Journée shopping pas si ordinaire (PV Erza Scarlett)

La veille

Le train en provenance de Foss arriva en gare de Magnolia en milieu d’après-midi. La team Natsu au complet en descendit. Certains, comme le dragon slayer du feu, plus soulagé d’arriver que d’autres et de retrouver leurs pénates et proches. Leur dernière mission, l’escorte d’un convoi marchand jusqu’à la frontière avec Bosco, avait été facile avec tout juste ce qu’il fallait d’action pour ne pas être franchement ennuyeuse. En l’occurrence, une bande de brigands mal avisés avaient offert un divertissement bienvenu . Ils ne firent pas fait long feu devant les mages de Fairy Tail, les bougres. Vite fait, bien fait ! En définitive, le voyage se révéla plus fatigant que la mission elle-même. Après être passés à la guilde percevoir leurs émoluments, le groupe d’amis se sépara en attendant une nouvelle opportunité de partir ensemble.

Lucy était soulagée. Ce mois-ci, elle avait de quoi régler son loyer sans retard tout en maintenant son train de vie habituel. Leur dernière aventure, pour routinière qu’elle fût, avait le mérite d’avoir été rentable. Reconnaissants, les marchands avaient même payé un extra de jewels pour la qualité du service rendu par la bande d’amis. Accessoirement, entre les exhibitions « involontaires » de la blonde et la magicienne chevalier, ces cochons s’étaient bien rincés l’oeil en plus d’une occasion… Vivant le moment présent à force d’être confrontée au danger et désireuse de se faire plaisir pour évacuer le stress, la constellationniste entendait bien se changer les idées. Un flyer distribué par des jeunes gens croisés sur le chemin du retour à la guilde avait justement attiré son attention sur l’ouverture d’un nouveau centre commercial à Magnolia non loin de chez elle. Exactement ce qui lui fallait !

Aujourd’hui

En retard ! Vêtue d’une mini-jupe bleu clair et d’une chemisette sans manche blanche à motifs jaunes et bleus clairs, Lucy pressa le pas pour parvenir à l’heure du rendez-vous avec Erza devant le centre commercial. Hier, en lisant à son tour le flyer publicitaire, la femme à la chevelure écarlate avait elle aussi fait montre d’intérêt pour ce nouveau temple du consumérisme de masse. Peut-être y vendait-on aussi des armures, des épées et du cheesecake aux fraises. C’est tout naturellement que sa camarade blonde lui avait proposé de faire ensemble une journée shopping. Les retrouvailles étaient fixées à neuf tapantes du matin. Et il était déjà huit cinquante-cinq !
Connaissant la mage chevalier et ses réactions potentiellement effrayantes, la jeune femme escomptait lui éviter de patienter trop longtemps de peur de ses réprimandes bien senties. Il est vrai que toute amie que pouvait être Erza, elle faisait aussi un peu peur à Lucy. Mieux valait que la magicienne de rang S reste de bonne humeur...

Huit heures et cinquante-sept minutes. Arrivée sur place, la constellationniste chercha en vain du regard sa partenaire tout en fendant la foule assemblée devant l’entrée à doubles portes du bâtiment flambant neuf. On pouvait même sentir encore l’odeur de la peinture d’albâtre et de la chaux qui avait blanchi les murs extérieurs. Entraînée à l’intérieur par le flux des clients entrants, Lucy se plaqua de côté contre une colonnade pour sortir de cette foule dense. Grimpant sur le pied de la colonne pour mieux voir et être vue, elle reprit son observation depuis son nouveau point de vue. Elle s’était mise d’accord avec Erza pour se retrouver à l’intérieur sitôt passées les grandes portes du centre commercial. Hélas, avec autant de monde ce jour, on pouvait se croiser ici sans se voir.

Huit cinquante-neuf minutes et une grosse poignée de secondes. Sa main en visière au-dessus de ses yeux, légèrement inquiète, la blonde ne voyait toujours pas sa camarade au sein de la foule compacte. Erza avait-elle oublié leur rendez-vous ? Elle était peut-être en retard, en fait. Une seconde ! Il lui sembla voir une chevelure rousse reconnaissable entre mille. Se penchant en avant pour s’en assurer, la constellationniste se mit en équilibre instable, sa main libre la retenant à la colonne lisse. Fausse alerte. Il s’agissait en fait d’un chapeau de femme étrangement décoré, non sans un certain mauvais goût, d’ailleurs. Une nouvelle mode ? Alors, espérons dans ce cas qu’elle passe vite !

Neuf heures tapantes passé. Tout à son dépit devant cette réalisation consternée, Lucy se redressa un peu trop vite, oubliant son équilibre précaire sur son perchoir. La bottine à talonnette chaussant son pied glissa alors. En panique, la blonde tenta de retrouver son équilibre en lâchant la colonne pour battre de bras en gémissant de crainte. Peine perdue. Avec sa maladresse, sa chute devenait inéluctable. Gare à la personne sur qui allait tomber….

« KKKYYYYAAAA ! » Glapit Lucy en battant des bras alors qu’elle tombait à la renverse.

Peine perdue. Sa chute était inévitable. C’est donc avec surprise qu’elle fût rattrapée par une puissante paire de bras avant de heurter le sol. La blonde dévisagea son sauveur, s’attendant au chevaleresque Leo – et vibrant intérieurement d’excitation en songeant à comment il exigerait d’être remercié dans l’intimité -. En lieu et place, ce fût Erza qui avait surgi d’on ne savait où. La jeune femme fixa hébétée sa compagne de guilde, ne sachant quoi lui dire si ce n’est un timide :

« Merci Erza... »

Elle rougit légèrement alors que cette dernière l’examinait avant de la poser au sol, se sentant déshabillée du regard par sa camarade. Non que cela lui déplaisait vraiment mais Lucy n’était pas encore très à l’aise avec tout ce qu’elle avait découvert ou découvrait encore sur elle-même par le biais de ses esprits, notamment son nouvel attrait charnel pour son propre sexe à mesure qu’Aries, Virgo et Aquarius s’occupaient de leur « maîtresse » sans lui faire le moindre cadeau à ce sujet. Sa croupe la lançait encore douloureusement après sa soirée passée sous la fessée de l’esprit de la Vierge puis le gode-ceinture de celui du Verseau. Sans même parler des autres sévices que la blonde avait subi, lui offrant tout au long de la nuit à la fois douleur, humiliation et surtout une intense et perverse jouissance. Ni des pratiques saphiques qu’elle avait pratiqués auprès des intéressées la dominant sans vergogne.

