Il faut renflouer l'herbier du conseil! (ft.Ysmir)

Bon, on sait tous à présent qu'Ysmir possède le fort Term, et qu'il l'a réaménagé, et tout ce qui va avec. Mais il ne faut pas oublier qu'il possède également des quartiers à Era, le siège même du Conseil de la magie.

Alors qu'il se reposait dans ses quartiers, suite au rapport concernant une mission effectuée plus tôt, voilà qu'on lui assigna très rapidement une nouvelle quête. Alors évidemment, le Conseil a connaissance de la réputation d'Ysmir, de ses coûts et de ses missions habituelles, ce qui fait que la mission proposée se devait d'être très dangereuse. Comme par exemple, une bestiole à éliminer, une guilde de mages noirs à exterminer, des fleurs à ramasser... Attendez, quoi ? Des fleurs ? Mais... Mais... Mais rien, on ne lui laissa même pas le loisir d'exprimer son avis. Bordel, Ysmir est un guerrier, pas un alchimiste !

Il comptait aller directement voir ses employeurs pour leur exprimer son mécontentement (à grands renforts de poings si il le fallait), lorsqu'il vit avec qui il allait devoir faire équipe : Sheyla Datezias, une jeune alchimiste aux yeux d'émeraude et aux cheveux d'argent. Le guerrier avait entendu parler d'elle, et l'avait même croisée quelques fois dans les couloirs du Conseil, lors de ses passages à Era. La petite le savait peut-être déjà, ou ne le savait pas, mais c'est elle qui fournissait une partie des potions au fort, le reste étant confectionné sur place.




Après un long voyage en véhicule magique, puis à pieds, le duo était enfin arrivé à la forêt de Bondary, là où devrait, normalement, se trouver la plante exotique qu'ils devaient chercher. Mais soyons honnête, Ysmir savait qu'il était surtout là pour protéger la petite Sheyla des monstres géants qui rôdaient dans le coin. Ceci étant dit, le blond ne pouvait s'empêcher de mater discrètement les courbes aguicheuses de sa collègue, de sa poitrine en partie visible sous une chemise à peine boutonnée à son fessier bien courbé et moulé dans son pantalon... Oooh, quel régal pour les yeux.

Bien entendu, Ysmir avait plusieurs fois tenté d'instaurer le dialogue entre eux, mais il n'eut pas vraiment de résultat, l'argentée se contentant de lui donner les détails de leur mission ici. Pas très bavarde dis donc...

La réflexion de Sheyla le sortit de sa rêverie, comprenez à cela qu'il lui matait encore les fesses :

« On devrait trouver un endroit où camper et commencer nos recherches demain. On ne sait pas sur quoi on peut tomber à cette heure-ci. »

Il était vrai que l'obscurité nocturne s'installait de plus en plus, l'idée de monter le camp et d'attendre le lendemain pour commencer les recherches était donc plus que bienvenue. Ne pouvant voir dans le noir, Ysmir utilisa sa magie de l'école de Transmutation pour créer une sphère lumineuse qui flotta au dessus de sa tête, illuminant ainsi la zone autour d'eux. Et cela, juste à temps pour voir Sheyla se vautrer magnifiquement suite à une rencontre inattendue entre son pied et un rocher, faisant ricaner Ysmir alors que l'alchimiste se relevait en dégageant la poussière d'un geste de la main.

« Tu as pris de quoi camper? Parce que moi non. Enfin, dormir à la belle étoile ne me dérange pas non plus. »

Notre héro hocha la tête.

« Ne t'inquiète pas gamine, j'ai toujours de quoi camper quand je part en mission. Bien que dormir à la belle étoile ne me dérange pas non plus, les nuits se rafraîchissent en ce moment, alors autant garder un peu de confort. »

L'endroit où le duos se trouvait était assez dégagé pour monter un petit camp, ils étaient entouré d'arbres et il y avait même une énorme pierre qui pourrait les abriter du vent, du moins, sur un côté. Joignant le geste à ce qu'il avait dit, Ysmir tendit la main devant lui pour faire apparaître ledit campement... Enfin, il restait à le monter, mais à deux ça devrait se faire rapidement : une grande tente double, composée de bois et de fourrure, avec les sacs de couchage inclut, de quoi faire un feu de camp et même de quoi cuisiner !

« Bon, j'avoue que j'ai l'habitude de prendre à peu près tout ce qui traîne dans mon Inventaire, après tout on ne sait jamais si ça peut servir... »

C'est par cette phrase qu'il voulut justifier la présence du set complet de cuisine et d'alchimie qui venait de faire son apparition dans un tintamarre digne d'un colporteur de ferraille.

