La nuit porte conseil [Shana ; Leonera]

≪OK ! Ok les gars ! Juste une pour ce soir.≫ Je grimpais habillement sur la table, la charge d'alcool n'influençant pas mon bond rapide, et mon aisance à me hisser bien droite sur la surface boisée et probablement trempée de bière par endroit. ≪Mais ! MAIS ! Vous tapez en rythme, pas comme des cons. ET ! Vous chantez le refrain dès que vous l'avez !≫ Rapidement à nouveau, je me plaçais au centre du meuble pas prévu pour une telle utilisation. Testant son équilibre, puis, plutôt satisfaite, je rajoutais une dernière chose. ≪Et le premier qui me touche, ici, mon pied remplacera ses dents. Attention, il est pile à la bonne hauteur.≫

...

     Tout ça se passe après une journée plutôt normale, j'avais quitté le hall de Fairy Tail. Ma dernière mission bien remplie, et prenant un peu de temps pour me reposer et surtout, m'amuser en ville, j'avais à peine daigné jeter un œil au panneau des requêtes. Saluant plutôt tous mes camarades que je n'avais pas vus depuis mon départ, certains pas vus depuis un peu plus de temps, nos missions respectives nous forçant à nous croiser sans être ici au même moment. Bref, c'était une ambiance de retour.
  Mais le soir tombé, le hall se faisait vide, et j'avais plutôt envie de profiter d'une ambiance plus serrée, plus rurale peut-être ? Une taverne, avec ses habitués, ses alcooliques, ses lourdingues. Mais aussi son ambiance, ses rires, son alcool à flot quand on sait se faire payer les pintes. Parfaitement de quoi s'amuser, profiter d'un retour et surtout... Se rendre compte le lendemain matin qu'on est vachement pressé de repartir en mission en fait. Parce qu'enchaîner les gueules de bois, c'est de la merde. Autant une mâchoire déboitée, une plaie ouverte, ou des bleus partout, je peux me régénérer. Autant la gueule de bois, j'ai jamais su y faire. Que ce soit possible ou non, aucune idée.

     Et donc, me voilà, fière comme un pan, accoutrée de mon habituel paréo cours, mes chaussures lacées proches de sandales pratiques, et mon haut tout juste bon à faire le tour de ma poitrine, tel un mètre un peu plus large pour ne pas dévoiler ma peau outre mesure dans les rues.
   Surtout, dressée sur une table, préparant une petite interprétation de mon cru. Je dirais pas que je suis connue maintenant dans le coin pour ça, mais presque. Ça, et mes accès de fureur. Dans les deux cas, le lendemain, on en parlait, l'un en bien, l'autre beaucoup moins. Mais dans les deux également, on en rigole bien le soir même. Quelques pintes s'étaient enchaînées pour me retrouver dans cette position cela dit. Bien que je doive avouer, j'apprécie toujours d'y être. J'aime me battre certes, m'amuser, mais j'aime aussi être au centre de l'attention d'une certaine manière. Et faire le spectacle comme ça, était un très bon moyen d'arriver à cette fin.

