette putain de montagne où tu t'es paumée !

    Sans réponse. Aucune récompense. Sur les nerfs, soufflant de rage devant l'impatience qui grimpait, je finissais par avoir ma soudaine intervention, celle que j'attendais. Plus ou moins.
  M'éloignant quelques instants des deux partenaires j'espérais qu'en me reconnaissant, la fichue jumelle de ma vie viendrait directement à moi, pour discuter, s'expliquer... Ou régler ça. Et c'était finalement la dernière solution, le crépitement reprenant juste derrière moi, je me lançais pour me retourner mais...
  Je me suis retrouvée surprise, la vitesse de son apparition, l'espace entre le bruit, et sa réelle apparition, était... Diablement plus court qu'avant, et dans un geste, je me retrouvais projetée face contre le sol, une fichue singe sur le dos qui retournait l'un de mes bras contre moi, me bloquant momentanément. Ma tête essayant d'observer sur le côté, jusqu'à bel et bien reconnaître le visage que j'étais venue chercher.
  Pas un mot, pour le moment. Le combat était... Suffisant, pour accaparer mes pensées. Puisque pour une raison obscure, elle en venait directement aux mains. Elle n'était pas la seule à avoir progressé. Me redressant sans aucune considération pour mon bras, ma magie s'occupait de renforcer au mieux mes os, forçant avec hargne, jusqu'à rouler à l'envers, nos deux corps se projetant dans la neige, roulant l'un avec l'autre dans une bataille aussi incompréhensible que chaotique. Mais que ma force semblait arranger en ma faveur, nous arrêtant plus bas, j'étais sur elle à la place, mon bras presque brisé, je le soignais dans la foulée, avant de me poster sur son ventre, saisissant ses poignets en la bloquant... Le temps qu'elle voudrait cela dit.

Tu vas te calmer oui ? T'as jamais pu me battre, en face à face, tu le sais très bien. Alors tu vas juste t'arrêter et me dire ce qu... Ouah. Ta face ?≫ Les yeux écarquillés, sa propre capuche bazardée par le roulé-boulé, j'observais ce qui semblait être le visage totalement exténué, d'une jumelle qui devait avoir raté ses heures de sommeils depuis trois... Quatre jours ? Mais dont les yeux ne marquaient aucune fatigue à l'inverse, les pupilles concentrées comme jamais. ≪Il t'arrive quoi là ? T'as l'air encore plus claquée que moi, alors que t'es dans cette putain de montagne depuis plus longtemps que moi.

    Sentant les poignets, les bras, essayer de me repousser, et cette forme d'amazone qui essayait de me soulever de toutes ses forces inutiles, j'étais perdue. Sans réellement comprendre ce qui se passait, je me laissais simplement surprendre par la suite, des mots crachés comme un venin répulsif.

La ferme... Pâle... Copie...

    La voix entrecoupée par ses efforts, elle disparaissait dans les secondes qui suivaient. Le crépitement reprenant, et sa forme se retrouvant plus loin, à l'abri, nous observant quelques instants quand je me redressais pour la chercher. Les dents serrés par la colère et l'envie d'en finir avec cette histoire ridicule, et ces mots complètement cons et incompréhensibles.

REVIENS ICI ! Reviens espèce de putain de cruche sans nom ! EXPLIQUES TOI !

    Commandant d'une voix hurlante, ma déception ne revenait qu'au triple galop, lorsque le crépitement éloigné se faisait entendre, avant de ne plus reparaître, ni proche, ni loin. La tension retombant bien vite. Mais les tremblements de mon corps se poursuivant, mes doigts hésitant entre se fermer dans des poings aux phalanges hurlantes de douleur, ou bien se tendre dans des jonctions étirées.
  Haletante d'exaspération... Je pouvais difficilement considérer ça comme une réussite. malgré le fait que... Je savais maintenant qu'elle était vraiment ici. J'avais enfin vu, prouvé, que ma jumelle, était aussi dans ce monde...

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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyJeu 21 Mar 2019 - 20:02



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


La journée n'augurait rien de bon pour Minoda. La veille, sa « discussion » avec leur alliée, son amie métisse, n’avait pas été très réconfortante. « Je m’occupe de mes fesses parce que tu es censée les couvrir ! » Avait-elle voulu lui rétorquer pour lui faire comprendre le risque qu'elles encourraient. Un risque accepté, de son chef, de son choix de l'aider et de la soutenir dans sa quête, comprenant bien le besoin d'une soeur. La remarque lui avait cependant déplu. Elle avait bien conscience de la manière dont elle se comportait. Ce n’était pas sans raison, si elle était aussi acariâtre, si elle se comportait comme une teigne. Elle se méfiait toujours des autres. La rousse n’aimait pas fréquenter des individus autres que sa sœur aimée. Elle n’avait besoin de personne d’autre que Shumi après tout. C’est ainsi qu’elle pensait, et ce, depuis l’orphelinat. Protéger sa cadette quoi qu’il lui en coute. C’était tout ce qui comptait pour elle. Alors, si elle devait se comporter comme une peste, une garce, une pétasse, ce n’était pas un cout élevé afin de pourvoir à la sécurité de Shumi. Pourtant, elle n’ignorait pas les répercussions que son comportement pouvait avoir avec leurs collègues. Elle se moquait bien des rumeurs qu’elle se tapait, mais les sombres idiots étaient capables de la confondre pour sa sœur, alors que quiconque, possédant un minimum de sens de l’observation, serait capable de les différencier.
Les mesquineries au sein du personnel du Conseil n’étaient pas faits rares, la compétition et les intérêts personnels primaient sur la cohésion, malgré les efforts répétés des Hauts Mages du Conseil. Grimaçant, la rousse était crispée. Elle n’avait pas apprécié le manque de conviction de Leonera. Si elle hésitait ne serait-ce qu’une seule seconde, cela serait suffisant pour donner l’avantage à l’amazone sauvage. Serrant les poings, se rappelant sa propre bêtise et sa capture lors du braquage de la banque, elle devrait joindre les actes à la parole, pour sa dignité. Elle lui devait bien ça après tout.

Distraite, l’ainée n’avait pas remarqué les signes avant-coureurs. L’altitude pesait sur ses poumons, la nuit n’avait pas été simple non plus, serrée de la sorte sous la tente, au moins elles n’avaient pas été trois à se grimper dessous. Trainant de quelques pas seulement, derrière Shumi, c’était en pleine réponse de son importune métisse préférée sur la manière dont le pouvoir de sa sœur fonctionnait, qu'elle vit un animal se propulser depuis un buisson, coupant le souffle à sa soeur tant aimée, lui coupant le souffle à en faire pâlir son visage d'ange.
Sonnée, elle était accroupie, une sensation de remontée l'envahissait, alors que son estomac réagissait sous la violence du choc qu’elle avait subi. Elle entendait l’inquiétude dans la voix de Leo’, les pas de sa sœur qui se rapprochait, les traces laissées dans la neige par l’animal fuyant l'assaillie, craignant pour sa vie. La nausée persistait quelque peu, tandis que Mino’ passait sa main contre son dos, cherchant à la soulager.



« Hey, Shumi ! Shumi ! Purée il t’a pas raté ce petit cochon, hein. Évite de me rendre dessus d’accord ? Allez, ça va aller. Ta grande soeur est là, respire doucement, comme quand on fait du Yoga. »

« Ha. Toujours le mot pour rire, toi. Je vais… bien, relativement. Il n’avait pas de défense très développée donc il ne m’a pas empalé.  Je dois juste... juste m'assoir.»


Minoda regardait la combattante du groupe avec suspicion, elle aurait dû être capable de sentir la bête approcher, où était parti son instinct de la chasse ? Elle pouvait sentir d’ici la tension qui s'emparait de la jeune femme. Juste après, la famille du premier goret suivait, détalant à toute allure, les petits gorets courraient, esquivant avec agilité le groupe, dans des cris de crainte qui perçaient les tympans, la panique des animaux ne faisait qu'accentuer le malaise des filles. Serrant sa cadette par pulsion, elle préparait une barrière à l’aide de sa magie, prête à toute éventualité. Tout du moins, c’est ce qu’elle s’imaginait avant de voir la chose. Massive, impressionnante, dangereuse. L'instinct de survie envoyait une vague électrique dans son corps, l'alertant du danger visible. La bête qui surgissait était énorme, toute en muscle, elle était prête à faire tomber des arbres ou en l’occurrence, des humaines. Et la bête n’était pas simplement musclée. Non, elle pouvait le voir, avec la difficulté que Leonera éprouvait à la combattre. Car sans hésiter, ou plutôt, parce qu'elle avait été la plus proche, la mère lui avait chargé dessus. Pour tenir tête de la sorte à la métisse, elle qui avait déjà fait ses preuves quant à ses prouesses physiques, la puissance de la créature dépassait celle d'un simple animal énervé et protecteur envers sa progéniture. Si elle avait eu la tête sur les épaules, Minoda aurait pu l’aider à se débarrasser de la créature, invoquer un écran afin de projeter la bête. Mais à cet instant, l’ainée qui avait déjà les bras occupés restait spectatrice de la scène, avec une Shumi à genoux.


« C’était pas dans nos rapports ça Mino’, cette bête tiens bon à une mage spécialisée dans le corps à corps. Non, elle la domine carrément. Leo' n’avait pas affronté une sorte de golem dans le labyrinthe ? Ce n’est pas normal, Minmin, tu crois que le père arrive derrière la maman ? Parce que là on risque d’avoir des gros soucis, j’ai encore du mal à respirer. »

« Vas-y Leo’, botte-lui son gros cul poilu à cette bestiole ! Ah non, rien dans les rapports Shumi, normalement les animaux de cette région ne devraient pas faire cette taille. Elle tient bon la métisse, mais elle est en train de glisser. C’est bête qu’on ne puisse pas l’aider, tu crois qu’elle va nous en vouloir de juste la regarder se démerder comme une grande ? En tout cas, elle jure beaucoup quand elle est surprise. Surprise et surement énervée. Espérons qu'elle ne se défoule pas sur nous. Quoique, toi, tu risques pas grand-chose, petite fragile. »


Vexée par les propos de son ainée, Shumi tentait de se dégager de son soutien, avant de rapidement réaliser qu'elle en avait besoin, gonflant des joues, elle devait se concentrer sur le problème actuel, plutôt que d'être distraite par son idiote de soeur. L’intellectuelle du groupe cherchait à comprendre ce qu’il pouvait bien se passer dans ces montagnes. Sa réflexion fut cependant arrêtée nette lorsqu’elle vit son amie amazone déployer ses muscles afin de soulever la créature, elle connaissait ses capacités, pour avoir déjà lu son dossier et été témoin de ses capacités de combat, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être surprise par la manière dont elle se battait. Jetant la mère de côté, elle n’avait pas l’habitude de se battre ainsi vêtue, cela devait grandement gêner ses mouvements, se disait Shumi. À quel point ceci leur serait source d’adversité à l’avenir, si elle peinait déjà à se battre contre un animal ?

Aucune des sœurs n’avait eu le temps de répondre à sa question. Elles n’avaient pas de réponses à lui offrir après tout, rien n’indiquait un tel signe d’activité étrange dans ces montagnes. Ce qui tracassait les jumelles était l’absence d’information, précisément. Si même le Conseil ne possédait pas d'information suffisante pour lancer une enquête, il pouvait y avoir un risque qu’elles aient affaire à une force mystérieuse. La présence de cette mère truie était bien la preuve que cette montagne n’était plus un lieu exempt de phénomène extraordinaire, et donc de l’intérêt du Conseil.
Une voix forte sortait les jumelles de leur échange, brusquement un ordre était donné. Sans réfléchir, Minoda entrainait sa sœur à terre, obéissant à Leonera. Le ton employé par la métisse ne pouvait dire qu’une seule chose, un danger imminent. Elle la voyait courir dans leur direction à toute allure, alors qu’un bruit étrange venait titiller les oreilles des rousses. Un corps apparaissait à hauteur du tronc où étaient auparavant les soeurs, un corps féminin, à la peau sombre. Mino' n’avait pas pu jeter un grand coup d’œil, mais Penthara venait leur souhaiter la bienvenue sur son territoire, avec les muscles.

« Rapide. Shumi, tu en penses quoi ? »

«  J'en pense que, sans Leo', on aurait eu très mal, elle est venue se glisser entre nous sans aucun souci ! Et je ne crois pas que notre magie sera très efficace contre elle, imprévisible qu'elle est ! Elle fait un bruit, c'est discret. J'ai rien entendu, moi, mais ça permet de réagir si on sait ce qu'on cherche. Et on dirait que Leo’ est capable de repérer où sa sœur sera, donc il y a bien un délai, et elle a une excellente ouïe. Toi et moi, par contre, faudra faire attention. Mais si on la touche ensemble, on devrait probablement être en mesure de la neutraliser. Sauf si elle nous téléporte avec elle, là on risque d’avoir des problèmes. On n’a jamais rencontré ce genre de pouvoir. Et je pense qu’on devrait bouger, elle a raté son embuscade, et j’espère que ça n’en était pas une, sinon ça impliquerait qu’elle était au courant de notre arrivée. Mais comme on n’a pas été attaqué hier soir, ça serait étrange qu’elle n’ait pas profité de l’occasion. Nous devrions nous relever, on a bien dit qu’on la laissait gérer sa sœur, mais nous faisons des cibles trop faciles comme ça. »

« Arrête de parler cinq secondes alors, le temps qu’on ne risque plus de se prendre son pied dans le visage ! »


Sans attendre, Minoda se relevait, tirant déjà sur le bras de sa soeur, avant d’entendre le cri de Leonera plus fort que jamais. Encore un peu et son bouillonnement feraient fondre la neige autour d’elle. Regardant autour d’elle, il n’y avait pas moyen de savoir où l'assaillante apparaitrait la prochaine fois. Puis, le crépitement à nouveau. Cette fois-ci, elle l’entendait distinctement, c’était un son particulier qui semblait déchirer l’air, un crépitement qui déchirait l'air, au loin. Ce qui pouvait être une approximation magie fonctionnait, se disait la farouche touffe de flamme.

Cette fois, c’était la seconde amazone qui prenait le dessus. Incapable de juger ce qu’il se passait, tout ce que l’ainée voyait, c’était un dos et les pieds de son amie. Avec une telle clé de bras, Leonera aurait du mal à s’en sortir. C’est ce qu’un observateur lambda se dirait, mais la sauvage métisse avait plus d’un tour dans son sac. Elle venait soudainement de se mettre à rouler, entrainant l’autre avec elle. Si elles suivaient le même chemin que la mère d’auparavant, elle risquait d’avoir du mal à gérer les deux.

« Il ne faut pas les perdre de vue ! On doit se tenir prête pour l’aider. Minoda, si elle nous saute dessus, on prépare de quoi la sonner contre le sol, d’accord ? Si on arrive à la mettre K.O. on pourra la ligoter et là, téléportation ou pas, elle aura du mal à fuir. »

Shumi sortait de l’étreinte de sa sœur, s’avançant aussi rapidement qu’elle le pouvait pour rejoindre le duel. Si l’avancée dans la neige lui était difficile, elle n’avait pas de mal à les retrouver, suivant la descente et les traces laissées par leur roulade. De là où elle se tenait, elle n’arrivait pas à distinguer qui avait le dessus ni n’entendait les propos énoncés. Tentant de se rapprocher un peu plus, Minoda la retenait par l’épaule.

« Je sais que tu veux aider Leo’, mais honnêtement, t’arrives à distinguer laquelle des deux est notre cul d’amazone ? De loin elles se ressemblent encore plus que nous ! Si on se rapproche, on risque de les gêner durant leurs retrouvailles. Réfléchis plutôt à pourquoi elle nous a agressées. »

« Mais… mais, elle a besoin de nous ! Et ce n’est pas drôle, on peut totalement faire la différence, regarde, c’est celle, par terre. Non attends, c’est celle qui à la main. Non, crotte. Bon d’accord, je ne sais pas. Elles sont trop loin et couverte de neige. Mais on ne va quand même pas rester sans rien faire non ? »

« Évidemment que non. Allez Leo’ montre-lui qui c’est la patronne ! Hésite pas à nous appeler si t’as besoin d’aide hein ! Tu vois, ça suffit de l'encourager. J'suis certaine qu'elle se sent mieux là.»

Agitant le bras, la cassante du duo affichait un grand sourire teinté de sarcasme, malgré la gravité de la situation, elles avaient confirmé la présence de la fameuse sœur perdue. Malheureusement, Leonera, n’avait pas réussi à retenir la téléporteuse, celle-ci s'étant dégagée sans mal de la prise, réapparaissant plus loin. Toisant le groupe, elle disparaissait à nouveau. L’agression était terminée, pour le moment.

« Totalement en colère. Et on va devoir la trouver à nouveau. T’as des idées l’intello ? »

S’avançant lentement, descendant avec attention sur cette pente, la cadette était calme et déterminée. À présent qu’elles avaient eu une mise en bouche de ses capacités et la confirmation de sa présence, ils ne leur manquaient plus qu’à comprendre comment et pourquoi la jumelle de leur amie restait dans les parages.

« Nous allons soutenir Leo’, comprendre pourquoi sa sœur agit de la sorte. Si elle est manipulée, sous hypnose, maudite ou je ne sais quoi, nous l’en sortirons. Si elle agit ainsi de sa propre volonté, nous devrons la faire changer d'avis ! Si on veut réussir, il va falloir trouver des pistes, parce que là on n’a vraiment rien, si ce n’est une maman truie très grosse et très énervée, et une Penthara, qui frappe, avant, de parler. »

Rejoignant leur copine, Shumi l’aidait à se relever, tentant de caresser son dos et lui retirer la neige qu’elle avait accumulée lors de sa roulade. Comprenant bien ses sentiments, elle plaqua ses deux mains contre les joues réchauffées par la colère de Leonera, la regardant droit dans les yeux.

« Ta sœur est vivante et ici. Maintenant, on doit comprendre pourquoi elle a voulu nous frapper. Alors, je veux que tu te concentres Leo’, parce que c’est maintenant que les choses vont devenir difficiles. Maintenant qu’on est sur son terrain de chasse, on doit trouver pourquoi elle reste ici. »

Derrière elles, Minoda croisait les bras. Il ne leur avait pas fallu longtemps pour trouver la sœur perdue. Et elle ne croyait pas aux coïncidences, tout comme sa sœur. Il y avait quelque chose d’étrange. Pourquoi avait-elle abandonné aussi vite son agression ? Quant à Leonera, elle imaginait à peine ce que ressentait la métisse, s’imaginer séparée de sa sœur lui était impensable. Se battre avec elle encore moins, et pas uniquement, car sa sœur était une perle de tendresse et de bonté pour quiconque la rencontrait.

« Va falloir se bouger les filles. Il semblerait que l’on ait besoin de capturer ta sœur Leo’, elle n’a pas l’air très amiable. Et je n’ai pas envie que Shumi se prenne un coup perdu entre vous deux. »

Reprenant leur marche, les sœurs ne lâchaient plus la métisse, accrochée à ses bras, Shumi tentait de calmer l’esprit de la jeune femme, tandis que Minoda se chargeait de fouiller dans leurs Archives le moindre indice, balayant d’une main agacée les données, envoyant maladroitement l’un des écrans exploser contre un arbre qui chuta en face d'elles, interrompant leur marche.

« Mino' ! Bon sang, fais un peu attention ! T’as failli nous faire écraser ! »

« Ooooooh, excuse-moi de chercher des infos sur cette foutue montagne, Princesse ! C’est pas comme si on était en terrain ennemi avec aucune réelle idée de comment la capturer ou lui botter le cul ! Et puis rappelle-moi qui a décidé qu’on ferait cette mission ? Moi, alors j’suis en charge de cette mission, donc tu donnes pas d’ordre ni de remarque ! Si on ne peut pas traquer la téléporteuse, on devrait au moins trouver des pistes de sa présence et ce qu’elle y a fait depuis tout ce temps. On ne sait pas quand elle est arrivée. Peut-être que ça fait aussi longtemps que Leo’, peut-être que non, et du coup on traque une amazone perdue ! »

Grimpant sur le tronc, Minoda s’éloigne avec colère, s’avançant dans la neige en grommelant. Sa sœur, peinée de la voir dans cet état, se retournait vers leur amie témoin de la scène.

« Excuse-la, je ne sais pas ce qu’il lui arrive. Je sais qu’elle s’inquiète pour ta sœur et qu’on veut toute ici que vous vous retrouviez. Elle a l’air… instable depuis qu’on t’a retrouvé. »

« J’ai tout entendu ! »


©️ Halloween

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Leonera Berela
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyDim 14 Avr 2019 - 13:10

Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

Malgré tous les encouragements des deux rousses, ma jumelle à moi me file entre les doigts. Des doigts tendus et crispés entre les poings qui se formaient à répétition pour calmer mes nerfs. Trop de choses en tête, pourquoi cette insulte, les seuls mots qu'elle a prononcé, cette ingrate. Pourquoi avoir attaqué bêtement ainsi, comme pour tester nos capacités. Pourquoi rester dans cette putain de montagne. Et surtout...
Pourquoi elle avait une tête de déterrée, sans en montrer les symptômes jusqu'au bout ? Pourquoi est-ce qu'elle me donnait l'impression d'être sur le point de clamser, mais avait-elle encore l'état parfait pour se battre et utiliser ses pouvoirs mieux qu'à l'époque ? Elle avait l'air plus forte, moi aussi, à la rigueur, les années expliquent ça. Mais pas la façon dont son corps ne devrait même pas être capable de se secouer ainsi avec ses yeux morts.
Pour le coup... Je me sens conne. Horriblement conne, et même avec l'appui de Shumi, je mets un peu de temps à me concentrer sur ses mots, fermant les yeux un petit moment, je hochais juste la tête, lentement. Elle avait raison sur un point au minimum, il restait à trouver ce qu'elle faisait là. C'était la clé, puisqu'elle n'avait pas l'air de vouloir parler. Observant le regard de la douce rousse, je reprenais peu à peu ma respiration, le corps encore crispé, parfois tendu, c'est la seconde qui marquait un nouveau point. Rien ne servait de rester là, entre la faune agressive, et le peu de probabilité que Penthara reste bêtement dans les alentours après m'avoir affronté, et avoir fui une fois, le mieux était de bouger.
Et puisque nous étions sur son territoire, monter un camp de fortune, pour plusieurs jours, serait sûrement le mieux. On avait plus besoin de se déplacer vers un point précis, autant s'installer quelque part, et fouiller les alentours, en attendant de devoir déplacer notre point central dans le pire des cas.

Ça va, je vais bouger, cul béni. T'as de la chance que je t'ai prévenu pour ce pied tendu plus tôt. Mais t'en fais pas pour Shumi. Je t'ai dis que je m'assurerais qu'il vous arrive rien. Alors je vais m'y tenir.

Peut-être un peu trop grommelante sur la fin, mes pas s'étaient activés, remerciant Shumi du soutien au début, une main sur son épaule et un sourire un peu trop plat à mon goût, j'observais toujours les alentours. Une trace, un quelque chose, un indice, ce serait parfait. Mais rien ne se démarquait, si ce n'était l'arbre fumant de la maladresse de la plus sportive et véhémente des deux sœurs. Et bien que je la connaisse comme assez directe, plus proche de moi sûrement que Shumi, ça n'en restait pas moins une façon de se comporter que je ne lui accordais pas naturellement.
Et la petite scène qui s'ensuivait, n'était clairement pas meilleure, entre celle qui cherchait à reprocher un écart avant de s'assurer que la colérique allait bien, et cette même colérique, qui se retrouvait à cracher un genre de poison verbale sorti de nulle part, je devais bien avouer trouver cette mission de plus en plus compliquée. Je ne savais pas ce que faisait Penthara ici. Aucune idée de comment elle tenait. Aucune idée du moyen de la traquer. Aucune envie de rester paumée dans le froid éternellement. Et maintenant, aucune idée de comment gérer les deux amies qui se retrouvaient au bout des épingles...
Mais dans l'immédiat, c'est autre chose qui prend ma concentration, l'explosion résonnante de l'Archive venait de faire cambrer toute la montagne, façon de parler, et c'est avec inquiétude que mes yeux s'étaient dressés vers les pics aux secousses et aux crissements vrombissant. La peur au ventre, de devoir réussir à cacher tout ce beau monde devant une avalanche imminente, je finis par soupirer en voyant le tout se calmer. De quoi tout juste écouter l'excuse dirigée vers moi de la part de la douce écarlate. Soupirant même un peu à la fin de ses mots, j'entendais tout aussi bien la râleuse un peu plus loin. De quoi me mettre les nerfs à mal, et pourtant, ce n'est pas la colère qui tombe, mais une certaine exaspération doucereuse qui s'incorpore à ma gestuelle.

T'en fais pas Shumi. Rattrapons là déjà. J'ai un mot à lui dire. Deux.

Pressant le pas, en passant l'arbre abattu, je sautais rapidement par-dessus, aidant Shumi au besoin, avant de presser un peu plus, jusqu'à attraper l'épaule de la colérique des deux, l'arrêtant net. Et arrêtant tout de suite le moindre de ses commentaires en laissant échapper un faible 'tt-tt-tt' de mon index croisant mes lèvres. Puis je reprenais aussi vite, avant que ne lui vienne l'idée de répliquer quand même. Chose qui, avec elle, n'aurait pris qu'une seconde ou deux, le temps de passer la surprise de mon 'audace'.