Reposant Lucy au sol, Erza s’excusa de son retard. Une histoire de salle de bains. Très classique entre filles. La jeune femme soupçonna que son amie se soit offert un instant de plaisir solitaire pour combler l’absence d’homme qui saurait lui offrir la relation amoureuse qu’elle désirait. Se faisant, la mage chevalier mit en avant le fait qu’il faille rattraper le temps perdu.

« Oui ! Avec cette affluence, tout va partir si on ne se dépêche pas un peu. » Acquiesça la constellationniste.

A la question évidente par quoi commencer, elle hésita quelques secondes, le temps de balayer du regard les enseignes visibles avant de faire son choix.

« J’ai trouvé ! Là ! »

Tirant par la main sa partenaire à sa suite, Lucy opta pour une librairie dans laquelle elle s’engouffra avec celle-ci.

« Tu verras ! » Lui dit-elle. « Je suis sûre qu’il y a plein de livres intéressants ! »

Entendant cela, la femme à la chevelure écarlate devait sans doute penser à son amour des romans de chevet que la blonde dévorait régulièrement. Elle ignorait que depuis l’ouverture des portails de la luxure, un tout autre genre de littérature avait soudainement trouvé un intérêt croissant aux yeux de la jeune femme qui perfectionnait de la sorte sa culture… Les ouvrages érotiques étaient l’une de ses nouvelles marottes. Aussi, l’air de rien, la constellationniste amena Erza au rayon des ouvrages licencieux. Passant en vitesse en revue les titres, elle se saisit de l’un d’eux intitulé « Bourgeoise en chaleur » et, perdant toute notion du temps, commença machinalement à lire un passage qui était visiblement adressé à un public de majeurs… Brusquement, elle parut se souvenir de la présence de la magicienne de rang S à ses côtés aujourd’hui.

« Heu… Je suis juste curieuse de savoir de ce qu’il y a dedans… » Affirma Lucy, le rouge aux joues, visiblement sur la défensive et quelque peu gênée de se montrer sous ce jour à son amie. « Mais… Mais… Si tu préfères qu’on aille voir autre chose, là, maintenant… Je vais le prendre pour me faire une idée chez moi… oui… c’est ça ! Je découvrirais plus avant comment c’est chez moi... »

Se dandinant sur place, la jeune femme croisa ses mains dans son dos, cachant derrière elle le livre avec un autre au titre tout aussi éloquent - « Soumise, entravée et fouettée » -. Cette excuse maladroite respirait le prétexte pour acheter des romans érotiques en toute « innocence ». Lucy redoutait la réaction d’Erza, prompte à faire la morale à qui faisait n’importe quoi à la guilde. En dépit de ces craintes, elle ne put s’empêcher de jeter à nouveau un œil sur les livres en rayons. D’autres titres pouvait encore lui faire envie…

Le cœur battant la chamade, le pourpre aux joues, Lucy était dans tous ses états. La réponse d’Erza à ses explications brouillonnes la laissait pantoise. Certes, elles étaient amies et commençaient à bien se connaître. La femme aux cheveux écarlates n’était pas malgré ses commentaires moralistes une puritaine rigide et intolérante. Mais, à aucun moment, la constellationniste ne s’était attendue à une telle compréhension, une telle ouverture d’esprit de sa part sur un sujet aussi sulfureux. Pour être honnête, elle avait toujours cru jusqu’alors que la mage chevalier était trop coincée sur tout ce qui touchait au sexe. Rapport à sa vie amoureuse en ruines entre sa solitude jusqu’à ce qu’elle fasse équipe avec Nastu & co et ses déboires avec Jellal. La blonde était tout aussi stupéfaite de ce qu’Erza lui déclara à voix basse sur ses nouveaux centres d’intérêt.

« Ah ha… Oui ! Heu… Merci Erza ! » Bafouilla-t-elle, les yeux baissés en tirant la langue, un peu honteuse comme un gosse pris sur le fait après une bêtise. « Tu ne diras rien, hein ? C'est juste que j'aime lire et que je ne veux pas que les autres se fassent d’idées. Tu comprends… »

Son coeur manqua de s’arrêter lorsque Lucy, les yeux ronds, vit son amie prendre à son tour sans complexe un livre. « Dominée et dominante : alterner entre chienne et maîtresse ». Tout un programme ! Elle affirma qu’il semblait prometteur comme si de rien n’était et proposa de voir s’il n’y avait autre chose d’intéressant, cherchant au passage l’approbation de sa partenaire embarrassée.

« Ou… Oui. Il semble… Intéressant ! » Acquiesça Lucy, plus rouge encore.

Elle tombait des nues à cet instant, essayant de ne rien laisser paraître. Son coeur tambourinait dans sa poitrine. Bien que légèrement vêtue en cette saison, la blonde avait chaud tout à coup. Légèrement fiévreuse suite à la poussée de tension et d’hormones, elle sentit un peu de sueur couler de son front. Erza la vierge de fer qui faisait montre de curiosité pour des ouvrages érotiques… Lucy n’aurait jamais imaginé cela si elle ne le constatait pas de ses propres yeux. Son choix correspondait d’ailleurs très bien à la nature qu’on lui connaissait nonobstant le caractère libidineux de l’ouvrage. C’était une femme forte de caractère. Une dominante. Cette pensée fugace ne laissait pas la libido de la jeune femme indifférente. Plus bas, elle sentit une moiteur intime commencer à humidifier son sous-vêtement.