     Fin prête, ma menace déposée, ou mon avertissement, et mes requêtes formulées aux soûlards possédant des voix toutes merveilleuses, uniquement sous alcool, je pouvais commencer l'interprétation de ma vie ! Une grande inspiration, j'avais trouvé cette vieille chanson de mon Monde d'origine. On dansait souvent ainsi, c'est pour ça que je suis aussi à l'aise avec l'exercice après tout.
   Mes jambes commençaient à se relever, lentement d'abord. Quelques petits enchainements pour faire revenir le rythme. Puis mes pieds commençaient à claquer sur le bois de la table en chêne, résonnant dans la salle pour le moment presque silencieuse. Enchainant quelques boucles de ce rythme facile d'accès. Le temps pour les premiers types pas encore trop atteints par les sensations d'alcool, de comprendre qu'ils devaient suivre comme j'avais demandé. Une paire de main, deux, trois, six. La salle entière se joignait bientôt au rythme, préférant parfois taper sur leur propre table.
   De quoi me laisser le temps de réellement me remémorer les paroles. Pas uniquement le refrain. Et l'instant d'après, mes mouvements quittaient un peu le rythme lassant des premiers 'accords' si on peut parler d'accord lorsqu'il s'agit de claquettes improvisées. Amplifiant les mouvements de mes jambes en commençant à tourner, bouger. Aussi bien le haut du corps que le bas désormais. Le tout pouvait commencer, ma voix débutant l'accompagnement de cette dance folle.
   Une Musique de chez-moi. De mon clan peut-être, ou de tous les clans. Aucune idée. Les paroles s'enchaînaient, les mouvements aussi. Le rythme prenait ma peau petit à petit, ainsi que mon esprit. Je sentais les vibrations de la salle, les piliers de bar continuant à taper dans leurs mains, certains reprenant le refrain une fois à peu près retenu, d'autres s'abstenant bien, leur mémoire probablement déjà atteinte par leur soirée bien entamée. Mais je ressentais les vibrations plus que je les entendais. C'était toujours un moment intense de se donner ainsi en public, se perdre dans sa tête, dans ses gestes. Laisser le corps prendre le relai sur l'esprit en quelque sorte. On ressent, on bouge, on agit. C'est comme ça que je vis remarque, mais là, c'était plus encore. Plus détachée que jamais du monde physique. Comme si une forme onirique de nous s'échappait, notre conscience se retrouvant arrachée de sa réflexion, pour ne devenir qu'un automate, son programme ancré en lui, réagissant aux stimuli du rythme, qu'il crée déjà de lui-même. Pris dans une boucle de spectacle qu'il ne pouvait plus quitter, dans un autre Monde encore, un troisième Monde.

    Et puis, dernières paroles, mourantes dans ma voix plus basse, bientôt éteinte. Mes pas se faisant plus légers, moins rapides, jusqu'à se tarir sur le bois résonnant. Les applaudissements d'une horde de fous à liés qui s'amusaient d'un rien, n'ayant probablement pas compris une once du chant, profitant juste du spectacle du corps peut-être ? Surement. J'avais dansé pour m'amuser au final, pas pour les amuser. Peu m'importe le public, je voulais bouger, sentir cette sensation enivrante de perte de contrôle. Puis je saluais quand même, souriant et riant du petit coup de chaud de la scène.

     Quand l'erreur tant attendue se produit. Ho, j'ai trouvé la suite de mon occupation ! Une main, venait vaguement frôler, puis caresser ma jambe. Forcément, debout sur la table, y'avait que ça à portée de mains. Et si ça avait pu être une erreur de sa part, la sensation, l'orientation, peut-être pas l'insistance, le type comprenant surement sa faute à l'instant où il l'avait comise. Mais ce quelque chose qui faisait penser que non, il voulait bel et bien profiter d'une peau sous sa paume et ses doigts. Tout ça le portait coupable de haute trahison. Trahir sa parole de ne pas toucher !
  Je me tournais vers l'effronté, le regard baissé vers lui, d'abord dur, il sursautait vaguement. Je lui offrais cela dit le plus doux des sourires. Joueur pour moi, enjôleur probablement pour lui. Parce que c'était un jeu. De le détendre, lui faire croire que finalement, la menace était là pour la forme.
   Faux. Mon pied se soulevait, en un éclair. Et redescendait dans un arc de cercle, laissant le tonnerre s'abattre dans la joue du profiteur. C'était rapide, imprévisible, surtout pour lui, dans son état. Il décalait, trébuchant plus loin, juste à côté d'une seconde table, et l'espace libéré par sa disparition est parfait pour sauter en bas de la table. La reine de la table était descendue de son trône. J'avoue, le silence après le chant, était étrange. Une sorte de silence gêné. Mais moi, j'avais le sourire. J'avais trouvé mon pigeon, celui qui allait me détendre pour la soirée. Je marchais vers lui pendant qu'il se relevait, et serrant son col de mes mains, j'abattais mon front dans son nez en relâchant ma prise presque aussi vite. Et il s'écroulait dans une chaise vivement libérée à mon approche.

