Si les chats ont neuf vies, toutes ne sont pas honnêtes ! (PV solo - chapitre 2)

Cedar avait peu changé depuis son dernier passage un an auparavant. A l’époque, l’ex-inquisitrice avait été en charge de détruire une guilde noire locale qui connaissait un début de notoriété. Une mauvaise herbe prospère qu’il fallait couper avant qu’elle n’entre sous la protection d’une guilde noire plus puissante, une des guildes majeures de l’Alliance Baram. La réussite de cette mission avait été l’un des grands faits d’armes de la blonde. Songeant à cela, un sourire triomphant lui vint. Elle avait alors prouvé une fois de plus sa valeur à ses supérieurs. Regrettablement, ils l’avaient oublié depuis. C’était bien là que le bas blessait. Son sourire s’effaça instantanément en y repensant, lui gâchant presque le souvenir de l’un de ses grands triomphe. La blessure d’égo était encore fraîche. La magicienne avait l’impression que c’était encore hier ou presque qu’on lui lisait la sentence injuste annonçant son renvoi. Une vague rancœur l’aiguillonna brièvement avant qu’elle ne détourne ses pensées de ce moment douloureux.

Se rendant à l’adresse convenue de la guilde en cours de création, la chipie opta pour passer par les grands axes urbains puis couper par les petites rues du quartier portuaire ensuite. C’est alors qu’elle les remarqua à la périphérie de son champ de vision.

Tournant pour s’engager dans une venelle sombre, un couple aux habits aillant connu des jours meilleurs attira son attention. L’homme et la femme paraissaient avoir été passés à tabac. Des honnêtes citoyens agressés par quelques voyous ? Que nenni ! Serre-tête avec des oreilles de chat, collier à grelot, fausse queue féline, gants et chaussures évoquant des pattes de chat,… C’était du déjà vu pour l’ancienne peste du Conseil Magique. Elle était prête à parier le peu qui lui restait de ses émoluments qu’ils étaient magiciens et avaient quelque part sur leur corps une marque de guilde. Et certaine de remporter son pari, qui plus est ! Cet attirail vestimentaire était celui des membres fétichiste de la guilde clandestine présumée démantelée par ses soins, Black Cat. Gallia avait réussi son coup de filet à l’époque grâce à une taupe infiltrée au sein de la guilde et décapité celle-ci. Néanmoins, elle n’avait jamais exclu que quelques membres ait pu réchapper à la chute. Ces derniers avaient du sans doute longtemps faire profil bas pendant que leurs copains cassaient des cailloux quelque part en prison. Vu que personne n’avait plus fait mention de ces derniers dans les derniers rapports parvenus de cette région, leur nombre et capacité de nuisance devait être infime. Ou alors ils avaient tiré les leçons de la répression subie en agissant plus discrètement !

La blonde hésita une seconde avant de se décider. A son tour, elle bifurqua dans la venelle en se plongeant dans les coins sombres à la suite des mages noirs. Elle ne servait plus le Conseil Magique mais sa curiosité la poussait à vouloir déterminer ce qu’il restait encore à balayer de cette guilde de mages crapuleux. Surtout qu’un coup d’éclat en guise de préambule serait un plus dont elle pourrait jouer. La dernière guilde légale en cours de constitution ne raterait pas l’occasion d’ouvrir ses portes à l’héroïne de Cedar que la chipie deviendrait en achevant Black Cat, ne serait-ce que pour le prestige qui retomberait sur elle en terme de réputation naissante. L’utile et l’agréable…