Essayant de reprendre contenance devant son amie, la constellationniste avala sa salive et hocha plus vivement de la tête. Respirant à plains poumons, elle reprit la parole, un peu plus assurée par l’attitude complice d’Erza. À choisir au sein de ses équipiers, cette dernière était le meilleur choix pour l’accompagner ici ce jour. Fonceur de nature, Natsu n’en aurait fait qu’à sa tête et cela aurait inévitable ment fini en bagarre et délabrement en quelques minutes. Grey, avec sa mauvaise habitude de se dévêtir partout, aurait aussi gâché cette journée shopping en s’exhibant en caleçon voire avec moins. Innocente et raisonnable, chaperonnée par Carla, Wendy était aussi un bon choix. Sauf que, encore mineure, il eut été impossible de l’amener à ce rayon réservé aux lecteurs matures. Et mateurs. Découvrir cette facette inattendue chez Erza allait les rapprocher un peu plus. Peut-être un jour échangeraient-elles des confidences plus ou moins croustillantes, comme avec Cana, Levy ou même Mirajane.

« Effectivement, il y a d’autres livres qui semblent… plaisants ! » Déclara avec assertivité la blondinette.

Son regard revint sur le rayonnage. Passant en vitesse sur les titres, sa main préleva prestement un autre bouquin intitulé « Humiliée, j’ai joui comme jamais ».

« Comme celui-là ! »

Se sentant plus en confiance, elle se tourna vers la mage chevalier avec un sourire chaleureux, la fixant quelques secondes tout en réfléchissant. Puis, revenant aux livres, Lucy en sélectionna quelques autres. Des titres qui parlaient d’eux-mêmes : « Culottes détrempées », « Ma croupe offerte », « Sorcellerie saphique » ou encore « La baguette magique »…

« Ceux-là, je te les conseille. Je les ai déjà lus. Ils devraient te plaire… » Avoua-t-elle, se découvrant un peu plus en espérant qu’Erza sache tenir sa langue.

N’osant soutenir trop longtemps le regard de cette dernière, la constellationniste prit celle-ci par le poignet et l’entraîna aux caisses sitôt que la mage de rang S sembla avoir fait ses choix.

« Je vais te les offrir pour la peine ! » Dit la blonde en songeant aux livres coquins qu’elle avait chaudement recommandés. Elle savait bien de quoi il en retournait après plusieurs soirées de masturbation avec leur lecture.

Le passage en caisse se fit sans histoire et sans trop de temps d’attente. Il restait tant de boutiques à visiter dans ce centre commercial. Sitôt sorties, la jeune femme balaya du regard les enseignes qu’elle pouvait observer depuis sa localisation. Plusieurs d’entre elles l’attiraient : des magasins de vêtements (et sous-vêtements), un nouveau café et même un sex-shop… Mais, d’emblée, la blonde avait imposé la première visite à son amie sur l’un de ses centres d’intérêt. C’était une sortie shopping à deux. Erza était en droit de faire de même à son tour.

« Choisis notre prochaine destination parmi les boutiques qui te tentent, Erza. Je te dois bien cela pour ta patience. » Proposa Lucy, un peu benoîtement, ne sachant pas à quoi s’attendre. Une armurerie ou une forge peut-être ?

La réponse d'Erza ne se fit pas attendre. D'après ses dires, le magasin qui l'intéressait était juste devant les jeunes femmes sans plus de précisions quant à lequel était-ce dans cette allée. Aussi, lorsque la belle aux cheveux écarlates l'entraîna à sa suite, Lucy s'attendait avec candeur à l'un des nombreux magasins de vêtements en vue. Pour son amie, avec sa magie de ré-équipement, ceux-ci étaient des armures propres à certaines circonstances où l'acier n'avait pas sa place. Lui tenant la main, la mage chevalier l'amena devant la devanture de la dite boutique.

« Tu… tu es sûre que… »

Sidérée et intimidée, incapable de finir sa phrase, la constellationniste écarquilla les yeux en découvrant la devanture du sex-shop qu'elle avait remarqué tantôt. Après leur conversation au rayon des livres coquins, c'était de nouveau le choc pour la blondinette qui allait de découvertes en découvertes sur le compte d'Erza. Elle ne l'aurait jamais imaginé ne serait-ce que faire du lèche-vitrine devant un tel établissement, aussi soft et décent que soit ce qui pouvait être publiquement exposé à la vue du chaland. Toute rouge à nouveau, son cœur se mit à battre très fort d'excitation. La mage de rang S n'allait tout de même pas oser entrer dans un tel endroit sulfureux !? Surtout avec une jeune fille aussi innocente en apparence que l'était Lucy. Et pourtant si. La blonde était bien placée pour savoir que lorsque Erza avait une idée fixe en tête, elle n'avait aucune limite, aucun complexe au moment d'accomplir sa tâche. Ce n'était peut-être pas sa détermination monomaniaque dont elle faisait montre lors de leurs missions mais la mage chevalier ne vacilla pas plus que d'habitude au moment de franchir les portes en verre opaque décorées de symboles stylisés couleur rose fluo du sex-shop, entraînant sa partenaire de guilde à sa suite.