     Assommé ? Non. Mais pas spécialement vivace non plus. La nuit porte peut-être conseil pour lui. Mais là où mon sourire s'affichait il y a quelques instants, on ne retrouvait qu'une moue de déception. Je sais que c'était pas un mage, mais quand même. J'avais pas utilisé de magie justement. Et même si ma vie s'est toujours résumée à me battre, chasser, faire mes marques et mes habitudes, j'avais même pas donné quoi que ce soit dans ces coups. C'était juste un échange de politesse, ma façon de dire bonjour à un adversaire.
   Et lui là ! Il gâche tout. Un long et puissant soupire passant mes lèvres, je me tournais en arrière, observant les regards posés sur moi avec curiosité. Demandant comme si de rien n'était.

≪J'avais prévenu au début non ? Que mon pied était à hauteur.≫

    Le silence général se fait un peu. Quoi que les murmures s'enchaînent. Mon côté décontracté semble faire son effet, calmant les nerfs qui étaient à vif il y a deux secondes. J'étais pas une tueuse, une folle ou une dégénérée, c'était pas la première fois que je venais ici et qu'une petite histoire du genre se créait.
   Toi, Conseil Magique auquel je pense dans ma tête, je te salue, toi et tes probables tonnes de dossiers sur des membres de Fairy Tail causant leur grabuge.
   Et puis une voix, une première qui s'annonce derrière moi. Un type, visiblement pas tout à fait amoché par sa boisson, qui prétendait que j'avais juste prévenu pour le pied, pas le coup de tête après. Hoooo ! Il veut dire que je suis allé trop loin ? Peut-être. Mais franchement, c'est plus drôle ainsi non ?
   Je me retournais vivement, faisant face à l'endroit d'où venait la voix, sans en identifier le propriétaire. Une main venant se fermer en un poing. S'enfermant elle-même dans ma seconde main pour en craquer un peu les phalanges. Un sourire carnassier et en recherche d'amusement se formant à nouveau. Une dernière provocation naissant de ma bouche en espérant que ce ne serait pas vain, cette petite réplique. Pas un soûlard couard qui parlait et se cachait ensuite parmi ses compères. La soirée ne faisait que commencer !

≪Alors, qui a parlé ? Il veut probablement s'expliquer ! J'ai hâte moi ! Deux bières pour celui qui me bat !≫

     Motivons les troupes. Ça, c'est l'appel qui marche toujours !

    J'ai comme une sensation désagréable dans le dos. L'espace d'un instant, j'ose espérer que c'est qu'une impression, un genre de démangeaison, comme quand vous croyez que votre tête a besoin d'être grattée. Mais y'a cette voix, qui étrangement correspond avec la proximité ce que j'identifie enfin comme des putains de globes de chairs de prétentieuse.
  Fronçant les sourcils, je me retourne évidemment pour découvrir qui sera la courageuse qui se lance dans la bataille. Et... Putain. C'est vrai que c'est vachement prétentieux. Ses fichues pies de vache à lait qui... Ahhh ! Je m'enrage déjà alors que je les fixe un instant, blasée de sentir cette pointe de jalousie poindre à chaque fois que je fais face à ce genre de situation. M'enfin, ce qui me fait rire un peu plus encore, c'est la tenue carrément osée de celle qui s'était avancée. Bon, ok, j'ai pas beaucoup plus, j'ai juste un paréo grosso-modo, et ma bande sur le corps est plus large.
  Maiiiis... C'est pas une raison. Si je tape, on va voir les bleus directement, ce serait quand même dommage. Quoi que me plaindre de ça alors que je cherchais justement un adversaire, c'est ironique. J'ignorais volontiers les avis des glandus autour. Ils pouvaient faire leurs misogynes débiles, c'est quand même pas eux qui ont accepté le pari des deux bières. Les couilles molles.

    Ils avaient cela dit la décence, ou la bonne idée, de nous laisser de la place. Me permettant de reculer un peu plus encore, laissant une petite distance entre moi et mon adversaire toute trouvée. Souriant déjà d'envie d'échanger quelques coups ! J'espère qu'elle a pas fait ça parce qu'elle est complètement épongée d'alcool. Mais ça a pas l'air, elle tient debout avec un bon équilibre.