La filature fût d’autant plus aisée que le duo ne s’attendait pas à être suivi dans ce dédale de petites rues miséreuses et quasi-désertes. Elle s’arrêta finalement juste à la porte d’une arrière-cour donnant sur un immeuble délabré dans lequel entrèrent les mages après un regard négligent en arrière qui fit plaquer l’indiscrète blonde contre un mur. Rapidement, cette dernière fit le tour du bâtiment pour trouver une issue discrète. La chance était avec elle. Quelques caisses empilées dans un coin, bougées avec l’aide sa magie de gravité, lui permirent d’accéder à une fenêtre ouverte et de pénétrer incognito dans le local. Le rez de chaussée était encombré de meubles cassés, comme une sorte de débarras ou d’entrepôt plus ou moins abandonné vu l’absence de valeur de tout cela hormis à récupérer des pièces de rechange ou du bois de chauffe. Le bon côté des choses était que cela offrait des couverts pour la magicienne qui, guidée par les éclats de voix, put approcher sans trop de difficultés la petite assemblée présente. Observant de sa planque, elle compta en plus du couple qui l’avait mené ici sept autres membres présents. Un groupe très hétéroclite  : cinq humains costumés dont deux femmes, un neko mâle et même un exceed !

Ce dernier, justement, semblait faire office de chef. Se remémorant les informations qu’elle avait pu avoir à l’époque, il lui revint en tête que plusieurs dépositions post-interrogatoire mentionnait un exceed nommé Kitcat Matô (prononcez Matou) comme mascotte de la guilde. Visiblement, ce rescapé de l’âge d’or de Black Cat avait eu une promotion pour son rôle historique. Autour de lui, se tenait quelques jeunes voyous dépenaillés et guère reluisants. Les temps devaient être durs pour eux à en juger par leurs apparences misérables. Le couple aperçut tantôt, en train de se faire administrer des soins par l’une des femmes déguisées faisait un rapport de ce qu’il leur était arrivé. Gallia tendit l’oreille…

« … Comme convenu, on a remis la marchandise volée aux goons de M’sieur Zork, le receleur. Ce dernier nous a remis cette petite bourse. On s’est étonné que ça fasse moins que la dernière fois. D’autant qu’il y avait au moins deux fois plus de tissus que lors de notre précédente affaire. Il a alors ri et nous a dit que le prix du marché avait évolué à la baisse et que c’est pour ça qu’il ne pouvait se permettre de nous payer plus cette fois et les suivantes. Nous avons voulu protester en rappelant les termes du contrat. Ses hommes de mains nous ont alors encerclé et, sur ordre de Zork, délivré une correction. » Conta le garçon pendant qu’on lui bandait le bras en écharpe.

« Et vous n’avez pas défendu l’honneur de notre guilde ? » Demanda l’exceed, l’air marri par le récit.

« On a essayé mais ils étaient trop nombreux ! On s’est fait massacré en un rien de temps malgré notre magie. » Confirma la fille les larmes aux yeux.

« Tout du long, Zork s’est moqué de nous. Pour lui Black Cat est juste un partenaire mineur dont il peut se passer, qu’il a dit, alors que nous, on est des pouilleux qui ont trop besoin de lui. C’était ça ou rien. Et comme il avait payé notre dû, on aurait rien de plus. Voilà, chef Matô. Personne de sérieux ne nous respecte parmi les voyous de Cedar, même pas cette crapule de Zork. Et c’était bien le dernier à nous donner un peu de crédit ! » Conclut le garçon, hésitant un peu avant d’ajouter le détail qui acheva d’humilier les Black Cat. « Maintenant, en plus, il attend des excuses de notre part. L’usurier a même ajouté qu’un cadeau de pardon serait bienvenu. »

Des cris de colère et d’outrage s’élevèrent parmi l’assemblée.

« Zork et ses hommes de main sont trop forts et trop nombreux pour nous, hélas ! » Constata avec dépit le chat, sa déclaration pessimiste décourageant les velléités bagarreuses de ses suivants. « Si seulement nous avions encore la puissance dont nous disposions il y a encore un an, quand nous tenions le haut du pavé à Cedar. Si seulement nous avions encore un leader fort capable de nous faire craindre et respecter... »

Des geignements approbateurs se manifestèrent, apportant au désespoir prégnant dans la pièce.