Une fois la tente montée et le feu allumée, Ysmir se tourna vers la petite argentée :

« Bon, ça m'a donné faim tout ça, pas à toi ? J'ai de quoi manger pour plusieurs, alors n'hésite pas. »

Et voilà qu'il lui montra une table improvisée sur un rocher plat, sur lequel furent déposées des assiettes contenant différents aliments : du pain, du fromage, de la viande séchée, du poisson grillé, des patates chauffées, des fruits et légumes (en petite quantité, parce que c'est pour les elfes), des sucreries, des confiseries, et de l'alcool... Beaucoup d'alcool ! Ah, et aussi un peu d'eau.

Sheyla s'était retournée et regardait le guerrier d'un mauvais œil, surtout la bulle de lumière... Bon, c'est vrai qu'il aurait pu l'utiliser plus tôt, mais la voir se vautrer par terre fut marrant. Et oui c'est vrai, il plaide coupable pour lui avoir reluqué les fesses tout ce temps, mais hé, est-ce vraiment sa faute à lui ?

Bref, Ysmir venait de montrer l'un de ses talents en matière de stockage d'équipement, ce qui fit rire la petite argentée :

« Petit joueur! Seulement ça? Moi qui m’attendais à voir un spa apparaître. »  

C'est quoi un spa ?

Finalement, le campement fut rapidement monté, et l'heure était à présent au repas. Un repas frugale certes, surtout en comparaison de ce qu'Ysmir pouvait manger à lui seul, mais c'était plus que suffisant pour leur mission.

« En tout cas, il est chouette ton pouvoir! Ça me prendrait ça pour serrer mes potions. J’en ai tellement que je ne peux pas toutes les prendre en même temps avec moi, je dois en garder que quelques-unes et trouver le bon moment pour remplir ma besace à fiole. »

« Haha, c'est vrai que ce pouvoir m'est bien pratique, j'y range pour ainsi dire tout ce que j'ai. Armes, armures, nourriture, équipement, tout ! Bon, évidemment, si je ne fais pas attention, je finis par être trop encombré, et je peux te dire que se retrouver à bouger au ralentit en pleine nature sauvage après avoir cueillit des fleurs... Ben c'est quelque chose d'assez cocasse, surtout quand on a une meute de loup qui nous tombe dessus... Du coup j'ai stocké certaines de mes armures au fort Term, comme ça j'ai toujours un peu de place. Je te montrerai la salle des trophée un de ces jours. »

Le compliment de Sheyla fit plaisir au nordique, de même que sa soudaine envie de bavarder, après tout, un repas est bien plus agréable avec quelques discussions, et également un peu de musique.
Malheureusement, notre héro ne possède pas d'instrument de musique, et quand bien même, il ne sait pas en jouer. Ses cours à l'Académie des bardes de Solitudes lui ont surtout permis de bien se comporter envers les gens de la « haute société », ainsi que les divers chants de son pays. Sa voix était certes grave et marquée par l'usage du thu'um, mais Ysmir pouvait se vanter de chanter plutôt bien.

Tandis que notre blond mangeait, l'argentée fouilla dans sa sacoche pour en ressortir une petite fiole contenant un liquide sombre. Elle prit ensuite une bonne lampée d'alcool avant de reparler.

« HAAAAAAA! Tu sais ce qui est drôle, c’est que cette petite fiole me permet de voir dans le noir. Pourquoi je ne l’ai pas bu? Parce que je suis vraiment débile et que j’avais complètement oublié que je l’avais mis dans ma besace! »  

Cela fit également rire Ysmir, dans son monde, les potions de ce type existaient aussi, mais il n'était pas assez versé dans l'alchimie pour en connaître les ingrédients. Les deux mages mangèrent encore un peu avant que la petite Datezias ne reprennent la parole.

« D’ailleurs, ta petite sphère de lumière m’a donné une idée pour créer une nouvelle potion. Par contre, je ne sais pas du tout quel genre d’ingrédients cela me prendrait. »

Le guerrier prit le temps de mâchonner dans son assiette avant de répondre.

« Une potion qui ferait de la lumière ? C'est vrai que ça serait pratique pour beaucoup de gens, et moins dangereux que des torches. Concernant les ingrédients, je ne saurais te dire, je ne suis pas assez versé dans l'alchimie. Je sais déjà qu'il faut de l'eau pure et fraîche dans chaque potion, et que du blé et de la cloquerille, une espèce de champignon, peuvent donnerune potion de soin basique... Ah, il y aurait peut-être la nirnroot... Une plante luisante qui émet un genre de sifflement, on n'en trouve que dans les régions humides, d'ailleurs elle ne repousse pas quand on la cueille, ce qui fait sa rareté. Elle est utilisée en alchimie. Si je m'en souviens bien, si tu en consomme, tu pisse fluo pendant quelques temps, haha ! »

Il rigola quelques secondes, avant de soupirer.