Sitôt les battants silencieux refermées derrière elles, un univers complètement différent à l'extérieur de la boutique s'offrit aux magiciennes. Plus de brouhaha, de foule grouillante de badauds ou de chaos lié à la sur-concentration de consommateurs potentiels. Une grande salle bien insonorisée, des présentoirs bien organisés et bien rangés, avec une présence moindre de clients et de vendeuses revêtues – marketing oblige - de tenues coquines en vente… Le lieu paraissait une oasis de sérénité dans ce nouveau centre commercial. Sans doute, l'heure encore matinale n'était pas à l'afflux pour la populace libidineuse et libertine qui peuplait maintenant Earthland. Lucy put respirer, relâchant son souffle sans pouvoir cacher son soulagement. Moins il y avait de monde ici, plus son passage serait discret. Et puis, vu le peu de gens qu'elle connaissait à Magnolia, seule une véritable malchance lui ferait rencontrer une tête connue dans ce magasin pas comme les autres à cette heure-ci. Les apparences resteraient sauves. Du moins, y comptait-elle avec la complicité d'Erza.

Émoustillée par le piquant de cette situation, ne pouvant se garder de lâcher des regards aussi curieux qu'appréciateurs de tous côtés, elle s'adressa à celle-ci, la curiosité l'emportant sur la gêne :

« Tu viens souvent dans… ce genre d'endroit ? »

Esquivant la question, la mage de rang S lui répliqua qu'elle allait voir certaines choses du côté des jouets en lui proposant de regarder à son gré en attendant avant de s'éclipser, la laissant seule avec tous ces articles tentateurs autour d'elle sur le pas de la porte. La constellationniste songea une seconde à la suivre avant de se raviser. Si son amie ne l'avait pas proposé de rester avec elle, c'est qu'elle avait ses raisons. Sursaut de pudeur après l'avoir amené là ? Peu probable. Mais, comme la blonde, Erza avait le droit d'avoir ses propres secrets et de faire des cachotteries à son entourage sur sa vie sensuelle. Aujourd'hui, elle avait déjà fait montre de certaines choses à Lucy - et aussi découvert l'air de rien sur celle-ci certains de ses péchés mignons -. Il ne tenait qu'à la Reine des Fées d'en dévoiler plus à sa partenaire sur son intimité si cela était sa volonté, volonté que la magicienne constellationniste respecterait en toute amitié.

Laissée à elle-même, Lucy se décida à suivre le conseil de son amie : Regarder les objets en vente. De toutes manières, cela correspondait bien à ses propres aspirations inavouables depuis leur arrivée en ce lieu. Se faisant aussi discrète que possible, elle commença à déambuler dans les rayons.

La jeune femme passa rapidement les vibromasseurs. À quoi bon ? Elle en avait de plusieurs modèles : avec ou sans picots, texture chair ou autre, diverses couleurs et formes. Ils étaient bien cachés sous son lit dans un petit coffre. Rapport à la mauvaise habitude de certains de ses partenaires, Natsu et Happy pour ne pas les citer, à entrer chez leur partenaire comme dans un moulin et se servir à leur gré. Efficace protection. À ce jour, ils ne se doutaient même pas des vices très cochons que cachaient derrière son apparente innocence cette dernière. Ni de ses folles nuits de sexe lorsque ses esprits venaient demander rétribution en nature de leur aide.

Les godemichés allaient connaître le même sort lorsque Lucy remarqua en exposition quelques gode-ceintures. Il y avait plusieurs modèles sur un piédestal. Bien que désirant aller rapidement au rayon « Lingerie coquine » avant qu’Erza n’ait terminé ce qu’elle faisait, Lucy ne résista pas à l’envie de les contempler avec lascivité. Le premier était le modèle ordinaire en latex aux lignes épurées et à la forme droite, classique et bon marché. Le second, un peu plus cher, était une imitation d’un véritable appendice masculin disponible en plusieurs couleurs de chair. Le troisième harnais phallique sortait déjà plus de l’ordinaire avec ses deux têtes souples légèrement écartées pour effectuer des double-pénétrations anales et vaginales. Excitant. La blonde se mordit doucement la lèvre en le manipulant avant de le reposer, sa vulve un peu plus moite que quelques instants plus tôt. Le dernier la fit frissonner à la fois de crainte et d’excitation. C’était le modèle Giant. D’une taille et d’une largeur supérieures au reste de la gamme, il faisait assurément de l’effet. Aquarius en utilisait un semblable pour posséder sa « maîtresse » en lui débitant de sa voix envoûtante des propos obscènes ou avilissants, humiliant cette dernière et, paradoxalement, la menant ainsi à d’intenses jouissances. Prenant en main pensivement l’objet, la jeune femme se demanda comment l’esprit du verseau parvenait à faire entrer en elle autant de volume dans son rectum lorsqu’elle la sodomisait avec un tel engin. Assurément, avec sa magie de l’eau, Aquarius le lubrifiait bien. À moins que ce ne fussent les douloureuses mais extatiques butées que faisait l’objet dans son ventre distendu lorsque la magicienne était ramonée qui la distrayaient de la souffrance des muscles de sa rondelle anale écartelée ! D’ordinaire peu amène, l’esprit du Verseau semblait presque sympathique comparé à sa conduite lorsque venait son tour de profiter de Lucy. Toujours un qualificatif ou un autre pour la rabaisser et jamais à court d’idées perverses pour abuser d’elle. Aquarius avait même laissé entendre qu’elle comptait initier la jeune femme plus si innocente à l’ennema sous peu. Avec sa magie de l’eau et ses penchants sadiques, l’expression femme fontaine allait bientôt prendre un tout autre sens…

Sortant de ses pensées en voyant arriver une vendeuse du magasin, la contellationniste reposa l’objet sur le piédestal et entreprit de passer au rayon suivant, curieuse de voir ce qu’elle y découvrirait, se demandant accessoirement comment Erza s’en sortait de son côté.