« Vous pouvez avoir cela ! Et même mieux ! Et tout de suite en plus ! »

Tout le monde se tourna en direction de l’ex-inquisitrice. Celle-ci était sortie de sa cachette et s’avançait à découvert au centre du groupe.

« Qu… qui es-tu ? Qu’est ce que tu viens faire dans notre repaire ? » Demanda l’exceed surpris.

« Hey ! Je la r’connais ! C’est la magicienne du Conseil qui a arrêté nos camarades ! » S’exclama le neko en la pointant du doigt.

Levant ses mains en geste d’apaisement, la blonde prit la parole.

« Détendez-vous ! Mon nom est Gallia Nova mais j'apprécierai que vous m’appeliez Madame. Je ne travaille plus pour le Conseil Magique depuis qu’il m’a injustement renvoyé. Ni pour aucune guilde légale, d’ailleurs. Aucune ne veut de moi suite à quelques torts passés. Je suis actuellement free lance. »

« Et ça doit nous rassurer ? » Demanda un jeune mage d’une voix rageuse, un halo de sable tournoyant dans le creux de sa main tremblante.

« A vrai dire, je déteste ma situation présente. J’en ai marre de me prendre des refus et des quolibets dans la face quand je postule quelque part du bon côté de la loi. Moi aussi, j’ai envie de me venger de ceux qui m’ont craché dessus et traîné dans la boue. Comme vous en ce moment à votre niveau. En vous écoutant parler de vos problèmes, j’ai eu une illumination. Nous avons tous à gagner à nous arranger ensemble. Voilà mon offre. Vous manquez de puissance de frappe, d’un chef et d’un plan pour redresser Black Cat. Moi, je peux vous apporter tout cela ! En contrepartie, vous m’accepter dans votre guilde et me reconnaissez comme maîtresse de celle-ci une fois que j’aurai résolu vos problèmes immédiats. Qu’en dites-vous ? » Proposa la magicienne, sincèrement prête à franchir le pas de l’illégalité au terme de son calcul.

C'était tout réfléchi. Pourquoi courir après une énième guilde légale qui serait capable de lui dire « non » alors que tout ce qu’elle avait à offrir à celle-ci avait même encore plus de valeur pour une guilde noire ? L’option était dangereuse mais pas moins tentante. Régner en Enfer plutôt que servir au Paradis, c’était mieux finalement. Voilà qui pimenterait son existence. Quitte à être une paria parmi les mages bien établis pour ses abus passés, autant faire cause commune avec d’autres bannis et rejetés. Ici, en plus, la possibilité d’ascension était immédiate. La jeune femme ne doutait pas être à la hauteur et pouvoir gagner respect et influence par ce nouveau biais. Le Conseil Magique se mordrait les doigts de l’avoir rejetée comme une malpropre. Rien qu’avec ses qualités et ses connaissances profitant à une guilde illégale, la magicienne renégate avait de quoi leur causer du tort. C’était là une belle revanche à ses yeux.

« Humm… C’est en effet à y songer entre nous. Mais, vu ce que tu nous a fait jadis… C’est quand même à cause de toi qu’on en est là ! » Rétorqua avec prudence Matô, alléché mais pas sûr de vouloir se fier à cette inconnue surgissant de nul part qui tapait à la porte de sa guilde. Surtout vu son passé...

« Tu serais si forte que cela ? Allez ! Prouve-le ! » La défia un jeune homme impulsif et grimaçant avec une dent manquante, du métal liquide jaillissant de se mains et se tordant entre elles pour modeler un fléau d’armes.

Des hochements de tête d’acquiescement vinrent à ses acolytes. Surtout ceux ayant la rancœur tenace envers celle qui avait réduit leur guilde à son nadir.

« Facile ! » Grinça Gallia avec un sourire en coin.