≪Ok, disons deux bières et un gage à celle qui perd. Ou celle qui abandonne. Par contre, si y'a un gage en jeu..≫

    On parle sérieusement là ! Donc, faut s'y mettre à fond. On pense aisément que ma régénération magique ne soigne que les blessures physiques. Mais elle me sert aussi à purger les corps étrangers, dans une certaine mesure. Les poisons par exemple, n'y survivent pas, sauf si de nature magique et puissante.
  Et ça compte aussi l'alcool, toxique dans une certaine mesure. Me concentrant un peu, je canalisais la magie pour essayer de retrouver mes esprits à bloc. Bon, j'avoue que c'est quand même plus demandeur niveau précision, que de soigner une plaie. Mais je m'en sors à force ! Pas la première alcoolémie que je soigne.
  Quoi que j'oublie toujours le détail, ça n'empêche pas la gueule de bois. Je sens cette pression dans ma tête. Ce sera pas trop gênant, moins que les quelques grammes qui m'auraient fait manquer mes coups. Mais c'est chiant quand même quand un gage est en jeu. Mais avec un peu de chance, elle avait bu aussi. Et c'était du coup un point en plus pour moi. Bref, soufflant un bon coup. Je tendais les bras devant moi. Je suis pas juste une bourrine, je sais me battre pour de vrai. Posture un peu agressive certes, mais pas sans défense.

≪Bon, je te laisserais bien la main, mais dans ce genre de combat, on est d'accord que tous les coups sont permis ?≫

    Et quitte à avoir repris mes esprits avec cette guérison un peu accélérée, autant montrer que je ne suis pas juste une de ces alcooliques qui a eu de la chance sur le premier coup que j'ai porté à l'autre type. Je prenais un grand appuie pour me propulser en avant, m'arrêtant à peine une fois à portée, pour me pencher en arrière. Levant l'un de mes pieds et jetant mon talon droit vers elle et sa joue droite.
  Un coup de pied retourné en bonne forme, fulgurant. Certains vont dire que c'est un peu direct contre quelqu'un dont je ne connais pas la force. Mais bon, c'est elle qui a accepté le défi, les assurances, c'est pas moi qui gère.

    Jolie parade, tout ce que j'attendais de quelqu'un qui avait l'air si sûre de soi. Ça me faisait sourire, un sourire de satisfaction et de défi, j'allais avoir un peu de répondant, contrairement à l'autre glandu !
  Et comme si elle entendait mon esprit combatif en directe, elle se permettait plus qu'une parade, visant déjà à me déstabiliser, ou me contre-attaquer. Ses poignets glissant, me maintenant la jambe levée avant que je puisse l'extirper de sa position, jusqu'à ce qu'elle soit assez proche. J'essayais de reculer, mais la position avait été suffisante pour me ralentir, sentant déjà son bras s'enrouler autour de moi pendant que je ramenais mon pied au sol.
  Pas le temps de contrer plus que ça, de lever le poing, alors tant qu'il s'agissait juste d'une prise, j'acceptais en visant déjà les prochaines ouvertures. Sauf qu'une main m’étonnait, me crispant sur le coup en ouvrant grand les yeux.

≪Sal...≫

    Ouais, au cœur de la baston, je suis vulgaire même avec les gens que j'aime bien. Mais ! Je suis plus bourrée, donc je m'arrête au milieu. Parler en combattant c'est mal, et puis, au fond, je suis la première à avoir dit 'tous les coups sont permis'. Est-ce que je peux me plaindre de ce genre de tentative pour me distraire ? Pas vraiment. Et au fond, ça m'amuse, c'est osé, mais ça a marché, je dois le reconnaître.
  Elle m'emmenait déjà au sol sous le coup de la surprise. Elle était sur moi, et sa main continuait de plaquer mon intimité sous mon sous-vêtement. Soumission ? C'est une technique de combat que je connais, ça fait partie de ce qu'on m'a apprit, pour immobiliser, c'est bien. Un vrai test de souplesse pour quiconque se mêle à ce genre de style de combat. Et si sa main bien placée avait tendance à me déconcentrer et à tendre mes jambes, j'étais tout de même plus ou moins libre.
  Une main derrière la taille, et l'autre juste plaquée, ça me laissait libre de mes membres, je soulevais donc mon genou, jusqu'à le plaquer contre la rousse. La soulevant au mieux pour la dégager sur le côté. Son bras la retenant tant bien que mal derrière moi, mais comme seule prise solide, c'était trop faible pour me retenir.