Tu te sépares de nous, bien, si Penthara avait continué à nous suivre, t'aurais été la première assommée, t'aurais encore joué le rôle de l'otage. T'aimes ça au fond, mettre tes fesses en danger ? Tu m'as demandé hier, de me reprendre, pour faire attention à vous. Alors laisse moi te demander la même chose.

Attrapant le bras de Shumi de mon autre main, je venais les rapprocher tranquillement, puis nous collais à peu près toutes les trois, les bras au-dessus de leurs deux paires d'épaules, le visage penché pour fermer les yeux un instant, apprécier la proximité, mais reprendre rapidement. Pas que je veuille me faire couper la parole, mais au moins, avec ma voix graveleuse d'amazone, je sais que je peux la faire taire, la rageuse.

Ne me refaites pas ça là. Ton explosion a failli faire tomber sur nous l'avalanche du siècle Mino', et je m'en fiche cela dit. Ce que je veux surtout pas, c'est avoir un autre duo qui s'éloigne. J'ai ma jumelle qui joue les imbéciles, mais je veux pas avoir devant moi la paire d'amies que je me suis faites dans ce monde s'engueuler à cause de notre situation commune. J'ai besoin que vous restiez ce duo que j'ai rencontré, et que vous êtes !

Soupirant tranquillement, maintenant que les choses étaient dites, je regardais d'abord la plus calme, qui n'aurait sûrement aucun mal à me comprendre dans l'immédiat, puis la seconde, qui n'aurait pas plus de mal à comprendre, mais peut-être un peu plus à l'admettre. Ensuite seulement, après une bonne dose de réconfort, je les relâchais lentement, après m'être redressée. Tournant un œil aux alentours, je prenais la direction d'un sentier qui passait près de pics et monts rocheux, trop pentus pour garder la neige sur leurs rebords. Prenant garde de respecter leur rythme de marche, la journée n'était pas encore finie de toute manière, nous aurions le temps de trouver ce que je voulais chercher.
Et en parlant de chercher, je profitais de la marche calme pour rester proche, et leur faire un résumé de ce que je pensais être le mieux.

Maintenant, on sait que nous sommes sur son territoire. On a plus besoin de bouger loin, mais juste de fouiller les alentours, ce qui nous permet de monter un camp de fortune. On pourra se concentrer sur la fouille, et juste rentrer avant la nuit, sans remonter le camp à chaque fois ainsi. Cela dit, on laisse pas nos affaires au camp, puisque je refuse qu'on se sépare avec Penthara dans cet état, si elle tombait sur l'une de vous, ou même juste vous deux, je préfère rien tenter.
Voila ce qu'on cherche là du coup, un endroit propice à s'installer provisoirement. Une grotte, même peu profonde, ou bien un simple plafond de roche, serait l'idéal, dans le cas de pluie. Enfin, de chute de neige ici. On sera tranquilles.


Observant perpétuellement les alentours, je me mettais aux aguets, tant des sons, pour éviter de me faire à nouveau surprendre par un animal géant, que du moindre détour rocheux qui formerait exactement ce que je voulais dire. Et surtout, malgré ma concentration, il y avait d'autres choses dont je voulais parler. Et même si l'on pouvait attendre d'être posées, les questions me dévoraient les lèvres, et si elles avaient besoin de fouiller leurs Archives... Ca leur laisserait justement plus de temps.
Œillant sur le côté, je finissais d'un soupire, par vendre la mèche.

Elle m'a traitée de 'pâle copie'. Elle a dit quatre mots pendant qu'on se battait. La ferme, chose pas trop étonnante. Et pâle copie. Je... Comprend pas trop. Elle voulait m'insulter d'être sa jumelle ? Elle se pense plus légitime que moi ? On a jamais eu de soucis avec ça, alors... Je suis perdue, y'a quelque chose qui a pu lui retourner le cerveau à ce point ?
Parce que y'a autre chose.. J'ai été assez proche pendant la roulade, et un peu sur elle, pour voir ses yeux. Même son visage. Il était tiré, des cernes... Atroces. Elle avait l'air totalement tirée vers le bas niveau fatigue. Pourtant, elle bougeait à la perfection. Et ses yeux ne montraient pas du tout la même chose... Elle était juste en forme si on regarde les pupilles. Et autour, elle avait l'air d'un... Cadavre ambulant.


Elle avait l'air aussi plus forte qu'avant. Ce fameux délai entre le son et son apparition. Mais ça... Depuis le temps, c'était sûrement juste une progression, moi aussi, je me suis améliorée depuis que je me suis retrouvée dans ce monde, séparée d'elle. Ma régénération s'est améliorée, je suis largement capable de calmer les pires blessures, voir même en pleine forme, de les soigner sans mal. Donc, je pense pas que ça ait grand chose à voir avec le soucis.
Maintenant que tout était dit, je reprenais plus sérieusement l'observation des alentours, laissant le soin aux deux écarlates de réfléchir à ce que j'ai dis, ou bien de déjà en parler. Je sais pas trop si je pourrais en dire plus, à priori non, je me suis posée déjà moi-même mille question. Ses bras semblaient aussi fort qu'avant, même si par rapport à moi ça reste en deçà, pouvoir aidant. Elle n'avait pas l'air amoindri. Elle avait l'air en pleine possession de ses moyens, si ce n'était les mots crachés comme du venin.
Tiquant une énième fois en refluant ces pensées dans un coin peu imperméable de ma tête, je tournais sur moi-même à nouveau. Les sentiers se multipliaient un peu, et ils pouvaient tous mener à notre cachette. Le soucis étant que la carte ne donnait pas réellement d'indication sur un 'bon endroit pour camper en montagne pour traquer une sœur qui se téléporte'. Haussant les épaules, j'en prend au moins un reconnaissable par sa forme, ses zig-zag, ce sera plus simple de ne pas se perdre ainsi. Pas que j'ai peur en mes compétences, mais si les deux jumelles qui m'accompagnent doivent s'enfuir, ou bien se débrouiller seules pour je ne sais quelle raison à un moment donné, alors autant leur fournir l'échappatoire facile.

La marche s'était poursuivie tranquillement. Et c'est après quelques autres détours, que je me suis retrouvée stoppée devant une formation rocheuse. Une petite arche qui partait d'un pic. Des stalactites formant des presque-murs sur les côtés, c'était presque une grotte. Ça nous enfermait entre quelques murs, mais surtout, ça facilitait les tours de gardes, ça tenait à l'abri du vent, et ce serait parfait à défendre le cas échéant, contre une furie téléporteuse qui avait besoin d'espace pour se battre.

Ok les filles, on va planter la tente ici. Ça me semble parfait. Les tours de gardes demanderont de tourner les yeux dans une seule direction au moins, même Penthara pourra pas manœuvrer à volonté si elle vient ici. Je pense éviter de chasser pour le moment. On a vu la faune locale, et j'ai pas envie d'être retardée pendant que je vous laisse seules. On va juste se contenter des provisions malheureusement. On a combien de temps devant nous Shumi ?

Espérant avoir encore quelques jours, pour fouiller les environs, avant de devoir rebrousser chemin, et descendre la montagne, j'aidais tranquillement à monter le camp. Vue l'heure, même une fois fini, il restera un petit peu de temps pour explorer au moins les alentours les plus proches. Ça évitera les mauvaises surprises nocturnes si jamais. Et du reste, les tours de garde seront vite organisés, cette fois je prendrais le milieu. Et ensuite...
Il ne restera qu'à croiser les doigts pour les prochaines explorations des environs. Trouver un quelque chose. Trouver Penthara à nouveau, et lui tirer les vers du nez, ou trouver quelque chose qui nous explique ce qui l'attire tant que ça ici, ce qui la pousse à rester.

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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptySam 6 Juil 2019 - 15:41



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


Sur les nerfs, Minoda commençait à perdre le meilleur d’elle-même. Elle se montrait désagréable envers sa précieuse petite sœur, celle qu’elle avait juré de protéger, elle était plus agressive que d’ordinaire avec Leonera, elle se montrait plus sévère envers elle-même, elle ne savait pas comment s’en sortir, ce premier accrochage avec l’amazone des montagnes concrétisait ses pires craintes. Les montagnes n’avaient rien d’intéressant à raconter, son Archive ne trouvait rien. Pas de mythe, pas d’aventure grandiose, pas de légende, il n’y avait rien sur des ruines ou simplement un évènement quelconque, elle se serait crue au bout du monde. Il y faisait juste froid, ses cils commençaient à geler, ses lèvres si elles ne tournaient pas encore au violet tremblaient définitivement sous la morsure du vent. La montagne n’avait aucun secret, elle était d’une vétille époustouflante. Il était presque étonnant qu’un village s’y soit construit. La réaction des villageois face à Penthara témoignait d’un profond isolement face à l’extérieur. Et elle n’aimait pas ça. Elle qui, habituellement, ne réfléchissait pas, se mettait à grogner de frustration, sentant ses neurones négligés par le temps griller. Ce monde ne faisait plus vraiment sens, depuis la tragédie des Portails. Plus que la soudaine augmentation de la libido des individus de ce monde, il y avait de plus en plus de témoignages de groupes qui apparaissaient de nulle part. Si certains comme Leonera finissaient par s’habituer et s’intégrer, ce n’était pas le cas de tous. De nouvelles formes de magies accompagnaient ces groupes également, des pouvoirs incompréhensibles pour eux, des savoirs venus d’autres mondes, elle en aurait la tête qui tourne si elle pouvait se laisser aller. Les règles avaient changé, tout le monde en avait conscience, ou devrait. Elle devait se focaliser sur la seconde moitié de la métisse, elles n’étaient pas arrivées ensemble, qu’est-ce que cela pouvait impliquer ?

L’habituelle antipathie de la rousse fondait pour la lionne, sa condition touchait à sa corde sensible. Voir les sœurs se battre, malgré la manière dont elle s’était comportée, lui avait fait du mal. Car elle ne voyait pas les métisses, mais sa sœur et elle. Elle avait vu une Shumi perdue, changée, incompréhensiblement agressive. Elle se cachait derrière son agressivité, derrière ses remarques acerbes, en étant désagréable, ne s’attachant à personne d’autre que sa jumelle. Quand le monde est devenu obsédé par le sexe, sa méfiance s’est renforcée. À quelque pas de l’arbre, elle avait fait disparaitre l’écran, plissant l’arête de son nez quelques instants, les émotions la submergeaient et elle n’avait jamais été douée pour les traiter. Elle s’en voulait de sa crise, d’avoir été impulsive. Il s’agissait de sa responsabilité de réunir les amazones. Elle voulait effacer sa dette.

De l’autre côté de l’arbre, Shumi était choquée par le comportement de son ainée. Elle l’avait toujours admirée. Elle était forte, elle ne flanchait pas. Elle avait beau ne pas être une personne calme, elle savait toujours quoi faire pour arranger la situation, les sortir de leur pétrin. La voir ainsi hésitante, agressive avec elle, cela ne lui ressemblait pas. Elle pouvait s’imaginer les raisons d’un tel changement venant de sa part, sa sœur était quelqu’un qui prenait les choses à cœur. Trop surement. S’accrochant à la main tendue de leur amie, elle grimpait avec difficulté sur l’arbre, la froideur de l’écorce lui donnait l’impression de devoir prendre prise sur une surface en verre, suivant le mouvement alors qu’elle arrivait à la mercuriale de Leo’, restant quelque peu en retrait pour le moment. Ces deux-là avaient besoin de discuter, et pour une fois, peut-être que de se faire admonester par quelqu’un d’autre qu’elle affectera sa tête de mule qui lui sert d’ainée.

Une main força cette dernière à s’arrêter. Se retournant face à la musclée, elle avait commencé à marmonner une réponse qui fut coupée nette par un geste universel et pour une fois, elle ne résistait pas, car au fond, elle ne le souhaitait pas. Si l’amazone avait souhaité la calmer avec ses mots, c’était un échec. Car les commentaires étaient des piques qui venaient saigner Minoda, l’humiliant en rappelant leur première et unique mission commune. Ses oreilles sifflaient de colère, elle était prête à lui répondre avec la même répartie agressive dont elle était capable, elle ne comptait pas se laisser faire, pas quand, au fond, elle faisait tout ceci pour la lionne, qu’elle se donnait pour ce sauvetage, et ses remarques, aussi pertinentes qu’elles étaient, lui faisait mal. Mais à nouveau, l’amazone fut la plus rapide et, d’une force qui ne laissait pas les sœurs négocier, elles furent ramenées soudainement dans une étreinte qui avait tué dans l’œuf sa réponse, ne laissant qu’une amertume légère persister.
L’étrangeté de la situation avec l’inconfort des tenues d’hiver échappait à leur esprit. Les mots plus doux de la jeune femme contrastaient avec les reproches précédents, l’inquiétude teintait sa voix d’une sincérité qui calmait la torpeur de Minoda. La seconde rousse profitait de l’étreinte pour réconforter les deux femmes, caressant leur dos simultanément, elle brisa le silence la première. Maintenant toutefois les corps entre eux pour prolonger cet instant si rare, entrent-elles.

« Tu as raison. Je sais que tu as raison, et Mino’ aussi. On va se reprendre. N’est-ce pas Minmin ? En plus, t’as entendu, elle nous a appelé ses amies ! Je te l’avais bien dit, qu’elle nous considérait plus que comme des connaissances ! On est un duo, non, un trio, maintenant ! Et bientôt un quatuor ! Une fois qu’on aura récupéré ta sœur Leo’, on va passer une soirée toute ensemble au chaud et le ventre bien rempli ! C’est une promesse ! »


« Une promesse ? Ha. Déjà, il faudrait qu’on la retrouve. Et à la manière qu’elle a de sauter comme un singe et à viser la tête, on va avoir de la difficulté à la neutraliser vu qu’elle aura toujours l’élément de surprise. Leo’, je suis désolée pour l’arbre, ça aurait été un peu bête que tu te retrouves à devoir nous protéger de sa chute à cause de moi. Cul garni, je te préviens, cette fois tu verras de quoi je suis capable, tu as beau nous dire de ne pas nous mêler de la capture de ta sœur, mais, si je vois qu’elle s’échappe encore, je ne resterais pas les bras croisés cette fois. Et mon cul ne s’expose pas aussi facilement que le tien, je te ferais savoir ! Dois-je te rappeler comment tu étais habillée avant qu’on ne te donne des vêtements appropriés ? On sait toutes les deux que tu es celle qui aime exposer sa peau à outrance. Tsk. »


Après cela, malgré la ténacité de Shumi à maintenir l’étreinte et à ne pas marcher, l’amazone brisa le lien et trouva un sentier accessible pour les deux mages à la traine. Avançant derrière la brune, le groupe était toujours sur ses gardes, ne sachant pas d’où pouvait provenir une prochaine menace. Leur mission de sauvetage ne se passerait pas sans souvenirs, l’estomac de Shumi le lui rappelait bien, l’ecchymose deviendra sujet de conversation cette soirée-là. En attendant, elles avaient besoin d’information et il n’y avait qu’une seule des trois qui en avait récolté après leur premier affrontement. L’attention lui était dévouée pour le moment, mais il lui fallut du temps pour le réaliser, et surement plus pour se mettre à confesser ce qu’elle avait découvert lors de son combat. Attentive, Shumi ouvrait un écran, elle avait une carte des environs, bien qu’absente de détails, elle pouvait conseiller et guider leur amie afin de trouver le meilleur endroit où camper, se faisant toutefois la réflexion qu’elle avait manqué de vigilance en ne cherchant pas une carte plus appropriée. Elles devraient être systématiques dans leur recherche, après tout, l’endroit devait être désert selon leur information, mais la contradiction était venue les frapper de plein fouet. La stratégie énoncée était assez simpliste, et la rencontre ainsi que les tensions précédentes rendaient l’amazone plus protectrice des jumelles. Elle ignorait leur capacité d’immobilisation, mais savait mieux que quiconque des capacités de Penthara. Elles ne l’emporteraient pas, aussi ingénieuse que pouvait l’être Shumi et aussi têtue que fût Minoda. Cette dernière était restée silencieuse, elle n’avait même pas repris la peine d’ouvrir à nouveau ses propres Archives depuis le précédent incident, ce n’était pas elle qui avait les données cartographiques de toute manière, et elle ignorait ce qu’elle devait chercher pour sa part. Elle faisait une bien piètre cheffe de mission. Finalement, l’amazone avait des choses à dire, une opportunité pour être utile, elle l’écouta attentivement. La première partie sonnait étrange pour les rousses. Que sa sœur ne se montre pas loquace pouvait s’expliquer par un contrôle mental, une manipulation, mais le choix des rares mots émis sonnait plus grave que ce qu’accordait Leonera. S’échangeant un regard, les sœurs partagèrent brièvement leur opinion mentalement, inquiètes de la découverte de cette première information.


« Je n’aime pas ça Mino’, elle était consciente de ce qu’il se passait. Tu crois qu’elle était victime d’une forme d’illusion ? Pourtant, elle a reconnu Leo’, mais elle lui a rejeté son identité. Donc ça ne peut pas être un filtre de perception. Un mélange de sorts ? On lui a peut-être fait croire que Leonera était morte ? Ou alors, elle pense qu’après tout ce temps, sa sœur ne peut pas être ici ? »


« C’est toi l’intellectuelle Shumi, tu devrais savoir mieux que moi ce qui est possible ou pas. Dans tous les cas, elle avait clairement la main contre Leo’. Et elle a failli nous assommer directement. Ce qui curieux. Pourquoi elle nous a attaquées en premières si on ne représentait pas une menace pour elle ? Finir en tête à tête avec Leonera sans lui reconnaitre son authenticité ? Cette montagne est supposée être vide, je n’ai pas trouvé de légende dessus. Mais qui sait comment le monde fonctionne avec l’apparition des gens comme, Leonera. Ce qu’on sait n’est plus suffisant. Mais si elle l’a traité de pâle copie, c’est peut-être parce que ce n’est pas la première fois qu’elle voit Leonera ? Et le Conseil préfère passer plus de temps à surveiller les guildes et à maintenir l’ordre que de se renseigner sur ce phénomène. Quand ils ne sont pas trop occupés à profiter de pouffe sous leur bureau. Qu’est-ce qu’on va lui dire ? »


« Pour le moment, on ne lui dit rien. On manque cruellement d’information. Et elle a le moral suffisamment bas pour aujourd’hui. Contentons-nous d’avancer pour le moment. Mais si elle a rencontré une autre Leonera, ça ne fait aucun sens. Pourquoi et comment ? Et si c’est vrai, ça implique qu’on ne doit jamais lâcher des yeux la nôtre de Leo' des yeux, pour éviter qu’elle ne se fasse remplacer par cette mystérieuse Leo'. »

La conversation s’arrêta brutalement lorsque la combattante poursuivit ses observations. Et la seconde moitié noircissait le tableau. La contradiction intriguait le trio. La sœur perdue était fatiguée, mais elle avait réussi à dominer le combat. Troublé, le duo ne savait pas quoi en penser, si, pour Shumi, il était possible que la femme qu’elles ont rencontrée soit dans un état de transe, semi-conscient, ceci expliquerait ses prouesses physiques malgré la fatigue décelée par Leo, tout comme sa capacité de réagir à son environnement. Pourtant, quelque chose clochait. Elle pouvait le sentir, elle n’était pas une femme d’instinct, mais son propre raisonnement était biaisé, imparfait. Sa sœur quant à elle s’intéressait plus à une méthode pour la garder immobilisée afin de pouvoir la rendre à leur amie, si elle arrivait à la rendre inoffensive suffisamment longtemps, elles pourraient mieux comprendre plutôt que de réfléchir uniquement à base d’hypothèses et de perception de ce qui n’avait été, en l’espèce, qu’un conflit rapide. Mais sa magie la rendait spécialement difficile à neutraliser. Il n’y aurait pas d’autres choix que de l’assommer ou tenter de l’attraper, avec sa sœur, avec leur magie, elles pourront espérer la forcer à s’assoir et discuter avec Leonera.  


« Pour une réunion, on peut dire que la chaleur n’était pas au rendez-vous. Est-ce que tu as eu l’impression qu’elle nous attendait ? Ou elle nous serait tombée dessus par accident ? Elle avait l’air assez sauvage de loin. Mais si elle a abandonné le combat aussi vite, c’est peut-être parce qu’elle savait qu’elle allait perdre ? Mais ce n’est pas logique, tu ne lui as presque rien fait, donc, si elle protège quelque chose, elle aurait été plus tenace, et je suppose qu’en temps normal, elle est aussi tenace que toi non ? »

« Elle a peut-être été appelée ? Si elle réagit à quelque chose de magique, on était juste sur le chemin, un obstacle. Avec ses pouvoirs elle aurait pu nous éviter sans difficulté, donc elle voulait, ou devait nous affronter. Mais pas nous neutraliser ? Elle n’a tué personne pour le moment, elle a fait simplement peur aux villageois. C’est ce qui semble être le plus logique. En revanche, si elle considère Leo’ comme une copie, pâle, de surcroit, pourquoi est-ce qu’elle n’a pas continué de se battre ? Elle nous a oubliées assez vite, Minoda et moi. Et on a aucun moyen pour tracer ses pas, même avec ton expérience Leo’. »

La montée se faisait avec lenteur, la fatigue venait rapidement, si la montagne n’était pas aussi haute qu’on aurait pu le penser, le froid mordant ne cessait de s’immiscer dans les moindres failles de leurs vêtements, les respirations se faisaient plus profondes, leur corps n’était pas habitué à ces efforts, les muscles demandaient plus d’énergie. Mais elles savaient qu’elles n’auraient pas le droit à une pause avant de trouver les lieux qui leur servirait à poser le camp pour les prochains jours, voire semaines. Personne ne savait combien de temps elles devraient rester à la recherche de Penthara. Leur première rencontre avait été chanceuse, en dépit de ce qui en était sorti. Elles ne seront pas nécessairement aussi fortunées pour la retrouver. Elles ne savaient pas combien de temps ça leur avait pris, mais finalement, Leonera semblait avoir trouvé un espace suffisant pour camper. Les sœurs n’avaient pas parlé depuis la dernière intervention de Shumi. Le mystère, entourant la jumelle amazone rongeait petit à petit les esprits.

Elles n’étaient pas faites pour ce type de mission après tout. Avec Leonera, qui prenait les rênes, Minoda se sentait bête de ne pas pouvoir être utile. Son Archive ne trouvait rien de pertinent. Elles avaient toutes les trois laissé échapper Penthara et maintenant, que pouvait-elle faire, si ce n’était installer le camp ? Son utilité, était-elle réduite à ça ?
De son côté, Shumi discutait calmement avec Leonera, calme, elle tentait de poursuivre les idées tout en s’assurant d’alléger le cœur de leur amie et combattante principale. La cadette n’ignorait pas qu’avec une ennemie capable de se téléporter, il n’y avait jamais de répit pour l’esprit, alors il fallait forcer ces instants autant que possible, le danger pouvait être imminent, mais il leur était nuisible de se fatiguer mentalement. Elle devait faire tout ce qui était en son pouvoir pour maintenir l’ordre et la cohésion dans le groupe, l’espoir de sauver la sœur de la lionne coute que coute, et même si elles devront la forcer à retrouver la civilisation.


« On devrait avoir pour cinq jours de ration avec ce qu’on a, rajoute trois jours si on essaie de rationner. Ça risque d’être fade. Minoda ne sera pas capable de nous faire des bons plats avec ce qu’on a, mais c’est les soucis du camping. En revanche, je suppose que si tu as choisi cet endroit, c’est aussi parce que ta sœur ne pourra pas se téléporter derrière nous parce qu’elle ne voit rien ? Est-ce que ça implique qu’on pourrait la neutraliser en la rendant aveugle ? »


Si tel était le cas, alors Shumi pouvait probablement concevoir un plan afin de la capturer sans risquer de trop la blesser, et ainsi, Leonera n’avait pas à l’affronter de nouveau seule au risque d’en avoir le cœur brisé si elle devait à nouveau subir des injures. Le trio s’installait rapidement, si le camp ne leur demandait pas beaucoup d’effort, la prochaine étape n’était pas moins incertaine. La cadette regardait les alentours, laissant à sa sœur l’occasion de se rapprocher de leur amie, c’était nécessaire qu’elles se réconcilient proprement malgré leur tendance à rentrer en conflit. Elles devaient travailler main dans la main pour le succès de leur mission, ce n’était pas comme leur précédente mission où les jumelles avaient passé la majorité du temps à superviser l’exploration de la banque. Elle en profitait pour poursuivre sa recherche dans les Archives, depuis là où elles étaient, il y avait une quantité limitée de lieux à explorer. Traçant un cercle au lieu où elles avaient approximativement rencontré Penthara, elle traça ensuite une flèche dans la direction où elle avait disparu, en considérant qu’elle restait sur une ligne droite. Si elles trouvaient des traces de son passage dans ces montagnes, peut-être réussirait-elle à trouver un indice dans ses mouvements et à y trouver une logique.

Minoda n’était pas dupe. Elle avait bien compris le manège de sa sœur. Toujours aussi naïve et elle se pensait généreuse en offrant un petit moment en tête à tête avec la métisse. Celle-ci avait la tête ailleurs, de toute évidence. Et la rousse n’était pas connue pour ses discours de réconfort, loin de là. Prenant son courage, elle se rapprochait aussi discrètement qu’il lui était possible de réduire la distance dans une grotte sans finir sur elle, la jeune femme établit une connexion mentale avec la mage combattante, s’assurant d’exclure sa sœur pour qu’elle ne les entende pas. Elle pouvait se montrer être une vraie fouine quand on lui en laissait l’opportunité.