Profitant de l'absence temporaire d'Erza, Lucy entama l'inspection d'un autre rayon du magasin. Celui-ci était orienté vers le plaisir anal. On y trouvait toutes sortes de plugs. Vaguement blasé, le regard de la jeune femme passa rapidement sur les modèles de toutes tailles les plus classiques. Elle prêta à peine plus d'intérêt aux chapelets de perles vicieux. Ça avait certes son charme coquin et apportait son lot de sensations appréciables mais ce qui la captivait était surtout les modèles plus exotiques ou déviants. Une série de plugs composés pour partie d'une queue animale et pour l'autre d'un ensemble articulé plus ou moins long de perles anales lui arracha un sourire joyeux. Chat, chien, cheval, cochon, renard, singe et d'autres encore… Les déclinaisons de l'objet salace ne manquaient pas de diversité. La constellationniste l'aurait parié et n'eut qu'à jeter un œil un peu plus loin pour apercevoir les accessoires cosplay assortis à ce sex-toy : gants, serre-têtes avec oreilles, etc. Essayer tout cela l'attirait énormément. Taurus lui demandait parfois avant de la saillir vigoureusement de revêtir un déguisement de vachette. Les deux y trouvaient toujours leur compte de jouissance dans ces instants-là. Sans trop réfléchir sur le moment aux conséquences, elle s'empara machinalement d'un lot complet de cosplay canin et d'un autre porcin. Elle trouverait quelque chose à prétexter pour convaincre Erza du pourquoi un tel achat. La curiosité encore ? Pourquoi pas après tout !

Passant en vitesse au rayon suivant, Lucy découvrit le domaine de la poitrine souveraine. Tire-laits, pinces, bijoux coquins, cache-tétons, brassières spéciales, etc. Tous les articles tournaient ici autour du sein, à la fois comme objet de séduction et comme zone érogène. Elle éprouva un pincement sur ses pointes au souvenir de Virgo, Aries ou Leo mordillant ou serrant celles de leurs doigts et de leurs bouches. Paradoxalement, cette douleur fantôme fit doucement monter son excitation. Ses mamelons commençaient à gonfler. L'humidité de son intimité commençait à rendre le fond de sa culotte poisseux. La blonde secoua la tête pour reprendre ses esprits et poursuivre la visite. Elle ne résista pas toutefois à l'envie de prendre une chaîne reliant deux pinces à tétons entre elles, un bijou intime originaire de Desierto. Une vendeuse se proposa spontanément d'expliquer comment se portait l'objet mais la magicienne déclina ses services, affirmant avoir une idée sur la question. Détournant le regard, ses yeux tombèrent sur un autre rayon sollicitant son raffinement érotique. Celui des bijoux fantaisies coquins. Finalement, l'aide la vendeuse allait lui servir. Sur les conseils de cette dernière, malgré ses hésitations, la constellationniste prit un sac pour y glisser ses futures acquisitions et ajouta sur sa liste une chaînette longue couleur or faisant le tour de sa taille, permettant de mieux souligner la finesse voluptueuse de cette dernière. D'autres articles attiraient son regard. Mais, il fallait faire des choix. Elle y reviendrait une autre fois, pour sûre. Difficile de se défaire des goûts inculqués par sa jeunesse d'enfant gâtée de la grande bourgeoisie...

Quittant les rayons, la jeune femme pénétra dans les alignements de mannequins. Chacun d'eux portait une des nombreuses tenues vendues par le magasin. Il y en avait pour tous les goûts : sous-vêtements sexy pour ménagères délaissées, dominatrice cuir, soumise latex, baronne perverse, soubrette coquine, barbare de pacotille, uniformes détournés, etc. L'imagination mêlée de vice avait pris le pouvoir ici. Voilà qui convenait bien à Lucy, stimulant un peu plus sa propre imagination et par la même sa libido. Détail intéressant, il était possible, sans abîmer la marchandise, de relooker les mannequins avec les articles que l'on envisageait d'acheter. Une alternative mûrement réfléchie aux cabines d'essayage avec tous les soucis que ces dernières posaient dans ce genre de magasin avec une clientèle lubrique.

Tournant la tête à droite à gauche pour vérifier être seule par volonté de discrétion, la magicienne se laissa aller à la tentation de voir ce que donneraient ses choix sur quelqu'un. Elle sélectionna un mannequin portant un corsage velours et dentelles bleu foncé lui enserrant la taille, rehaussant sans la dissimuler la poitrine et laissant à découvert le nombril assorti plus bas d’un micro-string à perles et adaptée au port d'un plug anal via les fines branches de tissu faisant les contours de la taille pour se rejoindre la ficelle de perles juste en dessous de l’orifice anal. Des bas transparents et un ras de cou bordé de dentelles de même coloris complétaient la tenue lascive. Détail rompant l’uniformité de cet ensemble, le visage était en partie dissimulé par un baillon boule et un masque de nuit. Les pinces à tétons reliées furent posées en premier. Le rendu était déjà appréciable visuellement et encouragea la constellationiste à poursuivre son œuvre. Sortant ses autres articles, elle assembla au mieux le cosplay porcin sur le pantin sexy. Le serre-tête, les gains de mollets et les gants mis en place, la belle magicienne était sur le point d'introduire dans l'orifice prévu à cet effet le plug en forme de queue en tire-bouchon dans le trou prévu à cet effet quand une voix familière lui susurra à l'oreille…

« Tu as trouvé ton bonheur ? »

Toute blême, Lucy sursauta avec un petit cri de surprise.

« KKKYYYYAAAA ! »

Se retournant lentement, un objet des plus insolites en main, elle se retrouva nez à nez avec son amie dans une situation quelque peu inattendue. Prise sur le fait...

« Erza... » Soupira-t-elle, mi-soulagée mi-anxieuse et totalement gênée.  « Tu… Tu m'as fait peur ! »

À nouveau, elle rougissait, ne sachant plus ou se mettre. Trop honteuse pour assumer son vice, ses neurones tournaient à toute vitesse pour trouver un mensonge crédible à ce qu’elle était en train de faire.