    Et dès que son corps se rechutait à côté du mien, je roulais, m'allongeant autour de son bras en attrapant son poignet, le tirant au milieu de ma poitrine pour l'immobiliser, mes jambes s'étendant pour longer tout son bras tendu à la perpendiculaire de son corps. Mes pieds rejoignant son autre bras pour le retenir au mieux.
  Une clé de bras de débutant, mais qui sortait surtout de nulle part, après une première chute. Mes réflexes et ma rapidité étant les seuls facteurs qui m'avaient permis de tourner ça ainsi.
  Si tant est que je puisse appeler ça une clé de bras classique, puisque j'appuyais volontiers de ma jambe bien placée, pressant contre la poitrine opulente de la demoiselle avec un petit sourire qui sous-entendait un certain 'retour à l'envoyeur'. Frottant vivement, jusqu'à glisser la jambe sous sa poitrine, la remontant en caressant son dessous. Trouvant une bonne position pour l'immobiliser au mieux.
  Soumission contre soumission, elle avait engagé le terrain. Et devant mon expérience, j'avoue que j'ai quelques styles de presque maîtrisés derrière moi. Pas à la perfection, mais quelques bases de partout.

    Ma prise est plutôt bien assurée. Mes jambes retiennes au moins un bras, un peu le second. Je la harcèle sur le buste, presque sur la gorge, même si j'évite les prises trop dangereuses.. Et puis.. C'est moi ou ma jambe touche directement sa poitrine de vache laitière ? Relevant le regard, je remarque en effet son tissu qui s'est enfui à force de maintenir ma prise, et de lui rendre la monnaie de sa pièce.. Merde.. Bha tant pis. Elle avait qu'à porter plus de fringues, ou des fringues qui tiennent mieux en place.
  Son bras toujours maintenu, je continue quand même à tenir.. Jusqu'à sentir sa fichue main s'agiter entre mes côtes, au dessus de mon ventre. Et c'est sans prévenir que ses doigts venaient toucher à mes perles cachées par mon haut. Certes cachées, mais pas pour autant ultra protégées, me tirant un large soupire entre légère douleur et sensation habituelle d'un toucher sur la poitrine. Cherchant à modifier ma prise sur son bras, pour gérer, réduire son lest, c'est ce moment exact qu'elle attendait pour essayer de se défaire de ma prise...
   Roulant sur elle-même, j'essayais de la retenir, jusqu'à sentir que ce serait impossible. Ses mains agrippant ma tenue, je me laissais soulever plutôt que résister, assurant ma chute pour m'éviter une mauvaise surprise. Je faisais un petit saut, au-dessus de la rousse, me retrouvant balancée au sol, visage face au plancher, mes mains réagissaient rapidement, s'apprêtant au sol pour essayer de me propulser sur le côté, le temps de refaire face à la concurrente mais.. Elle était plus agile que j'aurais pu le penser.

    M'immobilisant à l'aide de ses talons et de son corps qui s'installait sur le mien, elle ne perdait pas de temps pour... Me peloter ?!
  Sursautant sous elle, je force au sol pour la soulever de mon dos courbé et de mes mains au sol, mais.. Rha ! Elle tire mes pointes et elle malaxe mon peu de poitrine plate. Mon paréo baissé et ses mains qui parcouraient ma peau me laissaient bien instable, un peu trop, pour appeler toutes les forces de mes bras bien entraînés.
  Et son commentaire ne me laisse pas de marbre.. Tu parles, pas de ma faute si ses obus prennent toute la place quand je veux la maintenir au sol ! Moi, elle vient me chercher volontairement et... Pourquoi mon dos est humide ? Pourquoi je sens.. Putain ! Elle s'excite en plus, sur mon dos ! Elle se frotte comme une fichue dominatrice qui profite de la situation !

    D'un réflexe tout particulier, je plante mes paumes au sol, et force de ces derniers et de mon buste qui se relève, renvoyant peu à peu la cochonne derrière moi pendant que je me redresse, la virant purement et simplement de mon dos pour me redresse sur les genoux. L'espace de quelques secondes pendant lesquelles j'avais naturellement laissé échapper mes pouvoirs, renforçant mes muscles pour me défaire aussi bien des pieds qui retenaient mes bras, que de son poids complet, l'effet de surprise aidant largement.