Profitant d’avoir sur elle toute l’attention, sa silhouette se nimba d’une lumière violente, mordant cruellement les yeux de ses adversaires. Aveuglés par ce soudain éclat, les membres de Black Cat baissèrent leurs défenses pour se frotter avec vigueur leurs yeux larmoyants. A son tour, la gravité s’accrut autour de l’ex-inquisitrice, plaquant au sol tous les individus présents et les écrasant lentement sous leurs propre poids.

« Alors ? Convaincus ? » Dit-elle, provocante en balayant du regard autour d’elle. « Quelqu’un a besoin d’en voir plus sur mon bon droit à vous rejoindre et vous diriger ? »

« OK ! OK ! Tu es forte, très forte ! » Articula avec difficulté Kitcat. « On veut bien de toi comme membre. Mais, pour être notre chef, il faut faire mieux que ça. Qu’est ce qui prouve que tu es à la hauteur de tes prétentions à diriger ? »

Soupirant de soulagement, la sorcière fit aussitôt cesser la pression gravitationnelle ses futurs sbires. Voilà qui devait créer la confiance : Si la chipie était venue pour les arrêter, elle en aurait profité pour les neutraliser de suite plutôt que de leur laisser la chance de récupérer de leur défaite. Bien sûr, certains avaient encore à raison de la rancœur envers elle et il faudra faire plus pour effacer son ardoise à leurs yeux. La suite devait grandement aider à ceci.

Laissant les hommes et femmes de Black Cat encore gémissants de douleur se remettre de la raclée reçue et se relever, la blonde satisfaite vint gratter l’exceed entre les oreilles. Rougissant, celui-ci ronronna presque spontanément.

« N’ai-je pas dit que j’allais résoudre votre problème de réputation et de fonds avant cela ? Pour commencer, une visite à ce Zork s’impose. Je vais récupérer notre dû et même nous faire indemniser du préjudice qu’il nous a causé. Lui apprendre à nous respecter devrait ensuite faire taire bien des rieurs avec le bouche à oreille si l’on s’y prend d’une façon mémorable. C’est exactement ce que nous allons faire pour commencer ! »

Ils n’avaient rien vu venir. Pas un instant les petites frappes gardant l’entrepôt n’avaient soupçonné que Black Cat aurait le culot de venir réclamer ce qui lui revenait. Et encore moins imaginé qu’ils paieraient l’affront fait tenté à ses membres molestés. Guidée par ces derniers, Gallia avait réglé les comptes dès son arrivée. Les premiers traînes-savates, un lot de cinq, qui squattaient devant l’entrée avaient vu apparaître dans leur champ de vision une jeune femme blonde au visage dissimulé derrière un loup noir. Un collier à grelot pendait à son cou. Sur son crâne, un serre-tête à oreilles de chat trônait à demi-caché par ses mèches jaune. Une fausse queue noire – en réalité un plug anal alimenté par une lacrima qui passait par un orifice judicieusement fait dans son pantalon taille basse - s’agitait derrière elle, le mouvement imitant celle d’une véritable neko.

« Mais quel beau petit lot ! » S’était exclamé le premier larbin, un costaud sans cervelle avec une barbiche noire.

« Je viens récupérer ce qui est du à Black Cat suite au contrat que vous avez bafoué ! »

« Mouais ! On s’en doutait, vu ta dégaine, que t’es des leurs. Z’avez déjà été payé par M’sieur Zork. Alors, n’espérez rien de plus ! » Répondit un freluquet brun, son gourdin posé sur l’épaule.

« Mais si tu veux plus de fric, y a moyen, ma jolie ! » Ajouta la brute à barbiche. « Tu peux tous nous sucer contre quelques jewels ! Bwa ha ha ha ! »

« Ouaip ! Bonne suggestion ! Hu hu hu ! » Convint un blond au visage effilé comme une lame de rasoir en ricanant.

L’air suprêmement méprisant, Gallia les dépassa sans un commentaire, les renvoyant tacitement à leur condition de rien du tout.