« Heu… Ce… truc est tombé du mannequin. J’essayais de le remettre en place… mais j’y arrive pas ! »

Reprenant peu à peu le contrôle de ses émotions, sans oser dévisager la mage chevalier, la blonde lui demanda…

« Tu sais faire ? Je… Je ne voudrais surtout pas déranger la vendeuse...  »

Passant sa main derrière sa tête, riant nerveusement, elle tendit d’une main tremblante le plug à la belle aux cheveux écarlates. Puis, malgré elle, la jeune femme jeta un coup d’oeil au mannequin avant de se retourner. Dans sa confusion de l’instant, Lucy oublia dans un coin derrière elle le sac qu’elle avait commencé à abonder en articles. Des articles que la coquine désirait bien acquérir...

« Si tu as... fini ce que tu voulais faire, on peut sortir et aller prendre une collation au café d’à côté ou bien voir les magasins de vêtements. Ça te va ? »

La constellationniste désirait faire oublier au plus vite cet incident à son amie pour sauver les apparences. Mais, alors que le duo se dirigeait vers les caisses. Une vendeuse rattrapa Lucy et lui remit son sac « perdu » en déclarant qu’elle avait « tout » rangé dedans…

« C’est… Ça doit être une erreur. Mais, je vais le prendre et payer pour ne pas faire d’esclandre ici. Et puis… J’aurai peut-être de bonnes surprises dans ce sac. » Se justifia-t-elle devant Erza, mal à l’aise.

Le passage aux caisses fût aussi un grand moment d’embarras pour la blonde lorsque la caissière fit défiler devant le duo de magiciennes les emplettes de la jeune femme. Pressée de sortir du sex-shop, la jeune bourgeoise était passée la première sans même se douter du contenu des sacs de la mage de rang S, trop obnubilée qu’elle était à songer à ce que cette dernière penserait de ses acquisitions. Le tout s’étalait maintenant sous le regard de sa partenaire. On y trouvait ses choix, bien sûr, mais aussi dans un excès de zèle, l’ensemble que portait le mannequin où elle avait fait ses essayages avant l’arrivée de son amie. Lucy tendit le prix demandée sans dire un mot et se dépêcha de tout fourrer dans un sac discret. Elle sentait à la fois terriblement humiliée en présence d’Erza et très émoustillée par cette même situation cocasse. Alors que la femme aux cheveux écarlates allaient passer ses articles, fixant la porte de sortie, la blonde n’avait qu’une envie. Ou plutôt deux, en fait. Sortir au plus vite « prendre l’air »… et se caresser sensuellement jusqu’à jouir !

Je dû me retenir de ne pas exploser de rire quand elle hurla suite à mon apparition soudaine, alors que je regardais par-dessus son épaule pour voir ce qu’elle faisait. Visiblement, elle s’intéressait à une tenue des plus intéressantes. Si elle mettait parfaitement en valeur les formes du corps tout en les laissant à vue, elle bénéficiait d’une certaine aura d’érotisme et d’exotismes avec son string de perle, son ras du cou ou encore son bandeau pour les yeux. Mais le détail qui m’amusait le plus, c’était le bâillon-boule. Visiblement, ma Lucy était encore bien plus perverse que ce que je pensais. Et cette idée se renforça quand elle me mit un plug anal dans les mains, représentant une queue porcine avec sa forme en tire-bouchon, prétextant être tombée du mannequin. Soit-elle ne savait clairement pas mentir, soit le stress lui faisait perdre tous ses moyens, mais il en résultait qu’elle n’était clairement pas convaincante. En tout cas, je ne disais toujours pas non à ce genre d’informations sur elle, découvrant donc un certain gout pour le cosplay, la belle lingerie un peu sophistiquée ainsi que la domination. Voilà qui s’annonçait intéressant.

Nous allâmes alors à la caisse après que j’ai remis le plug au niveau de la tenue pour Lucy quand une vendeuse nous rattrapa afin de rendre son sac à une Lucy devenue rouge. Elle passa alors première, payant ses articles sans rien dire semblant complètement absente. J’en profita alors pour passer, payant mes multiples achats. Je regardais mes économies fondre comme neige au soleil. Heureusement que j’avais de la réserve avec mes missions solos et que j’habitais à Fairy Hill, sinon, je serais en galère. Une fois le total payé, je fis comme pour la librairie, et ouvrit un compte de fidélité, prévoyant de revenir voir ce que je n’avais pas fouiller et ce que je n’avais pas encore acheté. Je quittai alors la boutique calme, revenant au brouhaha de l’allée centrale du centre commercial. La blonde, qui était devenu plus rouge que mes cheveux, me proposai alors un plan pour la suite.

« On n’irait pas d’abord voir pour tout ce qui es vêtement ? Apparemment, il y a une boutique d’une styliste renommée. C’est un peu cher, mais on devrait pouvoir trouver plein de trucs. On ira au café après. Ça te va ? »

Je profitai qu’elle me demande mon avis car ça me permettait de pouvoir faire plus ou moins comme je le voulais. J’avais découvert une boutique de cette couturière a Crocus et on était clairement sûr de la boutique de luxe. Je l’invitai alors à me suivre, nous dirigeant à l’étage pour rejoindre la boutique de dame Orna. De l’extérieur, la boutique faisait tout ce qu’il y a de plus luxueux avec ses grandes vitres laissant apercevoir l’intérieur. On y distinguait des mannequins portant des corsets, des robes ou des tenues de nuits. Une fois passé les portes vitrées, tout comme pour le sexshop, les sons extérieurs semblaient avoir disparu, comme si nous étions coupés du monde. Avec nous, ils n’y avaient qu’une dizaine de clients presque exclusivement féminin. Une hôtesse vint alors nous accueillir, nous enjoignant à lui demander de l’aide où cas. Je la remerciai avant d’avancer un peu avec Lucy, venant lui parler à l’oreille.