« J'avoue en avoir mangé une, sacré souvenir, et drôle d'impression. »

Soupirant une nouvelle fois, Ysmir s'assied sur une couverture à côté du feu de camps, parler de la nirnroo lui rappelait un certain endroit du nom de Griffenoire, un espace sous-terrain où il avait affronté un dragon là-bas... Vulthuryol (Sombre, Tyrannie, Feu.), le combat fut rude...

« Bon, on parlera de potions et de la plante qu'on doit chercher plus tard. Parle-moi de toi, si tu veux bien. Je t'ai quelques fois croisée dans les couloirs, mais tu travail pour le Conseil depuis longtemps ? »

Je l’écoutai calmement parler des plantes qui venaient de chez lui et qui ne me disaient absolument rien. La clorquerille et la ninroot étaient deux plantes dont je n’avais jamais entendu parler, mais les effets que cette dernière pouvait m’être utile. Après tout, si l’urine en ressortait fluorescente, je pouvais en tirer quelque chose d’utile. Enfin, pas de l’urine han, mais de la plante! Et pour ça, ladite plante devait pousser ici, car je ne connaissais pas encore le moyen de me rendre dans son monde, car oui, il n’était pas de Earthland et il fallait être sacrément idiot pour ne pas le remarquer.

Enfin, je mangeai encore un moment avant de le rejoindre au bord du feu, m’installant de l’autre côté à face à ce dernier. Je repliai alors mes jambes sur elle-même les gardant ainsi collés à ma poitrine à l’aide de mes bras et je déposai mon menton sur mes genoux. Je regardai les flemmes danser légèrement jetant quelques coups d’œil rapide à l’homme qui se tenait devant moi.

« Oui, cela fait trois ans maintenant que je suis au Conseil. Cela ne fait pas bien longtemps en vrai. »

Enfin, il voulait que je lui parle de moi, alors j’allais commencer par ce que toute personne normale ferait lors d’une présentation personnelle.

« Je suis donc Sheyla Datezias, 20 ans, 1m75, groupe sanguin oublié, orientation sexuelle… »

J’avais un petit sourire en coin et faisait exprès comme si j’étais en train de lire une fiche dans un dossier contenant tous les informations basiques d’une personne.

« Bon, j’arrête mes conneries. Je suis la dernière descendante de mon clan et si ce n’était pas de leur disparition en une seule nuit, je ne serais pas au conseil en ce moment. Disons que cette position m’aide légèrement pour tracer ceux qui nous ont fait cela. C’est d’ailleurs ce même soir-là que j’ai reçu cette blessure. »

Je pointai ma joue puis me tus. Je ne voulais pas non plus entrer dans les détails de mon histoire. Cela n’intéressait pas vraiment les gens qui m’entouraient. Après tout, depuis la vague de luxure, les gens ne pensaient qu’à coucher entre eux et ne se souciaient guère des soucis de leur collègue et en même temps, pourquoi m’ouvrirais-je à ce dernier que je n’avais que croisé quelques fois dans les couloirs de l’établissement. Nous avions été forcés de travailler ensemble. Si nous avions choisi nos partenaires, nous ne nous serions sûrement pas choisi de base.

Je rapportai mon regard sur les flemmes qui faisait briller mon regard d’émeraude malgré la noirceur. Il en était de même avec ma chevelure argenté brillant et contrastant avec notre environnement. Le silence était présent, mais pas inconfortable. Parfois il était bon de profiter du moment et les feux de camp avaient toujours su réconforter et rassembler les gens ensemble. Un sourire triste s’afficha alors sur mon visage, bien que je ne sache pas s’il était visible.

« Et toi? J’ai cru comprendre que tu ne venais pas d’Earthland. Tu avais une famille là-bas? Elle te manque? »

Sur toutes les questions que je pouvais poser, je lui demandai celle de la famille. Celle que je détestais que l’on me demande. En plus si c’était le cas, je venais sûrement de lui rappeler qu’il était seul ici et qu’il ne pourrait certainement pas les revoir de si tôt.