« Est-ce que tu as une idée de comment tu comptes faire pour la garder sur place la prochaine fois ? Ou est-ce que tu n’as jamais eu besoin de ça parce qu’avant, tu la battais sans réfléchir ? Et même avant de la capturer, si on ne comprend pas pourquoi elle agit comme elle le fait, on ne pourra rien faire, elle sera une prisonnière. Est-ce que tu seras capable de le supporter, Leo' ? Que ce soit un ennemi, une magie perdue, une relique, l’isolement, on va avoir besoin de temps pour défaire ce qui a été fait, si quelque chose a été fait. Nous sommes une banque de données, pas des guérisseuses. »


Minoda pesait ses mots, malgré que ces derniers se montrent plus durs que ceux de Shumi. Mais elle croyait en leur réussite. Avec le temps qu’il leur restait, elles pourront commencer à travailler, la récolte d’information était la spécialité des sœurs Scion après tout. Et bien qu’elles doivent faire avec le terrain, en restant méthodiques, elles sauront découvrir la vérité derrière le mystère qui enveloppait Penthara. Shumi les appela afin de discuter de leur stratégie une fois qu’elles commenceront à explorer la montagne plus profondément. Il était évident que, à la possibilité d’avoir l’amazone se téléporter sur les jumelles pour les assommer une nouvelle fois, ces dernières ne devraient plus s’éloigner à plus de deux mètres l’une de l’autre, à moins qu’il n’y ait un soudain besoin d’échapper à un nouvel animal sauvage. Se caressant le ventre sous le souvenir de la douleur, Shumi expliquait la manière dont elles travailleraient, leur faisant bien comprendre qu’elles ne devront pas rentrer trop tard, car avec l’obscurité s’ajouteraient de nouveaux obstacles qui pourraient mettre leur vie en danger. Tirant la joue de sa sœur et de la lionne, elle leur offrit un petit clin d’œil, désignant le lieu où, elles se rendraient.


« Je compte sur vous pour être sage, pas de commentaires sur vos fesses, j’en ai marre de toujours vous entendre flirter quand je suis là ! Et ensuite, Leo’, j’aurais besoin de savoir ce qu’on doit trouver, des pistes de la présence de ta sœur. Si elle est restée sur cette montagne depuis qu’elle a traversé le portail comme toi, ça veut dire qu’elle devait avoir les mêmes habits que toi et qu’elle n’était pas préparée à affronter le froid. Ce qui signifie qu’elle a dû trouver un refuge ou bien recevoir de l’aide. Or, elle avait des habits de montagne, comme nous ! Donc, elle a dû trouver un cadavre de quelqu’un qui n’a pas survécu à la montagne ou bien elle a croisé le chemin de quelqu’un, et vu comment les villageois ont réagi, je doute que ce soit eux. C’est à nous de trouver ces indices, les filles ! En avant ! »

« Attends une minute Shumi ! Je suis d’accord qu’à défaut de pouvoir la traquer, il faudra qu’on trouve des traces de son passage, mais on parle d’une femme qui est là depuis presque aussi longtemps que, Leonera, tu penses qu’avec toute cette neige on va vraiment trouver ? Si quelque chose lui est arrivé ici, c’est ce qu’on doit trouver en premier. N’oublions pas qu’elle ne se sera surement pas éloignée de ce qui est la cause de son état, elle devait bien se rendre quelque part après affronter Leo’. »


Ne pouvant pas rester continuellement au camp pour discuter de la méthode à suivre, le trio suit le chemin conseillé par la cadette, Shumi se collait à la métisse afin d’éviter une nouvelle rencontre malheureuse, le vent soufflait aux oreilles du groupe, une branche plia sous le poids de la neige qui s’était accumulée, couvrant Minoda, qui plia sous le poids, surprise.

« Bon sang, mais j’en ai marre de la neige ! Je vais finir par devenir aveugle avec la réflexion, le vent qui essaie de tailler mon nez, la neige qui se met à m’attaquer ! Shumi, sors-moi de là ! J’suis certaine que l’autre singe se balade d’arbre en arbre comme une idiote ! Je veux un bain chaud pour noyer l’amazone ! »

« Si tu veux que je te sorte de là, Minmin, arrête de te tortiller comme un ver. Et te plaindre ne changera rien, on est même pas là depuis deux jours et tu craques déjà ? »

« Ah non tu commences pas hein ! Le silence me tue. On a rien à se dire parce qu’on stress toute de se manger une deuxième embuscade ! Je vais la projeter tête la première dans la neige, tu vas voir elle va retrouver ses idées quand elle aura de la neige dans la nuque. »

« Mais… ne dis pas ça, Mino’. C’est toi qui as besoin de te calmer. Écoute, je sais que c’est compliqué, mais ça va bien se passer. Tu me fais confiance pas vrai ? Regarde-moi dans les yeux, Minoda nous allons retrouver Penthara et lui botter le cul, et une fois qu’elle reprendra connaissance, tu pourras lui dire tout ce que tu veux, d’accord ? Je suis confiante sur nos chances de succès. »



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Leonera Berela
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyMer 14 Aoû 2019 - 11:45

Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

Monter le camp. C'était pour l'instant tout ce que j'avais en tête. C'était plus facile, de se concentrer là-dessus, que sur Penthara, sur les hypothèses, les possibilités. Je sais pas quoi penser, bien sûr il y a des drogues, qui peuvent expliquer son état, des tonnes de magies différentes également j'imagine. Des tas de chose que je peux imaginer, mais que je n'arriverais jamais à confirmer juste avec mes pensées. Je ne peux pas vraiment prouver, je ne peux pas non plus éliminer des idées. Alors autant me concentrer sur l'immédiat, j'en avais besoin pour me détendre un peu. Analyser... Le peu que je peux analyser moi-même.
Jusque là, les questions de Shumi, et celles de Minoda, je les avais laissées sans réponses, hochant juste la tête, remettant à plus tard, pour ne pas les ignorer de façon brutale. Leurs questions étaient bonnes, et je voulais prendre le temps d'y réfléchir. De leur faire un condensé, au moins de ce que je sais. De ce que je devine. Et c'est pendant cette petite bouillie mentale, en installant les tentes, puis en m'installant à différents endroits de la grotte pour observer les points de vue qu'on pouvait en avoir depuis l'intérieur, que Minoda s'était approchée.
Si j'avais simplement tourné la tête vers elle au début, c'est sa voix mentale qui m'avait fait tirer un sourcil vers le haut. Avant de hausser les épaules, un coup d’œil vers Shumi m'indiquant que Minoda comptait simplement tenir cette discussion secrète de sa jumelle, sans quoi, elle aurait probablement parlé avec ses lèvres, plutôt qu'avec son esprit, son âme, sa magie, ou quoi que ce soit qu'on peut utiliser pour définir sa télépathie. M'enfin, le plus intrigant, et le plus choquant, ce n'était pas cette petite réflexion qui avait durée une seconde, mais les mots qui s'enchaînaient, et si au début, je comprenais son intérêt pour mes combats précédents avec Penthara, sa façon de parler de la faire prisonnière, m'avait fait froncer les sourcils d'instinct. Grognon, sûrement, voir même pleine de reproche dans un seul petit instant.
Mais je me reprenais aussi vite, fermant les yeux en radoucissant mes traits, pour offrir un petit sourire d'excuse. Tout ça avant de reprendre.. Mentalement. Puisque la discussion était lancée ainsi.

Je sais que vous n'êtes pas guérisseuses, et je sais aussi maintenant que... J'aurais pas juste besoin de la retrouver. Va falloir là.. 'Soigner'. Calmer. J'en sais rien, du terme, parce que je sais pas encore ce qu'elle a. Mais si je dois l’assommer pendant un combat, si je dois réellement me battre à fond, pour l'immobiliser, pour m'assurer qu'on puisse en faire une prisonnière, le temps de savoir ce qu'il faut pour elle, alors je m'en ferais pas, et je sortirais le grand jeu. T'en fais pas pour moi.
Et si tu veux savoir, je ne combat pas sans mes méninges, contrairement à ce que tu penses. Du moins pas toujours. Si  j'ai toujours battu Penthara, c'est parce que, comme toutes magies, la sienne, la mienne, elles s'épuisent à mesure qu'on l'utilise. Et si je veux pas que vous interveniez, c'est pas seulement pour éviter que vous vous fassiez blesser. C'est aussi parce que Penthara ne connaît pas vos capacités à vous. Nos combats se sont toujours terminés en endurance. De longs, longs échanges, et c'est toujours elle qui perdait à ça, parce que moi, à défaut d'épuiser ma magie, si je reste sur la défensive en permanence, je m'économise physiquement, pas elle.
Alors, le fait qu'elle ne connaisse pas vos capacités, si elle vous voit vouloir prendre part au combat d'une quelconque manière, elle pensera que ce sera une goutte de trop, qui penchera encore la balance de mon côté, un peu plus que tous les combats d'avant. Alors, laisse moi te demander autre chose.
Toi, tu supporteras de me voir combattre ma jumelle, pendant dix. Quinze. Vingt minutes ? Ça semble court. Mais pas quand on parle d'un combat comme ça. Tu tiendras le coup, ou bien tu exploseras à nouveau des arbres ?


La pique finale... J'aurais pu m'en passer. Et honnêtement, je m'en voulais un peu de l'avoir rajoutée. Je ne voulais pas blesser Minoda, pas là. Non pas qu'habituellement, je veuille la blesser, mais d'habitude, lui lancer des piques, ne me dérange pas. Là, je trouve... Que je suis allée trop loin. La discussion était sérieuse, et mon inquiétude pour sa réaction présente, était toujours là elle aussi, ce qui expliquait ma question, autant que ma façon d'essayer de la faire passer pour un moyen de lancer une vanne. Je me sentais mal de me montrer à ce point inquiète, et en même temps je ne pouvais pas ignorer l'état dans lequel était Minoda pendant que nous venions de perdre Penthara de vue une première fois.
Alors... Autant mettre les choses au clair. Au final, tant pis pour la pique. Je m'excuserai plus tard si besoin. Et de toute façon, la journée n'est pas encore finie. La tente est montée, le camp aussi, et Shumi semblant fin prête à une réunion stratégique, je souriais doucement à Minoda, avant de me redresser, quittant mon observatoire d'extérieur, pour rejoindre la seconde jumelle rousse.
J'écoutais attentivement, même après le petit rappel de Shumi sur nos.. Mentions fessières à Minoda et moi. Je doute de pouvoir lui promettre quoi que ce soit à ce niveau, c'est un jeu habituel maintenant, et franchement, si parfois, c'est ouvertement provocant, il y aussi des moments où ce jeu de taquinerie se transforme en un quotidien rassurant. Mais là n'était pas le plus important, l'idée était de savoir quoi chercher, et voir Shumi avec une carte déjà suffisamment modifiée pour pointer la direction prise par Penthara, et notant notre position approximative actuelle, c'était un sacré avantage. Hochant cela dit la tête à toutes les deux, je finissais par faire de même, plus active, avant de reprendre la parole.

Un lieu. Ce qu'on cherche, c'est plus Penthara. C'est un lieu. Si elle est ici à cause de quelque chose, on trouve ce que c'est, c'est forcément quelque chose qu'elle... Défend, ce qui explique sa violence envers les gens approchant trop près, donc même si elle peut se téléporter, elle ne se déplace pas que comme ça. Plus elle arpente un lieu, plus il y a de chance de trouver des empruntes, des signes de vie.
Si ce n'est pas 'quelque' chose qui la fait rester, ça ne change rien. Rester ici implique qu'elle a besoin d'un camp. Elle en a peut-être plusieurs, la zone est grande.. Mais elle en aura forcément un principal. Elle s'est pas installée ici en dormant dans la neige tous les soirs. Si elle s'est installée dans une grotte, l'entrée sera marquée, par son passage régulier. Si c'est en extérieur, ce sera d'autant plus facile à voir. Voilà ce qu'on va trouver. De là, soit on tombera sur elle, soit on pourra fouiner, et espérons, découvrir pourquoi elle est comme ça, et comment on la tire de cette connerie.
Pour tout à l'heure, Shumi, j'ai réfléchi. Elle nous est pas tombées dessus. Elle a probablement juste entendu les bêtes qui nous ont attaquées. Enfin, la bête. Ces animaux fuyaient, pour une raison ou une autre, ça j'en sais encore trop rien, mais le fait que je combatte le plus gros du lot, ça a du s'entendre, que ce soit par le soudain manque d'éloignement de ses cris, ou bien simplement les coups et le corps que j'ai balancé à dévaler la pente. Elle est venue regarder ce qu'il se passait, et elle nous a vues. De là, elle a réagit instinctivement probablement, elle vous a attaquées parce que vous étiez les plus immobiles, peut-être même avant de me 'reconnaître'. Et de là, elle a changé de plan quand je m'en suis mêlée. Que ce soit par fierté, ou par envie de m'affronter elle-même, ou... J'en sais trop rien, je sais pas ce qui l'a poussée à me traiter de copie, et ce qu'elle entendait par là, mais je pense qu'elle vous a mises de côté volontairement. C'est pas juste une erreur.
Quant à la façon dont elle s'est enfuie.. Si facilement... Je pense qu'elle a eu peur de perdre sur le coup. Même si elle avait le dessus, j'en ai parlé à Minoda rapidement, mais elle ne connait pas vos capacités, elle vous a surprises au début, mais ça ne change pas que vous pourriez être des souffleuses de feu, des télékinésistes, ou un peu n'importe quoi, qu'elle n'en aurait aucune idée. Je pense... Qu'elle a tenté l'attaque surprise, en vous mettant K.O. elle s'assurait déjà deux personnes en moins. Ça a raté, elle s'est laissée entraîner dans un combat contre moi, et peut-être... Qu'elle a voulu me tester aussi, elle m'a traitée de copie, mais elle devait bien se rapprocher pour.. Dire ça. J'imagine. Et une fois fait, elle s'est enfuie. Faut s'attendre à d'autres attaques surprises donc. Ce sera son atout.
Mais... Elle a peut-être été.. Appelée. C'est possible aussi comme Mino' l'a dit. On oublie un truc depuis le début. Elle n'est peut-être pas seule. Elle peut très bien être la 'gardienne' ici, mais sous les ordres de quelqu'un. Ce qui fait que les rumeurs ne parlent que d'elle, qui virent les gens à coups de pied au fion. Mais pour le bénéfice de quelqu'un qui... La manipulerait ? Je refuse de croire qu'elle m'insulte aussi gratuitement, juste d'elle-même. Surtout vu son état.


Toute cette discussion était chargée en information en tout cas. Fronçant les sourcils, caressant mon front quelques instants, je prenais une petite pause, jetant un œil à la sortie de notre petite grotte artificielle. Pas de signe de Penthara, c'était évident, mais c'était aussi un moyen de laisser vagabonder mes idées. Je n'avais pas encore repris tout ce que je voulais reprendre, et il restait quelques trucs potentiellement important.
Mordant ma lèvre inférieur, je me remémorais un peu tous les commentaires de Shumi et Minoda durant la journée, ce sont ces commentaires après tout qui me donne à réfléchir. Je suis pas stupide, mais je m'éparpille facilement, alors avoir leurs questions pour focaliser mes observations... Ce n'était pas un mal.

Sinon... La rendre aveugle, la rend presque incapable oui. Elle peut se téléporter sans rien voir, mais c'est dangereux. Vous avez bien vu qu'elle ne se retrouvait pas à poil en se téléportant. On connait pas le détail exact, mais on suppose qu'elle téléporte les choses directement en contact avec sa peau, et pas trop... Encombrantes. D'où le fait qu'elle ne téléporte jamais personne avec elle, mais qu'elle puisse rester habillée. Donc si on l'aveugle d'un bandeau, elle se téléportera avec, sans voir où elle va. Elle peut se faire très mal ainsi, elle pourrait se retrouver à se téléporter à quelques mètres de hauteur sans le vouloir, et être incapable de bien se réceptionner par manque de vision. Ou pire, se téléporter à nouveau de panique, et faire encore pire. C'est... Dangereux, de l'aveugler, si elle se sent menacée. Elle tentera de se téléporter.
Quant à son arrivée... Les villageois l'ont peut-être aidée au début. Quand elle est arrivée, elle n'était peut-être pas aussi agressive, et devant sa misère, même ces... Gens. Auraient pu l'aider. Ce qui expliquerait encore plus leur hargne après son revirement. Ou alors, elle a trouvé l'aide de quelqu'un d'autre. Ce qui reste dans l'idée qu'elle... N'est pas seule. Quelqu'un l'a aidée, elle a voulu aider en retour, et elle se fait... Manipuler.


Soupirante, je penchais un peu la tête. Fronçant les sourcils et les yeux contre le sol, l'idée que Penthara soit totalement manipulée par quelqu'un me dégoûtait réellement. Mais ce n'était pas impossible, elle était arrivée dans ce monde, et pas dans l'endroit le plus accueillant. Une main tendue, pour nous, c'est un grand signe. On valorise ça depuis notre Monde à nous. Mais ici, ce n'est pas toujours la mentalité de l'entraide qui est mise en avant. Mais depuis sa montagne, elle n'a pas pu l'apprendre aussi vite. Et...
Serrant les poings, je haussais ensuite les épaules, portant mes yeux sur l'une puis l'autre des rousses. Les regardant toutes deux avant d'offrir un petit sourire. Si je dois la retrouver, ce sera avec elles, et je préfère qu'on reprenne en effet notre bonne humeur. On a pas besoin de se laisser abattre.

Sept jours donc. J'espère que ce sera suffisant. On va pouvoir commencer à chercher avant la nuit, au moins faire les environs, y'a peu de chance qu'on tombe aussi facilement sur notre point d'intérêt. Mais ça nous enlèvera les mauvaises surprises si on se rend compte qu'on campe trop près d'un soucis. Et demain... On suivra l'itinéraire de Shumi.

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La première journée n'avait rien donnée. Pas plus que la seconde au final, l'itinéraire était bon, je n'en doutais pas, mais Penthara avait soit pensé à ce qu'on puisse la suivre selon sa direction, ou bien sa cachette était bien plus complexe à trouver. Ou alors, après nous avoir testées, elle avait eu un autre objectif avant de rentrer.
Dans tous les cas, c'était un échec de deux jours, mais le troisième avait eu le mérite d'être un peu plus fleuri. C'est au cours des recherches, que Minoda avait fini par me tapoter l'épaule en pointant une colline neigeuse. Colline, dune, ou je sais pas trop comment ça s'appelle. Et en haut, une évidente silhouette. Toutes les trois tournées vers elle, j'avais fais quelques pas en avant, en faisant signe aux deux autres de rester en dehors de ça. M'avançant jusqu'à la fameuse dune, d'où je ressentais encore le regard observateur. Et en prenant une posture un minimum défensive au cas où, j'avais haussé la voix, sans trop abuser. L'avalanche restait un risque.

Pen' ? Descend. Si tu veux régler ça à l'ancienne... Elles resteront à l'extérieur je t'assure. Mais si tu veux m'ex... MAIS ! SALOPE !

Bon... J'avais perdu mon calme, quand en plein milieu de ma tentative d'échange, elle s'était simplement reculée, jusqu'à ce que la forme de ce dôme blanc géant, la cache entièrement. Nul doute que si je l'avais poursuivie, elle se serait simplement téléportée. Enragée et les poings serrées, je me suis vite calmée pourtant. Les deux pisteuses en herbe qui m'accompagnaient m'ayant rejoint, je me devais bien d'éviter de m'énerver.

C'est ce que je pensais au départ. Faut trouver le lieu, pas elle. Mais le fait de la croiser, j'ai osé espérer qu'elle discute. Tant pis. On va la dénicher. Mais je jure que je lui raserai le crâne.

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Déception mise de côté, le lendemain de cette rencontre... C'est une autre paire de manche. Une grotte avait finalement retenue mon attention. elle était bien cachée, camouflée sur le flanc de la montagne, mais pas en évidence sur le côté, son entrée était posée sur un flanc rocheux qui se détachait un peu de la montagne elle-même. Et en observant de plus près... Pas mal d'empreintes, certaines trop vieilles pour être réellement utiles, mais certaines, étaient récentes, bien que la neige me fasse réfléchir à ce terme. Je savais pas trop à quel point, mais les yeux penchés dessus, et un genou en terre, j'avais fini par me redresser, observant à leur tour les ténèbres dans la caverne.
Me tournant vers les deux autres. Je souriais un peu. Avant de m'avancer de quelques pas, entrant dans la partie sombre.

Si vous venez à l'intérieur, et je sais pas pourquoi, mais je sais que vous le ferez... Restez derrière moi. Assez loin.

Simple instinct. Poursuivant de quelques pas, je laissais les deux sœurs allumer des torches, et m'en tendre une lorsque je m'arrêtais à nouveau, avant de reprendre, vérifiant qu'elles ne restent pas trop proches. La grotte semblait s'enfoncer dans la montagne, une fois passé cet affleurement qui l'avait rendue invisible à l’œil de n'importe quel grimpeur intéressé uniquement par le sommet.
Un pas après l'autre, rien ne donnait l'impression d'une grotte réellement spécifique, si ce n'est la sueur froide qui se répandait sur ma nuque. Je n'aimais pas cet endroit, et je ne savais pas pourquoi. Encore une fois, juste un ressenti, un quelque chose. Mais ne pas pouvoir l'expliquer, c'est peut-être ce qui rendait la chose encore plus insupportable, la peur de l'inconnu ne me ressemble pas, mais ça, c'était étrangement proche de ce que je pourrais ressentir en présence de quelque chose de trop puissant. Sauf que je n'avais aucune idée de ce que 'ça' pouvait être.
Et au milieu de mes pensées, l'impossible se produisait en une seconde. La surprise n'avait pas été totale, mais le moment où elle frappait, était assez aléatoire pour me prendre de cours. Que ce soit une plaque, une ficelle, ou je ne sais quoi, l'un de mes pas avait déchaîné sur moi quelques lances sorties de pièges finement camouflés derrière des éboulements, des roches placées, mais à peine visible à la simple lueur d'une torche. Et si ma magie se déclenchait en général rapidement, mon réflexe le plus rapide, avant même que mon corps ne bouge pour défendre mon ventre, ma poitrine surtout, et ma tête, je sentais le fer se planter dans mes membres pourtant solidifié.
Gémissant de douleur, le sang coulait déjà d'un avant-bras et de mon bas-ventre. Sans compter ma cuisse et une hanche. Serrant les dents, je me reculais un peu, au moins, j'avais empêché que ce ne soit trop profond, m'extirpant des lances, je me soignais certes rapidement. Mais jeter un œil sur la sophistication du piège, et l'état. Un œil sur la forme, sur la technique. Et je hochais la tête en continuant d'observer tout droit.

Je pense qu'on a trouvé. Et Penthara ne fait pas ce genre de pièges. Elle a peut-être changé, assez pour me traiter de copie. Mais... Ça lui ressemble pas. Vraiment pas. Et je sais pas ce qu'il y aura devant nous. Vous avez pas une seule information, sur cette montagne ? Un lieu.. De culte. Un lieu important. Un truc dedans. Non ?..

Si cet endroit intéresse tant "quelqu'un". C'est qu'il devait y avoir un intérêt, un vrai. En dehors de ça, je ne savais pas quoi en penser moi-même. Je ne connais pas encore assez ce monde, pour savoir ce que peut cacher une montagne laissée à l'abandon, si ce n'est par ses habitants peu accueillants.

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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptySam 21 Sep 2019 - 22:27



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


Cela faisait quatre jours que Minoda se remémorait sa discussion avec l’amazone. Elle s’était fait clouer le bec. Elle n’avait rien à répondre à ses mots, à sa provocation, à la vérité qui lui était lancée en pleine face. Elle savait qu’elle avait raison, qu’elle avait laissé son sang chaud l’emporter sur le moment. Évidemment qu’elle ne pourrait pas se tenir à l’écart si le combat entre les jumelles d’un autre monde devait se prolonger et devenir véritablement violent. La seule raison pour laquelle elle n’était pas intervenue lors de leur première rencontre, c’était parce que Leonera et sa sœur étaient trop loin, et que le combat n’avait pas eu le temps de s’intensifier. Crispée, elle s’était tue. Elle avait été prise par une corde sensible, elle était incapable de regarder deux sœurs se battre. Sa relation de dépendance et de protection envers sa sœur Shumi la faisait projeter sur les conflits qu’elles voyaient chez d’autres sororités et l’obligeait à intervenir afin de rétablir la relation. Il s’agissait là d’une des rares occasions où on pouvait découvrir que la tête brulée n’était pas que méchanceté et agressivité. Voir leur amie, même si elle ne l’appelait pas comme ça en face, devoir subir les coups de Penthara, ni elle, ni sa sœur ne serait capable de rester témoin à une telle tragédie. Elles finiraient par céder, à un moment ou à un autre. Son impuissance la frustrait, elle n’était pas une combattante, sa sœur non plus. Pendant leur recherche, elle n’avait pas cessé d’entendre la voix de Leo’ le lui rappeler. Un combat violent entre jumelles, pendant plusieurs dizaines de minutes. Elle et sa sœur coincée dans les rangs de simples spectatrices. Comment pourraient-elles rester sur la touche, quand l’une s’était fait une amie et que l’autre s’était promis d’aider le cul d’amazone ? Et elle avait conscience que son explosion d’arbre l’avait gravement décrédibilisée. Elle était impulsive, agressive, elle ne s’entendait pas avec les autres. Leo’ était l’une des rares à s’être rapidement habituée à son sale caractère, et à le lui rendre. Si elle ne savait pas encore la gérer comme sa sœur, elle débutait bien malgré le peu de temps qu’elles avaient passé ensemble. Putain. Je déteste quand elle a raison. Surtout quand elle attaque mes erreurs. Ruminant intérieurement cette seule conversation, les journées n’avaient pas été riches en résultats.