« J’ai effectué quelques missions pour la patronne, alors n’hésite pas, on a des réductions. Par contre, a part des robes de soirées ou de mariages, ce n’est que de la lingerie, j’espère que ça ne te dérange pas. Je me suis dit autant continuer sur le chantier de l’érotisme. »

Je lui fis alors un clin d’œil, tandis que j’allais bientôt pouvoir commencer à jouer avec elle
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Après un moment qui parut être une éternité à Lucy, Erza la rejoignit à la sortie avec ses achats. La constellationniste était déjà plus calme, ayant profité de cette attente pour souffler un peu et, accessoirement, frotter discrètement ses cuisses l’une contre l’autre afin de soulager ses envies. Certes, elle était toujours émoustillée et inassouvie mais se sentait un peu plus à l’aise. Surtout si la reine des fées ne faisait aucun commentaire ou ne posait aucune question quant au contenu de son sac après les deux minutes humiliantes du passage à la caisse. À croire que l’employée s’occupant de ses articles avait pris exprès tout son temps. La mage chevalier réapparut avec pas moins de deux sacs, un de chaque côté, qui semblaient être bien fournis. Le regard de la blonde passait brièvement dessus.

* Tiens ! Je me demande bien ce qu’il peut y avoir dans ceux d’Erza. * Songea-t-elle à l’instant.

Obnubilée par sa gêne, la jeune femme ne s’était pas posée plus tôt la question. Voilà maintenant que ces derniers titillaient sa curiosité. Toutefois, craignant elle-même d’indiscrètes interrogations, elle se garda bien de demander quoi que ce soit à ce sujet à sa partenaire de guilde. Se mordant la langue pour revenir à la réalité, la blonde changea de sujet.

« Allons maintenant à cette boutique dont tu as parlé. Je te suis. »

Lucy resta sur les talons de la mage de rang S qui la guida. Heureusement que cette dernière ne pouvait voir derrière son dos. Malgré ses efforts, le regard de la constellationniste revenait invariablement sur le fardeau de la femme en armure. Dans sa tête, Lucy commençait à imaginer toutes sortes de choses sur son amie testant des jouets intimes comme s’ils étaient des armes à ajouter à son arsenal plutôt que des objets de plaisir sensuels. À cette idée, elle manqua d’éclater de rire. C’était assez désopilant tant ça ressemblait à la Erza qu’elle connaissait.

Cette dernière, de son côté, avançait avec assurance et trouva sans difficultés le magasin qu’elle cherchait, une boutique chic d’apparence du nom de « Orna’s privacy treasures », « Orna’s » pour les familiers de la maison. De par ses goûts de bourgeoise malgré son actuelle précarité, Lucy en avait entendu parler. La qualité était au RDV mais les prix, tout aussi indécents que certains articles du magasin, risquaient d’épuiser son budget de ce jour. La blonde poussa un soupir. Au moins, cette manne bonus lui aurait profité, même brièvement. Et puis, rien n’obligeait à acheter dans la boutique. Le duo pouvait aussi se contenter de faire du lèche-vitrines et de tâter les tissus avant de repartir.

Les deux femmes entrèrent dans le lieu à la décoration baroque. Bien éclairée et insonorisée malgré ce qu’aurait pu laisser croire ses grands vitrages donnant sur l’extérieur, l’endroit était agréable. Une clientèle essentiellement féminine, peu nombreuse mais aisée à n’en point douter, était également présente et faisait les rayons dans la plus grande sérénité. L’endroit était reposant pour qui abhorrait le stress et l’agitation des foules. Une hôtesse se dirigea vers la mage chevalier pour proposer ses services. Tout occupée à contempler l’environnement, Lucy n’écouta pas leur échange. Erza revint vers elle et lui glissa à l’oreille une information intéressante. Des réductions ! Un mot magique pour toutes les amatrices de shopping ! La mage de rang S souligna toutefois que le choix de vêtements dans cet établissement était limité aux robes de soirées, de mariage et à la lingerie. Madame Orna avait d’autres boutiques avec un choix plus important. Celle ici était à l’évidence une nouvelle et avait pour l’instant un panel plus réduit. La blonde tiqua toutefois lorsque son équipière mentionna le thème de l’érotisme. Ses joues rougirent à nouveau.

« Ah ! Heu… Non. C’est pas grave si le choix est restreint. On peut toujours voir ce qu’il y a de bien là et ensuite ailleurs. »

Elle baissa les yeux, non sans avoir remarqué le clin d’oeil que lui adressa la mage de rang S. Contrairement à Erza qui semblait toujours à l’aise en toutes circonstances, la jeune femme était quelque peu complexée d’aborder aussi simplement ses nouveaux centres d’intérêt depuis leur retour d’Edolas. Comment pouvait-elle être aussi positive et aussi sûre d’elle après toutes les épreuves que la femme aux cheveux écarlates avaient traversé dans son existence ? La mage chevalier avait tiré de chacune d’entre elles la force de se relever et d’avancer. D’où probablement a zénitude par rapport à des choses somme toute forts vénielles. Songeant à cela, Lucy redressa la tête. Elle avait confiance en Erza et pouvait bien partager ce loisir avec cette dernière ce jour-ci.

« Tu as bien fait de continuer dans ce domaine, même si c’est juste de la curiosité. » Répliqua-t-elle d’une voix plus assurée. « Commençons par la lingerie. Les robes peuvent attendre et il y en a si peu... »

Prenant la mage de rang S par la main, la blonde mena cette dernière au rayon en question et commença à faire des choix d’ensembles à essayer de façon plus détendue après avoir confié son sac à une employée. Guêpières, jarretelles, nuisettes, string, tanga, corsage, bas… Le tout était à la fois divers et invariablement sexy. Et même, parfois, osé, comme ces culottes, bodys et brassières avec ouverture sur les parties génitales… La blonde choisissait avec une audace dont elle était assez peu coutumière en présence de son équipière, se désinhibant un peu à cette occasion.