Ysmir venait de poser ses question à l'argentée, et cette dernière ne tarda pas à répondre :

 « Oui, cela fait trois ans maintenant que je suis au Conseil. Cela ne fait pas bien longtemps en vrai. Je suis donc Sheyla Datezias, 20 ans, 1m75, groupe sanguin oublié, orientation sexuelle… »

Et elle laissa la suite en suspens, bon sang, au moment d'une information de première importance tout de même ! Mais le guerrier la laissa continuer, après tout, il voulais en savoir plus sur elle et c'était bien ce qu'elle faisait.

« Bon, j’arrête mes conneries. Je suis la dernière descendante de mon clan et si ce n’était pas de leur disparition en une seule nuit, je ne serais pas au conseil en ce moment. Disons que cette position m’aide légèrement pour tracer ceux qui nous ont fait cela. C’est d’ailleurs ce même soir-là que j’ai reçu cette blessure. »


Elle lui montra la cicatrice qui lui barrait la joue gauche, effectivement, belle blessure. Bon, le nordique en avait reçu beaucoup plus, certaines plus légères et d'autres plus lourdes, mais il savait très bien ce que l'on pouvait ressentir lorsque l'on montre une blessure qui n'échappe pas au regard... Ceci dit, Sheyla semblait s'en être accoutumée, il n'allait donc pas insister sur ce point.

Lorsqu'elle mentionna la disparition de son clan et la traque qu'elle menait contre les responsable, l'homme hocha la tête en signe de compréhension. Combien de fois avait-il lu ou entendu les histoires de tel ou tel héros, dernier survivant de son clan qui parvient à se venger et appliquer la justice au méchant ? Sheyla avait l'air de savoir se battre, il pouvait donc dire qu'elle n'hésiterait pas à agir le moment venu...

Elle resta ensuite un moment à regarder le feu, le silence s'installant après son monologue. Aucun des deux ne souhaitait le briser pour le moment, ce qui était plus que bienvenue pour une fois. Parfois, un silence est bien plus agréable que les mots, en particuliers depuis la plongée d'Earthland dans cet état de luxure plus ou moins visible selon les personnes. Ysmir avait déjà croisé, dans son monde, des cultistes de Dibella très... dévouées à propager la parole de la déesse, à grand renfort de partie de jambes en l'air. Après tout, il s'agit de la déesse de la Passion, de la Beauté, de l'Éros et les artistes la prie pour avoir de l'inspiration. Et les prêtresses du temple étaient toutes très dévouées à leur sainte patronne. Comme Ysmir avait put en être témoin -et participant !- lors de ses virées au temple, à Markarth.

Mais cette soudaine poussée de luxure peut également profiter à Sanghin, le Prince Daedra du Vice, de la Débauche, de la Luxure, et tout ce qui est en rapport avec l'Hédonisme. Il est très tolérant, et plus un plaisir est extrême, plus il aime ça. Ysmir secoua la tête, alors qu'il regardait lui-même le feu de camp. Que ce monde soit tombé dans une des « farces » du dieu-démon ne l'étonnerait guère, après tout, le Daedra est connu pour avoir un certain humour et la fâcheuse tendance à se mêler des affaires des mortels.

La question de Sheyla tira le nordique de ses pensées.

« Et toi? J’ai cru comprendre que tu ne venais pas d’Earthland. Tu avais une famille là-bas? Elle te manque? »

Sur le coup, il fallait avouer que notre héro ne s'attendait pas à ça. Enfin si, d'une certaine manière, mais pas qu'on lui demande de parler de sa famille. Mais qu'il en soit ainsi, après tout il aimait bien parler de chez lui. Il retira alors son éternel casque à cornes, le posant à côté de lui et s'ébouriffa les cheveux, finissant de mâchonner son morceaux de viande sèche et buvant dans son gobelet de vin avant de répondre.

« C'est bien ça, je viens d'un autre monde qui s'appelle Nirn. Et d'un pays nommé Bordeciel. Je peux déjà te dire qu'il y fait beaucoup plus froid qu'ici. Ses contrées sont aussi magnifiques que sauvages et impitoyables pour tout voyageur qui ne fait pas preuve de prudence. Et mon peuple, les Nordiques, peut être aussi rude que le climat, haha ! Il faut dire que la vie n'est pas des plus faciles... Mais c'est chez moi, et c'est mon peuple, et je ne peux qu'être fier d'en faire partie. Ma famille me manque en effet, mais ils savent ce que ma condition de « héros sauveur de monde » peut inclure. Ils ne savent peut-être pas que je suis dans ce monde, mais du fond de mon cœur, je sais qu'ils vont bien.