Lors de leur simple exploration des alentours, elle avait terminé sous la neige, complètement humiliée et ridiculisée, insultant la montagne et ses environs tandis que sa cadette la sortait de là.
Au premier jour, elles avaient suivi la carte de Shumi, si elles avaient exploré de longues distances et rencontré quelques animaux qui ont terminé dans leur estomac cette nuit-là, mais rien qui ne fasse penser que l’amazone perdue n’était passée. Il n’y avait ni trace de pas ni signe de vie, pas même l’ombre d’une présence humaine autre que la leur.  

De son côté, Shumi voyait bien que quelque chose tramait dans le crâne de son ainée d’amour trop têtue. Elle était plus morose que d’accoutumer. Elle doit culpabiliser. Je devrais peut-être lui parler. C’était son idée après tout. Et là, elle ne sert à rien. Ne t’en fais pas Minmin’ tu peux compter sur moi ! L’intellectuelle du groupe interprétait mal les besoins et les pensées de sa sœur. Cette mission de secours avait été l’occasion parfaite pour qu’elle ressorte plus acceptante de ses émotions, plus ouverte. Durant cette première journée, Shumi avait passé du temps avec elle, elle restait toujours à ses côtés, la serrait par moment de nulle part, lui caressait les cheveux lorsqu’elles partageaient la tente. Elle lui glissait quelques paroles télépathiques réconfortantes, pensant bien faire dans son extravagante générosité et amour pour sa sœur.


« Ne t’en fais pas, on va la retrouver ! Tu fais du bon boulot ! Je sais que cette journée n’a pas été fructueuse, mais… c’est trop tôt pour baisser les bras ! »


« Shumi…, j’essaie de dormir. Je sais que tu veux bien faire, mais, là, j’ai juste besoin de dormir. Tu peux garder tes mots pour ce soir. Mais c’est gentil. »


Dépitée, elle espérait que leur deuxième journée de recherche serait plus féconde en information. Malheureusement, ses espoirs furent rapidement balayés par une absence toujours plus grande d’indice. Elle avait beau réfléchir, elle ne voyait pas ce que cette montagne pouvait avoir de spécial. Il n’y avait rien dans leurs Archives, cette journée-là, elle avait tenté de réconforter Leo’, qui devait se sentir mal d’avoir laissé échapper sa sœur. Elle devait lui manquer. Elle savait à quel point cela était difficile. Lorsqu’elle devait s’éloigner de sa sœur, elle se sentait terriblement mal. Elle avait toujours été là, comme une balise, elle était la stabilité dans sa vie. Se rapprochant de l’amazone, elle la serrait avec vigueur dans ses bras, la réchauffant dans ce climat humide, froid, déplaisant et hostile.


« On est là pour toi Leo’ ! Ne t’en fais pas ! Ce n’est que le début, on a encore cinq jours ! Et je suis certaine qu’on peut rester plus longtemps encore si on a besoin, tu es une bonne chasseuse après tout ! »


Au bout du troisième jour, le trio commençait à avoir les nerfs mis à rude épreuve. Les nuits étaient courtes, la nourriture n’était pas fameuse malgré les efforts des sœurs, il y avait toujours le risque d’une embuscade et aucune piste découverte. L’odeur commençait également à devenir un problème pour les trois jeunes femmes. Cependant, alors que Shumi était concentrée sur sa carte en montrant les routes prises jusqu’à ce jour, l’ainée interrompit l’échange en attirant l’attention de Leo' sur une ombre. En hauteur, elle avait aperçu quelque chose. Il s’agissait d’un coup de chance qu’elle l’aperçoive, la forme était éloignée, petite et le regard de la rousse s’était perdu avant de réaliser qu’elles étaient observées. Silencieusement, les deux sœurs reculèrent en laissant Leo’ gérer la situation, comme elles en avaient convenu.


« Ça y est, c’est le moment tant espéré ! On va réussir à les réunir ! Enfin ! Leo’ pourra à nouveau sourire ! »


« Tu parles trop vite, pour être l’intello, je crois que la fatigue et le froid ne te font pas du bien. Ce ne sera jamais aussi facile. Ah, l’insulte, j’aurais aimé que tu aies raison, comme d’habitude. Quand c’est moi, ce n’est jamais positif. »


« C’est un indice ! On est sur la bonne voie, on ne l’aurait pas croisé sinon ! Il faut que l’on reste positive ! Ensemble, on va surmonter cette épreuve ! »


« Shhhh, Leo’ revient. Tu veux lui raser le crâne ? Drôle de punition entre sœurs. Tu auras l’air un peu bête si elle ne s’en trouve que plus belle, non ? Mais je suis d’accord, on se rapproche. Par contre, ça te surprend pas qu’elle n’ait pas tenté de nous attaquer par surprise ? M’enfin, qui sait ce qu’elle peut penser si elle considère que t’es une copie. »


En dépit de cette brève rencontre, le trio ne découvrit rien de plus ce jour-là. Leo était sensiblement sur les nerfs à présent qu’elle savait que sa sœur était quasiment à porter, ce que les rousses comprenaient. Minoda craignait d’arriver au moment où les deux amazones s’affronteraient, Shumi de son côté tentait de jongler entre sa sœur et son amie pour les réconforter toutes les deux, alors qu’elle-même se demandait comment elles réussiraient à sauver une femme qui se faisait si tenace à résister à leur aide. La situation était plus épineuse encore, car il était également possible que tout ceci ne soit l’œuvre de personne, d’aucune magie, d’aucune influence, et que la sœur de Leo, Penthara, ait changé. L’effet des portails restait encore inconnu, il était possible que changer de monde puisse influencer les gens également, plus qu’en augmentant leur libido. Alors qu’elle réfléchissait et que les idées noircissaient son esprit, Minoda la prit dans ses bras brusquement. Elle sentait que sa cadette en avait besoin. La conservant contre sa poitrine, elle lui caressait la tête, jusqu’à ce qu’elle s’assoupisse, un visage moins douloureux tandis qu’elle frottait son nez contre cette odeur qui l’avait toujours protégée.  

Le lendemain, la foudre frappait pour la deuxième fois au même endroit, un coup de chance ou peut-être que les sens de l’amazone étaient plus affutés suite à la rencontre de la veille, mais elle venait de découvrir l’entrée d’une caverne qui avait été récemment visitée. Se regardant, les sœurs hochèrent de la tête. C’était l’endroit. Elles l’espéraient en tout cas, s’il s’agissait du gite d’un montagnard, elles risquaient de lui exploser des écrans dans la figure par frustration. Principalement Minoda. Avant qu’elles n’aient le temps de faire ou dire quoi que ce soit, elles furent interrompues par Leo’ qui s’était glissée ensuite dans la grotte.


« On n’a pas envie d’être trop proche de ton gros cul non plus hein ! Non, mais je te jure, pour qui elle se prend. Évidemment qu’on va la suivre. On ne va pas juste l’abandonner là. Elle m’énerve. On est coincée depuis quatre jours et elle croit qu’on va se tourner les pouces ? »


« Tu ne devrais pas t’énerver. C’est étroit, elle a surement peur parce qu’elle ne sait pas si elle pourra nous protéger. On marche vers l’inconnu, le danger, la gueule du loup… ou de la louve plutôt. Et tu as parlé de ses fesses, qu’est-ce que j’avais dit ? »


« Oui, bon, ça va. De toute manière, si on ne la rejoint pas, elle est capable de se faire mal. Et si Penthara revient, on devra l’affronter, nous seules. Ce qui serait peut-être mieux si on pouvait la toucher… mais passons, je te laisse l’honneur d’entrer la première Shumi ou tu me le donnes ? »


La lionne les attendait à l’intérieur. Elle semblait attendre quelques choses. Minoda leva les yeux au plafond.  Elle veut qu’on garde nos distances, mais elle attend qu’on lui illumine le chemin. Cette fille, j’vous jure. Elle m’irrite. Attrapant une torche, elle l’alluma rapidement avant de le lui tendre, leurs doigts se croisant légèrement avant que la métisse ne reprenne la marche. Les deux sœurs restaient proches l’une de l’autre, elles ne savaient pas sur ce qu’elles pourraient trouver. Le seul avantage qu’elles avaient était que l’amazone des montagnes ne pourrait pas se téléporter aussi librement cette fois. Les sœurs Scion se partagent la deuxième torche, se serrant, Shumi surveillait leurs arrières, tandis que les yeux de l’ainée étaient fixés sur la femme de couleur.

Elle ignorait si c’était le poids du premier indice, mais Shumi avait l’impression d’un poids sur ses épaules, un sentiment d’oppression venant de la montagne elle-même. Elle serrait la main de sa sœur, cette sensation ne présageait rien de bon. Le silence était seulement brisé par le bruit de leur respiration. Dans une marche lente au rythme synchrone, elles erraient dans cette grotte, une ligne droite qui semblait les tirer vers le bas. Très légèrement, une pente infime que Leonera avait surement sentie. Mais rien de ce qu’elle ressentait n’aurait pu la préparer à ce qui suivait. Soudainement, un cri de douleur résonna dans la grotte, les parois amplifiaient le son. Elle réalisait après quelques secondes que ce ne fût pas un cri de douleur, mais de surprise, d’horreur, celui de sa sœur. Minoda venait d’écraser sa main en voyant ce qu’il venait d’arriver à leur amie.

Elles connaissaient les risques, elles avaient simplement oublié qu’elles en seraient témoins. Lors de leur précédente mission, elles n’avaient eu droit qu’au son de ses cris, elles n’avaient pas vu l’effet sur son corps, et, à cette période, elles n’avaient passé que quelques jours avec celle qui était uniquement une inconnue d’infortune. Une rivière de rubis liquide s’échappait de la combattante, couvrant légèrement le sol. Elle n’avait pas été assez rapide, ou simplement que le piège avait été trop efficace. Quoi qu’il en soit, la réalité était que la vision d’une lionne empalée leur faisait face, et Shumi dû se retourner pour vomir son petit-déjeuner. Minoda ne s’en tirait pas mieux, grimaçant, elle n’osait pas approcher. Elle imaginait l’amazone énervée et ne souhaitait pas avoir à le subir. Leo’, bien qu’elle était habituée à ce genre de blessure et douleur, manifestait une contenance qui lui était tout simplement perturbante. Shumi, qui se nettoyait les lèvres d’un revers de bras, fut la première à lui répondre, bien qu’elle n’ose pas regarder dans sa direction.


« Aucune information. C’est ça qui est louche. Normalement, on sait beaucoup de choses. C’est notre boulot. Des choses oubliées, mais cataloguées. Là c’est vide, comme si ça avait été effacé. S’il y a quelque chose ici, c’est suffisamment dangereux ou puissant pour que le Conseil en efface la moindre trace… si eux-mêmes sont au courant. Ça peut remonter à beaucoup plus loin. S’il y a un piège, alors ça veut dire qu’il doit y avoir des indices ici. Je déteste devoir te dire ça Leo’, mais on va devoir continuer d’avancer si on souhaite comprendre ce qu’il se passe. »


« Le problème c’est qu’à moins que Leo’ ne se mange tous les pièges, toi et moi on risque de pas s’en sortir aussi bien qu’elle. Et on n’a pas les outils ou la magie nécessaires pour soigner ce type de blessure. On a déjà de la chance que Leo’ soit ce qu’elle est, sinon on l’aurait perdu, notre cul d’ébène. On va devoir continuer d’avancer, sinon elle se sera blessée pour rien. Mais ça ne sent pas bon les filles. Moi, j’ai peut-être une idée, mais… c’est seulement une rumeur que j’ai entendue lors d’une mission. Une sorte de légende. C’était tellement ridicule que je n’en aie même pas parlé à Shumi. »


Les regards se tournaient vers l’ainée du duo, stupéfaite, Shumi ne pensait pas que sa sœur était capable de lui cacher quoi que ce soit. Cette nouvelle la blessait quelque peu, mais elle devait se retenir pour le moment. L’instant était trop important. Sa main venait chercher celle de sa sœur, la serrant tout en étant attentive.

Récalcitrante, Minoda se caressait l’arrière du crâne, avant de raconter ce qu’elle avait entendu. Elle n’y croyait pas elle-même, après tout, l’histoire était tellement absurde. Mais voir leur amie blessée, même si cela n’était pas sérieux pour elle, avait été le déclencheur nécessaire pour qu’elle s’ouvre.


« Il y a d’innombrables lunes de ça, ces montagnes n’étaient pas aussi ravagées par le froid qu’aujourd’hui. À une époque, le sol y était fertile, les températures chaudes. On pouvait y cultiver plantes, graines, légumes et élever des animaux. Durant ce temps, un peuple, un clan vivait là. Reclus, une des premières civilisations de ce monde. Ils partageaient tous une même forme de magie. Ils l’utilisent pour soigner, pour améliorer leurs champs, et lorsqu’ils rencontraient des menaces, pour se défendre. On ignore le nom de ce clan, ils ont été oubliés, mais les effets de leur magie résidents encore sur nos terres. Des descendants lointains au sang corrompu par le mélange des générations existeraient toujours. Aujourd’hui, leur magie est éteinte. Elle est censée l’être, en tout cas. Comment vous expliquer ça simplement… ce sont des enchanteurs. Les premiers du nom, un peu comme toi je suppose Leo'. Tu es capable d’améliorer la force de tes muscles, la densité de tes os, ta capacité de te soigner, c’est basiquement une accélération du processus normal. Ils allaient plus loin que ça. Ils étaient capables d’affecter leur entourage, en utilisant des catalyseurs. Des poupées. C’est tout ce que je sais. Ils sont censés avoir disparu. Donc je ne comprends pas le lien avec ta sœur. »


Mal à l’aise, Minoda se mordait les doigts. Elles devaient avancer, mais elle ne pouvait pas se permettre de prendre les devants. Pas avec les pièges qui lui étaient plus mortels que pour la lionne. Elle devait donc se contenter d’attendre que celle-ci avance à nouveau. Mais jusqu’à ce qu’elles reprennent leur route, il y avait du temps pour échanger des mots.

Derrière elle, la main de Shumi continuait de serrer sa main, à en lui faire mal. Les magies d’enchantements existaient toujours, elle ne comprenait pas ce qu’il y avait de si surprenant dans le récit de sa sœur, excepté la particularité des poupées. Réfléchissant, elle essayait de faire des liens, de trouver un sens à cette histoire.


« Tu veux dire qu’ils sont peut-être capables d’influencer les autres ? C’est ce que tu essaies de dire ? Mais si une telle personne existait, si quelqu’un qui aurait les mêmes pouvoirs que ce clan s’était manifesté, on le saurait non ? L’influence du… de pour qui nous travaillons n’est pas mince… »


« Tu as tout à fait raison. Normalement, on n’aurait pas dû le louper. Mais il y a eu trop de merdiers récemment, des changements. Et on parle d’une civilisation perdue et don le sang s’est disséminé. C’est impossible de tracer ce genre de chose, même pour nous. Mais si j’ai raison… ça veut dire qu’on sait quoi… ou qui chercher. Mais les particularités de cette magie nous sont complètement inconnues. Leo’, ce sera plus difficile que le mage de la banque. Tu auras besoin de notre aide. Et honnêtement, on ne sait pas se battre en groupe. On n’est pas une équipe. Dégager ta sœur de cette montagne ne sera peut-être pas suffisant pour la récupérer. »


Son regard était tourné vers l’amazone. Elle espérait avoir tort. Elle fabulait, mais, s’il y avait un risque pour la sécurité de sa sœur, elle se devait de surmonter sa fierté et trouver une solution avec la combattante. Elles étaient des stratèges, même l’idiote qu’elle était savait que l’enjeu était trop important pour qu’elles échouent. Cela dépassait le sauvetage de Penthara également.

Les sœurs attendaient la réponse, la réaction de leur amie. Elles ne pouvaient pas l’abandonner, les rousses, à leur manière, c’étaient chacune attachées à la bronzée. Et si on ne pouvait pas appeler cela une amitié encore, une relation solide s’était formée lors de leur dernière épreuve.


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Leonera Berela
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyDim 27 Oct 2019 - 0:20

Leonera Berela a écrit:

Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

J'enrage.
J'enrage mais je ne montre rien.
J'enrage, mais je souffle, je respire.
Parler m'a aidé. Mais ce n'était que temporaire.
Et même si j'entends leurs voix, je sens le sang tourner à vive allure.
Et il n'est pas froid.
J'enrage.
J'ai entendu leurs réactions. Le cri. L'une qui se vide. Les deux n'ont jamais vu ça. C'est comme la banque. Mais elles ont les images.
Je comprend.
J'enrage. J'en peux plus. Mes bras tremblent. Pas de douleur. Pas de peur.
J'enrage.

Je ferme les yeux. Ca va aider... La voix de Shumi aussi. Même si elle m'apporte rien, même si j'apprends comme déjà avant, qu'elle n'a rien à me dire sur cette montagne, c'est déjà ça. Ca me calme pour le moment. Au moins, je suis pas seule, au moins, j'ai une raison de rester calme. J'ai juste à me concentrer là-dessus, et tout ira bien. C'est tout ce que j'ai à avoir en tête. Rester calme. Ne rien montrer. Si je montre rien, je suis calme. Si je suis calme, tout ira bien.

"≪PARCE QUE TU CROIS QUE C'EST PAS CE QUE J'ALLAIS FAIRE ?! TU CROIS QUE J'ALLAIS FAIRE DEMI-TOUR ?!≫"

Le souffle fort passe par mon nez. J'ai le regard tourné vers les soeurs, les deux rousses. Comment... Il y a une seconde... J'allais bien. Et ma voix est sortie. Seule. Aux derniers mots de Shumi. Je laisse tomber le nez, lentement, je me retourne, je supporte pas leur regard, je viens de craquer, une fois. Je respire fort, mais au moins, l'abus d'oxygène me force à m'anésthésier un peu. Avant que je ne plaque une main à mon visage, tendant l'autre en arrière d'une petite paume écartée.

D-Désolée... Shumi. Je voulais pas... Désolée. V-Vas-y Mino'. T'allais... Dire un truc. Je vérifie quelque... Quelque chose en attendant.

Ma respiration est encore véloce. Mais je me concentre sur un petit quelque chose qui me trottait en tête. M'approchant de là où mes pieds semblaienta voir tout déclencher, je regardais les mécanismes. Je cherchais cables. Ficèles. Pierres reliées. Je remontais et analysais le piège. Je suis pas une génie. Mais c'était pas le truc le moins basique qui soit, un piège de cette envergure. C'était des lances. Même pas de la magie. Je pouvais remonter les pièces, les cables, les mécanismes, j'en savais trop rien. Mais ça m'occupait autant que d'écouter Minoda.
Le problème, c'est ce regard qui aurait pu tout aussi bien être injecté de sang que j'ai tourné en arrière, quand elle a mentionné un détail, une histoire, qu'elle avait oubliée de mentionner. Non, elle n'avait pas oublié, elle trouvait juste ça stupide. Je n'ai pas crié, je me suis retournée aussi vite. J'ai repris l'observation, en tendant l'oreille. Je voulais aussi m'excuser pour ce regard, mais... Mais ça faisait trop, peut-être qu'elle l'avait pas vu aussi. J'ai posé la torce par terre, pour m'éclairer tout en gardant les mains libres. Peut-être qu'elle a rien vu.
Ce piège... Je remonte. Je tente. C'était un cable. Si fin, et dans le noir. Pas étonnant que j'ai rien vu. Je peux pas améliorer mes sens. Ma magie a ses limites. Un cable. Relié aux mécanismes. Relié à chaque mécanisme, pour chaque lance. Mais un truc bizarre. Un cable qui semble ne se relier à rien.
L'histoire de Minoda se poursuit. C'est n'importe quoi... Comme si ces types qui datent d'avant tout ça, bien avant que quiconque n'arrive dans ce monde contre sa volonté, et même encore bien, bien avant tout ça, ça pouvait avoir à voir. Ca n'a aucun sens. Des poupées. Et puis quoi encore, bientôt, ils feront de la broderie, et de ces broderies, renderont fous d'autres gens ? C'est pas ça qui me ramènera Penthara. Je dois juste continuer au final. Je dois avancer dans ce tunnel, aller au fond, la trouver, et voir ce qui se passe de mes propres yeux. Je lui ferai cracher la vérité si besoin.

Qu-?..

Tournant le regard vers Shumi, interloquée, elle avait trouvé le lien. Je pensais que l'idée de Minoda ne servait à rien, mais Shumi y avait trouvé de la logique. Mais c'est... Encore plus enrageant. Serrant les dents au point de presque les sentir pouvoir se briser sous la puissance, compensant mon envie de détruire le moindre mur de cette grotte, je retournais le regard avant de montrer le moindre symptome de cette rage de nouveau. Le corps accroupi, mes épaules tremblaient, pris d'assauts aussi violent que peu discrets pourtant. Sûrement même d'aussi loin.

J'en peux plus. J'étais venu trouver ma conne de soeur. J'étais venue la sortir de là, l'insulter un peu, mais repartir avec. La ramener chez moi si besoin. Vivre à deux. Retrouver la seule trace de mon Monde qui me restait. J'étais venue pour ça, seule. J'ai dis à Lucy. A Erza. A Natsu. A tout le monde. De rester à Fairy Tail. Que je gérais ça.
On aurait du venir détruire cette montagne ensemble. On aurait du venir ruiner ces grottes. Ruiner tout ça pour s'assurer qu'elle sorte. Pour s'assurer que si un quelconque batard la contrôlait, il serait pris dans la tourmente de Fairy Tail.
Contrôlée. Elle était contrôlée par une poupée. La poupée d'un débile qui la contrôlait.
Minoda a raison. La sortir de la montagne. Ca sert à rien si un type la contrôle. Ca sert à rien du tout. Ca me rendra pas Penthara. Ca me rendra pas ma soeur. Pas tant que quelque chose la manipule.

PUUUTAAAAAAIIIIIIIIIIIIIN!

Hurlant à plein poumons, je me relevais en attrapant le reste des cables. Saisissant le tout, refermant ma main dessus. Je tirais à m'en déchirer les tendons. De toute façon ils peuvent pas céder avec ma magie. Je tirais. Jusqu'à déployer ma force, jusqu'à arracher le moindre cable, la moindre plaque, le moindre système accroché à ces derniers. Puis je ruais de coup tout ce bois et tout ce métal. Des poings d'ailleurs. L'élan de ma rage ayant mené ces putains de pièces bien haut. Avant de ruer de coups de pieds, avant de m'époumoner de rage en frappant. Frappant. Frappant encore. Un déluge de coups chaotiques. La seule chose qui m'arrêtait, c'était les halètements fins qui s'échappaient entre mes prochains mots, le regard vissé sur le sol devant nous. Surtout pas en arrière.

PUTAIN ! Le piège était relié à un système d'alarme ! MERDE ! Ils sont forcém... PUTAIN ! DE TOUTE FACON J'AI HURLE TOUT A L'HEURE ! MERDE !

Levant le poing, prête à un direct monumentale, mon bras renforcé. Durci, je visais le mur. La paroi. Cette fichue grotte. Cette monumentale connerie de grotte. Le bras tremblant, les lèvres et la mâchoire crispée...
Je m'arrêtais juste avant de lancer le mouvement. Le bras stoppé en l'air. Si je frappe cette paroi... Je mets tout le monde en danger. Je risque pas l'avalanche dehors comme Minoda. Mais peut-être encore pire. Je peux pas faire ça. Et même... Même enragée comme ça, je me contrôle. Un peu. Lentement, je rabaisse la bras, les épaules relevée, le cou enfoncé entre. Prenant mon mal en patience, soufflant, respirant en rythme accéléré.
Jusqu'à finalement laisser tomber les bras autour de mon corps. Une grande inspiration par le nez.
Enragée, je le suis toujours. Mais pour le moment...
Ca va.
Ca ira.

On a pas le temps. Ils savent qu'on est là. Si on discute, ils décampent. On les retrouva pas avant d'être à court de bouffe. Vous restez là. Si j'évite des pièges sans le vouloir, vous risquez gros. Et le combat ne sera pas comme la dernière fois.

Ma voix était pâle. Sans couleur. Je voulais pas spécialement les laisser derrière. Mais j'étais pas en état de m'assurer de tout. Je pouvais pas les surveiller. Je pouvais pas leur promettre de les surveiller. Des pièges ? Nan, c'était probablement le seul. C'était pas un piège si mortel que ça, même sans guérir comme moi. C'était pas un piège qui avait toutes ses chances de tuer. C'était un piège pour faire peur, pour faire perdre du temps, et prévenir. Donc ils décampaient. Donc j'avais pas le temps.
La torche ramassée, je faisais les pas suivant.
Je tremble.
J'en ai marre.
J'enrage.
Mais je veux ma soeur.
Je veux juste la récupérer...