Se penchant en avant sous le regard d’Erza pour attraper un ensemble tout en bas du rayon, Lucy exhiba incidemment sa culotte, sa mini-jupe bleue remontant assez pour dévoiler son blanc sous-vêtement en dentelles sur lequel, au niveau de sa croupe, il était inscrit lisiblement un slogan provocant : « I’m slut. Slap me ! ». Visiblement inconsciente de la vision qu’elle offrait, la constellationniste prenait son temps pour trouver ce qu’elle voulait, offrant une fenêtre d’action inattendue à sa partenaire avant qu’elles n’aillent ensemble aux cabines d’essayage. Erza allait-elle en profiter ou se contenter d’observer en esthète perverse ?

Toute entière à ses investigations, se courbant bien en avant, Lucy mettait en valeur sa croupe sous le regard de son amie et révélait plus ou moins à son insu sa petite culotte au slogan provocateur. Machinalement, sans penser à mal, elle remua son derrière d'une façon délicieusement alléchante. Bien sûr, seule, elle eut aimé le faire sciemment sous le regard lubrique d'une personne parfaitement inconnue. Mais, la présence d'Erza appelait à un peu de retenue de sa part, de crainte autant de la choquer que d'indiscrétions auprès de ses familiers. Déjà avec tout ce que cette dernière avait pu être témoin depuis le début de leur séance shopping…

« QU… Er.. Erza !? » Tressaillit la blonde, les yeux ronds, en sentant soudainement la poitrine de la mage de rang S se plaquer contre son dos.

Le souffle chaud de cette dernière caressait les chairs sensibles de sa nuque et de son cou. Ses longs cheveux rouges foncés si caractéristiques tombaient de chaque côté de la tête de la constellationniste ainsi collée à elle-même. Les battements du cœur de la jeune femme s'accélérèrent quand elle sentit la main de sa partenaire flatter son derrière et descendre pour se frotter à la partie trempée de sa culotte.

« Mais… mais !? » Hoqueta-t-elle doucement, palissant, le souffle coupé au moment où les doigts explorateurs écartèrent le tissu de son sous-vêtement pour glisser avec dextérité dans son antre féminin bien moite quelque chose d'une seule poussée. Prise vicieusement dans cette pose de soumission, Lucy se mordit la lèvre inférieure avec la brève extase de l'introduction lorsque la surface souple de l'objet frotta agréablement ses parois vaginales.

« Un petit cadeau pour ma salope préférée. Garde le bien au chaud. »

Avec cette voix suave et envoûtante, la déclaration de la mage chevalier l'émoustilla davantage encore. Un soupir quelque peu appréciateur lui échappa. Rêvait-elle ? Jamais la jeune femme n'aurait imaginé son amie et partenaire de guilde lui susurrait quelque chose d'aussi obscène avec une pointe de vulgarité qui ne lui déplaisait pas. Et encore moins agir de la sorte à son égard. Du moins, dans un lieu public. Jusque-là, leur amitié n'avait laissé aucune place entre elles à la sexualité. Pas même dans leurs conversations auparavant. Il est vrai que les demoiselles n'avaient jamais cherché à en savoir plus sur la sensualité l'une de l'autre. Pour sa part, la constellationniste avait toujours imaginé Erza comme farouchement solitaire totalement détournée de toute vie sexuelle. Surtout après avoir découvert à quel point Jellal lui avait brisé le coeur. Elle doutait même jusque-là que la femme aux armures s’adonne au plaisir solitaire dans l’intimité. Ce qui venait de se passer l’amenait à reconsidérer tout cela tant c’était inattendu. La blonde voulait bien se pincer pour s'assurer que ce délectable moment pervers n'était pas le fruit de son imagination. La claque de la mage de rang S sur ses fesses avec sa délicieuse petite douleur l'en dispensa. Non, elle ne rêvait pas du tout !

Erza venait de se redresser et observait comme si de rien n’était son équipière se massant la fesse tapée, encore sidérée de ce qu’il venait de se passer. Avant que Lucy ne puisse prendre la parole, elle affirma avoir trouvé ce qu’il lui fallait en lingerie et invita la constellationniste à la suivre pour les essayages. Toujours troublée mais tout autant excitée, la jeune femme acquiesça et suivit docilement la mage de rang S. Celle-ci semblait être redevenue la même personne que d’habitude, faisant preuve ainsi à l’instar de la blonde d’une certaine discrétion quant à ses vices coquins.

Lucy songea alors à l’objet qu’Erza avait introduite dans sa vulve lorsque la reine des fées s’était penchée contre son dos. Bien que la jeune femme en avait une vague idée, elle n’attendait qu’une confirmation à venir sur la nature de ce sex-toy. En tout cas, les consignes de la femme aux cheveux écarlates quant à le garder étaient claires. Et elles seraient suivies, à la fois par crainte et par vice. La blonde n’osait l’ôter de peur de froisser son amie mais aussi de manquer une expérience voluptueuse des plus intéressantes.

« Je prends la première cabine libre. Vu que j’ai plus de choses à essayer que toi, je mettrais plus de temps. » Dit-elle, le regard fuyant avant d’entrer dans la petite alcôve et de tirer le rideau la séparant de la salle.

Seule face au miroir mural, Lucy commença à se dévêtir, séparée du reste du monde par un bien mince rempart de tissu qu’elle ne pouvait clore à double tour. Jetant un œil rêveur à la pile de lingerie, elle se demandait ce que sa partenaire faisait de l’autre côté. Allait-elle se contenter d’essayer ses choix de lingerie, se glisser dans la cabine de Lucy en tombant le masque ou bien mettre à exécution un plan plus vicieux ? Toutes les options étaient ouvertes et l’imagination de la constellationniste la titillait de plus en plus avec des possibilités les plus érotiques à ce sujet. Un bien modeste reflet de ses fantasmes salaces refoulés les plus transgressifs...