Mon père est un mage respectable, même si les autres nordiques n'aiment guère la magie, pour de nombreuses raisons. C'est l'un des membres les plus importants de l'Académie des Mages, qui est en même temps la seule école de magie de mon pays. C'est lui qui m'a apprit à maîtriser la magie lorsque mon talent fut prouvé. Je peux lancer plusieurs types de sorts, dont certains sont similaires aux magies de ce monde. Mais je possède un atout qui m'est propre, je t'en parlerai plus tard.

Ma mère est une guerrière redoutable, elle n'hésite pas à chasser les grands ours à mains nues, une vraie berserker, haha ! On la surnomme « l'Ourse folle de Jorrvaskr » et ce n'est pas pour rien ! C'est d'elle que vient mon côté sauvage et mes habitudes soi-disantes barbares. Ha ! Comme si cet endroit était plus civilisé ! J'ai vu des actes plus pervers que chez moi depuis que je suis ici, et c'est moi qu'on traite de barbare inférieur ! Tsch, qu'ils rangent donc leurs fouets et réduisent ces fichus donjons pervers en cendre avant de parler... »

Il avait agrémenté sa tirade de quelques poses théâtrale, servant surtout à démontrer ce qu'il racontait, comme par exemple en gonflant son biceps ou bien en faisant apparaître une boule de feu dans sa main. Arrivé à la fin, il cracha dans le feu en mentionnant ces maudits « donjon sm » et tout ce qui s'en rapprochait. Il haïssait ces méthodes, et il avait de bonnes raisons. Raisons qu'il donnera si on lui demande, au risque de s'attarder.

« Pardon, je me suis emporté. C'est qu'ils me manquent oui, et entre ça et ce que j'ai vu depuis que je suis tombé dans ce pays... »

Il soupira en relevant la tête, observant le ciel étoilé. Parfois, il vaut mieux ne pas savoir ce qui se passe chez certaines personnes, et se concentrer sur l'instant présent.

« Ça doit être le mal du pays, après tout, ça fait déjà un an que je suis arrivé ici et que je travail pour le Conseil, même si j'ai tendance à dire que c'est le Conseil qui collabore avec moi, haha. »

Il but une nouvelle rasade d'alcool.

« Si tu as d'autres questions à me poser, je serai ravi d'y répondre. Je pense prendre la garde pour cette nuit, alors n'hésite pas. »

Je le regardai retirer son casque à corne et secouer sa chevelure qui s’y était trouvée prisonnière depuis le début de leur rencontre. La demoiselle se demandait comment il pouvait supporter de porter cela en continu. Cela ne devait sûrement pas être confortable et il devait faire bien chaud en dessous de tout ça. Enfin, je ne me permis pas de parler pour le moment préférant le laisser parler à son tour. L’écouter me mettait légèrement le sourire aux lèvres. Sa famille semblait être une fierté pour lui et je percevais très bien les émotions dans ses paroles. Je ne m’étais pas donné la peine de parler d’eux parce qu’il ne m’avait pas questionnée à leur sujet, mais je crois fortement que si cela avait été le cas, j’aurais été fière de parler de mon père et de ma mère, de nos rites et coutumes. Je n’avais ni frère et ni sœur, mais notre clan état une grande famille unie. Je n’avais jamais manqué de rien.

Enfin, son message changea légèrement de ton lorsqu’il évoqua les vices de certaines personnes qu’il avait pu voir lors de la dernière année. Il est vrai qu’il s’en était passé des choses. Moi qui m’était jurée de ne pas me détourner de ma quête, avait été ralentis par quelques idées dont je ne me serais jamais crue possible de pensé. Si mes parents savaient que j’utilisais mon don d’alchimiste pour aider ceux qui avaient envie de plaisir, je me serais vu interdire accès à notre laboratoire. On aurait qualifié mon argent de sale et je me serais fait passer un sale savon. J’eus un petit sourire en coin juste à y penser. Les sermons de mon paternel pouvaient être très convaincants lorsqu’il le voulait et l’entendre me réprimander me manquait. Enfin, Ysmir s’excusa de s’être emporté.

« Ne t’excuse pas pour cela, je peux comprendre ce que tu ressens. Je ne me suis toujours pas habituée à ce phénomène moi-même. Je trouve cela très étrange que tout un coup, le trois quarts de la population a subi de nombreux changements. J’ai du mal à reconnaître certaines personnes. Je ne peux compter le nombre de fois où j’ai refusé de coucher aussi. Je me suis même fait traiter de sainte nitouche… »

J’eus un rire jaune.