≪Mais tu vas te calmer oui ! Pas besoin de cours, fichue perverse exhib' ! Et si tu veux jouer à ça, tu t'es trompée de lieu !≫

    Profitant de ma liberté retrouvée, je me relevais au passage, me retournant vers la rousse en vérifiant qu'elle ne préparait pas une nouvelle attaque quelconque.
  Et pendant que je réfléchissais à une suite...

≪Merde. J'ai utilisé mes pouvoirs.≫

    Faut croire que le naturel revient plus vite qu'on ne le pense... Faut dire que quand on a une magie qui se base entièrement sur le physique, ça sort souvent tout seul..
  Et malheureusement, je considère ça un peu en dehors des règles. Moi je voulais du pugilat, pas une baston de mages. Alors même si la rousse en fait peut-être, voir sûrement, parti, quand je vois son assurance, bha je préfère pas risquer de détruire la taverne. Nan parce que.. C'est peut-être un peu la spécialité chez Fairy Tail. Et je ne déroge pas à la règle.
 

≪Bon.. On avait dit deux bières et un gage. T'as le temps de réfléchir le temps que je te paye ça ~≫

    Reprenant une posture plus naturelle, assurée certes, mais pas faites pour le combat, je jetais un œil à la salle qui avait encore les yeux rivés sur nous. Me souvenant alors que la rousse, avait un peu trop tiré sur mon tissu. Remontant précipitamment mon paréo pour cacher ma culotte, je fronçais les sourcils en foudroyant du regard la petite foule. Qui se défaisait un peu, légèrement déçue que le spectacle n'aille pas plus loin. Et je ne doute pas une seule seconde que leurs esprits imaginaient un tout autre spectacle que le combat. Leurs cerveaux bien trop focalisés sur les caresses et les peaux dévoilées par nos efforts un peu trop.. Mesquins.
  Je m'approchais donc de la 'gagnante' par forfait. L'invitant au comptoir d'un geste familier et d'un sourire vaguement amusé. Au moins, elle avait eu quelques prises intéressants, même si ce qu'elle utilisait à côté était osé et gênant.

≪Choisis ce que tu veux en bière. Et.. 'Bien joué'. Même si t'as été sacrément culottée.≫

    Souriante malgré ma défaites, je finissais par suivre la marche jusqu'au comptoir, faut dire que la bière après un petit combat, ça rafraîchi, ça libère le cerveau un peu. Ça détend clairement mieux que de simplement rentrer chez soi en laissant l'action se terminer d'un coup sec. Parier des bières était une bonne idée, dans ce genre de cas, et j'étais contente d'avoir pu trouver quelqu'un avec qui faire ce fameux pari, et pour une fois quelqu'un contre qui je m'incline, ne serait-ce qu'à cause de mes propres réflexes.
  Si j'avais du me contenter des malhonnêtes et ivrognes du bar habituel.. J'aurais probablement été déçue, comme souvent, et j'aurais finis par une nouvelle bière, et une autre, jusqu'à sentir le besoin de retrouver mon domicile.
  Bien installée sur un tabouret fraîchement libéré, je déposais mon coude sur le fameux comptoir, regardant la pièce une fois de plus, avant de poser les yeux sur un certain globe encore visible, fronçant les sourcils en sentant mes joues noircir un peu sous mon bronzage. Je tendais finalement la main pour attraper le sous-vêtement fautif, et le redresser sans honte pour camoufler cette exposition bien trop exhibitionniste à mon goût. Mes mains ne restant pas inactives bien longtemps après ça cela dit, prenant même ce geste comme un truc tout à fait normal.

    Pas seules, parce que les bières arrivaient, et avec, je trinquais à la santé de ce bar, de cette bagarre, et de la rousse avec qui j'entrechoquais nos choppes vivement.

≪A cette rencontre aléatoire comme j'aime ~≫

    Absorbant vivement les premières gorgées, je dressais quand même un sourcil à la déclaration de la mage en face de moi, avant de les froncer avec humour, comprenant bien où elle voulait en venir, la perverse aux prises peu réglos.