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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyDim 1 Déc 2019 - 19:20



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞



Shumi n’était pas dans un état des plus glorieux. Le sol marqué de sa présence avait laissé un goût amer, elle sentait les muscles de son ventre continuer de se serrer, ses jambes flageolaient sous la fatigue qui la prenait et sans nul doute terminerait-elle par terre sans le soutien de son ainée. Non seulement elle venait de rendre le peu de nutriment qu’elle avait pu avaler ce matin, mais, à présent, les larmes s’amassaient, petites perles gelées qui étaient prêtes à fondre et rouler sur ses joues chaudes, traçant deux rivières d’une tristesse coupable. Elle n’aimait pas les cris. Le cri de douleur de Leo’, sa douleur qu’elle avait négligée lors de leur première mission. Elle n’appréciait pas qu’on lui crie dessus. Sa sœur l’en avait toujours protégé, s’était toujours battue contre quiconque osait lever la voix contre elle. Sensible comme elle était, cela la mettait dans un état où son intellect devenait inutile et où ses émotions prenaient les devants. Se cachant derrière sa sœur, elle n’osait plus regarder en face leur amie métisse. Sa colère n’était pas dirigée contre elle, mais se la prendre avait blessé profondément la jeune femme et elle n’avait pas la force de lui répondre, ni même d’accepter les excuses qui venaient vite après.

Minoda, coupée dans ce qu’elle allait ajouter, s’était retenue de tendre son poing contre la joue de la jeune femme. Serrant les dents, elle n’était retenue que par les bras tremblants de sa cadette. Les excuses arrivaient trop tard, le mal avait été fait. Mais son regard en disait long sur ses intentions. On ne touchait pas à sa sœur impunément, ami comme ennemi. Elle se résigna à raconter ce qu’elle savait, bien que de son point de vue, son idée était invraisemblable.

Un cri de rage éclate, amplifié par les parois de la grotte. Les jumelles se bouchent les oreilles, Leonera était décidément plus impulsive que d’ordinaire. Elle ressemblait à une furie. Ou une berzerker. Les sœurs ne se sentaient plus vraiment en sécurité à côté d’elle. Elle bouillait et Minoda ne doutait pas qu’un œuf aurait pu se cuire sur elle. Les sœurs n’eurent pas le temps de réagir, déjà une nouvelle vague de colère se déchargeait du corps de la lionne.

Sursautant en entendant sa voix, les sœurs hochèrent de la tête, sans répondre.
La voyant partir, Minoda lâchait un profond soupir.


« Putain, mais quelle conne. Ça va Shumi ? J’aurais dû la frapper, elle ne se rend pas compte. On est là pour l’aider cette conne, et là, elle nous force à rester derrière ? Quelle conne. Et si on se retrouvait contre sa sœur, elle y a réfléchi ? Non, bien sûr que non, parce que c’est une conne ! Elle a failli nous tuer, t’as vu ça ? Elle nous regardait comme si on était des obstacles ! Cette conne va nous causer des soucis alors qu’on est censée l’assister. Comment on protège une conne de sa propre connerie ! »


« Elle est dangereuse. Elle va se mettre en danger. Mais elle refuse qu’on la soutienne. Qu’on l’aide. Bon sang… c’est frustrant. C’est une tête de mule, pire que toi. Mais elle a raison, on n’a pas le luxe du temps. Aussi furieuse qu’elle soit, elle pourra peut-être déboucher sur quelque chose pendant qu’on… attend. On ne peut que lui faire confiance. Et j’espère… j’espère vraiment qu’elle ne va pas faire de bêtises. Elle n’a pas la tête claire. Elle ne pourra pas gagner si sa sœur est accompagnée. Elle a besoin de nous. On a besoin d’elle. Elle est idiote, il suffit qu’on marche dans ses pas pour éviter les pièges. Mino’, je ne sais pas quoi faire. Je ne me sens pas bien… je risque d’être une nuisance pour vous. »


Shumi regardait son ainée avec détresse. Elle voulait aider Leo’. Malgré ce qu’il venait de se passer, même si l’amazone pensait qu’elles n’étaient pas utiles, elle voulait l’accompagner. Parce qu’elle agissait toujours selon ses convictions. Et elle savait qu’elle ne pourrait pas se regarder dans le miroir si elle laissait tomber. Si elle se résignait à attendre. Elle avait une dette à payer. Elle avait une amie à aider. Elle avait besoin d’être utile.

Le regard de sa sœur mettait mal à l’aise Minoda. Elle savait ce qu’il impliquait. Elle n’ignorait pas que la situation était bordélique et qu’elles mettaient leurs vies en danger. Stupide Leonera. Elle ne comptait pas lui dire ses quatre vérités une fois que le duo d’alien serait réuni.


« Elle va nous faire chier en nous voyant, tu le sais pas vrai ? Et on risque de se faire empaler, comme elle, au moindre faux pas. Je ne peux pas me permettre de te perdre. Elle est sur les nerfs, elle pourrait même nous frapper par accident. Ou crier à nouveau à nous en percer les tympans. C’est une vraie animale quand elle s’y met ! En plus, on est stupide. Nos écrans sont lumineux. Pourquoi on ne les utilise pas depuis le début pour avancer ? Bon, Shumi, si on doit faire ça, on doit être prête à tout, d’accord ? »

« Je suis prête depuis que je suis née. »

« Épargne-moi cette phrase, pitié. Quand tu es née, tu n’étais prête à rien du tout, tu étais un bébé ! Et petite, tu avais besoin de moi ! Alors ne fait pas ta dure à cuire, parce que ça ne te va pas du tout. »


« Hey ! Pas besoin de le dire d’abord ! Restons concentrées ! Et nous ferons ça ensemble, comme tout ce qu’on a traversé. Je compte sur toi. Et tu comptes sur moi. »


« Je préfère ça. On va y arriver. On va retrouver la sœur de Leo’, lui botter le cul, botter le cul de la personne qui lui fait ça et la foutre derrière une cage bien sale avec des salauds qui l’utiliseront dans les douches ! »


« Mino’ ! C’est dégoutant ! Tu ne devrais pas souhaiter ça ! Même si j’avoue qu’il doit souffrir pour avoir séparé Penth’ et Leo’… »


« Penth’ ? Tu ne lui as même pas encore parlé et tu l’appelles déjà comme ça ? J’te jure, tu es vraiment trop précieuse Shumi. C’est pour ça que tu as besoin de moi. »


« Tu m’es précieuse. Et je sais qu’au fond de toi, tu es une gentille. Tu le caches juste très bien derrière des couches d’agressivité, de cynisme, d’insultes et d’un amour pour ta sœur. »


« N’importe quoi. J’vois pas du tout de quoi tu parles. Tu es capable d’avancer ? Tu as vraiment vomi beaucoup toute à l’heure… fragile. »


« Je vais faire avec, on n’a pas le temps de faire une pause pour grignoter pendant que Leo’ se fait peut-être encore empaler. Allons-y. »


Malgré leurs craintes, les sœurs avançaient avec prudence, elles devaient éviter d’être repérées par Leonera. Préparant des écrans pour se protéger, elles ignoraient ce qui les attendait. Ce qu’elles savaient, en revanche, c’étaient qu’’elles affronteraient les obstacles ensemble, à trois.


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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyDim 31 Mai 2020 - 23:39

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Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

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Je m'en veux, déjà. Il n'avait pas fallu plus de quelques pas, seule avec la torche, pour que je regrette tout ce que j'avais dis, même après m'être excusée, et pour regretter tout ce que j'avais montré. Je perds mon calme, mon sang-froid. Je sais que je suis une fonceuse, mais je sais aussi que parfois, souvent même, il faut savoir rester assurée, rester concentrée. Là, j'ai tout sauf montrer ça.
Pourtant, je ne pouvais pas faire demi-tour, pas le temps pour une réelle discussion, pour des excuses mieux présentées. Outre le fait que je sois de toute façon trop mauvaise pour m'excuser comme il faut et y mettre les formes, les autres étaient sûrement déjà entrain de s'enfuir, au fond de cette grotte. Et paraît-il, une certaine Amazone comme moi, avait le pouvoir, la magie, de se téléporter. Quelque chose de rapide donc. Mais...
Mais je me doutais qu'elles allaient me suivre. Ou bien j'espérais au fond, qu'elles me suivraient. Même si j'ai été la pire des garce dans les instants précédents. Et si elles me suivent, les pièges les mettaient en danger. Peu importe qu'elles puissent s'éclairer, elles n'étaient pas habituées à ce genre de choses. Ce piège, le premier, je l'ai reconnu, en grande partie. Des choses qu'on avait apprit dans notre monde, avec Penthara. J'ai dis que ce n'était pas son genre, mais ça n'empêche que la survie, ce qu'on nous a apprit, comprenait les pièges. Elle s'en est toujours passée à la chasse, parce qu'elle... Peut débouler sur sa proie sans prévenir. Mais ici... C'est un cas bien à part. J'étais parfaitement capable de voir les autres en revanche, avant de les déclencher sûrement même, une bonne majorité d'entre eux. Ils sont efficaces, mais très simples, ils se basent sur le fait qu'on ne sait pas que c'est piégé, ou qu'on en doute. Une fois le premier déclenché... Il devient presque aisé de voir les autres, de se douter de leur place.
Cela dit, elles, les deux rousses, je doutais qu'elles puissent voir quoi que ce soit, bien cachés, les cordes seraient mortelles dans le pire des cas, dans le meilleur... Elles seraient tout de même en sang, et auraient besoin d'être sorties de là à grande vitesse. Alors il ne restait qu'une chose à faire. Quelque chose qui me prenne moins de temps que tous les désamorcés, et qui m'assuraient quand même que les pièges ne s'activent pas sur elles.

Lentement, de ma main libre, et de celle qui tenait la torche, je touchais les parois, avançant au petit pas, un trot rapide, je faisais ce que je fais de mieux. Foncer. Une lame venait écorcher un bras. Une autre se plantait quelques instants dans ma jambe, avant que je ne l'en extirpe. Puis le silence de mes pas reprenait, et la suite, était tout aussi sanglante. Je ne faisais pas spécialement le ménage, navrée pour Shumi, mais derrière moi, sur les côtés souvent, se tenaient les pieux, les lames, les rochers, ensanglantés. Je me régénérais aussi vite, mais ça n'empêchait pas le rouge de teinter les armes qui m'attaquaient.
Aussi silencieux qu'ils puissent être, ces petits mécanismes savaient où viser. Fort heureusement, je devinais parfois où exactement. Renforçant ma peau, certains mécanismes finissaient brisés, ou bien simplement étalés sans les traces de blessures habituelles. Mais un par un, les pièges se déclenchaient. Je les informais parfaitement, au fond, que j'arrivais, ils connaissaient même très probablement mon avancée, mais tant pis. Je voulais les prendre de court, ou les rattraper. Ils ne pouvaient pas tous se téléporter, c'était impensable, et Penthara n'a jamais pu téléporter qui que ce soit avec elle.
Piège après piège, je contenais mes réponses à la douleur. Et j'avançais en observant au maximum. Des pas rythmés, par l'empressement surtout. Et quand l'impatience frappait... La lumière au fond de cette fichue grotte le faisait aussi. Un point lumineux d'abord, avant de se transformer en vrai parois éclairés. En les atteignant, une nouvelle bifurcation, à gauche, puis...

Puis voila. Une vraie grotte. Plus large. Plus grande. D'autres cavités, un peu partout, mais ici, ça puait le QG. Le point de rendez-vous. Des établis un peu partout, des tables, des chaises, un peu dégueux et en mauvais état, mais à cette hauteur de montagne, je doute qu'on puisse faire mieux. Et surtout, des lits de fortunes. Une dizaine ? Non, juste un peu moins. Des coups d'oeils de tous les côtés, j'observais au mieux, je devais au moins comprendre ce qu'il se passait. Au mieux.
Ce qui ne m'empêchait pas de me figer en voyant plsu important qu'un ameublement de fortune.

PEN' !

Je criais sans me ficher de la discrétion. De toute façon, elle savait déjà que j'étais là, vu... Comme elle semblait entrain d'aider un autre type, à grimper en haut d'une paroi. Un autre trou, un nouveau couloir naturel, ou non ? Pour ce que j'y connais en terme de mine. Elle l'aidait, et le type échangeait rapidement quelques mots avec elle. Il tenait un... Truc. Sur l'épaule. Impossible réellement de savoir ce que c'était. Mais ce n'était pas réellement ce qui m'importait.
Je ramassais simplement un roche, pas trop gros, ni trop petit, et avec quelques aides magiques, mon bras le propulsait avec puissance droit vers eux, pour s'éclater entre les deux, qui fort heureusement, avaient chacun un mouvement de recul.

ARRÊTEZ LES MESSES BASSES ! PEN' ! TU VAS M'EXPLIQUER CE BORDEL !

Mes dents se serraient aussitôt. Je venais de les interpeller, et il osait prononcer quelques mots de plus, et tendre... Tendre quoi ? J'en sais rien, trop loin. Tendre un truc, que Penthara récupérait, fichait dans sa poche. Puis elle se tournait finalement vers moi, tandis que lui disparaissait dans la grotte derrière.
Puis... Elle ne me laissait pas parler de nouveau. Pas le temps pour la moindre parole. Une seconde elle me fait face. La suivante, ce n'est que de l'air, du vide. Et j'entends vaguement, dans un réflexe de mes oreilles, le bruissements de sa magie dans mon dos. Le temps parfait, pour m'éclipser, me baisser. Je reconnais ce coup, elle débute la plupart de ses affrontements ainsi. Elle jauge ses adversaires avec ça. Un coup de pied latéral, derrière la tête. Qui finissait, cette fois, par happer l'air au-dessus de ma tête.
Un coup râté, mais pas assez pour la décourager. Avant de retoucher le sol, j'entendais sans même me retourner pour le voir, le son de sa soudaine disparition. Pour réapparaître à côté de moi, au sol. Un pied qui voulait happer ma cheville cette fois. Du reste... Du reste les coups s'enchaînaient, les parades aussi. Si elle était rapide pour attaquer, je l'étais aussi pour encaisser. Ceux que je ne voyais venir que trop tard, je renforçais mon corps, nullifiant presque tous les dégats. Pour ceux que je voyais mieux venir, j'esquivais, et me préparais au prochain assaut, sans chercher à contre-attaquer. Pour ceux que je prévoyais avant même qu'elle ne réapparaisse... Là, il était temps de la contre-attaque.
Quelques unes, ratées la plupart, un jeu du chat et de la souris, alors que je tournais sur moi-même entre chaque coup. Que je m'énervais, la hélais d'arrêter de faire la conne, d'arrêter de tout cacher, et d'ouvrir sa putain de bouche. Jusqu'à ce que j'attrape sa cheville, la faisant tourner fort, vite. De quoi la destabiliser suffisamment, pour qu'elle ne puisse pas bien voir où elle pouvait réapparaitre, si elle souhaitait tenter de s'échapper par sa magie. Puis je la lançais, vers un mur. Une paroi. Me jetant à la suite, au milieu de la 'pièce'. Au final, avant de toucher le mur, de se heurter contre, elle avait reprit le contrôle, s'était arrêtée en disparaissant purement et simplement. Réapparaissant à nouveau au-dessus de moi. Me tombant dessus. Pour échanger de nouveau coups. Je l'attrapais, la jetais au sol. Elle disparaissait, me frappait au corps. Disparaissait à nouveau. Puis je touchais son bras, parfois dans une tentative ratée, parfois dans un coup retour.
Haletante, je me renfrognais. Elle tenait mieux la longueur qu'avant. Je tenais sûrement mieux la longueur qu'avant cela dit. Mais l'égalité semblait toujours presque là. J'étais sensée gagner. Si on en restait aux... Dizaines et dizaines de duels précédents. Mais mon but n'était pas juste de la battre...

MAIS TU VAS PARLER ! TU PARLES A UN VIEUX MOISI, ET TU M'IGNORES MOI ?!

Mon rugissement de rage se répercutais sur les parois. Je... Ne faisais pas vraiment attention. Si les jumelles avaient rejoint l'endroit. Combien de temps depuis sa première téléportation sous mes yeux ? Une ? Deux minutes ? Peut-être cinq même. A combattre sans relâche. Je perdais la notion du temps, mais pour une fois, elle s'était posée. Devant ma hargne ? Ou bien elle se fatiguait un peu trop ? Le combat allait se finir comme à notre vieille habitude ?
Elle haletait aussi, un peu plus haut, sur un amat rocheux. Je pourrais lui lancer un truc, sans soucis. Elle se téléporterait sûrement avant d'être touchée. Et... Et pour une fois, elle était immobile. Je sentais sa respiration, je la devinais. Et derrière ça, elle avait l'air tellement... Pâle. Tellement livide. Pour une peau de bronze comme nous autres, elle avait l'air presque blanche. Et ses yeux étaient aussi plissés, que la peau qui les entourait. Des plis, des poches. On aurait pu passer des heures à démêler une pelote de laine, qu'on serrait encore entrain de compter ses cernes aussi.

La.. Ferme. La ferme. Arrête... De t'immiscer dans ma tête. Arrête... D'essayer de me perdre. On m'a tout expliqué. Tu ne m'auras pas comme ça. Tu peux lui... Tu peux lui ressembler comme tu veux. T'existe pas. Tu n'es pas... La réelle.

Moi ? Moi je suis pas la vraie ? Tu t'es vue Pen' ? T'as vu la sale gueule que t'as ? T'oses me dire que je suis pas ta vraie soeur, quand tu as la gueule d'un fichu revenant ? Ils t'ont fait quoi, pour que tu ressembles à ça ?

LA FERME ! La ferme je t'ai dis.. Tu... Tu peux... Lui ressembler à la perfection. Tu n'es pas elle ! Tu utilises mes pensées.. Tu utilises mes souvenirs. Ou alors... Ou alors c'est tes deux copines. C'est ces deux salopes, qui t'ont fabriquée. T'es leur illusion.
Une très bien faites... Tant pis. Je passerais par là... Pour te faire disparaître. Et ensuite je leur ferais... Passer l'envie de jouer avec ma tête.


Fronçant les sourcils je... J'étais perdue. Comment la convaincre ? Elle penserait sans cesse, que mes paroles étaient faites pour la manipuler. Alors que celui qui la manipule, est entrain de prendre la poudre d'escampette. Elle gagne du temps pour lui ? Oui, c'était l'évidence même. Mais le savoir ne m'empêchait pas de devoir la vaincre maintenant. Je devais l'attraper, car courir après un type comme ça, ce serait lui offrir mon dos, ou lui offrir une route royale vers les deux rousses. Qu'elles m'aient suivies ou non...
Mais mes sourcils se fronçaient plus encore, en la voyant sortir quelque chose. Le truc que le type de tout à l'heure lui avait donné. A n'en pas douter. Même poche. Une petite boîte métallique qu'elle ouvrait et... J'écarquillais les yeux. Elle avait plongé son nez dedans, et avait inspiré. Une poudre, un quelque chose. De la drogue ? Est-ce qu'elle était réellement tombée si bas ? Dans notre monde, ce genre de choses, étaient interdites, en dehors des usages récréatifs, en dehors de certaines fêtes, de banquets importants et grandioses. Là... Là elle n'inspirait pas ça pour profiter d'une danse psychédélique au coin d'un feu de camp géant.
Preuve en était...
Je la voyais disparaître. J'avais senti son regard. Elle osait retenter le même coup ? La provocation allait la perdre, j'en était persuadée. Elle allait réapparaître comme avant, au-dessus de ma tête, derrière moi. Elle retentait le même tour, et j'étais déjà parée, je lançais déjà mon bras en arrière, tout en me retournant, pour attraper son pied, sa cheville, tout ce qui pourrait passer sous mes doigts. Mais...
C'était à peine à mi-chemin de mon geste, que je sentais déjà le dessus de son pied s'écraser derrière ma tempe. Un coup puissant, mais pas autant que les miens. Mais rapide. J'avais à peine commencé à entendre le bruissement de l'air qu'elle poussait en réapparaissant. Surprise, choquée, je ne m'étais même pas défendue, je n'avais pas renforcé quoi que ce soit, et le coup était passé de toute force, avant de s'estomper... A sa nouvelle disparition. Cette fois, je me renforçais, le ventre. Je l'entendais un peu, devant moi. Et au dernier moment, j'essayais de changer, mon ventre n'était pas ciblé, mon visage oui, et son genou s'écrasait sur mon nez à peine durci. Sentant l'os vibrer, mais tenir bon.
Sonnée, je tanguais, je reculais, déséquilibrée, sur quelques mètres. Et la suite n'était pas mieux. Sur la défensive. Je ne prévoyais plus aucun coup. Pas assez vite, pour l'attraper. A peine assez pour en esquiver certains, au fil du rasoir. Le reste, je les encaissais, parfois trop tard, parfois de justesse. Jamais, elle n'avait été aussi rapide. Je ne doutais pas une seconde de la cause d'un tel gain. Mais ça devait... Avoir un prix. Elle ne pouvait pas juste être plus forte, plus rapide. Plus puissante. Ses yeux. Sa peau. C'était ça ? Elle en abusait. Ou on lui faisait en abuser.

Je comprenais un peu. Quand les choses devenaient soudainement hors de contrôle.
Je n'avais plus les pieds au sol. J'avais tout juste senti deux mains, se plaquer à mes épaules, de devant.
Je planais, là où quelques instants avant, je tenais bon au milieu de la grotte.
Et d'un coup, son genou plaquait mon ventre, avant de me jeter en bas. Plus bas.
La dernière chose que je me souviens avoir senti, dans cette petite pause dans le temps, d'adrénaline...
Etaient les stalagmites, par dizaines, qui perçaient mon dos, mes jambes. Tout.
Avant que ma chute ne les brisent presque tous dans un amas de roche et de sang.

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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyVen 14 Aoû 2020 - 17:39



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


Tout comme l’étau qui serrait la poitrine des rousses, l’étroitesse du tunnel oppressait et gênait leur avancée. La première culpabilisait pour son incapacité à diriger le groupe, malgré ses connaissances, elle était impuissante face aux tremblements qui habitaient son esprit et possédaient son corps. La faiblesse de son cœur lui faisait à nouveau défaut. Chaque pas devenait successivement plus difficile et lourd, alors qu’un mur d’obscurité surplombait son horizon. Elle se sentait responsable de son manque d’initiative, de ne pas avoir été en mesure de trouver de solutions qui conviendraient à leur amie.

La seconde avait, par ses agissements, forcé sa cadette à subir la situation. Il était hors de question pour elle de la mettre en plus à risque, nul ne savait ce qui les attendait, et elles avaient déjà montré qu’elles étaient un fardeau pour la combattante d’ébène. Elle se sentait stupide de ne pas avoir arrêté Leonera, son impuissance face aux mots cruels qui avaient paralysé sa sœur adorée. Elle se sentait coupable d’avoir été celle qui avait organisé cette excursion sans s’être suffisamment préparée.  


Les rousses qui avaient pourtant la réputation d’être méticuleuses et organisées. Leurs pouvoirs, cependant, étaient bien mieux adaptés pour soutenir et coordonner les combattants. Se retrouver ainsi aux premiers rangs les rendait complètement inutiles. Elles n’étaient pas faites pour être sur le terrain. Elles étaient des tacticiennes, faites pour récolter et gérer les informations. Elles n’étaient tout simplement pas à leur place. Pour la seconde fois, les sœurs faisaient face à la cruauté du monde. Elles n’étaient pas taillées pour agir selon leur propre volonté.

Minoda transformait cette culpabilité en colère, elle avançait rapidement, déplaçant légèrement l’écran qu’elle avait créé afin d’illuminer son chemin. Sans ça elle ignorait quel type de piège elle risquait de déclencher, et elle serait incapable de voir une bifurcation s’il y en avait. Elle ignorait comment Leonera avait pu se diriger à l’aveugle de la sorte, mais peut-être que les amazones étaient dotées d’une meilleure vision. Tant de choses leur étaient inconnues qu’elle ne savait pas comment s’y prendre. Communiquant par télépathie avec sa sœur, elles se devaient de se montrer discrètes afin de ne pas attirer l’attention sur leur présence.




UQFu9re.png« On a vraiment l’air stupide, tu ne penses pas ? Toutes les trois. Elle se casse et nous abandonne ici, toi tu vomis et tu as tellement peur que ton cerveau est amorphe. Et moi, je suis tellement en colère que j’ai envie d’éclater mon poing contre Leo' pour t’avoir parlé comme elle a fait. Et surtout, je m’en veux. Je m’en veux tellement de ne servir à rien. J’aurais dû mieux me préparer. »




Sa sœur ne répondait pas, le visage baissé, elle trainait les jambes. Ramper ainsi était difficile pour toutes les deux, surtout au vu de leur combinaison pour combattre le froid. Mais surtout, elle ne savait pas quoi lui répondre. Elle partageait sa culpabilité, son sentiment d’être un fardeau. Sa sœur qui avait toujours été présente pour la protéger, ne pouvait pas jouer son rôle. C’est pour cela qu’elle savait qu’une partie de ce que sa sœur ressentait n’était pas de la colère, mais de la rancœur. Celle de son échec à aider leur amie, et celle de la protéger.




mOykPmX.png« Non... Arrête. Je refuse que tu parles comme ça. Tu agirais de la même manière que Leo' à sa place ! Non, en vérité tu serais probablement pire. Tu risquerais tout pour me retrouver si je disparaissais. La situation est difficile oui, mais s’il te plait, Mino' arrête de te faire du mal comme ça, je ne supporte pas de te voir dans cet état... »




Les paroles de Shumi eurent l’effet d’une douche froide. Cependant, elle s’était arrêtée en apercevant une couleur apparaitre pour la première fois dans ce monde monochrome. Elle déglutit devant la vision du piège déclenché. Elle ignorait si le piège avait été déclenché volontairement ou non. La quantité de sang n’était pas bien grande, mais, avec la constitution de l’amazone, cela ne voulait pas dire grand-chose. Elle devait détourner l’attention de sa sœur. Elle ne souhaitait pas la sentir vomir derrière elle ni même paniquer sur ce qu’avait pu endurer leur amie, elle avait enduré bien pire durant leur mission commune. Reprenant l’avancée, elle modifiait la couleur de son écran d’une petite manipulation lui donnant la teinture de fraises, ceci dans le but d’épargner sa sœur.