« Je ne dis pas que je ne suis pas affectée non plus. J’ai moi-même noté des changements, mais je ne pense pas que de donner, ma première fois au premier venu soit la meilleure, des idées. J’ai tout de même des convictions que je me dois de tenir. »

Eh oui! Malgré mes 20 ans, je ne m’étais toujours pas trouvée un partenaire digne de ma personne et mes exigences étaient tout de même hautes. Enfin, il faut dire aussi que j’avais bien des choses à penser et que cela n’était pas du tout ma priorité actuellement. Je poussai finalement un soupir un peu dépassé par les évènements.

« Je ne crois pas avoir d’autres questions pour ce soir, enfin, si tu en as pour moi, je te laisse le loisir de m’en poser une dernière, avant que je n’aille me coucher. Une seule seulement et j’y répondrai honnêtement alors choisi bien. »

Quoi? Vous pensez que je suis une chieuse en faisant cela? Oui et alors? C’est amusant non? Voir les gens se creuser la tête à la recherche de la question ultime, c’était toujours marrant. Surtout de nos jours. J’attendis calmement, toujours appuyé, le menton contre mes genoux le fixant des mes grands yeux verts.  

Ysmir venait de parler de sa famille, non sans une certaine fierté, avant de changer de ton et s'énerver sur certaines passions plus que discutables, même pour un monde étant touché par la luxure sans explications. Il s'excusa, mais Sheyla ne s'en était pas offusquée.

« Ne t’excuse pas pour cela, je peux comprendre ce que tu ressens. Je ne me suis toujours pas habituée à ce phénomène moi-même. Je trouve cela très étrange que tout un coup, le trois quarts de la population a subi de nombreux changements. J’ai du mal à reconnaître certaines personnes. Je ne peux compter le nombre de fois où j’ai refusé de coucher aussi. Je me suis même fait traiter de sainte nitouche…

Je ne dis pas que je ne suis pas affectée non plus. J’ai moi-même noté des changements, mais je ne pense pas que de donner, ma première fois au premier venu soit la meilleure, des idées. J’ai tout de même des convictions que je me dois de tenir. »

Cela fit hausser un sourcil à Ysmir. Ainsi donc, elle était vierge ? Première nouvelle. Et ce n'est pas pour lui déplaire, avec toute cette débauche, un peu de retenue et de bonnes manières ne fait pas de mal. Mais malheureusement, ce n'est pas du goût de tout le monde... Et c'est lui qu'on vient rabaisser parce qu'il est « un bourrin sans cervelle »... Un bourrin, certes, mais lui au moins l'assumait et était même bien cultivé quand on le compare à certains spécimens. Mais les gens sont d'une idiotie et d'une hypocrisie sans borne, et le monde est ainsi fait...

Quoiqu'il en soit, Sheyla laissa s'échapper un soupir avant de reprendre la parole. Elle n'avait pas d'autres questions et pensait aller se coucher, ceci dit elle lui autorisa à poser une dernière question avant de dormir.

Aaargh, quel coup bas ! Lui qui pensait discuter toute la nuit avec elle, c'était râpé. Le guerrier se pencha en avant, regardant le feu, se tenant le menton entre les doigts d'une main tout en s'ébouriffant les cheveux de l'autre. Quelle question pourrait-il lui poser ? Raaah, il ne savait pas !

Quels sont ses goûts alimentaires ? Quelle est son orientation sexuelle ? A-t-elle fantasmée sur quelqu'un en particulier ? Pourquoi est-ce qu'il ne pensait tout d'un coup plus qu'à des questions sexuelles ?

« Tu ne me facilite pas la tâche tu sais ? Non ça ne compte pas ! Plus sérieusement...Hmmmm.... Honnêtement, j'en ai plusieurs en tête, et elles ne sont pas très innocentes si tu vois ce que je veux dire... Je pense que je vais te laisser dormir, tu doit être en pleine forme pour demain, après tout, tu as plus d'expérience avec les plantes que moi. »

Il se leva pour ranger les provisions dans son Inventaire, laissant Sheyla se coucher avant de revenir s'asseoir prêt du feu, rajoutant du bois afin d'entretenir ce dernier.





Ysmir bailla, voilà déjà plusieurs heures qu'il montait la garde, à en juger par le déplacement de la voûte céleste nocturne, et rien d'anormal était à signaler. Pour une forêt réputée abriter des monstres géants et dangereux, cet endroit était plus que calme... Ce qui pouvait dire deux choses :

La première, et la « bonne nouvelle », c'est qu'ils ne sont pas enfoncé assez loin pour justement tomber sur lesdites créatures. Ce qui pourrait être également valable pour cette fichue plante qu'ils recherchaient...

La deuxième, et la « mauvaise nouvelle », c'est qu'il s'agirait au contraire d'un mauvais signe : les créatures les ont remarqués depuis un certains temps déjà, et ce contentaient pour l'instant de les observer, ce qui dénoterait d'une certaine organisation. Mais cela restait à voir.