« ZORK ! ESPÈCE DE CANCRELAT ! MONTRE-TOI! JE SUIS LA POUR TOI ! » Hurla-t-elle à la surprise des hommes de main.

« Nan mais ça va pas ! On dérange pas le patron comme ça ! Surtout pas une pute comme toi ! »

Les goons voulurent la saisirent. Ils ne purent faire un pas avant que, soudainement, un étrange phénomène inverse la gravité, les projetant au plafond de l’entrepôt comme s’ils venaient de chuter du sol jusqu’à celui-ci. Des cris de douleurs et de bris d’os résonnèrent brièvement. La gravité revint à la normale, faisant de nouveau chuter les larbins. Tous assommés pour le compte !

Attirés par le bruit, d’autres thugs se précipitèrent voir ce qu’il se passait. Ils furent cueillis au fur à mesure quelle les croisait par les sorts de lumière et de gravité de Gallia. La pénurie de main d’œuvre se fit vite sentir... Tremblant sous son bureau, Zork sut que son dernier retranchement venait de tomber lorsque la porte de celui-ci, préalablement barricadée au fur et à mesure des cris et des explosions entendus, céda en un fracas retentissant. La silhouette de sa tortionnaire apparut dans l’encadrement sur fond de nuage de poussière.

« Bonjour monsieur Zork ! » L’interpella la magicienne avec un air mauvais.

Comme elle l’avait imaginé, c’était un de ces lâches qui n’avait de courage que devant les plus faibles que les gros bras qu’il pouvait s’offrir. Tout seul, il n’était pas grand-chose. Mains sur les hanches, elle se pencha vers le petit homme moustachu frissonnant de terreur.

« Vous avez perdu quelque chose pour vous trouvez sous votre bureau plutôt que derrière ? »

Blême, celui-ci déglutit difficilement en secouant la tête.

« Bien ! Allons donc à l’essentiel. Vous avez devant vous la nouvelle maîtresse de la guilde noire Black Cat. Inutile que je vous donne mon nom puisque nous n’aurons plus de relations à l’avenir mais, en l’état, appelez-moi Madame. Compris, p’tite bite ? »

« Ou-oui ! » Balbutia l’homme, la sueur lui coulant du front.

« Oui, Madame ! » Corrigea la sorcière sur un ton sévère avant de poursuivre. « Ne perdons pas de temps! Ma guilde avait un accord avec vous sur le prix de marchandises volées et vous n’avez payé qu’une partie de ce qui était prévue, non sans une certaine mauvaise foi. Circonstance aggravante, vous avez fait passé à tabac deux membres de ma guilde en plus lorsqu’ils ont protesté. Je crains que vous n’ayez commis une grave erreur en vous moquant de Black Cat, Zork ! »

L’homme se tassa un peu plus sous le bureau. Annulant brièvement la gravité autour du meuble, Gallia le souleva sans effort d’une seule main pour le projeter contre un mur qu’elle défonça tout en fixant durement le bougre.

« Vous allez payer, Zork ! Et très cher par dessus marché ! Ouvrez ce coffre-fort ! » Dit-elle d’un ton péremptoire en désignant du menton le dit coffre.

La lueur qui se reflétait dans son regard – un effet magique mineur de la magie de lumière – n’augurait rien de bon, la rendant plus intimidante. L’homme se recroquevilla un peu plus dans un coin de la pièce, terrifié.

« Vos jewels, tous vos jewels, contre votre misérable vie. C’est un marché honnête. Non ? »

N’en menant pas large, le receleur acquiesça nerveusement. Se relevant en pantelant, il composa la combinaison de son mieux. Un déclic se fit entendre alors que la porte métallique du coffre-fort s’écarta pour laisser le contenu accessible. L’air contrit, le commerçant véreux remplit en vitesse un sac de toile avec l’argent stocké dedans. Sitôt fini, la blonde lui arracha le sac, jeta un œil pour s’assurer qu’il n’avait rien oublié dans le coffre et fit mine de partir. Sur le pas de la porte, elle cria à l’attention des deux autres mages de Black Cat qui l’avait accompagné.