UQFu9re.png« Ouai, je crois que cette montagne me fait pas du bien. À aucune de nous trois. J’ai une idée ! Une fois que gros cul et sa sœur seront sauvées, ça te dit qu’on réserve un chalet pour vraiment profiter de vacances et de la neige ? J’ai entendu parler d’une station de ski, ça pourrait nous faire du bien, et nous remettre un peu en forme, parce que, bon sang, on craint ! Par contre, tu n’as pas l’impression que Leo' se montre plus têtue que d’habitude ? Je dis d’habitude, on la connait pas au final, mais on aurait pu capturer sa sœur la première fois qu’on l’a croisé, tu ne penses pas ? »




mOykPmX.png« Je ne sais pas. Un pouvoir comme le sien, on aurait pas été capable de nous adapter assez vite, après tout on n’est pas faite pour le combat. Même si on peut utiliser nos écrans comme bouclier, on n’aurait pas été capable de la sonner avec l’explosion. À moins qu’on ne prédise sa prochaine téléportation ? Leo' n’agit comme ça que parce qu’elle se sent responsable, je pense. C’est sa sœur après tout, même si on est ses amies, comme tu dis, on est réellement que des inconnues, même si je déteste dire ça, elle nous fait peut-être pas encore assez confiance. Mais pour ce qui est des vacances... »




Shumi n’avait pas encore réalisé que le contact moite était celui du sang de son amie qui s’était sacrifiée pour leur permettre de la suivre. Lorsqu’elles sortiront de ce tunnel, il leur faudra agir rapidement. Dans l’éventualité que Leo se batte, elles devront la soutenir, quitte à blesser la seconde amazone contre l’avis de leur amie. Les nœuds se déliaient petit à petit dans le cœur de la cadette, si elle n’était pas capable de se montrer ferme, elle ne pourrait pas faire face à son amie ou sa sœur.

Minoda apercevait quant à elle le bout du tunnel, les bruits d’un combat lui arrivaient aux oreilles. Se dépêchant, la vision de Leonera transpercée brulait sa rétine. Un cri guttural explosait et un mur d’écran se levait sous sa main. Sans avoir le temps d’avertir sa sœur, elle brandit son bras en direction de la sœur, envoyant un premier écran vers le visage de sa cible, cherchant à les séparer. Elle devait sortir sa sœur du tunnel au plus vite, mais elle craignait sa réaction. Comme elles venaient d’en discuter, elles étaient à un désavantage face à un tel adversaire.




UQFu9re.png« Shumi ! Active un maximum d’écran et reste collée à moi ! Leo' est... hors d’état de se battre. Il faut qu’on neutralise sa sœur au plus vite. »




Sans un mot, Shumi collait son dos à celui de sa sœur. Lorsqu’elle s’était extraite du tunnel, elle avait pu apercevoir du coin de l’œil l’état dans lequel se trouvait leur amie. L’expression de son visage s’était subitement durcie. Les dents serrées, elle déployait les différentes barrières, à présent les deux sœurs étaient quasiment enfermées dans un cocon d’écran. Chacune cherchait où pouvait s’être téléportée celle qui avait ainsi blessé sa propre sœur. Des vrombissements arrivaient à peine que la silhouette apparût, le coup tout juste arrêté par l’écran qui éclatait sous la violence du coup, et, avant qu’elles ne puissent réagir, l’ombre avait disparu à nouveau. C’était plus rapide que lors de leur dernière rencontre. Minoda tournait la tête afin de repérer où elles pouvaient se cacher, mais il devenait rapidement évident qu’elles allaient devoir s’adapter rapidement si elles ne voulaient pas perdre.




mOykPmX.png« Leo... Leo... bon sang, tu crois qu’elle est...? »




UQFu9re.png« On n’a pas le temps de se préoccuper de ça ! Concentre-toi ! Et je te rappelle qu’à la banque elle a pris pire que ça ! Je ne vais pas être capable de nous protéger toutes les deux au vu de la situation. Elle bouge trop vite ! J’ai besoin de toi Shumi.  »




La voix tremblait dans la tête de Shumi, elle n’avait jamais vu sa sœur montrer autant d’émotion lorsqu’elles devaient se défendre. Mais elle comprenait, elle avait peur. Peur de ne pas réussir à la protéger. Sa sœur qu’elle adorait craignait de voir sa cadette blessée. Et Leo' gisant au sol inerte avait choqué les deux rousses. Mordant sa lèvre à sang, Shumi devait porter son poids. Elle ne devait pas laisser Mino' perdre confiance, elle devait également se montrer forte pour leur amie. Elle prenait la main de sa sœur et la serrait aussi fort qu’elle le pouvait.




mOykPmX.png« Mino', elle va payer. Pour ce qu’elle a fait à Leo', elle va payer! Je ne lui pardonnerais pas ! Pour Leo', on va récupérer sa sœur ! »


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Leonera Berela
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyVen 18 Sep 2020 - 18:18

Leonera Berela a écrit:
z621.png

Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

P'tain... Ca fait mal. Mal. J'ai.. Mal.
Partout. Mes bras. Mes jambes. Mon corps. Même mon visage. Ma tête. Tout. Je sais même plus d'où je saigne. Je sais plus d'où je suis blessée, et où j'ai juste mal à cause du nombres de blessures...
Le souffle court... Merde... Rien qu'empêcher le saignement... Et me régénérer juste un peu, c'est trop dur... Je tiens à peine, en restant immobile. Je peux pas me concentrer si je bouge en plus. Et je dois... Retirer les morceaux les plus gros, pour me régénérer. J'ai pas la force de... Pas la concentration, pour le faire sans les retirer à la main.
Au moins... Elle a pas l'air de venir me terminer. Est-ce qu'elle irait jusqu'à me tuer, en pensant que j'suis une illusion? J'ai pas envie de crever de façon aussi pitoyable. Pas envie de l'imaginer avoir la gerbe le jour où elle apprendra que j'étais pas juste une image. P'tain... Aller... Aller !
Juste un peu plus. Juste de quoi tenir debout. Le reste... Le reste... Je sortirai mes doigts du cul. Je dépenserais toute mon énergie si il faut. Et plus encore... Sinon je regarderais plus jamais les autres dans les yeux. Bordel...


Rouler sur soi. Ramper. Tenir sur le ventre. A peine. Relever le menton. Posé sur les débris. Et tout ça pour quoi ? Le spectacle d'un combat ridiculement prévisible. Écran après écran, les intervalles devenaient de plus en plus longs entre leurs réapparitions. Les attaques devenaient de plus en plus précises. Des bras, des pieds, qui s'infiltraient presque dans les failles de la boule d'écrans défensifs. Un attaquant presque invisible, téléportation après téléportation, ses coups si rapides, et son départ tout aussi rapide juste après avoir touché.
Elle était stupidement plus puissante que la normale... Juste la drogue ? Peut-être aussi... Qu'elle s'est améliorée depuis notre Monde. Depuis notre arrivée ici. Mais... Moi aussi merde. Merde ! Aller !




Un coup. Un autre. Encore un. Puis un balayage. Deux écrans d'un coup d'éclipsant dans un son explosif. Mais même si la représailles est là, cette fichue singe est déjà partie. Essayant de trouver une ouverture dans ce qu'elle avait déjà cassé juste avant. Tant pis, elle se repli. Elle en brise un autre. A l'opposée, sur le côté, parfois juste à côté du précédent.
Un deuxième balayage. Plus haut. Puis elle disparait, avant même de commencer à retomber. Deux écrans en moins. Une ouverture, vers Shumi. Droit vers elle. Encore un écran brisé, à l'opposée. Encore un, sur le flanc de Minoda. Un dernier, au-dessus d'elles deux. Et finalement. Là, l'ouverture rêvée. Deux écrans en moins, droit vers la plus fragile des deux. L'occasion était là. Une téléportation de plus, un bruit fin de bruissement d'air, et une main qui se jetait droit entre les écrans, droit vers la rousse.
L'occasion rêvée ouais. Le bruit du choc était violent, mais tant mieux. Touchée.
Debout. Et elle, au sol.

J't'ai eu. Salope.

Un grand sourire. Un peu trop grand peut-être. Derrière les flots de sang. Je saurais même plus dire où j'étais blessée. Pas le temps de me laver cela dit. Les giclures, les vallées, les fleuves qui se dessinent sur mon visage, rougeâtre, me donne peut-être un air de folle. Les yeux écarquillés, et la respiration haletante.
L'écho de mon insulte disparait aussi vite cela dit. L'autre se relève, à quelques mètres de la sphère défensive des jumelles. Un caillou de la taille d'un poing. Voila ce qu'elle a pris. En plein dans la hanche. J'attendais qu'elle se jette sur une ouverture que je devinais. Et j'ai tiré avant même qu'elle n'apparaisse. Bingo. Non pas que je l'ai mise K.O. Mais... Elle risque d'avoir du mal à respirer. Peut-être.
Déjà qu'elle avait du mal à surmonter la douleur. Elle est fragile. Autant que Shumi probablement. Si ce n'est plus. Vitesse. Esquive. Elle n'a que ça. Mon opposée. Mais elle finissait par s'en remettre. Et son regard me faisait presque froid dans le dos. Si je n'étais pas au bord de l'implosion. L'adrénaline était une bien belle excuse. J'étais simplement hors de moi. Je ne contrôlais pas grand chose. L'instinct, le laisser-aller. Désinhibée. Totalement. Comme elle.

LEONERA N'AURAIT JAMAIS PU SE SOIGNER DE CA ! PAS SI VITE ! FAUSSE, ET MÊME PAS R-..

ESPECE DE CONNE ! Y'A PAS QUE TOI QUI A PROGRESSE ! TU CROIS QUE J'AI FAIS QUOI EN-...

LA FERME ! TU PEUX PAS PROGRESSER ! TU ES DANS LE COMA ! Je bosse chaque jour pour te ramener... Je fais tout, pour qu'il puisse te soigner. Je ferais ce qu'il faut pour ça, et tu... Une putain d'illusion... Me fera pas regretter. Me fera pas hésiter. Je vais m'assurer... Que vous nous suiviez plus du tout. Je vais faire ça. Et ensuite... Je te ramènerai. Avec son aide. Ensuite... Ensuite on fera... Ce qu'on veut. Ensuite on... Découvrira ce Monde... Ou on rentrera. C.. Ce qu'on veut...

Tu délires. Elle était bonne ta dose ?

Tsk. Je t'ai dis de la fermer. Mai-

Shok chesti.

Les mots roulent dans ma gorge. Ca fait longtemps, que j'ai pas parlé notre vieille langue. De vieilles expressions pour la plupart. Mais celle-ci, allait forcément la faire réagir. Même droguée. Même en manque. Même entrain de planer. Peu importe son état, je les voyais, ses yeux écarquillés, de loin, ils étaient quand même visibles. De près, je préfère ne pas imaginer les veines, la rougeur, les cernes. Ce mélange que j'ai à peine aperçu dans la neige plus tôt, quand elle m'avait sauté dessus.
Debout toujours, j'attendais sa réponse. Je ne doutais pas une seconde de ce qu'elle dirait en premier. Mais je sais déjà quoi y répondre encore. Je suis pas très réfléchie. Mais là... Là je la tiens. Là, elle m'échappera pas. Pas comme dehors.
Duel. Une simple demande de duel. D'affrontement. Face à face. Ca sonne presque creux. Mais cette demande là, est nouée autour d'une forme d'honneur chez nous. Ce sont les duels qu'on mène pour prendre la tête du clan à la place d'un autre chef. Ceux pour déterminer quel voie suivre, quand deux oppositions se retrouvent forcées à se départager. Certains voyaient ça comme de paris, mais, même en les rabaissant autant, personne ne brisait jamais un serment basé dessus. C'était le bannissement assuré. De la vie de tous les clans. Les mots voyageaient vite, chez nous.
Et pourtant, je l'entendais ricaner. Elle avait l'air... Aussi folle que moi. Dans un autre sens. D'une autre manière. Mais sa mise en scène, elle durait plus longtemps. J'en profitais pour lancer un petit regard vers les Rousses. Essayant de communiquer. Si le réseau marchait toujours.

"J'suis... Désolée. Pour plus tôt. Merci. D'être venues. Vous avez bien tenu. Je l'ai... Provoquée en Duel. Et-"

Shok chesti ? T'es une illusion. Vous êtes entrain... Vous êtes entrain de lire... Dans ma tête. C'est comme ça que vous connaissez ces mots. C'est pour ça... Que vous voulez me pousser... A croire vos conneries.

Ah ? Suffit que tu gagnes alors. Tu sais que tu peux demander ce que tu veux. Tu sais que je te laisserais pas partir. Qu'on. Te laissera pas partir. Donc accepte. Demande en échange de ta victoire, qu'on arrête de te traquer. Si on désobéit... Tu sais que tu peux nous tuer sans remords. Si je gagne. Je réclame que tu nous suives. Gentiment.

... C'est... Tu peux pas... Ca veut... Rien dire. Rien du tout. Te fout pas de moi. J-Je... J... Kh-...

"Une vieille tradition. Si je perds, et que je brise la promesse, je suis une paria. Elle sait que je ne ferais jamais ça. Et elle ne le fera jamais. Si je perds, et que j'arrête en effet de la poursuivre... Si on arrête. Ca voudra dire qu'on accorde de la valeur à une stupide tradition étrangère. Pas très logique, pour de simples salopes qui utilisent une illusion. Ca... Vous semble plausible ? Qu'elle... Comprenne ça, dans son état ? Elle a... Reniflé un truc avant que vous arriviez. C'est ce qui l'a rendu plus forte. Mais elle est bizarre comme ça."

C'est ma sœur. C'est moi qui la connaît le mieux. Mais je suis obligée... De leur demander. J'y connais rien en drogues. Non pas que je les prenne pour deux droguées, mais si avec leurs archives, elles peuvent trouver les traces d'une drogue de ce genre, ou si elles en ont entendu parler par leurs affaires dans le Conseil, alors ça ne pourrait qu'être un gros indice.
Je veux pas faire de faux pas. C'est dangereux maintenant. Je mets mon fichu honneur stupide en jeu. Et si je le brise, je ne pourrais plus la poursuivre. Je pourrais pas le faire moi-même, ou laisser les jumelles s'en charger en tout cas. Mais si je pouvais éviter de m'abaisser à demander à quelqu'un d'autre de s'en occuper, en plus d'éviter de perdre du temps...

Si je gagne... Vous... Disparaissez de la montagne. Vous n'approchez plus jamais... Ni d'ici. Ni de moi. Vous... Oubliez tout d'ici.

Tu es sous les effets de ta drogue. C'est contraire aux règles. On jure uniquement de ne plus te poursuivre, et quitter la montagne. Et si je gagne, tu ouvres les yeux. Tu nous suis, à la place de ton 'sauveur'. Sans limite de temps.

... Ca n'arrivera pas. Je t'ai déjà... Battue. J'ai juste à le refaire... Shok chesti.

Le signal. Elle accepte facilement. Comme prévu. Ne restait... Qu'à faire marcher le plan. D'un hochement de tête vers les deux rousses, je m'avançais un peu. Elles étaient d'accord avec mon plan. Aussi stupide soit-il. Plus qu'à leur faire confiance aussi. Elles m'ont peut-être fait courir au milieu d'un bâtiment plein de pièges quand elles m'ont recrutée de force, mais... Je peux le faire. Leur faire confiance. Même Minoda.
Une grande inspiration. Puis en position.
Et elle. Une grande inspiration. Et plus rien.
Déjà, elle lançait l'assaut. Je me suis presque habituée à sa vitesse. En l'observant attaquer les écrans des Consulaires. Ne restait qu'à... Appliquer ce que je voulais.
Un coup de coude, en arrière. Trop tard. Je la frôlais, tandis qu'elle abattait ses poings en haut de mon dos, dans un assommoir violent. Durcie, mon corps encaissait en majorité. Mais la fatigue m'empêchait de résister entièrement.
Surtout que.. Je devais déjà réfléchir à son prochain assaut. A jeter mon bras sur le côté, la paume prête à saisir. Trop bas. Je sens son pied écraser son talon sur mon crâne. Tout juste défendu... Sans ça j'étais K.O. d'office.
Un autre coup. Encore. Encore. Encore un. La douleur remontait déjà. Remontait des blessures pourtant refermées. Le souvenir des stalagmites.
J'encaissais. Longuement. Une forteresse. Qui tient. tient. Qui riposte par ses petites meurtrières, pour éviter la moindre blessure. Le maximum. Mon épaule. Le bas de mon dos. Mes côtes. Mon arcade. Ma cheville. Et finalement...
La tempe. Je lançais déjà mon bras en avant. Je la devinais. Je l'imaginais déjà. Et dans l'instant d'après. Sans réfléchir, mes doigts se referment. Sur son col. La seconde main avance déjà pour m'assurer de la prise. Et... Le miracle. A nouveau. Je plane. J'ai quitté le sol. Je me sens tomber, avec elle. Mais hors de question de lâcher. Comme ça, elle était assez forte pour téléporter quelqu'un. Mais. Elle était bloquée à y être obligée. Elle ne pouvait pas, ne pas le faire. Tant qu'il y avait contact.
Souriant en coin, c'était mon moment. Peu importe qu'elle se téléporte à répétition. Je gardais un poing fermé autour de son col. Et le second. Lui rendait au centuple ce qu'elle m'avait fait jusque là. Stalagmites comprises. Enfin. J'aurais aimé. Mais la magie... Ca finit par s'épuiser. La défense coûtait cher. L'attaque aussi. Mes coups étaient bien en-dessous de mes habitudes. Et elle, elle se téléportait partout. C'était... Gerbant. Je visais mal. Je m'arrêtais au milieu de mes coups, pour reprendre après, avec moins d'élan. Je recevais aussi quelques frappes. Chaotiques, imprévisibles. Un combat de chats. Des chats qui disparaissaient et réapparaissaient à plusieurs mètres. Presque sans cesse. Mais elle fatiguait aussi.
Et moi... Je n'arrivais même plus à me renforcer. A peine. De quoi ne pas m'affaisser. Et c'est là qu'elle changeait de méthode. Elle avait encore de la suite dans les idées. Téléportée, encore. Si prêt du sol. Une chute, et mon dos qui se heurte au sol, violemment. Ma bouche cri un instant, avant de laisser échapper un juron. Puis on disparait encore. Pour se ruer contre un mur. Et se laisser tomber. Mon dos raclant contre la paroi. Encore. Encore et encore.
Puis. Le noir complet. Contre le sol. L'arrière de mon crâne. Mal... Flou...
Sent plus. Mes mains... Tout noir...
Compte... Sur vous...




Elle se tenait au dessus, la gagnante. Enfin, la main de sa sœur avait lâché. Elle était tombée au sol, avec le reste du bras. Rejoignant l'inconscience de sa porteuse.

... J... J'l'vais.. Dis... Peux... Pas perdre. Même... Cont' toi.

Haletante, la victorieuse restait penchée sur l'illusion qu'elle voyait. Se redressant lentement. Chancelante. Pour se tourner vers les rousses. Sur la défensive. Rapidement. Avant de commencer à se décaler un peu. Quelques pas sur le côté. Jaugeant du regard. Celles qui pouvaient très bien avoir menti depuis le début. Sur le Duel. Sur les enjeux. Les mises.

Vous... Allez... Quitter la montagne. Maintenant...

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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyMar 24 Nov 2020 - 16:37



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


Les jumelles étaient prises dans une tornade de coups. Pour être déployées uniquement en tant que soutien logistique et stratégique, elles tenaient raisonnablement bon. Ceci n’était vrai que pour les premières minutes. Déjà, la transpiration se faisait présente sur leurs fronts. Une goutte glissait du menton de Shumi alors que son écran craquait sous un nouveau coup de pied, et, si sa sœur n’était pas dos à elle, le choc lui aurait fait perdre l’équilibre. Elle apercevait le corps tremblant de Leo', mais il leur était impossible d’avancer vers cette dernière. La pression faisait tourner les méninges de la rousse, mais aucune connaissance ou stratégie ne lui permettrait de sortir de ce pétrin. La drogue ingérée par Penthara décuplait son pouvoir, mais la rendait également plus en alerte. Elles n’avaient pas l’expérience nécessaire pour surmonter l’écart de puissance entre elles. Elle ignorait si elles seraient capables de l’attraper en même temps. Un instant d’écart suffirait pour qu’elle leur échappe, offrant par la même occasion l’instant décisif pour les vaincre.


UQFu9re.png«Sacrées amazones. C’est une surprise après une autre avec elles. Tu penserais qu’elle nous donnerait un handicap au vu de la différence. J’espère que t’as un plan, parce qu’on ne risque pas de pouvoir compter sur le cul de l’autre pour la neutraliser. Elle est irrationnelle, cette sœur perdue. Tu crois qu’on pourrait déjouer la manipula...!»


Le souffle coupé, elle avait été interrompue par la bronzée qui profitait de l’espace ouvert pour se jeter sur elle un instant et se mettre à l’abri au second. Elle n’avait aucun moyen de se douter de l’ace dans la manche des deux emmerdeuses rousses qui aidaient sa fausse sœur, cependant, elle n’avait pas besoin d’en être consciente pour ne pas commettre d’erreur. Elle avait l’avantage et comptait bien en profiter.


mOykPmX.png«Mino' ! Je... je ne sais pas. Elle a l’air consciente, et capable de réflexion. Donc c’est moins un contrôle mental qu’une forte suggestion ? Sa personnalité n’a pas été changée après tout, mais elle refuse toute conversation. Et on est pas vraiment capable de ce genre de chose avec Archive... C’est pas comme si on pouvait lui implanter un pare-feu pour couper ce qui l’influence. Mais si c’est un virus... peut-être qu’on pourrait tenter de la connecter à sa sœur ?»


UQFu9re.png«La connecter ? Mais ça ne risque pas de contaminer Leonera ? Si elle est encore consciente pour commencer, c’est se retrouver avec deux amazones sur le dos au lieu d’une. On ne tiendrait pas ! Non, ce qu’il nous faut, c’est une ouverture ou un moyen de l’aveugler.»


Il n’y avait pas d’ouverture. Elles n’arrivaient pas à prévoir les mouvements de la bête. En temps normal, les jumelles auraient pu gagner du temps jusqu’à être en mesure d’appliquer une contremesure adaptée, mais, là, ça allait trop vite pour qu’elles soient en mesure de suivre, encore moins de prévoir. Les écrans éclataient, aucune explosion ne connectait, le cocon protecteur perdait ses couches rapidement. Et finalement, il y avait un trou. Shumi vit une main traverser et s’approcher de sa nuque. Mais juste avant qu’elle ne sentît l’emprise mortelle, un choc violent balaya la main et sa propriétaire.
Elle n’avait pas eu le temps de cligner des yeux que l’image qu’elle voyait était celle du sang. Un visage à peine reconnaissable. Fatigué. Énervé. Le regard qu’elle aperçut parmi les mèches lui fila la chair de poule, et elle recula instinctivement.

Les rousses étaient silencieuses durant l’échange verbal des amazones. Un regard échangé entre Mino et Shumi suffit plus que des mots pour qu’elles se comprennent.


UQFu9re.png«La vache. Elles ont des trucs à régler les deux. Même, toi et moi, on ne se parle pas comme ça quand on est fâchée. Je sais que Penthara est influencée, mais Leonera ne retient pas sa langue. Elle est vraiment crue, cette fille.»


Si l’hypocrisie de la remarque avait pu faire sourire Shumi dans d’autres circonstances, elle était bien trop concentrée sur ce qu’il se passait. Puis la voix de Leonera résonna dans l’esprit de sa sœur et elle.


mOykPmX.png«Un duel ? Mais pourquoi ?»


UQFu9re.png«C’est stupide ! Tu es bien trop amochée pour lui faire face, je peux voir derrière toi avec tous les trous que t’as. Il faut juste qu’on l’assomme.»


Son attention était portée sur les deux amazones prêtes à en finir une bonne fois pour toutes. Elle ne comptait pas les laisser faire sans tenter de les raisonner.


UQFu9re.png«Les filles, je veux pas interrompre vos émouvantes retrouvailles, mais je croyais qu’elle essayait déjà de nous tuer ? Et elle montrait pas beaucoup de remords jusque-là. De son point de vue elle a raison de ne pas accepter. Et je suis contre. Si tu perds. Putain, si tu perds, on aura fait tout ce chemin pour rien et on doit juste l’abandonner avec ce mec louche ? Bordel, Leonera, dis-moi que t’es pas assez conne pour parier dans ton état le futur de ta sœur ! Et toi, toi la sœur assez idiote pour essayer de tuer sa jumelle, dis-moi que t’es la plus intelligente des deux. Viens me dire en face que je suis une putain d’illusion quand je vais te foutre mon poing dans la gueule ! Non, mais je rêve, ça fait des mois qu’on te cherche et, toi, tu crois juste qu’on est des fausses putes de ton imaginaire ? T’as blessé ma sœur, tu es sur le point de tuer la tienne, crois pas que tu vas t’en sortir comme ça même une fois qu’on va sauver ton cul de cette foutue montagne de merde.»