≪Je me disais bien que cette 'méthode' de combat, n'était pas juste là pour être efficace, profiteuse..≫

    Pouffant de rire tout de même, j'enchaînais rapidement les gorgées, décrivant un peu mieux la rousse aux atours de tissu plutôt légers. Un corps diablement désirable, je comprenais bien qu'elle ose en jouer, la nature l'avait gâtée. Contrairement à moi à certain niveau, même si je ne me plains pas, j'avoue que voir ce genre de munitions lourdes, ça a tendance à me rappeler une autre personne, qui me narguait régulièrement, sur mon manque de croissance en deux lieux symétriques..
  Et en parlant de savoir en jouer, la rousse n'hésitait pas à me rappeler la différence pendant qu'elle se penchait sous l'image d'une confidence à mon oreille, énonçant son gage pour moi d'une voix engageant, et surtout, bien dirigée au creux de mon oreille.. Mon ouïe vibrant légèrement à cette sensation, ce ton de voix qui ne laissait pas trop de doute même sans comprendre les paroles. Mais en les comprenant, je souriais un peu, pas spécialement habituée des strip-tease, mais suffisamment de multiples danses pour me sentir à l'aise dans l'épreuve. Et tant que ça reste en privé, je n'allais pas faire la fine bouche, un gage est un gage.

≪Tu ne risques pas de voir beaucoup de peau en plus par rapport à ce que tu as déjà vu, mais si c'est ton gage.. Je te suis ~≫

    Et liant mes mots aux gestes, je sautais du tabouret pour suivre les pas, ma choppe presque vide quittant mes mains après la dernière gorgée, la laissant sur le comptoir avec les quelques jewels qui payaient le tout. Les dents de la rousse n'ayant pas manqué ma conscience autour de mon oreille, mais j'évitais les commentaires en public, même à voix basse. D'autant qu'on se dirigeait de toute façon dans un lieu plus intimiste... Quoi qu'un peu léger niveau isolation.
  Même avec la porte fermée, je ne me sentais pas spécialement en privé, mes doigts s'appliquant donc à fermer le loquet en plus de la porte. Je me tournais tout juste pour voir la silhouette s’effondrer naturellement dans le canapé du taudis potable, posant mes mains derrière ma tête en relevant les bras, un sourire amusé aux lèvres.

≪Tu perds pas de temps pour prendre tes aises. Par contre, si quelqu'un rentre pendant ça, je te jure que j'attraperais ta jambe, et que je t'utiliserais pour assommer l’intrus ~≫

    Je déteste être vue, ou m'exposer. Non pas que je sois prude. Mais cette décadence-ci, je la laisse volontiers à d'autres. J'aime le goût du privé, rien de plus. Soit, je n'étais pas là pour exposer mes goûts et mes couleurs, encore que pour les couleurs.. Un peu du coup.
  Souriant en coin, je montais négligemment sur la table, je doute que cela compte comme destruction de matériel, vu la qualité du boui-boui en règle générale. Je regrette un peu l'absence de musique, mais ça n'allait pas spécialement m'empêcher de m'acquitter de mon gage, loin de là. Craquant sans grande attention mon cou sur le côté, je me dressais ensuite face à la profiteuse du soir. Souriant en coin à ce qu'elle allait me faire faire pour un simple pari. Le gage était cela dit plutôt bien dosé, je trouve.
  Mais arrêtons de penser, place à l'action.