« C’est bon ! On a ce qu’il faut. Vous pouvez incendier l’entrepôt maintenant ! »

« Qu-quoi !? Mais… Mais, je s’rai ruiné si vous faites ça ! » Protesta Zork, le visage livide.

« Votre vie contre tous vos jewels. Présents comme à venir. C’était notre marché. » Lui rappela Gallia avec un sourire narquois.

L’homme tenta de se précipiter hors du bureau dans l’espoir d’empêcher la mise à feu et de chercher du secours. Il fût cueilli net par un coup de pied en extension de l’ex-inquisitrice en pleine face. K.O !

Vainqueur magnanime, la nouvelle maîtresse de Black Cat le tira par le col jusqu’à l’extérieur pendant que ses sbires mettaient le feu. Les hommes de main de Zork avait déjà fui pour beaucoup et les autres s’étaient sagement tenu à l’écart vu qu’ils ne faisaient pas le poids face à la blonde. A part elle, la magicienne éprouvait une jouissance psychologique puissante à s’être conduite en mauvaise fille ici, du mauvais côté de la loi. Les pulsations du plug inséré dans son fondement ajoutaient aux sensations qui la faisait vibrer intérieurement, se combinant appréciablement. L’extase était à la fois physique et mentale.

Aidé un peu par magie, le feu dévora rapidement la structure. Les secours, gênés pour accéder à l’entrepôt par les autres mages de Black Cat, arriveraient trop tard pour sauver quoique ce soit. Zork était fini et ne pourrait pas refaire surface. Ses nombreux ennemis, ceux qu’il avait arnaqué et méprisé au pinacle de sa gloire, et la concurrence impitoyable de ce milieu veilleraient au grain à cela. La guilde de Gallia serait à l’abri de représailles de sa part.

Le soir même, on fêta cela à la hauteur de l’événement. Sans retenue. Au terme des agapes, Gallia se fit appliquer la marque du tampon magique de sa guilde à l’endroit de son choix. En l’espèce, sur la fesse gauche afin d’en rendre l’exhibition plus sulfureuse. Ensuite, tous les membres de la guilde réunie lui prêtèrent allégeance comme nouvelle maîtresse. Elle garda bien sûr Kitcat Matô comme mascotte de la guilde et également bras droit. Personne ne trouva à y redire au vue de son exploit. Les rancœurs liées à son rôle dans la déchéance de Black Cat étaient éteintes ce soir. Après un tel moment de satisfaction, la vie de mage hors-la-loi plaisait déjà à l’ex-inquisitrice. En tant que cheftaine, elle calculait déjà le coup suivant.

Renflouée par la somme importante dérobée mais privée de débouchés pour écouler le fruit de ses peccadilles, Black Cat allait devoir quitter Cedar. Partir permettait également de brouiller les pistes pour remonter jusqu’aux mages noirs. Cela ne dérangeait en rien Gallia qui avait quelques projets ailleurs qu’ici pour sa nouvelle famille. Lorsqu’elle avait servi le Conseil Magique, la jeune ambitieuse avait au accès à de nombreuses informations qui lui étaient maintenant tout aussi utile de l’autre côté de la loi. Par exemple, la localisation d’entrepôts secrets d’objets magiques confisqués ou illégaux. Des choses qui pouvaient se revendre à un bon prix sur le marché noir de la magie. Il suffisait juste d’aller de se servir. Le temps que le Conseil réalise le pillage fait et prenne des mesures, Black Cat serait suffisamment loin et peut-être même riche. La blonde pourrait bientôt s’offrir à nouveau des vacances à Akane Beach pour entretenir son bronzage.

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Starring : Kitcat Matô