Minoda tremblait de colère. Elle avait les poings fermés, prête à se jeter sur l’amazone pour la réveiller de ce cauchemar, si elle ne savait pas déjà que c’était inutile. Elle était hors d’atteinte. Et cette pensée la rendait folle. Elle ne sentait même pas la main douce qui l’attrapait pour tenter de la calmer. L’ainée n’avait jamais eu autant envie de crier de frustration qu’en ce moment. Et l’idée sonnait complètement stupide dans sa tête. Tout risquer sur un duel alors qu’elle avait clairement un désavantage ? Elle n’éprouvait aucune empathie actuellement, et, la seule idée qu’elle avait en tête, c’était de récupérer, de gré ou de force, Penthara.


mOykPmX.png«Leo'... Je n’ai jamais entendu parler d’une telle drogue. Et pourtant, si quelque chose de ce genre circulait, on le saurait. Si on n’est pas au courant, ça pourrait avoir de sacrée répercussion. Ça dépasse le sauvetage de ta sœur. Tu es réellement prête à prendre ce pari ? À ce qu’on la laisse juste partir ?»


Elle ne fit aucune remarque durant l’échange mental, pour autant elle n’avait pas dit son dernier mot et tentait d’interrompre le rite de combat.


UQFu9re.png«Mais je parle dans le vide ou quoi ? Vous allez pas faire ça quand même ? Stupide. Vous êtes toutes les deux des idiotes. J’y crois pas. C’est ridicule ! Si elle est sous l’effet de drogue, ça rend votre rituel sacré caduc ! Elle n’obéit même pas à vos propres putains de règles d’amazone ! On a aucune garantie que même si tu gagnes elle ne nous suive. Elle est juste une putain de marionnette actuellement, elle s’en fou de son honneur ! C’est absurde, absurde ! Rhaaaa. Je suis pas censée être la fille raisonnable d’habitude, bordel de merde ! Shauque Sharti vos culs houai !»


Ses paroles tombaient dans le vide, aucune des sœurs ne semblait entendre ses cris de rage et de désespoir. Tout son corps tremblait. Elle ne pouvait rien faire. À quoi servait-elle si elle ne pouvait pas les raisonner ? Elle se rendait compte de son inutilité, et, pour la première fois, elle se rendait compte de son impuissance. Si Shumi ne la tenait pas, l’ainée se serait effondrée depuis longtemps. Elle n’avait plus de force dans les jambes. Elle était de nouveau réduite à l’état de témoin.

Shumi serrait sa sœur, elle l’avait rarement vu dans cet état. Non, c’était la première fois qu’elle voyait sa précieuse jumelle aussi en colère, aussi dévastée, d’autant plus qu’elle n’était pas au centre de ses émotions. Aucune des rousses ne prêtait attention au duel, un vide similaire les consumait dans cette situation où personne ne gagnerait.

Les coups continuaient de pleuvoir, dans le silence complet des rousses, contrastant avec le bruitage venant des bouches crispées des amazones. Même si elles le voulaient, elles n’étaient pas en mesure de suivre le combat. Elles pouvaient sentir les grognements qui amplifiaient. Les parois subissaient les dommages collatéraux de leur combat acharné.

Et puis, finalement, une vainqueuse était déclarée. Un corps gisait au sol, épuisé.


mOykPmX.png«Mino'...»


La cadette serrait le ventre de sa sœur, sentant qu’elle allait exploser, elle voulait la raisonner avant qu’elle ne fasse échouer les efforts, le sacrifice de leur amie, cependant, ses mots n’avaient pas le temps de sortir que la volcanique rousse explosa et rugit.


UQFu9re.png«Quelles bandes de garces ! J’y crois pas. Elle savait qu’elle allait perdre, il n’y avait aucun moyen qu’elle ne gagne. Et elle veut juste qu’on laisse son abruti de sœur se casser ? Alors qu’elle l’a amoché à ce point ? Non, mais pour qui elle nous prend ? Des saintes ? Qu’est-ce que je suis censée faire, moi. Putain. PUTAIN. Ferme ta gueule. Je te jure, tu la fermes, tu n’as aucun droit de nous parler après ce que tu viens de faire. Tu n’as aucun droit de l’ouvrir et de nous ordonner de respecter votre rituel à la con. Elle l’a dit au début, t’es droguée, c’est contre vos lois. Tu devrais être disqualifiée d’office ! Et pourtant, te voilà à nous regarder avec mépris. Avec méfiance. Tu crois qu’elle est une illusion, mais tu crois qu’une illusion pisse le sang comme elle ? Et tu crois qu’on est quoi, nous ? Des illusions aussi ? Qu’on est dans ta tête ? Non, pouffiasse. On est bien réelles, toutes les trois. Je te déteste. Je vous déteste, toi et ta connasse de sœur égoïste. Vas-y, casse-toi. DÉGAGE !  Abandonne ta sœur et reste la pute de l’autre-là qui te manipule et te drogue. Et on se cassera une fois que ta sœur sera en mesure de marcher, pauvre conne. Tu crois qu’elle est capable d’être déplacée-là ? Tu as complètement épuisé ses réserves de mana, tu devrais le savoir mieux que nous, VU QU’ELLE EST TA PUTAIN DE JUMELLE !»


Elle crachait son venin comme un serpent blessé, ne montrant aucune pitié dans sa rage. Son regard était celui d’une haine qu’elle n’avait jamais connu. Mais il n’était pas dirigé contre la jeune femme manipulée. Il n’était même pas dirigé contre celui qui dirigeait les ficelles. Non, son regard était le reflet de sa colère envers elle-même. Et finalement, une fois qu’elle n’arrivait plus à respirait tant la pression dans sa poitrine devenait oppressante et qu’elle eût vidé le reste de son air dans son dernier cri, elle s’approcha du corps inconscient de Leo, soupirant d’un air las «pauvre conne...»


mOykPmX.png«Leo'... Minoda...»


Elle croisait le regard de Penthara, ampli de tristesse. Sans mot, elle gardait la tête baissée et commençait à appliquer les premiers soins, ignorant les dégâts, qu’avaient reçu la combattante et combien elle avait pu soigner de sa précédente perforation.»


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Leonera Berela
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyMer 16 Déc 2020 - 19:37

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Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

Debout et haletante, la plus agile des deux Amazones se tenaient de plus en plus loin. Petit pas à petit pas, elle s'éloignait de la place du duel, laissant libre passage aux deux rousses pour rejoindre celle qui était inconsciente. Non par pitié ou quoi que ce soit, mais si tout se passait réellement selon les règles... Elle n'avait pas besoin de prendre le risque de s'approcher des deux autres, elle pouvait partir, le regard pourtant suspicieux, elle ouvrait grandes les pupilles.
Les mots de Minoda résonnaient fort dans la caverne, et c'est d'une moue colérique, fronçant les sourcils au-dessus de ses yeux painturlurés de cernes, que la Panthère plissait les lèvres.

J'ai pas b'soin qu'tu...

Me dise quoi faire ? Me donne des ordres ? Peu importe ce qu'elle allait dire, ses mots, aussi énervés soient-ils, n'arrivaient pas à la cheville de l'acide que la rousse crachait maintenant. Coupée au milieu de ses mots, la bronzée encore debout prenait même un pas de recul, peut-être secouée, devant un tel retournement de situation... Enfin, était-ce réellement un retournement de situation ? Si l'attachement des rousses pour celle qui gisait au sol était réel, alors il était évident que si l'une des deux avait un peu le sang chaud...
Mais non, secouant la tête, une main hativement pressée à son front, la brune essayait de sortir de son crâne cette stupide idée que ces femmes puissent tenir un quelconque attachement à une illusion, une manipulation. Elle jouait juste encore le jeu, elles essayaient de la troubler, maintenant qu'elle avait remporté son duel.
Pourtant ses yeux qui se redressaient vers ceux de la furieuse rousse, déblatérant encore ses injures et sa hargne, sa haine, lui montraient tout sauf un jeu d'acteur. Enfin, elle se laissait aller à penser ça pendant une seconde, avant de secouer la tête à nouveau, reprenant sa respiration, petit à petit, depuis la fin de l'affrontement, les tremblements de ses mains remontaient à ses bras, petit à petit. Fronçant les sourcils et plissant les yeux à répétitions sur le sol.
Elle se retrouvait paralysée pendant toute cette tirade. Incapable d'ignorer les mots et se téléporter simplement ailleurs. Et incapable d'en placer une, incapable de montrer une quelconque résolution, suffisante, pour faire taire la rousse. Jusqu'à ce qu'elle se taise d'elle-même. Les deux autres jumelles, s'approchaient finalement un peu plus de la blessée, inconsciente en tout point, et bientôt aux petits soins de celle qui n'avait presque rien dit au final.
Mais dont le regard était aussi triste et affligé que celui d'une soeur. Encore une farce, encore un jeu bien huilé ? Tout ça commençait à faire beaucoup. Trop dur de ne pas se mettre à douter.

IL M'A SAUVEE ! IL M'AIDE ! C'est vous qui essayez de me manipuler. C'est vous qui voulez me faire croire que... Tout ce que je vis depuis un an... Est faux ! LEONERA ? CA LA ?

Le cri de rage se faisait fort, en voix. Mais les émotions étaient aussi tremblante que la résolution qui lui faisait maintenant défaut. Elle pouvait se retourner, partir, sans même discuter. Retourner auprès de son sauveur, retourner à ses manigances ou quoi que ce soit d'autre, sans plus s'occuper de celles qui usaient d'illusions comme elle le pensait. Pourtant, elle restait là, la petite étincelle de doute la faisait prendre des pincettes, lui donnait envie de clouer le bec à ces imbéciles.
Elles voulaient la piéger, mais c'était impossible. Pas après un an passée à travailler ici, à découvrir ce Monde comme elle pouvait. Et à protéger ce qu'elle venait soi-disant d'attaquer.

CA FAIT UN AN ! Un an... Qu'il m'a aidé à retrouver Leo'. Et vous... V... Vous allez me faire croire qu'elle est juste là ? VOUS FOUTEZ PAS DE MOI ! AVEC VOS LARMES ET VOS TÊTES D'ENTERREMENT ! LEO' EST LA-BAS ! IL L'A FAIT EVACUER PENDANT QUE JE VOUS RETENAIS !

Pointant rageusement la galerie que son protecteur avait empruntée pour fuir, avec d'autres, elle fusillait du regard les deux rousses, l'une après l'autres, les pupilles incapable de rester sur celle qui avait montré tant de haine et de colère juste avant. Ni même de rester sur celle qui montrait tant d'attachement aux soins, à la santé, à l'intégrité d'une fichue illusion.
La respiration était presque revenue, pourtant elle se mettait de nouveau à haleter, son nez laissant filer des souffles de plus en plus puissants, de plus en plus colériques et... Desespérés. Le doute germait tout seul. Mais de ce doute, naissait la possibilité qu'elle ait ruiné un an de recherches. Et ça, donnait naissance à une peur bleue, et un désespoir potentiel.
Grognant de plus belle, l'instable Amazone se redressait, se tenant droite malgré les tremblements qui étaient encore plus impossible à camoufler ainsi. Toisant du regard le trio à quelques mètres pendant qu'elle réfléchissait vaguement à ses mots, puis les jetait en pâtures à celles qui avaient la langue pourtant bien mieux entraînée, et le savoir bien plus dense.

C'est lui, qui m'a aidée à la retrouver. C'est lui, qui m'a aidée à la protéger pendant un an. Elle ne se réveille pas, mais c'est elle, là-bas. Et il m'a juré de m'aider à trouver ce qu'il ne va pas. Il est sur une piste, et en même temps, je l'aide lui ! C'est un marché clair. Elle est là-bas, en sécurité, et pas ici. C'est impossible qu'elle soit à deux endroits en même temps !

Assaillie par les doutes, ses propres mots sortaient de plus en plus instinctivement. Si bien, qu'elle se retrouvait parfois surprise. Les choses étaient en fait si simple. Les élements mis en avant comme ça. Quelqu'un mentait. L'une des deux Leonera était fausse. C'était l'évidence même, qu'elle avait comprise depuis le début. Celle qui était au sol était une illusion, et celle qui ne se réveillait pas de son coma, depuis son arrivée dans ce monde, ou en tout cas, depuis que Penthara était la vraie.
Passer un an à la protéger, à chercher à la reveiller, à la soigner, aurait été en vain ? Elle ne pouvait pas se permettre de penser ça. Le choix était simple, un des deux côtés mentait. Pourtant, aussi simple soit-il, et aussi clair qu'il est pu être depuis le début de leur arrivée sur cette Montagne, elle se retrouvait devant le choix comme si c'était la première fois.
Les mains tremblant tant qu'elles semblaient agitées par un ouragan, la Panthère étrecissait ses pupilles, plissait les yeux, alors qu'elle subissait pour la première fois le doute devant cette stupide situation. Pourquoi est-ce qu'elles diraient vrai, ces deux rousses, alors qu'elle ne les connaît pas, et avait passé un an avec quelqu'un qui l'avait aidée plus d'une fois ? Et maintenant, elle se tenait là, elle devait avoir l'air aussi stupide qu'elle le pensait. Les deux autres jumelles, fassent à elle, devaient bien rire, à voir que leur plan la mettait à ce point dans un brouillard de pensées et de réflexions.
Serrant un peu les poings, pourtant soudainement bien faibles, dans l'immédiat, elle jetait un rapide coup d'oeil au corps encore étendu. Plissant les lèvres et plantant ses dents dans celle du dessous peu après, elle finissait par rabaisser le regard au sol, se tendant un peu plus, tout le corps.

ALLEZ-Y ! MENTEZ MOI ENCORE ! Dites moi pourquoi je devrais vous croire plus... PLUS QUE LUI ?! Pourquoi est-ce que je devrais... Pourquoi j'devrais abandonner celle que je protège depuis un an, pour croire celle devant moi, pour vous croire vous trois ? HEIN ?! Parce qu'elle ressemble beaucoup plus à Leonera ?! C'est évident ! L'autre ne se réveille pas depuis que... Depuis... Depuis que je l'ai retrouvée sur ce PUTAIN DE MONDE ! J'y connais rien en malédiction ! J'y connais rien en magie mentale, ou je ne sais quelle connerie vous utilisez ! Vous essayez de me tromper depuis le début ! Lui... Lui ça fait un an ! Il peut pas m'avoir trompée si longtemps !

Et pourquoi pas ? La question résonnait dans sa tête. Mais elle se refusait à l'écouter ainsi. Les yeux écarquillés au-dessus des cernes noircies de fatigue, elle foudroyait du regard celles qui avaient rendues les choses si compliquées, depuis quelques jours, depuis qu'elles étaient arrivées sur cette foutue Montagne.
Tremblante, tant par les effets de cette drogue âpre, que de sa colère, de ses doutes et de sa peur, elle faisait face aux deux Rousses sans montrer une once d'envie de les attaquer. Elle avait juré après tout. Même derrière le voile qui maintenait son esprit dans un état aussi instable, elle ne ferait jamais rien pour briser sa promesse faites à la va-vite, tant qu'on ne l'y forcerait pas.
Les yeux alternant pourtant maintenant non pas entre deux Rousses. Mais entre deux rousses, et une Amazone encore bien endormie, respirant avec légère difficulté, sans pour autant montrer le moindre signe de danger. Mais qui aurait pu risquer gros...

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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyMar 12 Jan 2021 - 20:27



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


La cadette avait commencé à soigner Leonera. C’était tout du moins ce qu’elle tentait de faire, hélas, elle manquait de matériel. Elle avait le minimum nécessaire pour ralentir le saignement, cependant, même avec les capacités régénératrices de l’amazone, cela prendrait du temps. Elle se concentrait uniquement sur cela. Puis, une voix éclata. Son regard se posa sur celle qui aurait dû les abandonner à la première occasion. Les insultes de sa sœur semblaient avoir retenu la manipulée. Contrairement à sa jumelle, elle ne bouillait pas de rage.
Elle était plus froide que la montagne sur laquelle elles étaient. Son ainée n’était plus en état de répondre, elle manquait d’énergie, ayant déversé tout ce qu’elle possédait dans sa gueulante. Gardant ses mains en place, elle répliqua d’une voix calme à celle qui semblait montrer finalement des émotions et du doute. Si le venin de sa sœur avait réussi à éveiller quelque chose dans la carcasse en face d’elle, peut-être qu’elle réussirait à secouer son âme à son tour.


mOykPmX.png«Te sauver ? Est-ce cela qu’il t’a dit ? Si nous voulions de manipuler, on ne serait pas venue à trois. C’est stupide. Même si tu étais méfiante, il aurait été bien plus simple pour nous de venir seule et te convaincre. En l’occurrence, ce rôle aurait été mien. Et comme tu as pu le voir, cela n’a pas été notre stratégie. De plus, explique-moi un peu, pourquoi est-ce qu’on en a après toi ? Qui crois-tu que nous sommes exactement ? C’est quelque chose qui me dérange depuis un moment. Tu es de toute évidence en cavale, à aider un inconnu. Isolée du reste du monde. Et tu trouves que c’est une chose normale ? Que c’est la situation dans laquelle tu aiderais ta sœur ? Et donc, c’est le reste du monde contre toi, ta sœur, et cet inconnu ? Comme c’est pratique pour lui si tu n’as besoin de croire que ses paroles. Oui, cette femme courageuse que tu appelles ça, c’est ta jumelle. Elle a sauvé ma vie, ainsi que celle de ma propre sœur alors que l’on travaillait ensemble. Elle a risqué sa vie pour nous. Et nous comptons bien faire de même. Tu vois ce sang qui coule ? Ce n’est pas le sien. C’est ton sang qui coule. Celui de ta propre sœur. Et il est sur tes mains. Mais je suis certaine qu’elle te pardonnera, une fois que tu auras retrouvé la raison. Et après t’avoir botté le postérieur.»


Elle articulait avec une grande attention, voulant s’assurer que chaque mot pénétrait l’esprit embrumé. Si les injures et les insultes n’étaient pas son fort, elle était capable de se défendre correctement dans une argumentation avec une personne énervée. Elle avait eu suffisamment de pratique avec son ainée, ainsi que celles et ceux qu’elle avait verbalement agressés par le passé. Le cri de l’amazone droguée lui serrait le cœur. Cela aurait été plus simple si elle n’était pas consciente de ses actes. Si elle était juste mentalement manipulée. Mais la femme en face d’elle n’était pas simplement un pantin. Il s’agissait de la réelle Penthara, certaine de faire ce qu’il fallait pour protéger Leonera. Elle ignorait si elle serait capable de la ramener à la raison en lui parlant, mais il s’agissait peut-être de leur dernière occasion de le faire.


mOykPmX.png«Un an... Tu sembles avoir traversé beaucoup de choses, Penth'. J’ignorais si tu étais arrivée en même temps que ta sœur, après tout, beaucoup de choses sont encore un mystère concernant les portails qui ont amené ta sœur et toi sur notre monde. Et je doute que nous ayons un jour une réponse satisfaisante sur ce phénomène. Cependant, j’ignore dans quelle circonstance tu es arrivée, et comment cet homme t’a trouvé et convaincu. Mais nous disons la réalité, la femme sous mes mains, celle que j’essaie de soigner, est ta sœur. J’ignore ce qu’il a évacué, mais ce n’est certainement pas ta sœur. Si tu n’avais pas été isolée dans cette montagne, tu le saurais. Elle a fait du bruit, ayant rejoint l’une des guildes les plus bruyantes de notre Royaume. Elle n’est pas aussi célèbre que d’autres, mais elle a réussi à se faire un nom rapidement, avec son sale caractère et sa tendance à foncer dans le tas. Est-ce que tu as seulement eu d’autres contacts humains en dehors de lui ? Vérifier son histoire ? Ou il t’a simplement convaincu qu’il était la personne la plus fiable que tu puisses jamais rencontrer et tu l’as sottement laissé te retourner le cerveau ?»


Elle doutait que, dans des circonstances normales, elle agisse de la sorte. Il était évident qu’une forme de magie l’avait influencée, sans compter la drogue. Son regard se portait sur le corps tremblant. Était-ce ses mots qui avaient un effet, ou le germe du doute commençait-il à se développer ?


mOykPmX.png«Et dis-moi, où était-elle ? Cette fameuse Leo' ? Pourquoi ne se réveille-t-elle pas ? Un mal inconnu ? Comme c’est pratique. Et vous avez visité des villes, des experts pour essayer d’en apprendre plus ? Pas besoin de me répondre, vous êtes restés sur cette montagne parce qu’il t’a dit que c’était le meilleur moyen de sauver ta sœur, n’est-ce pas ? Et tu as raison, tu n’as pas deux sœurs Penth'. Mais tu pourrais bientôt ne plus en avoir du tout si elle ne survit pas à votre duel. Elle était affaiblie, et, contrairement à toi, elle sait que tu es sa sœur. Comment crois-tu qu’elle s’est sentie ? Ce n’était pas une de vos disputes stupides ou vos petits jeux de gamines.»


Elle doutait que, dans des circonstances normales, elle agisse de la sorte. Il était évident qu’une forme de magie l’avait influencée, sans compter la drogue. Son regard se portait sur le corps tremblant. Était-ce ses mots qui avaient un effet, ou le germe du doute commençait-il à se développer ?


mOykPmX.png«Encore une fois, pourquoi te mentirions-nous ? Pourquoi voudrait-on te manipuler ? Est-ce qu’on t’a donné une raison ? Ou n’importe qui, te recherchant, est-il donc une menace, une personne te souhaitant du mal ? Ce n’est pas nous que tu devrais croire. Nous sommes pour le moment des inconnues. Mais tu refuses d’écouter celle qui te connait le mieux. Tu te bats avec, et tu l’insultes, la traite de copie. Explique-moi donc, Penth', comment elle est censée te parler si tu refuses d’écouter. Aurais-tu plus confiance en cet homme que ta propre sœur ? Je ne sais pas ce que tu crois protéger, mais peux-tu me donner une raison de penser que la Leonera que nous connaissons serait une fausse ? En dehors de simplement penser que nous sommes d’incroyables et talentueuses manipulatrices capables de créer des illusions ? Parce que, je ne sais pas si ton cerveau pourrit avec la drogue que tu prends, mais notre magie n’a rien avoir avec des illusions. Penses-tu qu’on se protégeait de tes coups avec de faux écrans ? Si on avait besoin de te faire perdre la tête avec nos illusions, ce n’est pas en te faisant battre une fausse Leonera qu’on l’aurait fait. Comment est-ce qu’on saurait à quoi elle ressemble, si elle était avec toi depuis le début ? Tu étais cachée ici, isolée depuis le début, pas vrai ? Comment est-ce qu’on serait qu’elle est ta jumelle ? On serait capable de faire apparaitre ton souvenir d’elle peut-être ? Dans ce cas, dis-moi, est-ce qu’elle te semble différente de celle que tu as connue avant d’arriver ici ? Parce qu’un an est passé. Donc ton souvenir d’elle et la femme qu’elle est actuellement n’est plus la même. Tu veux savoir ce que notre magie permet ? Elle permet d’accumuler du savoir, des informations, et de les transmettre. Elle nous permet de parler directement dans l’esprit des gens. Mais dans ce cas, pourquoi on a pas essayé de te noyer dans tes pensées, dans des informations te demanderais-tu ? Parce qu’on ne peut pas forcer l’esprit des gens. On ne peut pas lire dans leurs esprits. Et ces écrans que tu as brisés, c’est l’interface qui nous permet d’utiliser notre magie. Tu étais perdue. Tu étais seule. Personne ne te blâmera pour t’être faites dupée. Surtout s’il a utilisé sa magie sur toi. Mais tu es face à un choix maintenant, Penth'. Et ce sera probablement le choix le plus important de ta vie. Qui est la vraie Leo' ? Celle qu’on suit, qui est vivante, et que tu as mise dans cet état, ou celle que ton étrange ami protège et sauve tout seul dans sa montagne ? Réponds-moi, Penth'. Que choisis-tu ?»


Elle inspira profondément. Elle prenait un risque et pariait gros. Et elle ignorait se cela fonctionnerait. Son regard se posait sur sa sœur qui était restée silencieuse. Elle pouvait l’entendre soupirer quelque chose.


UQFu9re.png«Saleté d’amazones...»


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Leonera Berela
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyJeu 11 Mar 2021 - 20:29

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Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

Toujours debout face au trio, la Panthère observait visage après visage, se demandant qui allait agir en première. De toute évidence, la Lionne endormie ne serait pas celle qui ferait le geste suivant, mais pourtant, les yeux de la sœur encore debout ne s'écartaient jamais indéfiniment d'elle. Surveillant les trois, observant les trois, jusqu'à ce que la moins hurlante des deux rousses ne reprennent la parole, attisant autant de colère, que de crainte chez celle qui se faisait peu à peu ronger par le doute.
Fronçant les sourcils, les mains encore tremblantes jusqu'aux avant-bras, les pupilles incapable de rester focalisées, immobiles pendant plus de quelques secondes, elle sentait son regard perdre en intensité, elle devait se concentrer de plus en plus fortement, pour garder le regard sur celle qui parlait. D'autant qu'elle se concentrait avant tout, sur les mots qu'elle prononçait.

Nan, il a jamais dit qu-...