    Dans les premiers instants, je déhanche lentement mon corps. Une simple introduction, bien loin de ce que j'ai déjà montré tout à l'heure sur la table du bar. Ondulant peu à peu, tournant mes profils l'un après l'autre pour simplement exposer les pièces de tissus qui quitteraient bientôt mon corps. Pas spécialement nombreuses au final, en terme de vêtements, le strip-tease allait être rapide. Autant l'agrémenter de quelques pas de plus donc.
  Puis, petit à petit, je tournais totalement mon profil, avant d'entamer de grandes vagues. D'abord rapide, puis de plus en plus lentes à mesures qu'elles atteignaient le bas de mon corps. Changeant de côté entre deux, alternant parfois les vagues montantes, descendantes. Jusqu'à ce que je débute les hostilités, relevant l'une de mes jambes sur le côté, exposant mes cuisses en retenant mon pied, et profitant de cette pose pour délasser le début des sandales, l'une après l'autre, d'abord sur le pied gauche, puis le droit. Et profitant de retrouver les deux pieds sur le sol de la table pour avancer un pied vers la rousse, levant la jambe, pointant les orteils pour tirer la sandale jusqu'à la pendre. Et la relâcher pour la laisser tomber, suivie de sa consœur pour me laisser pieds nus.
  Simple mise en bouche encore une fois, pivotant habillement pour dévoiler mon dos, j'attrapais les bords de mon paréo. Le décrochant avec hâte, mais le gardant en travers de mes fesses, le tendant comme un foulard qui cacherait mon corps plutôt que ma gorge ou mon visage. Et lentement, je provoquais l'ascension du tissu, dévoilant mon fessiers sans arrêter de déhancher le corps derrière cette faible barrière de tissu qui atteignait peu à peu le haut de mon dos, glissant sur ma peau jusqu'à ripper sur mon petit haut, simple bande de tissu sur mon tour de poitrine. Si on peut appeler ça une poitrine.
  J'en ai peut-être pas, mais je sais en faire jouer, sans lâcher le paréo cacheur, mes doigts viennent peu à peu agripper ce fameux haut, dégrafant et desserrant le tout, jusqu'à ce qu'il puisse glisser tout le long de mon corps, à mes chevilles. Faisant ensuite tourner le tissu dans mes mains, pour le faire passer devant moi, cachant ce que j'étais censée révéler en faisant tomber le haut, avant de me retourner à nouveau, face à la rousse. Éclipsant l'une de mes jambes sur le côté, pour soulever cette fameuse bande du bout du pied, et y jouer le même rôle qu'aux sandales, la lâchant avec, au sol, entre la rousse sur sa banquette, et moi sur ma table.
  Puis je profitais encore un peu de ma cachette. Ondulant de côté, baissant le bras droit en même temps que je me penchais à droite, jouant des points de vue sans dévoiler la faible chose que je camouflais. Des rythmes parfois rapides, parfois lascifs. Savoir jouer du feu et de la braise si je puis dire. Les regards aidant en ce sens, cherchant à percer chez la rousse une quelconque impatience, ou une appréciation silencieuse. Essayant de voir ce que ce gage évoquait maintenant qu'il était lancé dans son exécution.
  Et lentement, il fallait bien avancer vers la partie finale. Mais non sans jouer encore. Baissant une main, me penchant de l'autre côté, je dévoilais un sein, tout en menant ma main sur le côté de la culotte haute qui me sert presque de mini-short sous le paréo. Bien serrée, elle était à ras de la peau, moulante malgré le tissu qui la composait. Et de quelques doigts me glissant sous l’élastique, je le défaisais quelque peu. Avant d'alterner, camouflant le téton précédant, et dévoilant le suivant, pour desserrer le dernier sous-vêtement du côté opposé, le retenant en écartant tout juste les cuisses. Le temps d'abaisser le paréo entièrement, dévoilant ma poitrine complète cette fois. Cachant le sous-vêtement une seconde, avant qu'il ne tombe sous mes jambes, à mes chevilles à nouveau. Le prix de cette perte caché derrière le tissu habituel désormais, un parfait compagnon de jeu de cache-cache.
  Déhanchant un peu plus, ma jambe se tendais à nouveau, pour abandonner le dernier vêtement entre la rousse et moi. Simplement cachée derrière ce qui remplace un pantalon. Tournant, cachant une fois mes fesses, une fois mon entrecuisse en pivotant.
  Sentant la fin venir, je me penche pour cette conclusion. Descendant peu à peu sur mes genoux, serrant mes jambes pour ne pas dévoiler quoi que ce soit malgré le tissu qui s'esquive un peu. Le tenant désormais d'une seule main en le faisant glisser entre mes jambes, de quoi pouvoir écarter à nouveau ces dernières pour profiter de cette obstruction de tissu.
  Et une fois les deux genoux posés sur la table, cambrant un peu mon buste en arrière, je relâchais le dernier tissu. La dernière pièce, qui glissais lentement d'elle-même sur ma peau pour exposer mon corps en entier. Les mains aplatis en arrière pour me retenir, les jambes moyennement écartées, les genoux et les pieds posés pour me tenir accroupie ainsi. Jusqu'à ce que tout mouvement cesse, marquant la fin du gage ~