Afin de se dégourdir les jambes, le guerrier se releva et fit quelques pas pour s'éloigner du feu de camp, se positionnant à l'opposé de la tente. Là il fit apparaître une épée dans sa main qu'il empoigna fermement, après avoir retiré le haut de son armure légère et son casque, laissant donc son torse musclé et cicatrisé à l'air libre. Il campa ensuite les jambes avant d'effectuer plusieurs séries de mouvements, changeant entre les attaques horizontales et verticales, les coups lents et rapides, circulaires ou en diagonales. Certains gestes nécessitaient pour lui de changer de position, et il espérait ne pas déranger sa collègue dans son sommeil tandis que sa lame sifflait dans l'air.

Ces gestes, il les avait tellement pratiqué dans son pays qu'ils étaient naturels pour lui maintenant. Oh, combien de fois a-t-il faillit se blesser en laissant s'échapper son arme à cause de la sueur ? Ou bien les blessures qu'il s'était infligé à cause de faux mouvements, parfois trop brusques ? Ces blessures furent pour lui des leçons à tirer de ses erreurs, et c'était comme ça qu'il progressait : avec de la sueur, du sang et des larmes.

Il profita d'un mouvement rotatif pour faire apparaître une deuxième lame, la tenant dans la main gauche. Les attaques ambidextres ont toujours étés les plus complexes à ses yeux : il lui fallait en effet gérer les deux bras, au lieu de se contenter d'un bras attaquant et d'un bras défenseur. Mais il se débrouillait bien, après tout, certains mouvements sont justes à effectuer symétriquement, comme un miroir...

Un bruissement se fit entendre, et il tourna rapidement la tête en direction des buissons entourant le camp. Restant immobile, Ysmir n'écoutait plus que sa respiration, les battements de son cœur, le feu du camp, il sentait la sueur de son entraînement couler sur son torse, et le froid de la brise nocturne qui fit légèrement battre ses cheveux.

Un moment passa, avant qu'il ne s'autorise à se détendre en baissant sa garde... Grossière erreur.

« AAAAARRRGH !! »

Son cri de douleur, poussé encore plus fort que le cri d'un ours enragé, résonna en écho dans la forêt. Ysmir n'eut pas le temps de voir ce qui lui était tombé dessus, ressentant une cuisante douleur dans le dos tout en chutant lourdement sur le sol, la créature l'entraînant avec lui.

Le guerrier tenta de se relever, mais le poids de la bête qu'il ne parvenait pas à identifier l'en empêchait, plus il essayait, et plus il sentait ses muscles forcer inutilement. Si il ne pouvait bouger, il pouvait cependant entendre le lourd grondement au dessus de sa tête et sentait un liquide chaud et visqueux, de la bave, lui couler sur l'épaule. Un autre bruit se fit entendre, et Ysmir parvint à relever la tête pour voir ce qui les attaquait.

Les créatures:

Bon sang ! Qu'est-ce que c'est que ça ? Un loup-garou ? Pas le temps ! Réfléchis, réfléchis, comment les dégager ?

La sueur de ses mains avait forcé ces dernières à lâcher ses épées, les lames tombant un peu plus loin sur le sol. Dans un effort colossal, Ysmir tendit la main vers l'une d'elles, avant de sentir les griffes de la bête qui était sur son dos s'enfoncer dans son poignet, arrachant un autre cri de douleur au Nordique. Comme si la bestiole savait ce qu'il allait faire.

« SHEYLAAAAAARRGGH !! SAUVE-TOI !! »

Où était le deuxième monstre ? Venait-il d'aller vers la tente pour s'occuper de l'argentée ?


Et dire que cela s'annonçait comme une mission simple...

Je le fixai toujours de l’autre côté du feu et me sentis amusée de le voir au désarroi face à ma limitation de question. Il semblait vouloir chercher la bonne et je pus voir l’évolution de ses expressions sur son visage, passant du mec sérieux et déstabilisé au mec aux petits sourires en coin avec de drôle d’idée. Et il ne tarda pas à confirmer mes pensées.

« Tu ne me facilites pas la tâche, tu sais ? Non ça ne compte pas ! Plus sérieusement...Hmmmm.... Honnêtement, j'en ai plusieurs en tête, et elles ne sont pas très innocentes si tu vois ce que je veux dire... Je pense que je vais te laisser dormir, tu dois être en pleine forme pour demain, après tout, tu as plus d'expérience avec les plantes que moi. »

Lui facilité la tâche? Pour quoi faire? Là était tout le défi. De plus, il préféra ne rien me demander alors que je lui avais pourtant promis de lui répondre de façon honnête quel que soit la question. Je fus légèrement déçue de le voir renoncer et haussai les épaules. Tant pis pour lui alors.