Tentant d'interrompre l'inconnue au milieu de sa longue diction, Penthara se retrouvait rapidement balayée, ses mots en tout cas. Sans force après ses efforts de voix plus tôt, elle avait à peine élevée son opposition, se retrouvant spectatrice du dialogue auquel elle était sensée participer. Le regard comme dirigé par la frêle rousse qui semblait pourtant bien capable de la mener à la baguette, alors que son regard partait sur le corps bronzé étendu au sol, sanglant, lorsqu'il en était fait mention.
Les yeux s'étrécissant quelques peu, avant de se détendre de nouveau, les pupilles encore tremblantes pourtant, dès l'instant qu'elle se retrouvait de nouveau à écouter la suite. Tout ce que la femme devant elle remettait en doute, elle l'avait déjà fait d'elle-même, il lui avait répondu, il lui avait tout expliqué. Son plan à lui, comment cette montagne en était la clé de voute, la façon dont il voulait changer les choses dans le pays. La raison pour laquelle ils ne pouvaient pas trop faire parler d'eux, du moins ne pas ébruiter ce plan.
Il avait tout expliqué, elle avait eu du mal à y croire mais... Mais pourquoi seulement maintenant, se mettait-elle à douter de nouveau ? Serrant les dents, les serrant avec forces en détournant le regard sur le sol, sur le côté, quelques instants, elle sentait les mots assénés par la rousse avec encore plus de froid, martelant sa peau de frissons. Ou bien était-ce son corps à bout de force qui subissait les contrecoups de plusieurs mois à forcer sur ses limites, jusqu'à ce point culminant ?

Je me suis pas laissée... Vous ne... La ferme... La ferme!..

Toute son attention tournée vers l'écoute, ses mots mourraient entre ses lèvres avant d'être trouvés, avant d'être définis. Ses réponses s'interrompaient à mesure qu'elle les commençait, pour finalement ne rien trouver à compléter, les yeux presque clos alors qu'elle mordait ses lèvres l'une après l'autre, côté après côté. Sa voix perdant sa force autant que sa conviction tant elle perdait également en intimidation. Même deux frêles rousses ne sauraient se montrer impressionnée par l'Amazone dans un état pareil.
Avec ou sans blessures, avec ou sans le teint terne et abattu par les dopant qui tiraient sur ses yeux comme des cernes indénombrables, elle avait perdu tout remous, toute puissance dans son ton et ses manières.
Pourtant ce n'était même pas tout, écoutant plus avant, prenant de plein fouet les reproches, et le risque de perdre d'elle-même ce qui pourrait être sa vraie sœur, peut-être, si il avait bien menti, si elle avait bien été trompée depuis le début, elle prenait un pas en arrière. Une fuite naturelle, défensive, alors que ses yeux revenaient d'eux-mêmes s'ouvrir sur le corps étendu plus loin.
Elle était d'un naturel plus contrôlé que sa Lionne de sœur, mais dans cet état, elle n'était pas plus difficile à lire que n'importe qui. Elle ne cachait rien de ses réactions, son corps trahissant ses pensées qui se remuaient de plus en plus dans un sens unique. Celui du doute. Qui grignotait lentement, toute la place qu'elle avait gardé, utilisée, pour se convaincre de faire les bons choix. Lentement, mais sûrement, elle crissait les dents un peu plus, le regard s'assombrissant à ses pieds, observant la pierre de la caverne tandis qu'elle supportait le poids des mots d'une femme qu'elle ne connaissait même pas.

Et les clous s'enfonçaient un peu plus pourtant. Cette fichue intruse en rajoutait couche sur couche. Alors que les yeux emplis de doutes se relevaient une nouvelle fois pour observer le corps d'une sœur qui avait en effet changé. Un an ? Peut-être bien. Elle en avait presque déjà perdu le compte des jours, vivre ici la majorité du temps, défendre, repousser les gens. Un travail à plein temps compliqué. Qui lui avait fait perdre la notion du temps, et bien d'autres probablement.
Perdue pendant toute cette leçon qu'elle prenait au visage, elle tombait de nouveau sur elle-même en entendant les dernières questions. Si toutes celles d'avant avaient ce ton rhétorique, qui l'avait poussée à ne même pas se fatiguer à répondre, elle était pourtant prise de court par cette dernière. Ces dernières. La bouche entrouverte alors qu'elle avait voulu répondre d'office, pressée, mais se retrouvait tirée entre deux camps, deux réponses.

Je vais p-pas... Pas...

Le cœur battait vite dans la poitrine de la panthère. Vite, et fort. Douloureux même. A croire qu'il battait si fort, qu'il arrivait à frapper le reste des organes, tapant dans l'estomac, petit à petit. Ou bien ce n'étaient que des coïncidences, alors que le tabourin qu'était son cœur, s'additionnait à sa main qui trouvait rapidement le rocher le plus proche, s'appuyant dessus, pour se pencher. S'arquer. Et...
Laisser couler le contenu d'un repas imaginaire. Le cœur retourné dans sa poitrine, les afflux d'efforts, de manque de sommeil, de dopants et finalement, d'enjeux au milieu d'une conversation vitale, lui avait fait renvoyer le mal-être dans une simple démonstration. Un vomissement rapide, sale mais pas moins tout aussi évident que possible.
Recrachant un peu, elle haletait quelques instants, sentant venir une deuxième charge... Ou non, lentement elle s'était redressée, foudroyant du regard, si ses yeux tirés par les poches noirâtres sous ses pupilles le pouvaient encore, les deux rousses. Si elles n'étaient pas intervenues... Quoi ?

La question se posait, si rien n'avait changé, est-ce que les choses auraient avancées comme il faut ? Un an. Un an à prendre soin du corps dans le coma de sa sœur, et aucun progrès. Elle avait cru aux explications de son sauveur, mais si elles n'avaient toujours été que des excuses pour la garder elle à son service...
Là, elle avait peut-être devant elle la vérité ? Ca collait. Ca ressemblait bien à sa sœur, de faire du bruit dans le pays, de faire parler d'elle avec des exploits ridiculement bourrins. Sauver des vies ? Elles avaient grandies dans la bienveillance d'une tribu en paix. Tout ça collait... Mais si les rousses mentaient encore, sur leurs pouvoirs, si elles pouvaient lire son esprit, alors il était évident qu'elles avaient pu monter toute cette belle histoire pour coller avec l'image que la sœur en proie à l'hésitation se faisait de sa propre chair, de son propre sang.
Mordant ses lèvres plissées un peu plus fort, elle se redressait enfin entièrement, relâchant la pierre pour se tenir debout. Loin de le faire fièrement, mais elle tenait au moins debout, avec ses jambes tremblantes.

Des jambes qui finissaient par s'avancer. Le pas lourd et lent au début, elle finissait par mener une marche chaotique mais claire, droit vers le trio. Les yeux de nouveau à demi clos, des fenêtres horizontales, des meurtrières qui gardaient à l'œil l'une, puis l'autre des deux jumelles, avant de se reposer sur le corps étendu une fois assez proche. Ralentissant la cadence, ses jambes semblaient lentement perdre toute force.
Jusqu'à ce que finalement elle soit assez proche pour se laisser aller, tombant sur les genoux à côté de la Lionne, les jambes étendues sur les côtés. Haletant encore un peu, alors que ses pupilles peinaient à se rouvrir pour mieux observer le visage calme de la souffrante, la Panthère pinçait ses lèvres quelques instants de plus.

Pas intérêt... A ce que je finisse par... Voir que c'est un piège...

Un dernier effort pour se donner l'air impressionnante, puis tremblante, une main approchait du visage de sa sœur. Écartant quelques mèches du visage assoupis sous les blessures, pour finalement longer les traits de la joue jusqu'à la mâchoire du bout de l'index et du majeur. Le pouce remontant ensuite, longeant presque du nez jusqu'à l'oreille, caressant la même joue alors que...
Ses yeux se fermaient presque, épuisée, dormant debout, ou du moins à genoux, elle résistait quand même à l'inconnu de l'inconscience. Elle était encore entourée des deux rousses, et ne savait pas à quoi s'attendre. Plus encore, elle voulait être là quand cette Leonera se réveillerai. Lui claquer ses vérités, et pouvoir décider de qui croire un peu plus encore. Même si inconsciemment, et sûrement consciemment également si elle n'était pas aussi fatiguée, elle avait déjà fait la brisure. Le doute avait eu raison de la moindre once de confiance qu'elle avait mise dans un inconnu.

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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyVen 9 Avr 2021 - 15:24



❝ Qu’est-ce qui est plus chiant qu’une amazone ? Une amazone dans le froid…❞


Minoda avait silencieusement observé sa précieuse petite sœur témoigner d’un poison qu’elle ne lui avait jamais soupçonné. Elle la savait capable de gouverner le cours des conversations de manière à ce que ses interlocuteurs terminent dans son camp. Cependant, ce qu’elle avait utilisé contre l’amazone manipulée et perdue ne ressemblait à rien de son habituel arsenal argumentatif. Dans ce drame entre jumelles, la rousse échauffée s'inquiétait du fardeau que cette mission posait sur les épaules frêles de sa cadette. Pour la première fois depuis qu’elles avaient mis les pieds sur cette montagne, elle se demandait si elle ne négligeait pas son devoir de sœur en Leonera.
Le regard baissé, elle fixait le corps ensanglanté. Elle ignorait si les soins qu’elle avait donnés avaient arrêté une potentielle hémorragie, ou si le pouvoir de la combattante luttait pour préserver la vie de cette dernière. Sa situation semblait stable, mais tant qu’elle ne serait pas en train de l’insulter et de lui répondre de manière provocante, l’ainée du groupe ne se sentirait pas rassurée.
Entre l’amazone blessée, sa sœur qui employait un verbe plus froid que les vents houleux de la montagne et le vomissement de Penthara, Minoda éprouvait de la peine à se concentrer. Elle n'avait plus la capacité de gérer la situation pour le moment. Sa propre colère bouillait en elle, les extrémités de son corps tremblaient encore pour se contenir.
L’odeur envahissait rapidement la caverne. Se pinçant le nez, elle n’arrivait néanmoins pas à éprouver de dégout face à la scène. Elle ne pouvait qu’imaginer ce que le corps et l’esprit de la sœur perdue avaient vécu jusque-là. Alors quand Shumi venait briser tout ce qu’elle avait pu croire avec la précision mortelle d’une chirurgie mentale, elle était plus surprise de ne pas la voir en larme face à la réalité brutale.

La plus empathique des sœurs ne montrait pas de pitié devant l’odeur nauséabonde. Ses sentiments avaient pour l’heure gelé sa compassion, et tout ce qu’elle pouvait offrir était un regard distant devant celle qui, elle espérait, réalisait peu à peu l’erreur dans laquelle elle vivait depuis son arrivée dans leur monde.

Les deux sœurs réagissaient en même temps lorsqu’elles virent que leur adversaire s’approchait finalement. Malgré tout ce qu’elles lui avaient dit, elles ne pouvaient être certaines de ses intentions. Protectrices, les sœurs s’échangeaient un regard alors que Penthara s’agenouillait près de la Lionne. Cependant, aucune des deux rousses ne fit l’erreur de la provoquer ou de la dissuader de s’approcher. Les paroles cumulées de Minoda et de Shumi avaient finalement réussi à traverser l’armure de glace qui enveloppait le cœur et l’esprit de la droguée.


mOykPmX.png«Nous te laissons t’approcher de ta sœur que tu as mise dans cet état. Si c’était un piège, on t’aurait neutralisé avant, quand tu vomissais par exemple. Et on devrait le faire, par simple sécurité pour ta sœur. Même si l’influence mentale que tu subis est affaiblie actuellement, rien ne nous garantit que tu n’achèveras pas Leo'.»


UQFu9re.png«Remercie Leonera pour ça. Si ça tenait qu’à moi, je te mettrais dans le même état qu’elle.»



La voix de Minoda tremblait. Elle bluffait de manière vulgaire et pour qui la connaissait comme Shumi, difficilement crédible. Elle manquait autant de force physique que mentale pour donner une rouste à celle qui leur avait posé tant de problèmes.
Cependant, si leur mission principale semblait bientôt se terminer, les sœurs ne pouvaient pas se reposer.


mOykPmX.png«Les filles, je vais mettre les choses au clair. Nous sommes loin d’être alliées, Penth'. Premièrement, nous devons nous assurer que ta sœur et toi soyez en sécurité. Deuxièmement, avec Minoda, on aimerait que tu nous autorises à rentrer dans ta tête avec Leo'. Si tu es sous l’effet de drogue et de la magie de la personne qui a fui, tu représentes un danger pour tout le monde, toi inclus. On doit s’assurer que son emprise pour toi s’arrête aujourd’hui. Troisièmement, il faudra également que l’on t’inflige un sevrage. Tu es dans un piètre état et ce sera pire dans les jours qui suivront. Honnêtement, tu ne seras jamais libre de ton addiction. Quoi qu’il en soit, j’ignore si on aura le temps de faire tout ça. Parce que le dernier point, et le plus important, Minoda et moi on va devoir neutraliser l’individu qui t’a manipulé. Je ne sais pas ce qu’il mijote, mais s’il représente une menace pour l’organisme que nous représentons, on ne peut pas partir sans l’avoir neutralisé et capturé.»


UQFu9re.png«Quelle merde ! Un sevrage prend des jours. Et rien que retourner dans notre cachette nous prendra le reste de la journée. À n’importe quel moment, l’autre connard peut débarquer et retourner la pouffiasse contre nous. Et tout ça n’aura servi à rien.»



Les deux rousses peinaient à prendre une décision. L’intellectuelle était paralysée dans ses hypothèses et théories. La menace que représentait l’inconnu ne pouvait être négligée, mais elle ignorait si elles avaient le luxe du temps. Elle devrait interroger immédiatement Penthara afin de déterminer le but réel de l’homme qui l’avait manipulé.
Quant à la tête brulée, elle éprouvait de la difficulté à se contenir aussi près de celle qui avait mis sa sœur dans cet état. Cependant, elle n’avait pas le luxe d’exécuter sa vengeance et de faire table rase. Elle ne pouvait prendre de risque pour la sécurité de sa sœur et de la Lionne. Son regard se posait sur l’amazone qui était à la source de leurs problèmes.


UQFu9re.png«Hey, Penthara. Ton pote il est parti où ? Je suppose que tu lui as gagné suffisamment de temps pour qu’on ne puisse pas le rattraper. Shumi, il faut que l’on comprenne ce qu’elle était censée protéger. J’imagine que l’illusion cachait le réel objectif du connard et que ce n’était pas juste du vide. Puisque tu es son complice, tu es dans l’obligation de nous aider. Fais ça, et on évitera de te citer quand on devra rendre notre rapport.»



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Leonera Berela
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MessageSujet: Re: La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]   La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera] EmptyDim 18 Avr 2021 - 15:02

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Il fait froid. J'ai froid.
Les jumelles ont froids. Ma jumelle à froid.
Il fait froid.

And in the Cold of Eternal Winter, can Appear the Warmth of Emotions

La Panthère se tenait à peine sur ses genoux, terminant une dernière caresse le long de la joue de sa sœur, ses mains se reposaient bientôt sur ses cuisses. Tremblantes, secouées par son corps à bout de forces et d'endurance. Drogue, fatigue, le tout cumulé par la crise et la peur certaine qui saisissait ses tripes, et elle montrait parfaitement ce que l'angoisse pouvait affecter à un corps humain dans ses plus profonds affres.
Pourtant elle se tenait encore là, les yeux luttant contre l'inconscience en restant entrouverts, et lentement tournés vers celles qui reprenaient la parole, ne lui laissant au final que peu de répits. Elle en affichait même un petit sourire en coin, que ses lèvres dépeignaient à peine, tant la fatigue affaissait son visage. Entendant les mises en garde, qui sonnait comme une demande de reconnaissance pour avoir été autorisée à approcher le corps évanoui de sa sœur.

Si vous la connaissez au moins un peu... Elle s'occupera de me mettre dans son état elle-même...

Reniflant bruyamment dans un rire étouffé et une moquerie ouverte, la Panthère rabaissait le regard sur la fameuse Lionne qui ne laisserait pas passer une telle défaite. Elle avait voulu ce duel malgré les dopants, et elle en avait payé le prix. Mais ça ne voulait pas dire qu'elle ne voudrait pas une revanche aussi vite qu'elles seraient sur pieds. Et à pieds d'égalité.
Pour ce qui était de la suite, le poids des mots de la cadette des rousses, se faisait un peu plus fort sur les épaules de Penthara. Soudain fatiguée, d'autant plus, elle se demandait si se laisser aller à tomber sur le côté et s'endormir pour un long moment ne serait pas préférable... Mais le ton qu'elle percevait, sous-entendait qu'elle ne pourrait sûrement pas profiter d'une sieste tranquille. Les deux autres n'hésiteraient visiblement pas à la réveiller. Et s'offrir à la merci de quelqu'un n'était pas dans ses habitudes. Non pas qu'elle soit en mesure de riposter, mais au moins, elle pouvait garder conscience de ce qu'il se passait autour d'elle. Et agir si besoin. Si possible.
Pour ce qui était des conditions, il y en avait bien une qui lui avait fait tirer les lèvres sur le côté. La formulation la dérangeait autant que les risques. Les laisser entrer dans sa tête ? Si elles mentaient, et pouvaient faire plus que simplement communiquer par le biais de leur magie, alors accepter ça, reviendrait à leur donner un accès sans restriction à la manipulation. Mais elle se doutait qu'elle ne pourrait pas, elle, gagner la confiance des rousses si elle refusait ça. Pourquoi gagner leur confiance cela dit ? Est-ce qu'elle en avait vraiment besoin ? Même si Leonera était bien devant elle en ce moment, même si celle qui gisait en sang par sa faute, était réelle, en quoi avoir la confiance des rousses pourrait être utile ?

La réponse venait toute seule de la bouche de l'agressive rousse. L'esprit embrumé, encore, de la Panthère l'avait empêchée de répondre rapidement. Perdue dans ses pensées, dans ses doutes, autant sur son 'sauveur', qu'envers les rousses qui ne restaient que deux arrivistes pour elle, elle peinait à terminer sur une conclusion, une décision. Elle voulait croire qu'elle avait enfin retrouvé sa jumelle. Mais tout miser, sur un moment pareil, à un instant pareil. Elle n'était pas dupe, elle se savait à bout de forces, ses nerfs étaient une boule de laine dont le moindre petit fil, le moindre morceau, était emmêlé à tout le reste.
Mais elle devait prendre une décision. Il n'y avait pas de temps mort possible. Et la rousse en face, de l'autre côté de Leonera, se faisait un plaisir de lui offrir la dernière petite bille de raison dont elle avait besoin pour craquer. Ce n'était pas entièrement logique, Minoda pourrait tout autant mentir, pourrait tout autant omettre des choses. Mais la mention d'un rapport, qui sous-entendait qu'elle serait probablement dans de beaux draps si elle venait à être retrouvée... La couperait donc de retrouver sa sœur. Du moins, de profiter de l'avoir retrouvée. Passer sa vie dans une geôle ? Ou quoi que ce soit que cet 'organisme' que les deux autres représentaient pouvait décider pour son futur ? Ce serait stupide. Si elle devait miser sur les rousses pour le moment, et plus sur son fameux et salvateur ami...

Grimbald Armana. C'est... Son nom. Celui qu'il m'a donné. Son objectif... Notre objectif, ici, dans cette Montagne... C'était d'utiliser l'énergie de la créature enfermée, pour créer un Puit de Jouvence. Ca aurait soigné... Leonera. Et d'autres gens. Des tonnes. Mais il m'a expliqué que la créature en question... Était sacrée et... Que l'utiliser serait mal vu. C'est pour ça qu'on était sensés... Se cacher. Et que je devais... Éloigner les simples paysans du coin, et les voyageurs ignares... Mais lui faire des rapports sur les gens comme vous. Qui semblaient savoir... Ce qu'ils faisaient dans les environs.

Tout semblait logique. De simples cul-terreux et imbéciles ivrognes avaient de toute évidence oublié ce que la montagne renfermait. Il n'y avait pas besoin de les faire taire. Mais des officiels ? Ils avaient probablement conscience de ce qui se cachait sous la roche de cette montagne. Du moins peut-être. C'est pour ça qu'elle devait s'assurer d'éloigner les curieux, mais aussi de rapporter les activités un peu plus suspectes, pour s'assurer qu'on n'envoie pas des groupes entiers d'enquêteurs mettre leur nez dans leurs affaires.
Une stratégie simple et logique. Qui pourrait en effet passer pour celle de quelqu'un qui veut utiliser un bien commun, pour faire le bien. Malgré les apriori et les retenues de certains. Elle se fichait pas mal de ce Monde après tout, d'une créature quelconque, de créer un Puit de quoi que ce soit, tant que cela pouvait soigner sa sœur. C'était l'évidence même. Pour quelqu'un qui ne connait rien à ce Monde en tout cas. Pour quelqu'un qui était tombée sur la mauvaise personne, au mauvais moment, après avoir été amenée dans ce Monde.

Il est sûrement retourné... Dans la grotte principale. Là où se trouve l'arche et la... Créature endormie. Même si vous dites être là en représentant un... Organisme, ou je ne sais quoi, vous n'avez pas l'air d'être au courant de ça. Et je n'ai jamais vu personne venir mettre son nez ici. J'aurais dû me douter que c'était... Trop facile. On ne laisse pas une Créature Sainte se faire oublier comme ça. Est-ce qu'au moins... Hmph.

Redressant le regard cette fois, lentement, d'abord vers l'agressive rousse, puis vers celle à la verve si bien empoisonnée. Elle alternait d'une paire d'yeux à l'autre. Cherchant à sonder si elle pouvait en effet leur faire confiance. Elle voulait savoir si sa question n'allait pas leur offrir la clé parfaite, pour lui mentir encore un peu plus, pour lui faire perdre toute confiance dans celui en qui elle avait déjà accumulé tant de doutes en si peu de temps. Jusqu'à finalement ancrer son regard dans les yeux de la plus parlante et la plus blessante des deux. Ne lui posant la question qu'en abaissant un regard un peu abattu, ne tenant même pas à voir ses yeux lorsqu'elle prononcerait des mots dans lesquels elle avait encore plus de doutes qu'avant.

C'est une Créature... Créée par le Mage Saint Zeleph. Est-ce qu'au moins ça... C'est vrai ? Je connais rien à ce fichu Monde et... P'tain quelle conne.

Elle se doutait déjà de la réponse. Au moins d'une partie. La partie négative. Le Mage Saint était de toute évidence un mensonge aussi. La vérité derrière tout ça, elle n'avait pas encore le moindre soupçon dessus. Mais tant pis.

Je passerai par le sevrage. Et vous pouvez jouer avec ma tête. Je crois que j'ai plus la force de réellement... Trancher de toute manière. Alors je vais... Parier sur vous. Faites votre truc.

Rabaissant la tête, les yeux penchés sur ses propres genoux, bien qu'à peine ouverts, observant à peine ce qu'elle pouvait voir, la Panthère soupirait longuement. Un unique et long soupire en laissant pour une fois le poids de toutes ces conneries glisser le long de ses épaules, plutôt que l'accumuler au dessus. Elle voulait bien se prêter à n'importe quelle fouille dans sa tête. Ou bien se laisser enfermer le temps que la drogue disparaisse au mieux de son organisme. L'appât du repos était trop fort. La voie de la facilité. Pour une fois c'était la bonne, bien qu'elle ne le sache pas encore avec certitude.


Pendant ce temps, c'était une autre paire d'yeux qui s'était mise en mouvement. A peine perceptible. Des paupières qui, au lieu de s'élever, s'étaient glissées, longuement, d'un infime petit millimètre, pour s'offrir le luxe d'un peu de lumière. Le souffle depuis peu déjà calmé, plus stable, c'était maintenant sa vue qui revenaient à elle. La lumière. Forte au début, même à travers les interstices risibles de ses yeux. Le mouvement inexistant de ses cils ou de son visage pendant que ses lèvres laissaient sortir et rentrer l'air qui la maintenait maintenant consciente.
La lumière aveuglante et si parfaite laissait peu à peu place à de vagues formes. Sans détails. De simples ombres au milieu du marron déjà sombre que la grotte fournissait. Sans force pourtant, elle ne faisait que ça. Observer des silhouettes obscures. Les voir, de façon à peine perceptible, esquisser quelques mouvements. Des têtes ? Tourner... Se regarder sûrement. Sans pouvoir discerner le moindre visage. Ni même les voix qui...
Se faisaient peu à peu entendre. Des voix, des mots, qui résonnaient sans aucun sens. L'ouïe faisait maintenant sa réapparition également. Mais incapable de ne pas mélanger le tout, de ne pas mélanger le moindre son avec les trois précédents qui ne s'étaient toujours pas éteints.
Enfin, lentement, la Lionne reprenait un peu plus de contrôle. Puisque ses efforts ne servaient à rien sur l'ouïe, ou même sur la vue... Elle se forçait, lentement, à bouger. Un doigt. Qui s'agitait une fois. Deux. Avant qu'elle ne sente enfin sa main. Puis le poignet. L'étendant lentement mais sûrement, jusqu'à saisir hasardeusement le premier contact qui viendrait. Pour serrer avec le peu de force qu'elle réussissait à maintenir. Un sourire se dessinant vaguement sur l'un des coins de ses lèvres. Incapable de savoir ce qui se disait, elle avait au moins la preuve qu'elles étaient trois, ces silhouettes. Et si elles étaient trois, c'est que celle qu'elle était venue chercher dans ce fichu coin reculé du monde... Ne s'était pas enfuie. Un bon signe. Probablement.
Surtout qu'entre la vue. L'ouïe. Et le toucher. La Lionne pouvait aussi bientôt se vanter de récupérer autre chose. Un peu de contrôle sur sa magie. Qui l'avait maintenue en vie, de justesse. Mais consciente ? Elle pouvait bien mieux s'assurer que le Mana reprenait sa route, et aidait les hémorragies déjà bien étanchées par l'aide d'une rousse, à se refermer durablement maintenant.

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La paire de retrouvailles ~ [Shuminoda ; Leonera]
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