« Dommage, tu as raté ta seule chance de me questionner. Je t’aurais répondu même si la question n’était pas très innocente. »

Je me relevai alors d’un bon agile et secouai mon fessier par habitude, puis attrapai mes biens afin de les avoir à ma portée lors de mon sommeil et avant de n’entrer dans la tente, je me retournai légèrement, ne lui offrant que mon profil.

« Bonne nuit Ysmir! Ne t’endors pas devant le feu! »

Puis je disparu de sa vue et me dirigeai vers un mon sac de couchage que j’installai. Je retirai, bien évidemment, mes bottes avant de m’y insérer. J’avais mis à ma droite mes épées alors qu’à ma gauche se trouvait mon sac de fioles. Bien sûr, j’avais au moins retiré ma ceinture histoire de ne pas écraser les quelques fioles qui se trouvaient dans ma besace. Je ne perdis pas de temps et m’endormis rapidement. Après tout, nous avions du boulot le lendemain.



Mon sommeil était paisible et sans agitation. J’étais, comme on pouvait le dire, dans les bras de Morphée. Aucun rêve ou cauchemar ne troublait mon sommeil. Cela allait être un sommeil réparateur…

« AAAAARRRGH !! »

Moi qui étais si bien, me réveillai en sursaut dans mon sac de couchage. Je portai attention à mon environnement entendant des bruits de lutte à l’extérieur de la tente. Il faisait si sombre que j’avais du mal à percevoir quoi que ce soit. Enfin, à moitié endormie, je tâtai à ma droite pour prendre en main ma petite besace y prenant rapidement quelques fioles. Je savais, par simple habitude, laquelle était laquelle, car j’essayais de modifier la taille et les formes de mes fioles. Après tout, en combat, nous n’avons pas le temps de lire les petites écritures sur les étiquettes. Je pris alors ma potion de vision nocturne et ne prit pas longtemps à voir autour de moi. À peine quelques secondes après, j’entendis de nouveau mon compagnon hurler.

« SHEYLAAAAAARRGGH !! SAUVE-TOI !! »

S’il voulait que je me sauve, c’est que quelque chose n’allait vraiment pas et que ce dernier ne semblait pas être en état de me protéger. Pfff et c’est lui qu’on m’a mis comme supposé protecteur? Hey ben, le conseil a vraiment du mal aujourd’hui. J’avalai une potion de force rapidement sentant des picotements parcourir toute ma personne. Il me fallait agir vite et je me précipitai à l’extérieur de la tente ma claymore en main. Légèrement aveugler par la lueur du feu, je mis mon bras devant et réussit à voir Ysmir aux mains avec une créature qui semblait lui donner du fil à record.  Je ne savais pas s’il était seul, mais je me devais au moins de le libérer de la créature recouverte de pelage.

Alors que je fis un pas vers l’avant, je sentis une présence se glisser derrière mon dos. Une odeur de chien mouillé me piqua les narines alors qu’un grondement sourd se fit entendre. J’eus simplement le temps de bondir sur le côté faisant ainsi une roulade avant de me relever face à la créature bipède à la fois humanoïde et animal. Je me trouvais dans une situation assez compliquée, car si j’accourais vers Ysmir, la seconde bête risquait de me poursuivre, mais me débarrasser de la seconde pouvait être risqué pour le guerrier. Je secouai la tête, je ne devais pas perdre les effets de ma potion et agir rapidement!

Je disparus dans un nuage de fumé verdâtre et réapparu devant le second loup rapidement. J’utilisai la force de ma réapparition jumelée à ma force augmentée pour lui asséner un puissant coup de pied au niveau du ventre. La bête ne comprit pas ce qu’il venait de lui arriver, me regarda plus que surpris et fut envoyée valsé dans la tente, qui s’écroula sur cette dernière.

Je me tournai alors vers Ysmir et ne pensai pas à deux fois avant d’agir. Alors que je me trouvais tantôt devant eux, me voilà maintenant derrière eux. Je donne un coup de pied au derrière du loup afin de le provoquer et qu’il lâche prise.

« Hey mon gros, regarde par ici. Je suis sûre que tu préfèrerais goûter à ma chair bien fraîche! Si tu veux mon humble avis, tu risques d’être malade si t’essaies de le bouffer. »

Je tassai ma tête afin de regarder vers Ysmir avec  un grand sourire aux lèvres.

« Sans rancune, l’ami. »